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L'autostoppeuse (hétéro) - En cours - Version imprimable

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Re : L'autostoppeuse (hétéro) - En cours - grostimido - 15-06-2021

Bonjour jkf,

Elle a un sacré caractère la petite Harmonie.
Elle pense que tout le monde la juge, c'est pas toujours vrai et surtout pas Patrick.
Patrick encaisse les remarques d'Harmonie qui sont pas trop sympa et vrai puis elle se renferme vite sur elle même.

Merci jkf pour ce chapitre ou l'on connais davantage sur l'auto-stoppeuse

A+
bises


Re : Re : L'autostoppeuse (hétéro) - En cours - jkf - 15-06-2021

(15-06-2021, 09:28 AM)emmanolife link a écrit :Une autostoppeuse comme celle-là, c'est sûr que ça change les idées. Patrick est un grand calme, il accepte les commentaires désobligeants d'Harmonie, il doit prendre ça comme un test de son équanimité. A moins qu'il n'ait une autre idée derrière la tête, on sait qu'il est en état de manque.

Je me demande bien quel pouvait être l'objet, dans la malle de sa voiture, qui a révélé à Patrick l'orientation sexuelle de sa fille. J'ai beau me creuser la cervelle, je ne vois pas d'objet sexuel spécifiquement lesbien, mais je ne suis peut-être pas un expert en ce domaine.

Et encore un point de détail (oui, j'aime bien pinailler). Pour une fille, on ne dit pas une homosexuelle, on dit une lesbienne. J'avais commis la même erreur dans une discussion avec une lesbienne, et je m'étais vertement fait remettre à ma place : c'était il y a 20 ou 30 ans, mais ça m'est resté ! Le terme homosexuel est réservé aux garçon, les filles sont des lesbiennes !
Hello Emmanolife,
C'est sûr qu'avec Harmonie comme auto-stoppeuse, Patrick n'est plus assaillit par ses propres pensées. Mais calme, je dirais plutôt tolérant car il sait très bien lui faire remarquer ce qui ne lui plaît pas. Après, même sous abstinence, je ne crois pas me tromper en disant qu'Harmonie n'est pas de prime à bord sa tasse de thé. Elle l'amuse quelque part, n'ayant jamais été confronté à son monde à elle.
Oui nous aussi on se le demande. Peut-être qu'un jour Patrick vendra la mèche.  Wink
Pour ce qui est du pinaillage, tu me connais maintenant et ma référence c'est le Larousse sauf quand ça ne me convient pas. Et homo est tiré du latin pour évoquer le genre humain dans sa globalité. Lié au sexe, il englobe aussi bien les filles que les garçons. Je suis d'accord avec toi sur un point, lesbienne est plus précis.
A+ et merci pour ton commentaire.
Jkf


Re : Re : L'autostoppeuse (hétéro) - En cours - jkf - 15-06-2021

(15-06-2021, 10:03 AM)grostimido link a écrit :Elle a un sacré caractère la petite Harmonie.
Elle pense que tout le monde la juge, c'est pas toujours vrai et surtout pas Patrick.
Patrick encaisse les remarques d'Harmonie qui sont pas trop sympa et vrai puis elle se renferme vite sur elle même.
Hello Grostimido,
Eh oui elle a du caractère la petite Harmonie et elle n'est pas prête de se laisser marcher sur les pieds. Après si elle pense que tout le monde la juge, c'est quand même qu'il y a une part de vérité et sa faculté à dire les choses sans garde fou, brut de forme, étonne et surprend. Et d'ailleurs elle en est la première victime.
A+ et merci pour ton post
Jkf.


Re : L'autostoppeuse (hétéro) - En cours - jkf - 16-06-2021

CHAPITRE VI (2/2)


Harmonie me regarde avec ses grands yeux interrogateurs et fragiles que les larmes s’apprêtent à délaisser. Sa frimousse lui donne un charme pathétique, éthéré où l’innocence et la tristesse prennent le pas sur la délicatesse de son visage.

- Un deal ? C’est à dire ?
- Je fais un détour sur les terres de votre enfance et en échange, vous séchez vos yeux et vous me faites un grand sourire. Dans la boîte à gants, vous trouverez des mouchoirs en papier.

- Pour le sourire, je peux essayer mais je ne garantis rien. Comme ça ?
- On a dit un sourire pas une grimace !
- Je fais ce que je peux, vous êtes marrant vous. Et celui là, il vous plaît mieux ?
- Ça progresse mais je suis sûr que vous pourriez faire un effort supplémentaire. Pendant que vous dormiez tout à l’heure, vous souriez. Je ne sais pas à quoi vous rêviez mais j’ai trouvé que ça vous allait très bien.
- Vous dites cela pour me faire plaisir ?
- Non, c’est on ne peut plus sincère.
- Merci. Ça fait très longtemps qu’on ne m’a pas adressé un compliment. Je suis émue et si vous continuez comme cela, vous allez finir par m’intimider.

La route serpente dans la forêt, une végétation lourde qui filtre le soleil. C’est très joli et ombragé avec parfois des virages suffisamment prononcés pour chahuter nos corps de concert.

- Ça fait dix ans que je ne suis pas passée par ici et rien n’a changé. Je suis heureuse de pouvoir y revenir grâce à vous.
- Ah et bien le voila le sourire que j’attendais.
- Arrêtez, vous allez me faire rougir.
- Vous êtes déjà toute rouge y compris vos cheveux.
- Vous voyez comment vous êtes. On n’avait pourtant conclus un pacte de non agression ?
- Mais je ne vous agresse pas. Si vous avez teint vos cheveux en rouge c’est bien parce que vous aimez ça. Non ?
- Raté, tout faux. Aucune psychologie ou alors celle d’un escargot endormit dans sa coquille depuis la nuit des temps.
- Je ne comprends pas.
- Réfléchissez un peu. Quand on vit dans la rue, il faut ressembler aux gens qui vivent dans la rue sinon on a très rapidement de gros problèmes. Vous pouvez tourner à droite ? C’est là, juste là.
- Ici, la rue qui monte ?
- Oui. Vous voyez en haut droit devant vous. Il y a une grande tour en pierre. La légende locale dit que Jeanne d’Arc y aurait été emprisonnée la nuit de son arrestation avant son transfert pour Rouen. Et en souvenir de la pucelle, ils ont posé la statue d'une vierge. Trop con. Et le pire de tout c'est que la vierge a disparu. On ne l'a jamais retrouvée.
- D'où vous tenez tous ces éléments historiques ?
- J'ai été scolarisé et puis j'ai été... Je n'ai pas envie d'en parler. Vous ne comprendriez pas...
- Ok comme vous voulez Harmonie. C’est vraiment très coquet ici, les maisons en toit de chaume, plein de très belles propriétés bourgeoises.
- C’est le domaine de Rimberlieu. Auparavant, c’était un domaine privé avec des barrières et des gardes à l’entrée. C’est ici que j’ai passé toute ma jeunesse. Mes meilleurs souvenirs.
- Pourquoi en êtes vous partie alors ?
- C’est compliqué. Tenez, là, c’était ma maison. Ça l’est peut être encore d’ailleurs, je ne sais pas. Vous pouvez vous arrêter quelques instants ? La fenêtre à l’étage à droite, c’était ma chambre. Les volets y ont été repeints. Avant ils étaient vert pâle. J’aimai bien, ça se fondait dans le paysage.

Harmonie se baisse brusquement. Sur le perron, la silhouette d’une femme d’une soixantaine d’années apparaît dans le chambranle de la porte d’entrée. Elle regarde dans notre direction avec insistance.

- Vous pouvez démarrer ? implore Harmonie. Je ne veux pas qu’elle me voit.
- Votre mère ?
- Oui ! Elle n’a pas beaucoup changé, juste un peu vieillit.
- Et on va où maintenant ?
- Vous allez monter à droite jusqu’au plateau, là où la tour est érigée et vous aurez la possibilité de faire demi-tour.

En redescendant, Harmonie se tapit dans le fond de son siège, laissant juste les yeux à hauteur de la portière. Plus personne en vue. Nous regagnons la départementale pour prendre la direction de l’autoroute A1.

- Merci. Merci beaucoup. Je vous suis très reconnaissante pour ce que vous avez fait.

Arrêté au feu rouge du village, je tourne la tête dans sa direction. Harmonie n’a plus décroché un mot, perdue dans l’évocation de ses souvenirs.

- Vous avez l’air troublé, bouleversé. Ça va ?
- Oui, ça va aller. Ne vous inquiétez pas. C’est l’émotion, les souvenirs qui reviennent en pleine figure sans crier gare. Je pensais avoir tourné la page et je ne me doutais pas un seul instant que cela me rendrait encore si nostalgique. Et puis revoir ma mère, après tout ce temps, même de loin …

Des larmes coulent sur ses joues, silencieuses, comme si elles partageaient avec elle l’importance de l’instant présent. Le feu est passé au vert. La voiture redémarre. Je l’écoute, concentré sur la route qui traverse les champs. Sa voix est d’une douceur remarquable, presque déconcertante, très agréable. Pour la première fois, elle parle de tout et de rien, du paysage, de l’ancien château de bombardé durant la guerre, des souterrains oubliés en évitant soigneusement tous les sujets qui me posent question. Passé le péage Harmonie se tait laissant dans son sillage les souvenirs s’éloigner.

- Il est possible de vous arrêter à la prochaine aire ? j’ai envie d’aller aux toilettes.
- Pas de soucis. On en profitera pour prendre un café.
- Pour ma part, je prendrai un verre d’eau.
- Vous n’aimez pas le café ?
- Si mais sur les aires d’autoroute, c’est hors de prix.
- Bon je vous l’offrirai alors.
- Ça fait trop de gentillesses. Ce n’est pas normal. Vous attendez quoi en échange ?
- Vous baiser pardi !
- J’en étais sûre. Vous n’êtes qu’un gros salaud comme les autres. Je n’aurai jamais dû...
- Non je plaisante Harmonie. C’était juste pour vous faire râler et j’étais sûr que vous alliez démarrer au quart de tour.
- Parce que vous faites dans l’humour et la psychologie maintenant ?
- Allez zou, à la cafétéria mademoiselle et que ça saute.
- D’abord pipi et après je vois.
- Bon d’accord mais faites vite.
- Vous en avez de bonnes vous. On voit que vous n’êtes pas une femme.

Debout accoudé à la seule table haute disponible dans le fond de la boutique, j’attends Harmonie. Du fond du couloir, on la repère sans aucune difficulté et tous les visages suivent méthodiquement sa progression dans la salle, inquiets lorsqu’elle prend leur direction, soulagés lorsque sa trajectoire passe à côté. Harmonie s’arrête face à moi.

- Vous les avez vu ?
- Oui, je trouve que c’est rigolo et je suis sûr qu’ils se demandent tous ce qu’on fait ensemble.
- La pute et le petit bourge. Ne vous inquiétez pas, c’est ce qu’ils pensent.
- Vous êtes dure quand même.
- Le pire, c’est les femmes. Elles me dévisagent avec dédain, dégoût pour certaine, comme si j’étais une grosse merde et lorsque je les regarde avec insistance, elles s’enfuient en courant, paniquées, la peur au ventre. Ça me fait toujours marrer. Dans la rue, on apprend à donner la pétoche parce que c’est notre seule arme. Un gros bluff qui marche dans la majorité des cas.
- Et lorsque ça ne marche pas ?
- Ben on passe un sale quart d’heure si on n’est pas suffisamment rapide au sprint. Ça m’est arrivée à deux reprises.
- De courir vite ?
- Non. De passer un sale quart d’heure.
- Désolé Harmonie.
- C’est comme ça. On y peut rien. Et puis je suis toujours en vie. C’est le principal quoi que des fois je me demande.
- Ça y est ! Les idées noires qui reviennent au galop. Vous n’allez pas vous morfondre comme cela jusqu’à l’arrivée ? Finissez votre café et on y retourne.
- J’y peux rien. Vous me posez plein de questions sur ma vie et ma vie est loin d’être rigolote. Trouvez des sujets plus drôles, des histoires humoristiques, des trucs où on pourra se bidonner.

Je quitte la cafétéria avec Harmonie qui trottine joyeusement à mes côtés.

- Contrairement à ce que vous pensez, je sais être une jeune femme enjouée et souriante. Qu’est ce que vous croyez. Tenez regardez, je sais faire le lézard en tortillant du cul, ils vont tous avoir envie de me sauter et si je fais l’oiseau, ils vont tous me prendre pour une demeurée. Mais je m’en fous et à priori, le plus drôle c’est que vous aussi. Je commence à vous trouver sympathique.
- Alors j’ai une chance ?
- Une chance de quoi ? De me baiser ? Sûrement pas.
- J’ai pourtant fait le maximum dis-je en riant.

- Oh putain ! c’est quoi cette barre de fer au bord du trottoir ? hurle-t-elle les larmes aux yeux, en essayant de se relever péniblement...


- °°° -



Re : L'autostoppeuse (hétéro) - En cours - grostimido - 16-06-2021

Bonjour jkf,

Je vois que Patrick est de bonne composition en lui proposant de faire un petit tour la où elle a des souvenir de sa jeunesse.
Je ne sais se qui c'est passé dans son passé, mais dès qu'elle a vu sa mère elle sait caché (???????)
La petite pose café sa fait du bien pour les deux.
Aïe la barre de fer sur le trottoir (j'ai une impression que l'on va retourner au premier chapitre)

Merci jksf pour ce chapitre 

A+
Bises


Re : Re : L'autostoppeuse (hétéro) - En cours - jkf - 16-06-2021

(16-06-2021, 03:32 PM)grostimido link a écrit :Je vois que Patrick est de bonne composition en lui proposant de faire un petit tour la où elle a des souvenir de sa jeunesse.
Je ne sais se qui c'est passé dans son passé, mais dès qu'elle a vu sa mère elle sait caché (???????)
La petite pose café sa fait du bien pour les deux.
Aïe la barre de fer sur le trottoir (j'ai une impression que l'on va retourner au premier chapitre)
Hello Grostimido,
Le petit retour sur souvenirs, c'est toujours quelque chose et pour Patrick, un détour de quelques minutes ça n'est rien. Personne ne l'attend.
Harmonie nous en dira probablement un peu plus sur sa jeunesse, ses parents. Pour l'instant, c'est un sujet qu'elle veut éviter. Peut-être encore trop douloureux.
Et oui, la barre de fer, c'est le retour au prologue. Une histoire qui démarre dans la continuité de la précédente heureusement sinon ça ne serait pas drôle.
A+ et merci pour ton commentaire.
Jkf


Re : L'autostoppeuse (hétéro) - En cours - emmanolife - 16-06-2021

Apparemment elle n'a pas eu une vie marrante la petite Harmonie... Elle a l'air un peu chamboulée en voyant se mère : elle ne veut pas la voir mais on a quand même l'impression qu'elle lui manque un peu.

Et puis elle n'est pas idiote, tout de même : elle a l'air d'apprécier l'humour un peu lourdingue de Patrick. Elle aurait aussi bien pu lui flanquer une claque, ça lui aurait éviter de se prendre une barre de fer.




Re : Re : L'autostoppeuse (hétéro) - En cours - jkf - 17-06-2021

(16-06-2021, 09:55 PM)emmanolife link a écrit :Apparemment elle n'a pas eu une vie marrante la petite Harmonie... Elle a l'air un peu chamboulée en voyant se mère : elle ne veut pas la voir mais on a quand même l'impression qu'elle lui manque un peu.

Et puis elle n'est pas idiote, tout de même : elle a l'air d'apprécier l'humour un peu lourdingue de Patrick. Elle aurait aussi bien pu lui flanquer une claque, ça lui aurait éviter de se prendre une barre de fer.
Hello Emmanolife,
Il y a beaucoup d'ombre sur sa jeunesse et peut-être qu'un jour Harmonie lèvera d'elle même le rideau sur son passé. Pour le moment, elle n'y tient pas spécialement.
Oui la barre de fer. Si elle avait regardé où elle mettait les pieds plutôt que de faire le pitre...
A+ et merci pour ton commentaire.
Jkf


Re : L'autostoppeuse (hétéro) - En cours - jkf - 17-06-2021

CHAPITRE VII


A la sortie de l’autoroute, j’ai bien cru qu’Harmonie allait tomber dans les pommes. Elle transpire à grosses gouttes, le visage livide, sans un mot, concentrée exclusivement sur l’intensité de sa douleur. Je diminué la vitesse pour éviter les cahots qui à chaque secousse, lui arrache un petit cri plaintif.

- On arrive dans dix minutes. Vous allez tenir ?

D’un signe de tête, elle me fait comprendre que ça devrait aller. Je ne peux qu’admirer sa force, sa résistance et sa pugnacité.  Elle se tient l’avant bras d’où s’échappe toujours quelques gouttes de sang qui sont venues imbiber le linge que je lui avait donné. La tâche vient maintenant s’épancher sur son polo noir, provoquant une auréole déjà conséquente. Je crains l’hémorragie et la blancheur de son visage m’angoisse. Pourtant, je veux rester calme et rassurant. Inutile de l’inquiéter outre mesure. De plus, j’ai la ferme intention de la déposer à l’hôpital et une fois entre de bonnes mains, reprendre ma route. J’ai déjà cumulé un retard de deux heures sur l’horaire initial et même si je ne suis pas pressé, ça commence à bien faire.

Aux urgences, une infirmière a jeté un coup d’œil rapide sur le bras d’Harmonie et lui a désinfecté la plaie à mi-hauteur sur son bras.

- Le chirurgien va remettre tout ça en place et vous serez bonne pour un bon vieux plâtre. Ne vous inquiétez pas, c’est beaucoup plus spectaculaire qu’il n’y paraît mais ce n’est pas grave. Dans deux mois, on n’y verra plus rien. En attendant, je vais vous poser une atèle pour vous soulager.

Harmonie ne dit rien. Elle me regarde avec des yeux de cocker battu. Je me demande ce qu’elle pense. J’ai mal pour elle. Je n’aime pas voir la souffrance et encore moins dans le regard d’une femme. Je ne sais pas pourquoi mais je trouve que c’est encore plus affligeant, plus déstabilisant que chez un homme.

- Vous êtes ensemble ? demande l’infirmière.

Harmonie hoche la tête affirmativement tout en me dévisageant, comme si elle voulait recueillir mon adhésion. Je lui souris et je la sens de suite rassurée, soulagée et beaucoup plus détendue. En même temps, je vois venir le piège dans mes résolutions, moi qui avait l’intention de m’éclipser à la première occasion. J’ai idée que ça risque d’être plus compliqué que prévu.

- Je vais devoir découper son polo. Ce sera moins douloureux que d’essayer de le lui retirer et de toute façon, il sera inutilisable par la suite. Vous pourriez aller lui chercher un autre vêtement ?
- Euh, je n’ai que des polos et je n’ai rien en dessous de celui-ci lâche Harmonie avec anxiété.

Je comprends que je n’ai pas d’autre solution que de suppléer à l’urgence de la situation. J’ai bien quelques chemises qui feront l’affaire. Je vais en sacrifier une.

J’extirpe de ma valise une chemisette blanche pas très longue. Ça devrait lui aller. Les manches sont suffisamment larges pour que l’atèle puisse passer. De retour au service des urgences, l’infirmière a mis en lambeau le polo et elle nettoie consciencieusement le sang séché sur le corps d’Harmonie. J’aperçois l’instant d’un regard, sa poitrine qu’elle tente de masquer d’une main maladroite ; des seins petits, tout ronds, très jolis, d’une tenue magnifique, qu’on devine fermes à souhait. Je ne m’attarde pas, conscient du malaise de ma passagère devant sa semi-nudité. Je tends la chemisette à l’infirmière lorsqu’un bip retentit dans la salle.

- Je vous laisse la lui mettre. Je reviens tout à l’heure.

Je me retrouve devant Harmonie, presque aussi gêné qu’elle. Sa peau bronzée dénote de façon criarde avec celle qui n’a pas vue l’astre solaire depuis des lustres. On dirait que son corps est vêtu de soleil tant le contraste est flagrant. Au milieu de sa poitrine, deux îlots perdus, des mamelons, jolis admirablement dressés qu’elle essaye de préserver de mon regard.

- Je suis désolée, confuse. Le détour par l’hôpital, votre chemisette, et maintenant m’habiller comme une gamine. Je ne voulais pas vous infliger tout cela.
- Comme punition, il y a pire Harmonie. Levez doucement votre bras. Oui comme cela. On va passer l’atèle par la manche. C’est bon ? Je ne vous fais pas mal ?
- Non vous êtes très délicat, très attentionné. Ça va, c’est passé.
- L’autre bras maintenant. Et voila le travail. Je vous mets quelques boutons. Elle vous va très bien et vous serez à l'aise. Un peu ample mais c’est ce qu’il vous faut.

Le tissu est venu émoustiller la pointe de ses seins qui se sont violemment révoltés sous l’étoffe peu épaisse de la chemise. J’évite de poser mon regard sur ces formes audacieuses et attirantes pour ne pas la gêner davantage.

- Elle est toute douce et elle sent bon. J’adore. Merci. Merci beaucoup Patrick. Je ne sais pas ce que j'aurais fait sans vous.

C’est la première fois qu’elle m’appelle par mon prénom ce qui intensifie encore plus mon malaise.

- Harmonie …
- Oui Patrick ?
- Harmonie, je… Je vais vous laisser ici.
- Vous allez partir... Maintenant ?
- Oui, je vais poursuivre ma route. De toute façon, vous êtes presque arrivée. Paris n’est plus qu’à une vingtaine de kilomètres. Je vous laisse un petit billet pour rejoindre la capitale par les transports en commun lorsque vous aurez été soignée. Avec ça, ça devrait aller.
- Je comprends. Après, je n’ai pas de destination précise. A Paris, je n’ai aucune attache. J’ai dis Paris parce que ça semblait plus logique mais ça aurait pu être n’importe qu’elle autre ville. J’aurai accepté tout autant. OK, Patrick. je ne vais pas vous embêter plus longtemps. Je vais me débrouiller toute seule mais c’est dommage, je commençais à bien vous apprécier.
- Je vous ai aussi appréciée Harmonie, contrairement à ce que vous pourriez penser.
- Oui... mais vous partez quand même. Vous allez où exactement ?

L’infirmière passe la tête par la porte à double battants.

- Le docteur va vous recevoir.

Harmonie se lève en s’apprêtant à me faire un signe d’adieu.

- Vous pouvez venir vous aussi, c’est souvent préférable d’être à deux. Une fois plâtrée, elle aura besoin de vous, surtout au début, le temps qu’elle prenne ses marques.

J’hésite. Les mots se bousculent dans ma tête faisant fondre toutes mes résolutions comme neige au soleil. Harmonie ne va pas à Paris. Elle va n’importe où et aller n’importe où, dans la rue, sous un pont, dans les couloirs du métro, avec un plâtre sur le bras, ce n’est pas ce qu’il y a de plus pratique. Je suis indécis et ma conscience interroge ; "Est-ce réellement ton problème ? Patrick, tu ne peux pas toujours sauver le monde. Elle est bien ici. Tu peux partir sereinement". Pourtant j’ai cette désagréable impression que le destin pousse fortement derrière moi et pas dans le sens où je l’aurais souhaité. Je me sens impuissant face à cette pression imperceptible qui se joue de mes pensées, de mes décisions, de mes contraintes. Je me sens faiblir et je suis probablement faible. Il faut que je me reprenne.


- °°° -



Re : L'autostoppeuse (hétéro) - En cours - emmanolife - 17-06-2021

Entre le destin qui le pousse dans le dos et la pulsion sexuelle qui l'attire vers Harmonie, qui finalement n'a pas l'air aussi délabrée que ce que son mode de vie pourrait laisser supposer, on se dit que la décision a déjà été prise. Ça commence par une chemise, comment cela va-t-il finir ?

Est-ce qu(on sait où va Patrick dans sa belle voiture ? Y a-t-il quelqu'un qui l'attend ?



Re : Re : L'autostoppeuse (hétéro) - En cours - jkf - 17-06-2021

(17-06-2021, 09:39 AM)emmanolife link a écrit :Entre le destin qui le pousse dans le dos et la pulsion sexuelle qui l'attire vers Harmonie, qui finalement n'a pas l'air aussi délabrée que ce que son mode de vie pourrait laisser supposer, on se dit que la décision a déjà été prise. Ça commence par une chemise, comment cela va-t-il finir ?

Est-ce qu(on sait où va Patrick dans sa belle voiture ? Y a-t-il quelqu'un qui l'attend ?
Hello Emmanolife,
Après la chemise, il y a tout le reste et comme elle est plutôt économe, il ne doit plus rester grand chose Smile. A voir parce que parfois les préjugés sont trompeurs  :Smile et son mode de vie aurait pu laisser penser qu'elle fût corporellement négligée.  :o
Patrick fait une halte à Nice. C'est dans la suite.
A+ et merci pour ton commentaire.
Jkf


Re : L'autostoppeuse (hétéro) - En cours - curieux - 17-06-2021

Bonsoir jkf,
Patrick, Harmonie, le bourg, la sdf, ou nous mènes-tu ? cette histoire est des plus compliquée mais vraiment intéressante .


Re : L'autostoppeuse (hétéro) - En cours - admirateur17 - 17-06-2021

Du JFK, tout en surprises et rebondissements. Quand on l'attend d'un coté, il part de l'autre. Une lecture plaisir.


Re : Re : L'autostoppeuse (hétéro) - En cours - jkf - 17-06-2021

(17-06-2021, 07:40 PM)curieux link a écrit :Bonsoir jkf,
Patrick, Harmonie, le bourg, la sdf, ou nous mènes-tu ? cette histoire est des plus compliquée mais vraiment intéressante .
Hello Curieux,
Le bourge et la Sdf. Deux mondes que tout oppose et qui se retrouvent réuni dans le confinement d'une Mercedes.
C'est parti jusqu'à Paris. Mais est-ce bien la fin du voyage ?
A+ et meric pour ton post.
Jkf


Re : L'autostoppeuse (hétéro) - En cours - grostimido - 17-06-2021

Bonsoir jkf,

Voilà Patrick qui va surement craquer, après l'avoir emmené à l'hôpital et vue son état

"il va l'emmené avec lui en Corse" 

Merci jkf pour ce chapitre

A+
Bises