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De l'homme et de la plénitude - Version imprimable

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De l'homme et de la plénitude - mayalabee - 24-07-2021

De l’homme et de la plénitude


C’est une merveille, au sens que lui donnait les plumes du Moyen-Âge, que l’homme que l’on aime, que les hommes qu’on estime. C’est si vrai qu’il s’en faut d’une vie pour pouvoir se lasser de cette compagnie, de ces mains larges et tièdes, rugueuses et velours, qui en une caresse savent fondre toute la volonté que peut-être en instant de folie, on voulait dresser contre ce charmant paradis.

Jamais me lasserai de couver de mes yeux le corps d’un homme, ses puissances, ses douceurs, et c’est toute aimantée que je viens appliquer ma peau contre la sienne lorsque je le découvre fragile mais puissant, sortant du lit, de l’eau ou bien promenant sa nudité devant ma bouche de badaud.

Pour voir dans ce regard l’éclat du désir fauve, pour sentir dans mes reins sa queue roide palpitante, quelles coquetteries n’accomplirais-je pas, et comme il est difficile de retenir tels balancements qui lui tournent la tête, tels frémissements de mes narines qui lui disent assez comme une femme reste femelle face à l’homme qu’elle aime.

Lorsque la dignité est outrepassée par l’impérieux désir de lui appartenir, quand c’en est assez de trembler, palpiter, soupirer, quand mon coeur est trop lourd, bat trop vite, trop sourd, quand dans ma gorge tiède il déborde d’amour, quand les portes de son âme disent bien clairement « Je te veux, maintenant », comme j’aime admirer ce long frémissement qui part de sa racine, en un élancement vers mes mains en prière. Je l’avoue sans pudeur, je suis sans volonté devant ce membre dressé, veiné et palpitant, ou plutôt toute entière portée à la contemplation, je vénère chez l’homme sa queue tellement expressive, tellement puissante, admire le gland pourpre, le bourrelet de peau qui l’enserre, la fente qui le découpe, la douce extrémité, où perle et roule le suc. Que mes lèvres murmurent ce qu’il te plaît d’entendre, que ma langue te parle le langage des étoiles, je suis une femme qui bénit l’humanité d’être deux, d’être pleine de ces belles différences, d’être aimée et d’aimer et de le célébrer chaque nuit et chaque jour empalée, traversée, emplie. Voilà, la plénitude !


Re : De l'homme et de la plénitude - curieux - 25-07-2021

mayalabee,
Merci pour cet admirable paragraphe, je ne pensais pas que l'on puisse dire autant de choses, avoir autant de pensées, autant de fantasmes  face à un muscle qui n'est quand même pas énorme même fièrement  dressé.
Bravo.


Re : De l'homme et de la plénitude - mayalabee - 25-07-2021

Haha, certes, mais non moins admirable quand même !
Merci pour ce commentaire.


Re : De l'homme et de la plénitude - Leflaneur40 - 08-10-2021

J'aimerai tant qu'une femme me parle comme ça, mais ce n'est qu'un fantasme peut-être...

Bravo à toi, mayalabee, pour ce très beau texte.  Smile

Leflaneur40