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Deux mondes (fantastique avec personnages gays, terminé) - Version imprimable

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Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 05-10-2021

9 - Espoir

Puiser au cœur de mon être, dans cette source dont les disciples de Magnos tirent leurs pouvoirs, j'ai appris à le faire sous la direction de Marc, et il me faut le faire maintenant pour régénérer mon corps à l'article de la mort. Mes doigts se tendent faiblement et effleurent le pommeau de mon épée. Mon esprit se clarifie et je plonge en moi-même pour tirer la force nécessaire et la diriger à travers tout mon corps. Ma faiblesse est lentement chassée et je peux concentrer toujours plus d'énergie pour chasser le poison du basilic.
Enfin, je peux me relever, et je dépose un doux baiser sur les froides lèvres de Marc.
- Je te tirerai de là. Je te le promets.
Je regarde autour de moi. Où aller ? Que faire ? Continuer et risquer de tomber dans un nouveau piège ? Ou revenir en arrière... Je vais commencer par là.
J'allume une torche et retourne à l'ouverture puis préviens les mercenaires que les tunnels sont pour le moment emplis de vapeurs empoisonnées et qu'ils ne doivent pas descendre, puis retourne auprès de mes compagnons avant de continuer. Nous ne devons pas avoir tant souffert pour rien.

C'est avec la plus grande prudence que je progresse, mais rien ne vient m'agresser... pour le moment. Le passage s'élargit et descend, l'humidité augmente fortement. Le bassin ne doit pas être loin.
En effet, j'arrive au bord d'un puits naturel dans lequel une eau sombre et lisse renvoie mon reflet. Une chaîne reliée à un anneau dans la paroi proche plonge dedans.
Inutile de tergiverser. Je tire sur la chaîne et remonte un objet pesant, longueur après longueur.
Une boîte de métal émerge enfin, et je la pose au sol avant de l'examiner.
Un grand coup d'épée fait voler en éclats le cadenas qui la ferme et j'en soulève le couvercle.
Une urne de cuivre, gravée de runes, au col scellé à la cire, se troue à l'intérieur, protégée par un épais rembourrage. Je la prends et la dépose précieusement dans mon sac avant de revenir au puits et de remonter.
- On a eu un gros problème en bas, dis-je, il faut que je parle avec les sorciers.

Je frappe violemment mes gantelets l'un contre l'autre, ramenant le calme sous la tente des sorciers.
- Vous avez fini, oui ? Pouvez-vous m'expliquer calmement le problème, et en quoi le Phoenix est concerné ?
- Cette créature (ou esprit, nous ne sommes pas tous d'accord sur sa nature) est le symbole même du retour à la vie. Son pouvoir peut tirer vos amis de leur pétrification. Le problème est de s'en rendre maître. Ce devait être la tâche de Cédric, et il est lui-même pétrifié.
- J'ai ma petite idée là-dessus. Leurs esprits sont toujours actifs. Vous pourriez prononcer l'incantation ou je ne sais quoi et lui le maîtriser ?
- Hmm... c'est possible en effet, mais il y a un autre problème.
- Lequel ?
- Sa nature, justement. Si c'est une entité, venue d'un autre monde, le rituel spirituel sera nécessaire pour le contrôler. Si c'est un être de notre monde, par contre, c'est le rituel physique qu'il nous faudra.
- Super... Et bien sûr, vous ne pouvez pas lancer les deux en même temps ?
- Exactement, ils s'annuleraient l'un l'autre. Et si nous utilisons le mauvais rituel, il s'échappera et vos amis seront condamnés.
- Comment savoir alors ? Comment être sûr ?
- Ce savoir est perdu. Trouver l'information, la personne détentrice d'un livre oublié, prendra des années.
- Je n'ai pas des années. Préparez l'ouverture d'un portail.
- Quelle destination ?
- La baronnie de Valden, dans le pays sans ciel. Au plus près du château du baron.

Je regarde avec impatience les sorciers préparer l'ouverture du portail, l'entourant de sorts censés empêcher la détection de son ouverture par nos adversaires. Le brasier s'allume enfin, et se met à crépiter. Je m'avance à l'intérieur et écarquille les yeux en tentant d'y voir quelque chose. Ma vision finit par s'accoutumer à l'obscurité et je repère un ensemble de faibles lumières plus loin.
Qu'est-ce que je fais aussi loin de tout, moi ?
J'allume une torche et me mets en route.

Une heure plus tard, j'arrive dans un grand bourg, un peu plus rassuré, car je vois la silhouette du château, illuminée de torches. Je traverse le bourg et approche de la grande porte. Les gardes me jettent à peine un coup d'œil au passage.
Le grand hall est sombre et silencieux. Je le traverse lentement en cherchant quelqu'un à qui parler, mais il semble vide. Arrivé à l'extrémité, je pousse une porte et entre dans une pièce fortement illuminée qui me force à fermer les yeux un moment.
- Avancez donc, jeune homme.
Plissant les yeux pour tenter de distinguer quelque chose, j'avance lentement et finis par retrouver la vue. Une pièce chaleureuse, richement meublée, s'offre à mes yeux. Assis derrière une table magnifiquement marquetée, le baron me regarde, homme au terrifiant pouvoir.
- Vous êtes l'ami de Cédric, je vous reconnais. Qu'est-ce qui vous amène ?
- Cédric et mes amis ont été pétrifiés par le regard d'un basilic. J'ai besoin de votre aide.


Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 06-10-2021

«Ah, bonjour, Baron (Le prénom du dernier "Trump", presque 2 mètres, bientôt 17 ans, assez sympa et désirant se faire oublier...ce qui est compréhensible !). Je viens pour  échanger les "cœurs de pierre" contre des cœurs de chair. Avez-vous cela en magasin?
-Oui, certainement. Attends un peu que je voie dans les réserves de l'arrière-boutique. Et il t'en faut combien?
-Mmhhh...une bonne dizaine.
-Alors, j'ai peut-être ton affaire. Assieds-toi dans ce confortable fauteuil-club à ressorts, prends une revue. Pour te faire patienter, je te sers un verre de whisky. Avec glaçons? Mets-toi un DVD, ça t'aidera à passer le temps.»
Voilà ce que nous pourrions -peut-être?- lire demain. J'attends avec patience, cher Inny-2.
Bien à toi,
KLO.


Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 06-10-2021

Pour Barron Trump, je n'avais pas fait le rapprochement. Je l'avais remarqué lors de la cérémonie d'investiture de Trumpette https://www.youtube.com/watch?v=VARM8ntdvWA et m'étais demandé ce qu'un gamin si jeune faisait là avant de découvrir que Donald a eu un fils après l'âge de 60 ans.

Effectivement, atteindre les 2 mètres vers 15 ans, c'est pas mal. Certains disent qu'une forte croissance pourrait être liée à la consommation de lait de vache. Si ça l'intéresse, il pourra venir en France comme missionnaire Mormon. Il les choisissent de grande taille.




Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 06-10-2021

10 - L'ancien instrument

Baronnie de Valden, dans le pays sans ciel, en Outremonde

Je repose mon verre vide sur la table. Ma gorge est sèche après le récit que je viens de faire au baron Alkarn. Il réfléchit un long moment puis secoue la tête.
- Ridicule.
- Je vous demande pardon ?
- Ces sorciers ne savent pas à quoi ils ont affaire. On ne maîtrise pas un Phœnix. C'est une force primordiale. Il existait bien avant Outremonde et continuera à exister bien après.
- Comment a-t-il bien pu être emprisonné alors ?
- Parce que sa nature fait qu'à certains moments précis (quand il se consume pour renaître, ce qu'il fait tous les demi-millénaires) il est vulnérable. Ses cendres ont été éteintes, puis scellées dans cette urne.
- Pourrait-il sauver mes amis ?
- Oui, si on lui demande de la bonne manière.
- Qui est ?
- On lui joue un air qui lui plaira.
- Pardon ?
- Pas avec n'importe quel instrument, bien sûr. Longtemps avant la création de l'Ordre des sorciers, un peuple vivait en harmonie avec le Phœnix. Ce peuple a façonné une flûte pour l'appeler et communiquer avec lui. Seule cette flûte pourrait nous permettre de sauver nos amis. En attendant, cette urne doit être protégée.

Une fois le Phœnix mis en sûreté dans le coffre du baron, nous allons dans la bibliothèque pour y faire des recherches. Des vingtaines de livres s'empilent bientôt sur les tables, et nous passons des journées et des nuits à les parcourir en notant la moindre référence, le moindre indice qui nous mettrait sur la voie.
Je range une nouvelle fournée de livres à sa place et cherche parmi les autres lequel pourrait encore m'apporter une information complémentaire. Mais les légendes commencent à me sortir par les yeux. Je m'éloigne et finis par me perdre dans la vaste salle où les précieux volumes sont conservés par magie depuis des siècles.
C'est en cherchant mon chemin pour revenir que je tombe dans une section consacrée à la musique... et aux instruments.
Il y en a tout un mur.
- Oh, misère...

Combien de jours depuis que nous cherchons une trace de cette maudite flûte ? Le baron s'est résolu à essayer la divination, tandis que je continue à chercher dans les livres. Lorsque je n'en peux plus, je pratique les exercices que m'a appris Marc, même si ça me fait mal, car je repense à lui à chaque fois, et l'idée de l'enfer qu'il doit vivre en ce moment me rend fou. Je suis si fatigué en ce moment que je ne vois même plus le texte que j'ai sous les yeux, il est temps pour moi de redemander un sort d'énergie et de continuer... à...

Je me réveille sur le livre que j'étais en train de lire. Zut ! Des heures de perdues. Je m'étire, le dos douloureux, et regarde de nouveau la page sur laquelle j'ai dormi.

La flûte de Cheng

Cet instrument plusieurs fois millénaire a un son unique et surnaturel. Une magie des plus ancienne en émane, mais elle est indéchiffrable. Sa forme unique fait penser à un oiseau de feu. Peut-être le légendaire Phœnix.
(...)
Il a été offert, parmi d'autres objets de grande valeur, en tribut à l'empereur et a rejoint sa légendaire salle du trésor, dont on dit que la vue surpasse toutes les merveilles de ce monde.


- Baron ! J'ai trouvé !
- Eh bien, enfin une bonne nouvelle. Voyons ça.
Il se penche sur le texte indiqué et un sourire étire ses lèvres.
- C'est bien elle, il n'y a pas de doute. La salle du trésor de l'empereur, hein ? Tiens donc.
- A-t-on une chance de pouvoir la récupérer ?
- Les plus beaux trésors de l'empereur ont été enterrés avec lui dans une tombe réputée inviolable. Ça doit être vrai, car elle ne fut jamais pillée. Les objets auraient reparu tôt ou tard. Le cimetière des empereurs ne fut plus entretenu à la chute de l'empire, et s'est peu à peu dégradé avant de disparaître sous la végétation. Mais je sais où il se trouve.
- Ah ! Et où est-ce ?
- Tu ne vas pas en croire tes oreilles.
- Cessez ce petit jeu ! Ils sont coincés dans leur corps de pierre depuis des jours, ils vont sombrer dans la folie si nous ne les libérons pas !
- C'est vrai, tu as raison. Je vais te dire où chercher.


Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 06-10-2021

Ah, maintenant, nous allons participer à des fouilles archéologiques . Seront-elles "préventives", comme à l'INRAP ?
Le plus "rigolo" serait que ce cimetière perdu se trouvât...sous le château du baron ou dans son parc. Ce serait vraiment un chouette truc qui éviterait au jeune Ludo des recherches à n'en plus finir...
Allez, Lud, arme-toi de courage et fais venir un "tracto-pelle" de chez "Kiloutout"® : ça pourrait servir!


Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 07-10-2021

11 - La tombe de l'empereur

Grande forêt d'Alnyr, royaume Signari, en Outremonde

Le décor a changé radicalement. Nous voilà à présent dans le terrain de chasse privé du roi Keriden IV de Signar. La zone est fréquemment patrouillée par des gardes. Heureusement, le baron, qui m'accompagne, nous a amené pile au bon endroit. Je le suis jusqu'à un tumulus dont il éventre une partie d'un geste, usant d'un sortilège impressionnant. Que cet homme est puissant.
Nous descendons jusqu'à une porte de pierre entièrement gravée de signes dans une écriture oubliée.
- Plusieurs sceaux empêchent toute tentative d'ouverture de la porte. Pour qui connaît le secret de ces sceaux, il est toutefois possible de rouvrir la porte.
- Que doit-on faire ?
- Ressasse dans ton cœur les raisons qui te poussent à vouloir obtenir cette flûte puis pose ta paume sur ce symbole et dis à haute voix que tes intentions sont pures.
Je n'ai pas besoin de les ressasser. Mon inquiétude pour mes amis est permanente. Mais je me force aussi à penser au danger que court la Terre, avant de poser la main sur le signe.
- Mes intentions sont pures.

Le symbole s'illumine. Je retire ma main et attends les instructions suivantes. Je presse ainsi un peu de terre sur le symbole suivant, prononce des mots complexes, illuminant bientôt tout un réseau formant une étoile lumineuse sur la paroi. Au dernier d'entre eux, des lignes incandescentes relient tous les symboles, puis la paroi devient totalement blanche.
- Traverse. Je ne peux entrer là-dedans. Les protections me rejetteraient.
- À quoi dois-je m'attendre ?
- Je l'ignore, je n'ai jamais vu que l'entrée du tombeau.
Je passe à travers la lumière, ne ressentant qu'un faible picotement au passage.
Brusquement plongé dans une obscurité totale, je m'immobilise pour allumer une torche, dont la lumière révèle une grande pièce poussiéreuse. Je remarque d'anciennes traces sur le sol, visiblement quelques personnes ont pu franchir la barrière des sceaux. Hum. À bien examiner les traces, je distingue trois séries d'empreintes qui s'éloignent... mais aucune ne revient ! Je me retourne pour vérifier qu'il y a bien une sortie et vois un simple symbole. Je suppose que je devrai presser ma paume dessus pour sortir.
Je marche prudemment, suivant les empreintes et j'arrive bientôt à une série de pointes de métal rouillé qui ont brusquement jailli du sol sous les pas d'un des explorateurs. Les autres empreintes contournent le squelette et sont visiblement plus précautionneuses dans leur progression. Le deuxième a décidé de marcher dans les pas du premier, et j'en fais autant à mon tour. J'arrive ainsi dans un couloir et continue avec prudence.

Une dizaine de mètres de progression plus loin s'ouvre une deuxième salle. Je découvre que les empreintes disparaissent sous une grosse dalle de pierre qui s'est décrochée du plafond. Je décide de grimper dessus et vois se profiler un escalier. Le dernier survivant de mes prédécesseurs a sauté de la dalle à l'escalier, et j'en fais autant. Je grimpe sur les marches et tombe sur un nouveau squelette affaissé au sol, criblé de carreaux. Oups.
À moi de jouer, maintenant... Je voudrais pouvoir me changer en brouillard comme Cédric.
Je fouille le mort à la recherche de quelque chose d'utile et finis par mettre la main sur un petit sac d'outils. Marteau et pitons soigneusement huilés et emballés. Le manche du marteau, toutefois, se brise lorsque je le prends en main, laissant tomber la tête sur mon pied.
Je sautille sur place en jurant puis la jette furieusement dans le couloir. Un déclic se fait entendre et une série de lances jaillit du sol, là où elle a atterri.
Oh-oh.
J'avance jusqu'à cet endroit puis jette régulièrement l'objet devant moi. Ma progression est lente mais plus sûre. Je déclenche ainsi trois pièges avant qu'une troisième salle, très vaste, ne s'ouvre devant moi.

Des lumières fantomatiques apparaissent tout autour de la pièce et à l'intérieur, révélant un ensemble de sarcophages de pierre. Je les regarde rapidement en passant, ils ne m'intéressent pas. Une grande porte vert-de-gris se dresse devant moi. Je tente d'en pousser les battants mais même un troll aurait du mal, je crois. Je cherche aux alentours et finis par trouver un texte écrit sur l'un des battants. Il est dans cette langue ancienne incompréhensible. Génial.
La seule idée de recopier ce texte puis de refaire tout le chemin en arrière pour le faire traduire par Alkarn puis revenir jusqu'ici me fait pousser un gémissement de désespoir.

Toucher le symbole à l'entrée me fait effectivement émerger à l'extérieur, devant la paroi lumineuse. Le baron hausse les sourcils en me voyant ainsi apparaître.
- Déjà ? Je suppose que tu as rencontré des problèmes.
- Une série de pièges mais j'ai pu les passer. Je suis bloqué par une porte, il y a cette inscription dessus, lui dis-je en lui tendant un parchemin.
- Voyons voir...
Il étudie longuement les signes en fronçant les sourcils.
- C'est une énigme qui utilise à la fois le sens commun, le sens étendu et le sens poétique de chaque phrase.
- Vous en tirez quelque chose ?
- En sens commun :
« La mort frappera celui qui prononcera la mauvaise réponse,
Aussi lis bien ce que révèlent ces lignes,
Car ici jamais l'azur ne vient adoucir notre ciel
Ici seul le silence d'une eau froide
Étend son règne sur nos tombes. »


- En sens étendu :
«  La mort punira l'ignorant,
Les mots sont porteurs de sagesse,
Notre ciel jamais le bleu ne voit,
À nos pieds des eaux froides,
La terre conserve nos corps. »


- En sens poétique :
« Un sombre destin frappera la noire ignorance,
Suis le chemin tracé par ces mots,
À notre image jamais le bleu ne vois,
Le calme de l'eau dormante
Apaise nos corps défunts. »


- Je suis complètement perdu, là.
Il écrit les trois textes au dos du parchemin.
- Il doit y avoir dans la salle des éléments dissimulés qui se rapportent à ces textes. Cherche bien et tu trouveras la clé.

De retour dans la crypte, je cherche méticuleusement les indices mentionnés. Les sarcophages attirent mon regard avec cette mention des tombes, et leurs riches décorations fourmillent de détails. Dois-je trouver le sarcophage dont la décoration correspond en tout point aux trois sens du texte ?
C'est parti. Il y a du bleu partout ! Ça ne va pas ça... Non, je dois revoir ça de plus près. Il ne doit pas y avoir de ciel bleu. Cinq de moins, restent 15. Hum... jamais le bleu ne vois, il y a une bordure bleue sur trois d'entre eux que regardent les personnages dessinés de profil. Plus que 12. Sur quatre, un homme tourne le dos à une inscription, est-ce là l'ignorance dont parle le texte ? Supposons-le. Restent 8. À nos pieds des eaux froides. Trois scènes montrent de l'eau gelée, deux rivières et un lac. Les eaux sont censées être calme, ce ne peut être que le lac.
Suis le chemin tracé par les mots ? Il y a une inscription ici, que regarde un homme seul.

Je la note soigneusement. Il me faut retourner à l'entrée.

Une  bonne demi-heure plus tard, je suis devant la grande porte métallique. Je presse un à un les symboles qu'a entouré Alkarn sur mon parchemin. Au dernier touché, les deux battants s'écartent silencieusement. La salle obscure au-delà s'illumine à son tour, révélant deux statues de métal montrant des gardes devant une autre porte. Prudemment, un peu angoissé à l'idée qu'elles puissent s'animer, je pousse le battant, sans toutefois être inquiété. Au-delà...
La salle est vivement illuminée. De forme carrée, d'une cinquantaine de mètres de côté, elle est emplie de trésors. Or, joyaux, bijoux, objets d'art, armes, armures, tableaux, le tout soigneusement conservé par divers sortilèges, à l'image de la bibliothèque du baron.
Et je dois trouver une flûte là-dedans. Je commence à fouiner parmi toutes ces richesses, mais à peine ai-je frôlé une tapisserie qu'un grincement métallique retentit derrière moi.


Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 07-10-2021

C'est dix fois mieux que la caverne du capitaine des trente-neuf voleurs ( 40 - le chef !).
Ce "grincement métallique" me rappelle la fameuse chanson apprise aux Beaux-Arts :
  «-Minuit sonnait place de la République
  -Les lampions venaient de s'allumer
  -Quand tout à coup, d'un déclic métallique,
  -La pompe à M...e se mit à fonctionner !
REFRAIN
    -Pompons la M..., pompons-là gaiement
    -Ceux qui nous em.....t
    -On leur mettra l'nez d'dans    (bis)
    -...etc.»
Évidemment, le cadre n'est pas tout à fait identique.
Le jeune Lulu ne se fatigue-t-il pas à effectuer ces allers-retours? Je crois qu'il dormira bien une fois trouvée la «flûte enchantée» qui a dû inspirer le cher Wolfgang-Amadeus.
Mais aura-t-il le temps de se reposer sachant que le Phœnix seul, en bonne santé, peut sortir ses chers amis de leur  posture "minérale"?


Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 08-10-2021

12 - L'oiseau de feu

Je me retourne en tirant mon épée. Les deux statues sont entrées dans la salle et la porte de métal se referme derrière eux. Je me disais bien que j'aurais des problèmes avec elles. Je cherche désespérément autour de moi quelque chose qui pourrait m'aider, mais il me faudrait un tank pour abattre de tels adversaires. Je cours vers l'autre extrémité de la salle et vois un support contenant une dague d'ivoire gravée de runes. Je la lance sur l'une des statues qui me poursuit. Elle se fige aussitôt, regardant l'arme qui s'est fichée jusqu'à la garde dans sa poitrine, puis vole en éclats.
Ouah ! Je dois remettre la main dessus.
Mais l'autre est trop proche de moi pour le moment, je pars en courant et renverse un ensemble d'urnes en or devant elle, la faisant trébucher et tomber au sol. Je contourne une pile d'objets en tout genre, tourne encore pour revenir là où la dague est tombée et m'en empare.
Toutes les runes se sont effacées. Elle ne pouvait servir qu'une fois.
Il y a toutefois une tonne d'armes ici, il doit bien y en avoir une autre qui me permettra de venir à bout de la deuxième statue. Parce que mon épée a beau être puissante, elle n'est pas prévue pour abattre un adversaire aussi robuste. Déjà, avec les trolls, c'était...
La rage du griffon.

Je me retourne vers mon poursuivant, activant ce puissant pouvoir et espérant qu'il sera suffisant pour en venir à bout car je ne serai pas en état de me rendre compte de l'éventuelle inefficacité de mon arme.
Le voile rouge d'une pure colère tombe devant mes yeux et je me lance à corps perdu dans un terrible combat dont l'issue est plus qu'incertaine. Lorsque enfin je retrouve mes esprits, essoufflé, je suis encore en train de frapper la statue qui gît en pièces au sol.
Je vais l'embrasser, cet enchanteur. Je me suis tiré sain et sauf d'un combat très inégal. Je n'ai même pas une égratignure. Épuisé, je m'effondre contre un grand présentoir et une pile de lourds vases de pierres, déséquilibrée, me tombe dessus, m'assommant net.

- C'est ainsi ?
- Quoi ?
- Telle est la situation après ces millénaires ? Le monde est au bord du chaos, et ce qui reste de ce que j'ai construit est à la solde de ces infâmes destructeurs ? Quelle misère.
- Qui me parle ?
- Tu es dans mon tombeau.
- Vous êtes l'empereur ?
- Je ne suis plus l'empereur de rien du tout, jeune homme.
- Désolé...
- Oh, j'ai eu une vie bien remplie, ne t'en fais pas pour moi.
- Comment se fait-il que vous n'ayez pas trouvé le repos ?
- J'ai été maudit. Mon neveu ne m'appréciait guère...
- C'est terrible !
- Bah. Inutile de t'en faire pour moi, je te l'ai déjà dit. Mais je refuse de laisser le peu qui reste de mon empire sombrer dans une telle folie. Je vais t'aider.


Je me dégage du monceau d'objets pesants qui s'est accumulé sur moi et me relève en grimaçant. Je dois avoir des bleus partout. Heureusement que j'ai une bonne armure. Je vois une lumière tournoyer devant moi et la suis jusqu'à un présentoir sur lequel se trouve un coffret. La lumière tournoie au-dessus et je l'ouvre pour découvrir une bague à l'intérieur, ornée d'un ensemble de pierres précieuses qui forment un écrin à un diamant sur lequel un symbole est gravé. La lumière, qui doit être le fantôme de l'empereur, fonce sur le sceau, puis sur mon index droit, puis s'écarte. Le message est clair. J'enfile l'anneau, qui me va parfaitement. Les pierres s'illuminent un bref instant. Le fantôme fonce alors sur moi et prend possession de mon corps.

- Juste un instant, jeune homme. Ce sera plus rapide ainsi.
Mon corps marche à travers tout le tombeau en prenant un objet de temps en temps et en le mettant dans mon sac, tout en m'expliquant son utilité. Ce sont là de puissantes reliques, grâce auxquelles l'empire fut fondé. Bien utilisées, elles seront d'une importance décisive.
- Pourquoi ont-elles été enfermées ici ?
- Je n'allais pas les laisser entre les mains de mon neveu. Mes hommes avaient des instructions précises. Lorsqu'il a découvert ce qui s'était passé, il était trop tard. Je le plaindrais presque. Il a vu s'effondrer tout ce qu'il avait gagné en m'empoisonnant.

Je m'arrête devant un autre coffret, plus grand, et l'ouvre, découvrant une sorte de flûte d'ivoire sculptée en forme de Phœnix. La flûte de Cheng. Je la range à son tour dans mon sac.
- Voilà, Ludvik, je te dis adieu.
- Adieu et merci. Puisse la Lumière vous accorder le repos.
- Si seulement...


Je retrouve le contrôle de moi-même et approche de la sortie. La bague s'illumine de nouveau et les portes s'ouvrent d'elles-même. M'avançant, je remarques des traits de lumière indiquant chaque piège du couloir, me permettant de sortir bien plus rapidement qu'auparavant.
- Je l'ai ! Dis-je au baron.
- Formidable ! Félicitations, Ludvik !
- J'ai été aidé, dis-je en souriant. Reprenons l'urne et allons sauver mes amis !
Quelques téléportations plus tard, je réapparais, seul, près du puits. Toujours là, les mercenaires, incroyable. Tant que l'argent que je leur ai fourni couvrira leurs soldes, ils ne voient aucune objection à rester sans rien faire.
Je redescends dans le puits et rejoins mes amis pétrifiés. Les instructions d'Alkarn claires dans mon esprits, je pose l'urne au sol et en brise le sceau puis ôte le couvercle.
Je jette ma torche allumée à l'intérieur puis recule promptement tandis qu'un geyser de feu en jaillit.
Je porte la flûte à mes lèvres et souffle, l'instrument enchanté traduisant mes pensées. L'esprit clair, je me concentre sur la source au cœur de mon esprit et en dirige le pouvoir à travers l'instrument pour m'aider à l'utiliser..

Le fabuleux oiseau de feu prend forme, ses plumes embrasées projetant une vive lumière dans la pièce. Il me fixe d'un regard qui semble transpercer mon âme, un regard qui me fait comprendre que l'idée même de vouloir dominer un tel être est pure folie. Je lui demande humblement, par la pensée, par ma musique, de sauver mes amis. Il se retourne vers les statues et je vois le gris de la pierre faire place au rose de la chair. Ils clignent des yeux, s'étirent, contemplent le Phœnix avec admiration et révérence.
Je joue longuement de l'instrument, révélant à Askash (son nom est venu à mon esprit au moment où j'ai croisé son regard) le danger qui plane sur notre monde. Ses yeux me disent qu'il comprend, et qu'il sera là quand j'aurai besoin de lui. Je n'aurai qu'à l'appeler et rien en ce monde ne saurait s'opposer à sa venue.
Je le remercie et cesse alors de jouer. Il déploie ses ailes et décolle avant de filer dans le tunnel avec une grâce féérique.
Je me jette alors dans les bras de Marc.

Fin du livre V


Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 09-10-2021

L'Oiseau de feu : c'est le...Feu Nixe  Big Grin ! Quel courage, le p'tit Ludo! Il a réussi cet incertain challenge de reconstituer ce brave phœnix apparemment tout heureux de retrouver la liberté et tout prêt à venir en aide à LUD-vick-ovic au besoin. Voilà donc les bases pour empêcher la catastrophe pour notre monde.
Je ne peux m'empêcher de penser à bien des épisodes des «James Bond» où ce dernier a sauvé  des dizaines de fois les habitants de la planète Gaïa de leur destruction.


Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 09-10-2021

Livre VI - Le prisonnier

1 - Plans de bataille

Camp des Faucons d'Argent, royaume Uldrasi, en Outremonde

- Nous leur avons porté un nouveau coup dur, dis-je. Un coup de chance qui nous sera très précieux. Mais nous sommes encore loin du compte. Ils ont encore d'importantes ressources.
Marc est plus optimiste.
- Le trésor que tu as remonté va nous permettre de nous renforcer, et les reliques ne sont pas négligeables non plus.
- Ce n'est pas suffisant, malheureusement. Ils sont nombreux et puissants. Il nous faut d'autres sorciers, mais aussi de nouvelles ressources. Attaquer maintenant serait vraiment hasardeux. L'idée d'affronter des armes modernes m'effraie. Ce serait un massacre.
- J'ai mis la main sur un protecteur il y a deux jours, dit Cédric. Un sorcier que j'ai pu maîtriser non sans mal.
- Les protecteurs ! C'est vrai qu'on doit veiller aussi sur eux aussi. As-tu appris des choses intéressantes ?
- Oui... Si on regarde le tableau d'ensemble, ils se préparent tous pour quelque chose de grande envergure. Destructeurs comme protecteurs sont en quête d'entités et d'objets de pouvoir.
- Nous devons les en empêcher et les récupérer pour nous. Chaque source de puissance que les destructeurs n'auront pas les retardera et nous aidera pour le grand combat. Des idées ?
- Je voudrais tenter une chose qui n'a pas été faite depuis... bien longtemps.
- Quoi donc ?
- Créer un cercle des éléments. J'ai déjà lié à mon service deux entités, représentant l'eau et le feu. Si je peux obtenir la terre, l'air et le bois, j'aurais formé le cercle et je pourrais déchaîner des sorts d'une puissance terrible sur nos ennemis.
- Ou te faire réduire en cendres par ce pouvoir, dit Marc.
- A-t-on seulement le choix ? Tu as vu la statue ? Nous avons eu beaucoup de chance sur ce coup-là. Ils en ont d'autres, c'est certain.

- C'est décidé, alors, dis-je. C'est un bon point de départ, mais cela ne nous servira à rien s'ils renforcent leur pouvoir eux aussi. Nous devons les harceler.
- Je vais demander à mon ancien maître de nous aider, ainsi qu'au baron.
- Et moi je vais recruter le cercle de disciples de Magnos qui s'est occupé de moi, dit Marc.
- Qu'il soit bien clair pour ton maître que la guerre est finie, Cédric.
- Ne vous en faites pas pour ça. Il n'est pas stupide.
- Je voudrais que Karl se concentre sur la création de ce cercle des éléments. J'ai trop besoin de toi et des pouvoirs du baron pour le moment.
- D'accord.
- Où pourrions-nous frapper, Cédric ?
- Ici, dit-il en pointant du doigt une région éloignée. Les protecteurs, ce coup-ci. Ils ont localisé le temple d'Altrigar, qui date de l'époque de l'ordre. Une puissante entité y a été emprisonnée avant la grande guerre, et ils veulent en prendre le contrôle.
- Ils sont toujours aussi fous. Si les anciens l'ont emprisonné c'est pour une bonne raison.
- Ils ne reculent devant rien, c'est évident. Je n'ai malheureusement aucune autre information.
- Autant les empêcher de relâcher une nouvelle catastrophe dans ce pauvre monde.

Désert de Luunar, extrême ouest du continent de Sandros, en Outremonde

Le choc est brutal. Passer d'un coup d'une forêt fraîche et humide à un désert aride et brûlé par le soleil est une expérience désagréable. Et encore, nous sommes au bord de la mer. Il va faire bien plus chaud à l'intérieur des terres. Heureusement que la magie de mon armure va me protéger des effets néfastes de ces conditions, mais j'en connais qui vont souffrir.
Le baron se matérialise peu après et fait la grimace. Je suis content de l'avoir auprès de nous pour cet assaut. Il n'a rien à envier à l'une de ces entités dont nous cherchons à nous assurer le contrôle. Après m'être assuré que tout le monde était là, avec notre ravitaillement, nous nous lançons à travers le désert, guidés par Cédric. Depuis la côte, nous en avons pour une petite semaine. J'espère que nous n'arriverons pas trop tard.

Le soir septième jour, nous approchons du site indiqué par un petit esprit des sables interrogé par Ced. Ayant retrouvé toutes ses capacités avec la tombée de la nuit, il part en éclaireur avec le baron, puis revient une heure plus tard nous informer que nous sommes bien au bon endroit. Il trace un plan du camp des protecteurs et nous décidons de frapper au milieu de la nuit. Nous nous installons pour prendre un peu de repos tandis qu'il s'éloigne de nouveau en courant.

Il ne nous faut qu'une vingtaine de minutes pour atteindre le camp, dans lequel nous nous infiltrons silencieusement. Les sentinelles neutralisées par Ced et le baron, les protecteurs endormis ne découvrent notre présence que lorsque nos lames les font passer de vie à trépas. Beaucoup de lits sont vides, toutefois, ce qui me fait penser que les autres sont rassemblés dans le temple, ce qui me fait craindre le pire. Une fois le camp nettoyé, nous nous hâtons vers l'entrée dégagée par les protecteurs. Mon expérience dans le tombeau m'incite toutefois à leur recommander la prudence une fois à l'intérieur. Jetant un œil par l'ouverture, je vois Cédric poser doucement au sol le corps d'un garde. Des torches chassent l'obscurité de place en place.

Je lui laisse un peu d'avance puis fais signe aux autres de me suivre. Nous remontons le couloir puis arrivons à une intersection. Le passage principal continue tout droit, un couloir se termine sur un monceau de gravats sur notre droite, et un autre se perd dans l'obscurité à gauche. Nous continuons tout droit et arrivons à une grande salle dans laquelle trône une statue grotesque. Personne en vue, et trois sorties possibles. Zut ! Doit-on se séparer ? Je préfère attendre des nouvelles des vampires. Je place mes hommes en position en attendant puis vais examiner la statue.
Vraiment affreux. Qu'est-ce que ça peut bien représenter ?
Toujours pas de Ced ni de baron. Ça commence à m'inquiéter. Je contourne la statue pour rejoindre la porte du fond lorsque le sol s'ouvre sous mes pieds.


Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 10-10-2021

Ah, punaise, un piège! J'espère qu'il ne va pas tomber dans un bain d'acide nitrique ou sulfurique à 90°...!


Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 10-10-2021

2 - Le gardien

Je glisse sur une pente raide pendant une bonne minute avant d'être brutalement éjecté dans une grande salle fortement éclairée, au plafond élevé. Je me relève souplement en tirant mon épée. La première chose que je vois est un grand cristal lumineux au centre de la pièce, la deuxième, un monceau de squelettes éparpillés partout, et la troisième, un guerrier qui s'avance vers moi, l'épée au clair.
Ben.
Il affiche une expression étonnée en me voyant. Puis un mauvais sourire déforme son visage et il se jette sur moi. Je pare son coup et riposte, nos lames s'entrechoquent violemment. Plus de hasard, plus de meubles, seuls nos talents détermineront qui est le meilleur de nous deux. Il ne fait plus semblant de ne pas connaître les techniques d'Outremonde, maintenant, et sa défense efficace ne me laisse aucune ouverture pour le moment. Plus qu'à attendre qu'il se fatigue le premier. Mais il n'en reste pas moins un redoutable adversaire, dont je bloque certaines attaques de justesse. Nous nous déplaçons dans la salle, écrasant les ossements, attaquant, parant, ripostant, feintant et contrant.
Rapidement en nage, nous continuons sans relâche à tenter d'abattre notre adversaire, poursuivant (terminant) un combat commencé dans un autre monde. Ben est déterminé à prendre sa revanche, à égaliser le score.

Même alors qu'une sourde vibration se fait entendre et que l'intensité de la lumière du cristal se met à baisser, nous ne relâchons pas notre attention de notre combat acharné. Je commence à prendre l'avantage sur lui lorsque le cristal s'éteint brusquement et que le sort de vision nocturne de Ced se réactive. Ben recule, inquiet, mais je ne lui laisse aucun répit. Le bougre arrive quand même à se défendre à l'oreille, je bouscule une pile d'ossements du pied et glisse ma lame d'un même mouvement à la rencontre de son cou.
Il s'effondre en gargouillant, et je regarde enfin autour de moi. Un raclement, frottement de pierres entre elles, se fait entendre et je vois une ouverture apparaître dans l'une des parois. Un grognement de mauvaise augure en émane. Un autre son, un glissement cette fois-ci, arrive de l'autre côté, et quelqu'un tombe par la trappe. Le cristal se rallume alors. Je me plaque dos à lui, regardant des deux côtés, et reconnais Cédric qui se précipite vers moi. Il n'a pas besoin de me poser de question. La bête qui s'approche de nous, sortant du passage récemment ouvert, m'emplit d'une pure terreur.

Déjà qu'en statue, là-haut, c'était affreux, mais vivant et en pleine lumière, c'est carrément hideux. Haute de cinq mètres, un corps difforme couvert d'un cuir épais, une corne recourbée sur le front. Un œil unique en dessous, rouge, qui se porte sur nous. Une narine, plus bas, qui s'ouvre et se referme. Une gueule hérissée de larges crocs. Et des bras si longs qu'ils traînent au sol. Je reste sans bouger, pétrifié d'horreur. Puis l'instinct de survie prend les commandes et repousse la peur à plus tard. La bête n'a pas l'air de s'intéresser beaucoup à nous. Elle se dirige vers le corps de Ben, le prend et le porte à sa gueule avant de le dévorer. Je crains que cela ne soit pour lui qu'un amuse-gueule. Nous l'avons réveillé d'un sommeil plusieurs fois millénaire. À la réflexion, il ne doit pas avoir un réel besoin de nourriture.
Ces considérations passent au second plan lorsque la bête termine son repas et se met à avancer vers nous. Je l'aurais parié, tiens. Cédric relâche alors un puissant éclair qui part de sa main, mais la corne de la créature scintille et l'éclair se disperse dans une pluie d'étincelles.
Oh-oh... ça va être à moi de jouer, j'ai l'impression. Je cours d'un côté, Cédric d'un autre, mais le monstre n'est pas gêné pour autant. Ses bras, très longs, sont fort souples et il nous attaque tous deux en même temps. J'esquive sa patte aux griffes largement ouvertes pour m'agripper et taillade son bras sans grand succès.
Qu'arrive-t-il à mon épée ? Je l'ai à peine entaillé.

Je remarque alors le scintillement de sa corne, qui doit neutraliser la magie de mon arme.
- Ça va pas, Ced ! Je n'arrive pas à lui faire mal ! Dis-je en roulant au sol pour esquiver une nouvelle attaque.
- Occupe-le !
- Comment ?
J'ai la réponse lorsqu'il part en courant, me laissant seul face au monstre qui m'envoie ses deux bras à l'attaque. J'esquive comme je peux, n'en menant pas large. Je viens de comprendre tout d'un coup que mon armure aussi doit voir sa magie neutralisée ! Pas bien du tout, ça !
Je recule vivement pour éviter d'être pris entre ses deux pattes, marche sur un crâne qui roule sous mon pied et tombe en arrière. La bête se penche alors sur moi, me plaquant au sol en appuyant fermement sur ma poitrine. Si Ced ne se dépêche pas, elle va être très occupée à me dévorer. Grimaçant de douleur, je vois sa gueule approcher de ma tête. Quelle haleine putride ! D'un mouvement désespéré, je lève mon épée et la plante dans son œil.

Elle se redresse en hurlant de douleur, emportant mon arme. De toute façon, j'ai dû frapper son seul point faible. Cédric surgit soudain derrière et fait un bond prodigieux, atteignant ses épaules sur lesquelles il s'installe pour tirer sur la corne, tentant de l'arracher de son front. Compris. Je regarde la bête arracher mon épée de son orbite et la jeter au sol. Je la récupère aussitôt et frappe alors qu'elle tente de déloger mon ami de son perchoir. Je m'avise que la créature, décidément peu naturelle, n'a rien de sensible à l'entrejambe que j'aurais pu blesser. Je tente de trancher un tendon mais son cuir est trop résistant. Il me faut frapper comme si j'essayais d'abattre un arbre.
Un coup de patte que je n'ai pas vu venir me catapulte à plusieurs mètres de distance. Je me relève, le corps douloureux,  et voit Ced se faire éjecter à son tour de son perchoir. La base de la corne saigne mais elle est toujours là. Il faut recommencer...

Je crie pour attirer l'attention de la créature, puis lui lance un crâne à la tête. Elle me fonce alors dessus, et j'esquive au dernier moment en frappant violemment de mon arme au passage. Elle se retourne vers moi et j'ai l'immense déplaisir de voir son œil se reformer dans son orbite.
- Elle régénère !
- Crève-lui à nouveau !
- T'en as de bonnes toi, je fais pas des sauts de cinq mètres, moi ! Dis-je en me préparant à jeter mon épée, mais il a une autre idée en tête. Il me donne son bâton avant de contourner la créature pour rééditer son attaque.
- Sers-t-en comme d'un javelot mais vise juste ! Si tu me touches avec ça, je mourrai instantanément !
Je recule, puis projette le bâton enchanté pile dans le nouvel œil du monstre. Nouveau cri de douleur. Je bondis alors pour m'emparer de l'extrémité du bâton et pousse la lame plus profondément encore dans l'orbite avant de la lâcher et de retomber souplement sur mes pieds. Ced récupère son arme et en fiche la lame sous la corne, se laissant tomber pour esquiver les pattes du monstre. Le bâton fait un parfait levier, mais Ced n'est pas assez lourd pour l'arracher ainsi. Je refuse de voir un nouvel échec nous mettre encore en danger. Je contourne la bête aveugle et saute pour m'accrocher aux jambes de Cédric, ajoutant mon poids au sien. Les mouvements brusques de la créature font le reste, la corne sort de son crâne, libérant le bâton et nous faisant tomber en tas tous les deux.

Le nouveau hurlement que pousse le monstre est effroyable. Il s'effondre lentement au sol, fondant puis tombant en poussière, rattrapé par les millénaires d'une vie surnaturelle. Ced et moi nous nous regardons en souriant.
- Bien joué.
- Nous formons toujours une bonne équipe tous les deux.
- C'est clair.
- Qu'est-ce que c'était que cette créature ?
- Une chose des temps anciens. Créée par magie pour garder certains lieux. On les appelait des béhémoths.
- Saleté.
- Ouais.
- Voyons où mène ce passage.
- On garde la corne ?
- Ça m'embête d'avoir avec nous un truc qui neutralise la magie, mais d'un autre côté, c'est un artefact défensif majeur. Je connais quelques archimages des destructeurs qui vont avoir de mauvaises surprises.
- Bien vu.


Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 10-10-2021

Hé bé, on ne s'ennuie pas avec ce récit, cher Inny-2. Voilà de quoi créer des scénarii pour des films mythologiques dont étaient friands les réalisateurs hollywoodiens des année 60!
Et encore merci à toi, ami, pour nous les renvoyer si fidèlement,
KLO.


Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 11-10-2021

3 - Du fond des âges

Le couloir remonte lentement, ce qui nous remonte le moral. Cédric m'informe que les protecteurs se sont retranchés derrière une puissante barrière d'énergie faisant partie des défenses du temple. Incapable de la franchir, il est revenu en arrière, et, apprenant mon infortune, a plongé à son tour dans le trou, me sauvant la vie une nouvelle fois. Je l'en remercie sincèrement, et il m'adresse un sourire. Nous arrivons à un virage, puis un autre, et tournons ainsi pendant un bon quart d'heure avant de rejoindre un hall. Il n'y a pas d'autre béhémoth, ce qui me rassure beaucoup. Dans le fond, une ouverture est bloquée par un tas de débris. Nous ne sortirons pas par là. Sur notre droite, une grande double porte de métal attire notre attention. Bardée de runes, elle semble peser plusieurs tonnes.
- On ne passera pas par là non plus.
- Je pourrais l'ouvrir. Mais ces runes me laissent à penser que l'on approche de l'entité emprisonnée. Ce n'est pas le bon chemin. Et je n'en vois pas d'autre. Je pourrais toujours nous téléporter hors d'ici, mais ce sera sans la corne.
- C'est cette porte qui retient l'entité prisonnière ?
- Non.
- Jetons un œil alors, au cas où il y aurait un autre passage. C'est la seule possibilité que nous ayons.
- D'accord.

Ced commence à mettre à profit sa force vampirique pour tenter de forcer l'ouverture. Pendant qu'il s'escrime, je m'éloigne pour inspecter le reste de la salle puis finis par découvrir au sol une demi-sphère luminescente. Elle s'éteint lorsque je m'en approche, et une forte vibration se fait sentir.
Je me retourne et vois la porte s'ouvrir. Je me mets à courir vers elle pour la rejoindre, mais les battants se referment brusquement !
- Que se passe-t-il ? S'interroge Cédric.
- J'ai vu un truc bizarre par ici.
Je le conduis à l'objet scellé dans le sol.
- Magique, dit-il.
De nouveau, il s'éteint lorsque je m'en rapproche.
- La corne rompt le sort, et la porte s'ouvre. Laisse-là ici.
Je la pose sur la demi-sphère, et nous empruntons au-delà de la porte un court passage qui nous mène à une grande salle circulaire. Elle ne comporte aucune autre issue, mais son contenu attire notre attention.
Un grand cercle magique luminescent l'emplit presque en entier. À l'intérieur, runes et cercles internes s'enchevêtrent pour former un dessin des plus complexes. Au centre, est allongé un jeune homme, qui semble dormir.

- C'est l'entité ?
- Elle a dû prendre cette apparence pour leurrer un éventuel visiteur.
- Bon, elle n'a pas l'air de pouvoir sortir. Moi-même je peux sentir le pouvoir de ces cercles.
- Nous n'avons rien à faire ici. Sortons.
Le jeune homme au centre relève alors la tête et nous regarde, étonné, avant de se lever d'un bond.
- Aidez-moi, je vous en supplie !
Nous le regardons, ne sachant trop quoi répondre. Un véritable humain serait mort depuis très longtemps ici.
- Devrais-je rester encore enfermé pour des millénaires ? Dois-je endurer cette punition pour l'éternité ?
- Une punition ? Pour quelle raison ?
- J'ai mal interprété un ordre, je me suis trompé ! Voyez ce que me coûte cette erreur ! N'ai-je pas assez souffert, à contempler ces murs année après année ? Pouvez-vous seulement imaginer l'ennui que représente des millénaires d'attente ? Et vous voulez me renvoyer à cette terrible torture ? Libérez-moi, je vous en prie, que je puisse quitter ce monde !

Ced et moi nous nous regardons, perplexes. Tout ceci peut parfaitement être un tissu de mensonges. Ou la vérité. Et une erreur serait fatale. Que faire ? Pourrions-nous toujours nous regarder dans une glace, s'il a dit vrai et que nous l'enfermons de nouveau ici ? Ou si nous libérons en Outremonde un fléau de plus ?
- Je vous en serais très reconnaissant, vous savez !
- Ah oui, à quel point ?
- Si vous me sortez de ce cercle, je peux vous sortir d'ici à mon tour. J'ai entendu bien des choses au cours du temps, je sais que le couloir de sortie s'est effondré. Et que vous êtes arrivés par la trappe. Je peux ouvrir une sortie pour vous.
- Donne-moi ton nom secret, dit Cédric.
- Pardon ? Je veux ma liberté, moi, pas un nouvel esclavage.
- C'est donnant-donnant. C'est la guerre, en ce moment, et si nous la perdons, le monde ne s'en remettra jamais.
- Expliquez-moi.
Après nos explications, l'entité semble visiblement excédée.
- Misérables mortels, toujours en quête de pouvoir ! Vous n'apprendrez donc jamais ? Faut-il que vous soyez fous pour menacer le monde d'un tel fléau ?
- Nous luttons contre ces fous. Les protecteurs sont aussi dans le temple, tentant de s'emparer de vous pour réaliser leurs ambitions.
L'être plonge son regard en nous.
- Je vous crois... vos voix ont l'accent de la vérité à mes oreilles. Si un nouvel esclavage est le prix à payer pour que cesse une telle folie, je vais vous le donner.

Cédric écoute attentivement et répète le nom, l'assortissant d'un sortilège complexe. Lorsqu'il en a terminé, il se concentre longuement, puis, satisfait, frappe le cercle le plus extérieur de son bâton.
- Libre ! Enfin !
Le jeune homme court vers nous en souriant et s'arrête devant Cédric.
- Aide-nous à empêcher cette folie, et sur mon âme, je te promets de te libérer.
- Vous vouliez du pouvoir ? Vous vouliez être assez fort pour abattre vos ennemis ? Vous avez frappé à la bonne porte. Vous en aurez plus que vous ne l'espériez. Regardez bien...


Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 12-10-2021

Ah, une aide providentielle et salvatrice? Puisse ce «jeune homme-entité» être de parole et vraiment sincère.
Ludo et Ced jouent souvent à "quitte ou double". Quoique "quitte" signifierait plus exactement '"la mort". Ils ont du courage et prennent constamment un risque vital. Pourvu que ça continue encore comme cela!