Récits érotiques - Slygame
Deux mondes (fantastique avec personnages gays, terminé) - Version imprimable

+- Récits érotiques - Slygame (https://recit.slygame.fr)
+-- Forum : Récits érotique (https://recit.slygame.fr/forumdisplay.php?fid=3)
+--- Forum : Tout thème (https://recit.slygame.fr/forumdisplay.php?fid=7)
+--- Sujet : Deux mondes (fantastique avec personnages gays, terminé) (/showthread.php?tid=116)

Pages : 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12


Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 12-10-2021

Effectivement, il reste à savoir qui est. Ils se doutent que son corps de jeune homme n'est qu'une apparence.


Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 12-10-2021

4 - Le cercle des éléments

- Voyez ce qui a formé ma prison. Regardez de plus près les cercles internes.
Cédric traverse le cercle principal et s'avance pour examiner de plus près les complexes réseaux de runes.
- Mais ! Ce sont d'autres prisons ! Chacune contient un esprit élémental... C'est un cercle des éléments, et pas un petit, mais un grand ! Ils y sont tous !
- C'est bon signe, alors.
- Oui ! J'avais limité mon cercle à cinq éléments. Pour le dernier, ça n'aurait pas été possible. L'incantation permettant de lier un esprit du métal a été perdue et même le baron ne la connaît pas. Mais elle est là, inscrite dans ce cercle.
Cédric se penche pour l'étudier.
- Tu n'as pas un sortilège générique pour lier les esprits ?
- L'esprit du métal y est insensible. Il faut un sortilège spécifique pour le lier. Silence, maintenant.

Je le regarde se concentrer longuement sur les runes puis se relever et prononcer des paroles qui sonnent étrangement, rauques. L'air se met à vibrer au milieu du cercle et un être massif, semblable à l'une des statues de métal qui m'a attaqué, mais aux mouvements nettement plus souples, apparaît. Ced entame de nouvelles tractations avec lui pour obtenir son nom.
- Il sait y faire, dit le premier esprit qu'il a libéré.
- Oui. Même si le prince ifrit a envie de lui tordre le cou à chaque fois qu'il est invoqué, il doit se plier à ses ordres.
- Il a pu obtenir le nom secret d'un prince ifrit ? Je suis impressionné.
- Vous êtes un esprit élémentaire, vous aussi ?
- Non, je suis unique.
- Vous êtes liés à quelque chose en particulier ?
- À ce monde. On ne peut pas me bannir, vu qu'Outremonde est mon royaume.
- Vous avez une autre apparence ?
- Oui. Mais je ne vais pas déconcentrer Cédric. Et puis vous seriez à l'étroit dans cette salle si je la prenais.
- Oups. Dis-je en regardant la vaste pièce dans laquelle nous nous trouvons.
- Comme vous dites.
- Comment pourrais-je vous appeler ? Votre nom secret est imprononçable pour moi.
- Quelle misère que vous ne puissiez le prononcer, il est si doux à mes oreilles.
- Je ne voudrais pas vous insulter en le prononçant mal.
- Bien dit. Très bien, j'ai un autre nom en effet que vous pourrez utiliser.
Il sourit.
- Les hommes m'appelaient Ferkrash il y a bien longtemps.

Ferkrash... il y a d'anciennes histoires qui parlent de Ferkrash le Destructeur. J'avais toujours cru que c'étaient de pures légendes. Oh misère.
- Je vois que ce nom ne vous êtes pas inconnu, sourit-il. Serait-ce l'odeur de la peur que je sens sur vous ?
- Vous n'êtes pas un esprit... le sort n'a eu aucun effet sur vous... parce que vous êtes un dragon.
- C'est exact. Le dernier des dragons.
Je recule lentement, la main sur le pommeau de mon épée.
- Je ne vais pas vous faire de mal, vous êtes insignifiants à mes yeux. Nous avons un adversaire commun, car je ne tolèrerai pas que l'un d'entre vous, vermine, devienne un dieu ! Est-ce que c'est clair pour vous ?
- Tout à fait.
- Bien. Aucune raison de vous inquiéter, alors. Laissons donc Cédric faire son cercle des éléments, ce serait dommage de le déconcentrer maintenant.
J'attends donc, l'observant d'un regard inquiet, ce qui semble beaucoup l'amuser. Cédric passe de cercle en cercle, de plus en plus excité, puis pousse un cri de victoire en complétant le dernier. Il retourne vers nous et son expression se rembrunit.
- Que se passe-t-il ?
Je jette un nouveau coup d'œil au dragon mais il n'a pas de réaction. J'avale ma salive, puis informe mon ami de la mauvaise nouvelle de la journée.
- Ced, je te présente Ferkrash le Destructeur.
- Pardon ?
- Puisque vous avez obtenu ce que vous vouliez, il est temps de repartir. Sortons de cette salle. Je vais ouvrir un passage.
Cédric et moi échangeons un regard. Qu'avons-nous fait ? Nous allons certes sortir de là, mais à quel prix ?


Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 12-10-2021

Hou-là! Ce que je pressentais un petit peu hier, dans le doute à propos de cette "entité" vient de se confirmer : un dragon! Et un "destructeur" en plus. Que va-t-il donc bien arriver encore avec cet être?


Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 13-10-2021

5 - Sortie

Ferkrash avance jusqu'à l'éboulement et l'examine. J'ai comme une boule dans l'estomac tandis que je me rends compte de la gravité de l'erreur que nous avons commise. La puissance du dragon surpasse de très loin celle de Cédric, le fait qu'il lui ait permis de former un cercle des éléments le prouve amplement, il n'a absolument pas peur de lui. Les anciens sorciers qui l'ont fait prisonnier ont dû, comme il nous l'a dit, profiter d'une erreur de sa part, erreur qu'il ne commettra pas deux fois.
Je le vois lever une main, dans laquelle une sphère d'énergie violacée se matérialise avant de partir vers le tas de débris qui se volatilise sur son passage, formant un tunnel aux parois comme fondues sans être chaudes pour autant. Je suis horrifié. Par la vision d'un tel pouvoir, et par le fait qu'il ait pu l'utiliser en se tenant à côté de la corne du béhémoth, qui est censée annuler toute magie... Son pouvoir est bien plus puissant que celui de cette créature.

Il s'avance dans le tunnel qui monte en spirale, guidant mentalement la sphère désintégrante qui continue à nous ouvrir un chemin. Il ne plaisantait pas en disant que nous étions insignifiants à ses yeux. Ce n'est plus une boule, mais une enclume qui pèse sur mon estomac en ce moment. Quel fléau avons-nous lâché sur le monde ? Nous avons fait exactement ce que nous voulions empêcher les protecteurs de faire. Quelle bêtise, mais quelle bêtise ! Tout ça pour conserver cette maudite corne, que nous n'aurions pas pu emmener par téléportation ! Peut-être est-elle effectivement maudite, s'ingéniant à nous faire faire les pires erreurs.
Mais non, il ne faut pas céder à la paranoïa. Un problème suffit amplement. Un gros problème écailleux, dont le tunnel finit par déboucher dans un vaste hall dans lequel se trouve une cinquantaine de personnes qui nous regardent d'un air passablement mauvais. Nous avons déboulé au milieu des protecteurs, justement, au-delà de l'écran d'énergie derrière lequel ils se retranchaient. J'en informe le dragon, qui grimace.

- Maudits imbéciles. Ils ne savent pas avec quelles forces ils jouent. Il est temps pour l'humanité de comprendre quelle est sa place dans l'univers. Dans la fange, avec les vers.
- Tout le monde n'est pas comme eux, vous savez. Ça ne sert à rien de généraliser.
- Combien de gens bien pour combien d'imbéciles, rétorque-t-il. La masse vous tire vers le bas dès que vous tentez de vous élever. Elle est si bien dans sa fange...
Les protecteurs finissent par décider de passer à l'attaque, leurs sorciers déchaînent leurs pouvoirs, mais l'aura de neutralisation de la corne nous protège tous de leurs plus puissants sortilèges. Avant que leurs guerriers ne passent à l'attaque, Ferkrash lève une main et une nuée d'éclairs noirs en jaillit, frappant chaque homme dans la vaste salle en une seule vague. Toutes les défenses, physiques ou magiques, sont balayées par la force effrayante du sortilège. En une courte poignée de secondes, ils sont tous frappés à mort et s'effondrent au sol.

Les corps fument et se dessèchent, noircissant avant de tomber en poussière. Il ne reste plus au sol que vêtements, armes et armures, sacs et sacoches. Je secoue la tête. Nous marchons aux côtés de la mort.
La barrière tremble puis s'effondre, laissant l'accès à nos hommes. Je m'empresse de dire au dragon qu'ils sont de notre côté. Il renifle avec ironie en les regardant. Il est clair qu'ils ne représentent pas une menace à ses yeux.
- Nos routes se séparent ici, dit-il. Je vais suivre mon propre chemin pour empêcher le pire d'advenir en suivant les traces de l'ancien pouvoir. De votre côté, continuez ce que vous faites.
- Nous comptons frapper au cœur, nous avons repéré leur quartier général, sous lequel  se trouve le focus du grand sortilège qui lie les deux mondes.
- Bien, bien.
- Ça ne vous intéresse pas ?
- J'ai mes propres méthodes. Nous agirons de manière complémentaire. Frapper au cœur aidera, mais n'arrêtera rien, croyez-moi.
- Je ne comprends pas.
- J'espère bien. Si vous saviez pourquoi, vous en sauriez bien trop à mon goût. Je ne vous laisserais pas en vie avec une connaissance aussi dangereuse.

Il s'éloigne sur ces mots, me laissant glacé de terreur. Je le regarde s'éloigner puis reviens à mes hommes et aux dures réalités de ce monde, celles que je peux gérer.
- Fouillez et récupérez tout ce qui pourrait nous être utile. Voyons si nous pouvons trouver des reliques ou des documents qui nous aideraient à leur porter un nouveau coup.
Nous avons anéanti un important groupe de protecteurs, mais cette victoire a un goût des plus amers. Je pousse un soupir et rejoins Marc et les autres pour les informer... à l'écart des mercenaires. Autant être plusieurs à être dégoûtés.
Alors que j'arrive devant eux, une brusque sensation de démangeaison à l'arrière du crâne m'immobilise brusquement. Cette sensation m'informe que quelque chose essaie de me réveiller sur Terre. Mouvement, contact, douleur, quoi que ça puisse être, c'est plutôt insistant.
- Il se passe quelque chose avec mon corps, sur Terre, je vais voir, dis-je en m'allongeant.
- Pareil, dit Marc.
Que se passe-t-il donc ? Je ferme les yeux et me concentre, suivant l'appel de mon autre corps, là-bas, à Provins...


Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 13-10-2021

Ludvik possède un "poste télégraphique" dans la partie occipitale de son crâne. Reconnaissons que c'est assez pratique et évite des erreurs de transmission, des "bugs"comme on dit depuis un petit bout de temps. Mais quel ennui arrive-t-il encore chez les Provinois et Provinoises? J'espère qu'on ne lui cherche pas des...noises de Provis!


Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 14-10-2021

Pour le "poste télégraphique", c'est sa condition de rêveur qui fait qu'il sent que son autre corps veut se réveiller.

Au passage, ça suppose que l'un des corps dort pendant que l'autre est à l'état de veille. Ce qui marcherait sans problème avec 12 H de sommeil par jour de chacun. C'est un problème de cohérence horaire auquel je n'avais pas pensé durant la lecture initiale il y a quelques années, mais qui m'est venu à l'esprit en lisant et republiant ce texte.

Il faudrait demander à Inny en outremonde s'il avait pensé à ce détail. A priori dans les commentaires de lecteurs de l'époque, je n'ai pas vi ce problème mentionné.

Pour les ennuis, on va voir ça;


Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 14-10-2021

6 - La fin d'une existence

Provins, France

Je rouvre les yeux sur le visage de Johann, à mon grand déplaisir. Surtout qu'il braque un pistolet sur moi.
Et merde. Ils nous ont retrouvé.
Ils sont quatre en tout, tous armés et l'air mauvais. Et je suis menotté au lit, pour tout arranger. Marc est dans la même situation que moi, et je peux lire dans ses yeux la même inquiétude.
- Bienvenue sur Terre. On a à parler, tous les deux. Je suis sûr qu'on a plein de choses à se dire. Enfin, surtout toi,  depuis ce qui s'est passé dans le bois de Shorein.
Ça devait bien arriver, ça.
- Alors, lorsqu'on a fini par percer le brouillage qui empêchait ta détection, on est venu te dire bonjour.
- Trop gentil.
- Tu t'es bien foutu de nous, dis donc. Mais c'est à notre tour, maintenant. Tu vas tout nous dire de ce que vous faites en Outremonde.
- N'y comptez pas.
- Oh, mais si, j'y compte.
Un de ses complices pointe son arme sur Marc.
- Où êtes-vous en ce moment, en Outremonde ?

Une lueur verte à mes côtés m'informe que Marc utilise ses pouvoirs de disciple de Magnos à leur pleine force. Les quatre hommes sont catapultés contre les murs, leurs armes arrachées de leurs mains, puis un violent éclair vient les frapper, les tuant sur le coup. Nos menottes se défont et je me redresse aussitôt.
- Il ne faut pas rester là ! Marc ?
Mon amour cille, bougeant faiblement.
- Je suis épuisé, murmure-t-il.
Il s'évanouit alors, me laissant seul.
- C'est pas le moment... ah, bordel !
Je m'habille rapidement, me demandant ce que nous allons bien pouvoir faire.
Que faire des morts ? Les laisser là, chez mon ami ? Quoi qu'il arrive, nous allons être traqués, il nous faut fuir, et vite, mais où ?
- T'y es allé un peu fort, là, mon amour. On est sur Terre, bordel.
Un bruit me fait pivoter et je me retrouve face à une homme d'une quarantaine d'années, aux traits plus que quelconques. Il regarde la scène et fait la grimace.
- J'espérais qu'ils vous tueraient, cela m'aurait épargné la peine de le faire moi-même.
Je n'attends pas la suite de ses explications et plonge au sol pour récupérer une arme, mais elle glisse loin de moi. Je me retourne, intrigué.
- Je suis vraiment désolé, mais dans une guerre, les victimes sont parfois innocentes...
- Mais qui êtes-vous ?! De quoi parlez-vous ?
- Je ne fais que ce qui doit être fait. Il est essentiel que vous mourriez tous les deux.
Il claque des doigts et une souffrance atroce frappe mon cœur. Je suffoque, horrifié. J'ai mille interrogations, mais elles passent à l'arrière-plan, car je suis en train de mourir, et...

Désert de Luunar, extrême ouest du continent de Sandros, en Outremonde

Je me réveille, sous les yeux étonnés de Marc.
- Eh, c'est pas le moment de dormir !
- Je ne dors pas, je suis mort, et toi aussi !
Je me répands en jurons furieux qui expriment tant ma colère que mon dégoût, et ça ne va pas en s'arrangeant, à mesure que je réalise la perte de tout un pan de mon existence.
- Que s'est-il passé ? Demande Cédric, tandis que Jean et Finnadan se rapprochent.
Je raconte brièvement les derniers évènements, et nous recevons la compassion de nos amis, ce qui nous fait une belle jambe.
- Bon, dit Cédric. Nous allons voir le serviteur de la Lumière dans son fameux sanctuaire, s'il a le pouvoir de passer d'un monde à l'autre à volonté, il peut très bien nous y emporter ! Ce type ne va pas s'en tirer comme ça.
- Tu veux dire que tu savais depuis le début qu'il y avait un moyen de me ramener chez moi, demande Jean ?
- Ça m'était sorti de l'esprit, j'ai vécu des trucs plutôt difficiles, ces derniers temps. J'ai rompu mes liens avec la Lumière, et il risque de ne pas trop apprécier.
- Ça vaut le coup d'essayer. Je vais d'abord ramener notre armée à son camp de base, puis nous partirons en Ordan.

Ordan, extrême sud-est du continent de Sandros, en Outremonde

À peine arrivés, nous comprenons qu'il y a un gros problème. Une terre ravagée, fumante, des corps humains et monstrueux partout, des cratères, des flammes, telle est la vision qui s'offre à nous.
Un groupe de dévoreuses nous remarque et se dirige en grognant vers nous, mais nous en venons rapidement à bout.
- La guerre des ténèbres a commencé, ici, on dirait. Ils visent le sanctuaire ?
- Ramène l'armée, nous allons sécuriser la zone.
- Tu veux vraiment les impliquer là-dedans ? On va tous les perdre, et ce n'est pas notre priorité. Regarde autour de toi. L'armée d'Ordan, pourtant puissante, a été massacrée ici. Ce ne sont pas nos hommes qui vont faire la différence.
- Raaah ! Décidément, tout va mal. Quelqu'un va payer, je peux te le dire.
- Tu passeras tes nerfs sur les destructeurs. Si nous avons perdu la Terre, nous allons la leur faire perdre aussi.
- Oui. Il est plus que temps de lancer l'assaut final et de détruire le grand sortilège. Je regrette, Jean, vraiment, mais nous ne pouvons plus attendre, ou nous serons balayés par les ténèbres.

Camp des Faucons d'Argent, royaume Uldrasi, en Outremonde

Nous faisons tous grise mine à notre retour en Uldras, dans le camp des Faucons d'Argent. Nous nous séparons pour tenter de nous reposer, mais je sais que personne n'en trouvera ce soir. Je devine les larmes de Jean. Peut-être aurons-nous une occasion, une fois face au nexus du sortilège, d'ouvrir une brèche vers la Terre ? Qui sait. Je lui en parle, histoire de lui laisser un faible espoir, mais je me doute bien qu'il n'y croit pas beaucoup.
Et moi ? Je suis en colère, une colère absolue, et heureusement, car sinon, je serais en train de hurler mon désespoir ou je me serais recroquevillé sous ma tente et je n'en aurais plus bougé. Tant que ma colère durera, je pourrai laisser ma tristesse de côté. Mais si jamais je me calme...
Mieux vaut ne pas y penser.
- Je n'oublie pas le serviteur de la Lumière. Nous avons le Bâton de Lumière, après tout. Demain, je verrai avec Cédric. Pour le moment, je veux... non, je n'ai pas envie de me reposer.
Je rentre sous ma tente et cherche parmi mes cartes avant de trouver celle qui m'intéresse.
Comme je l'ai dit au dragon, cette fois, nous allons frapper au cœur. Directement au quartier général des destructeurs. Nous allons frapper de toutes nos forces, avec toutes nos ressources, et détruire le grand sortilège.
Sans regret.
Après tout, plus rien ne nous retient là-bas.
Tant que je serai en colère, tant que la rage me consumera, je pourrai faire ce qui doit être fait.


Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 15-10-2021

7 - À l'aube d'une guerre

Marc entre au bout d'un moment.
Je me doutais bien qu'il viendrait, comment pourrait-il en être autrement ? L'écran de ma colère est déjà en train de se fendiller, et je ressens de plus en plus le fait que je ne reverrai plus ma famille, que j'aime si fort, de mes parents à mon petit frère, qui m'avait si agréablement surpris en acceptant si facilement mon homosexualité, et qui est devenu un grand copain de Marc. Il l'aime bien, à sa manière, et n'a jamais perdu une occasion de le remercier pour le bonheur qu'il m'apportait, et...
...et il va pleurer en apprenant notre mort à tous les deux, comment pourrait-il imaginer que je suis toujours vivant dans un autre monde ? Et mes parents vont avoir le cœur brisé. Et notre mort si mystérieuse ne les aidera pas.
Ah, misère, mais qui est ce type qui nous a tué, bordel !

Marc me serre dans ses bras, et je m'abandonne à lui, je pose ma tête sur son épaule, et sens couler ses larmes. Ma tristesse explose alors, brisant la fragile barrière que j'avais dressée pour la tenir à distance.
- Je suis désolé, je n'ai rien pu faire pour te protéger, me dit-il après un long moment.
- Ne dis pas ça, je ne sais pas à quoi nous avions affaire mais il n'était pas de la Terre, c'est évident.
- Mais qu'allons-nous faire, maintenant ? Nous avons tant perdu.
- Nous venger, d'une part, de ceux qui nous ont entraîné dans cette histoire, et réduire leurs plans à néant.
- Ça ne nous ramènera pas sur Terre.
- Peut-être que si. D'après les documents des destructeurs qui traquaient le Phœnix, il est à même de contrôler le pouvoir du nexus. Et s'il peut le faire, il peut ouvrir un portail. Nous pouvons revenir chez nous.
Marc me regarde, soudain sérieux.
- Alors, il n'y a plus de temps à perdre. Nous devons attaquer avant qu'ils ne déverrouillent son pouvoir, ou nous n'aurons rien vers quoi revenir.
- Tâchons de trouver le sommeil. Tout n'est pas perdu, mon amour. Il y a de l'espoir.
- Oui. Pourvu que ce ne soit pas un faux espoir...

Le lendemain, nous sommes penchés sur les cartes à discuter stratégie. Il y a beaucoup d'inconnues, malheureusement, mais nous ne pouvons nous permettre d'attendre. Trop de choses sont en jeu. Nous avons récupéré une fortune importante dans le temple, à ma grande surprise, que nous avons aussitôt investis en engageant une autre compagnie de mercenaires, ainsi que divers sorciers à gages. J'espère seulement qu'il n'y a pas parmi nous de traître à la solde d'un de nos adversaires, cette crainte m'a amené à faire passer de fausses informations quant à notre prochain objectif.
C'est maintenant la nuit, une nuit au cours de laquelle va éclater un sanglant combat, dans lequel une magie qui n'a pas été vue depuis des millénaires va se déchaîner. Je ne verrai peut-être pas le soleil se lever. Nous pouvons tous échouer. Mais je suis déterminé à donner le meilleur de moi-même dans ce combat.
Je n'ai jamais été aussi motivé.

Et pendant que les mortels se battront entre eux, les ténèbres continueront à étendre leur emprise, et cette fois, Outremonde tombera peut-être. Mais c'est pareil, si rien n'est fait pour détruire le grand sortilège, la Terre sera à leur merci. Destructeurs, protecteurs, princes des ténèbres, tous veulent s'emparer de ce monde qui est le mien, mais je ne laisserai pas cela se produire, tout ce que je pourrai faire pour l'empêcher, je le ferai.
Je rejoins ma tente en soupirant pour m'équiper. Cotte de mailles, casque, épée, objets enchantés, tout ce qui peut m'aider à survivre aux combats qui s'annoncent. J'ai une boule dans la gorge. Peur, tristesse ? Je ne sais pas. Peut-être la peur. Elle ne m'a jamais quitté. J'ai connu la souffrance, j'ai été blessé, mais j'ai connu aussi la victoire. Quel sera mon lot cette nuit ?
Faisons le pari que je verrai effectivement le soleil se lever, demain.
Sur Terre.

Je finis de boucler mon ceinturon sur la tunique qui m'identifiera aux yeux de mes hommes, dans la mêlée. Et qui risque fort de faire de moi une cible, mais je dois être en mesure de donner des ordres rapidement si nécessaire. Je ressors pour rejoindre les autres. Marc me fait un signe de tête, auquel je réponds avant de venir à ses côtés. Je repense avec un frisson à la proposition de Cédric, la nuit dernière.
« - Je ne pense pas que vous accepterez, mais si vous voulez maximiser vos chances, je peux vous offrir un surcroit de puissance considérable. Cela pourrait faire la différence, demain.
- Qu'as-tu en tête ?
- Faire de vous quatre des vampires.
- Oublie ça, Ced. Je compte bien revenir sur Terre.
- Et comment comptes-tu faire ?
- Grâce au pouvoir du Phœnix.
- Hum... peut-être, peut-être... Je regrette de ne pas pouvoir en profiter. Si jamais je vais sur Terre, je tomberais instantanément en cendres. Seule la nature magique d'Outremonde me maintient en vie.
- Euh, raison de plus pour décliner ton offre.
Nous avons tous décliné sa proposition.
- J'espère que nous n'aurons pas à le regretter... »
Je chasse ce souvenir à l'approche de Cédric, qui regarde autour de lui.
- Nous sommes tous là, dis-je.
- Allons-y, alors. Je vais ouvrir le cercle des éléments pour nous envoyer directement dans la ville.
Je fais signe aux capitaines, qui ordonne à ses hommes de se tenir prêt. Le bruissement des armes dégainées laisse place à un crépitement tandis que des cercles d'étincelles commencent à tournoyer autour d'eux.

Kresden... Cette ville ne va pas comprendre ce qui va lui tomber dessus. L'armée du baron va nous attaquer rapidement, c'est certain, et nous devrons la combattre, bien ne nous n'ayons rien contre lui, mais contre ceux qui ont leur base sous la ville.
Le portail s'ouvre, et les battements de mon cœur s'accélèrent. Le sort en est jeté.
Je me sens chuter, perdant un moment tout sens de l'orientation, avant d'atterrir sur un sol pavé, jetant un rapide coup d'œil autour de moi. Les hommes se déploient déjà pour tenir la place, et une patrouille de la garde, qui s'est retrouvée au milieu de nos hommes, est promptement neutralisée.
C'est parti. Que la Lumière nous vienne en aide.


Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 16-10-2021

Tariii,taraaaa! Sonnez, trompettes ...de la mort, comme les champignons les plus vénéneux! Les destructeurs vont se repentir d'être là. En auront-ils le temps? Et parmi eux, le "tueur inconnu de la Terre"? C'est cela qui ferait une bonne affaire.
Si j'ai bien compris, le Johann serait donc mort deux fois sur Terre? Avec le Commander Bond, "on ne vivait que deux fois". Mais là, mourir deux fois... c'est assez fortiche!


Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 16-10-2021

Non Johan était mort en Outremonde. C'est Cédric qui a sucé son sang après l'avoir interrogé.


Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 16-10-2021

8 - La bataille de Kresden

Nous investissons rapidement la grande place, et les sorciers commencent à forcer le sceau bloquant l'accès du mausolée de Signar, un grand bâtiment à l'histoire chargée. Ce soir, nous allons en écrire une page supplémentaire.
Une cloche d'alarme retentit, bien plus tôt que prévu. Les sorciers du coin ont dû ressentir l'ouverture du grand portail qui nous a amenés ici. Il ne va pas se passer beaucoup de temps avant que les hommes de garde ne viennent voir ce qui se passe. Ils ne poseront pas de problème, mais quand l'armée va arriver, ce sera une autre histoire. Du fait de la proximité avec la capitale, il y a une importante garnison ici. Nous ne pourrons tenir longtemps.
Heureusement, une bonne nouvelle arrive depuis la porte du mausolée, et je presse mes hommes de s'y engouffrer.
La rupture du sceau doit déclencher tout un tas d'alarmes magiques, mais ce n'est pas un petit groupe de pilleurs de tombes qui entre en ce moment, mais une armée. L'idée de nous engouffrer là-dedans et d'avoir à composer avec l'armée du baron dans notre dos me dérange, mais si nous faisons suffisamment vite, qui sait...

J'ordonne aux sorciers de bloquer la porte, puis suis mes hommes qui fouillent les larges couloirs. Ce n'est que l'un des accès au sanctuaire souterrain, le moins utilisé, mais le plus pratique à mes yeux, car beaucoup d'hommes peuvent avancer de front ici.
Comme prévu, quelques hommes sont envoyés par les destructeurs pour évaluer la menace. Ils n'en croient pas leurs yeux en voyant notre nombre, et sont rapidement anéantis. L'un d'eux tente de fuir, mais un nuage de brume plonge sur lui et il disparaît à l'intérieur, pour ne plus reparaître. Sacré baron, il faut toujours qu'il fasse de l'esbroufe.
Mais il serait dangereux de croire que tout va continuer à se passer aussi bien. Lorsque nous approcherons de leurs quartiers, ce sera une autre histoire. Il va certainement y avoir...
Je vois arriver une monstrueuse boule de feu en face de nous, qui se rue dans le couloir en vrombissant. Cédric fait un geste de la main et elle s'arrête, puis fait demi-tour. Retour à l'envoyeur. Une violente explosion retentit au bout du couloir. Nous rejoignons le point d'impact, un simple tournant, et affrontons les hommes qui s'étaient jetés à l'abri. Encore une fois, ils ne sont pas de taille. Bon.

Après avoir forcé une autre grande porte de métal, nous découvrons un portail magique. Mince, où peut-il bien mener ? Le QG est-il donc ailleurs que sous la ville ? Je consulte Ced du regard, mais le nuage de brume qu'est le baron plonge à l'intérieur, m'épargnant de réfléchir plus avant. Un message me parvient, m'informant qu'on cogne à la porte du mausolée, mais pour le moment, elle tient le choc. Les sorciers de l'arrière-garde mettent en place divers pièges pour retarder la progression des soldats lorsqu'ils finiront par entrer, et sont en train de nous rejoindre.
Alkarn ressort du portail, puis entre de nouveau. Je fais signe d'avancer et entre le premier pour déboucher sur une scène de carnage. Le comité d'accueil n'avait pas prévu l'intrusion d'un vampire sorcier. Nous ne perdons pas de temps et entrons dans le large tunnel qui finit par déboucher en pleine lumière, dans ce qui ressemble à un vaste cratère. Je n'ai pas le temps de me soucier de l'endroit où nous sommes car nous sommes attendus de pied ferme.

Je compte quatre statues, du genre qui nous avait donné tant de mal dans le bois de Shorein. Une bonne centaine d'hommes sont visibles, les destructeurs sont-ils si confiants ? Visiblement, ils n'ont toujours pas pris la mesure de leurs adversaires. Erreur fatale. Le temps que leurs messages parviennent à destination et que des renforts arrivent, ceux-là seront morts. Nos sorciers, Ced en tête, déchaînent leurs pouvoirs et c'est un impressionnant feu d'artifice qui s'offre à nos yeux. Sortilèges et contre-sortilèges s'affrontent durement; tandis que Cédric appelle les élémentaires à ses côtés et les envoie contre les statues, qui ne peuvent tenir contre un plein cercle des éléments. Rien ne le peut, j'ai l'impression. Le sol entre en éruption, les colosses de pierre sont pulvérisés, renversés, retombent sur les sorciers adverses, et une vague de feu, de fureur, de destruction achève les survivants. Mince, je commence à me dire que nous avons des chances de réussir.

Mais où aller ? L'endroit est vaste, suffisamment pour qu'une forêt y pousse, et je la foudroie d'ailleurs du regard, car je sens que nous allons y perdre des plumes. Ced remarque mon air irrité.
- Tu penses à une menace qui se tapirait dans cette forêt ? Je peux la détruire facilement.
- Alors fais-le. Nous ne leur laisserons aucune chance de nous ralentir de quelque manière que ce soit. Et nous y verrons plus clair.
Je vois une grande vague de feu se ruer sur les arbres. Les anciens maîtrisaient vraiment de tels pouvoirs ? Les guerres du passé devaient être effroyables. Ou pas. Peut-être y avait-il un équilibre des forces, une telle puissance de part et d'autre qu'une guerre n'aurait aucun intérêt car elle aurait été trop destructrice. Sauf si la destruction n'a que peu d'importance face à l'enjeu, comme dans notre situation.
- Où sommes-nous ?
- Sous la ville de Kresden.
- Ah... Bon, aucune importance.

Je vois arriver les sorciers de notre arrière-garde.
- Le sceau a été forcé, l'armée de Kresden est en train de s'engouffrer dans le mausolée. Leurs sorciers sont bons, très bons, nous ne pouvons plus les contenir.
- Il est temps pour nous de bouger d'ici, alors. Il ne faut surtout pas qu'ils nous rattrapent. Posez un méchant piège ici même.
Cédric appelle le pouvoir de l'eau pour que nous puissions progresser. Les élémentaires se sont déchaînés, les arbres ne sont plus que cendres. Je vois le baron partir en avant, toujours en éclaireur.
- Il y a un puissant rayonnement magique dans cette direction, dit-il en tendant un bras.
- Le grand sortilège ?
- Ça ne peut être que son nexus, oui.
- Allons-y !

Nous n'avons progressé que de quelques centaines de mètres lorsqu'une violente explosion retentit derrière nous, jetant à terre notre arrière-garde. Me retournant, je vois des soldats débouler du portail, marchant sur les restes de leurs camarades malchanceux.
- Malédiction, déjà ?!
Ced serre les dents, appelant la foudre sur eux, mais l'assaut est contré, à sa grande stupéfaction.
- Ils ont un très puissant sorcier avec eux ! Je vais contrer ses pouvoirs, mais pour le reste, ce sera à vous de jouer.
- À l'attaque ! Repoussez-les contre le portail, ou nous serons submergés !
Plus facile à dire qu'à faire, cependant, mais nous avons l'avantage de pouvoir les encercler, pour le moment du moins...
Nous devons absolument tenir jusqu'au retour du baron, qui finira bien par se demander ce que nous faisons. J'ai une idée, mais il faut qu'il revienne vite !

Je me lance dans la mêlée, jouant de mon épée, frappant, parant et esquivant, abattant ennemi après ennemi, recevant des coups qui sont pour le moment arrêtés par mon armure. Marc est toujours là, à ma gauche, frappant lui aussi sauvagement avec ses dagues. Les fantômes de Shorein, ces soldats égarés, nous ont offert un cadeau précieux en condensant leur essence spirituelle avant de quitter ce monde. Nous nous ouvrons un chemin sanglant, ouvrant une brèche dans laquelle s'engouffrent nos hommes. Par-delà la mort et le repos éternel, les défunts soldats français continuent de lutter pour défendre leur patrie, par le biais des enchantements de nos armes et armures. J'ai le sentiment qu'elles sont devenues plus efficaces, ou est-ce nous, qui mettons tout ce que nous avons dans ce combat ? Ceux d'en face ne comprennent pas dans quoi ils se sont engagés, ils ne se battent que parce qu'on le leur a ordonné. Face à notre détermination, ils ne font pas le poids. Où est leur sorcier ? Où est le baron ?
Je me retrouve face à un vétéran aguerri, qui contre mes assauts avec talent, bloquant ma progression. Je me bats du mieux que je peux contre lui, utilisant des techniques, des feintes apprises sur Terre, et le blesse, mais il me mystifie totalement en utilisant une botte qui m'est totalement inconnue, et je pars en arrière, à moitié assommé, lorsque son arme vient violemment frapper ma tête. Marc se débarrasse à ce moment de son adversaire et se jette sur lui tandis que je tente de retrouver mes esprits.

Je dois bien avouer que mon amour se défend bien, lui aussi, d'autant qu'il utilise ses pouvoirs, mais de façon ponctuelle afin de ne pas s'épuiser. Déjà bien blessé par moi, le vétéran finit par s'effondrer sous ses coups. Mes hommes me contournent, me renvoyant en arrière, remplaçant les combattants fatigués et blessés par des troupes fraîches, et pressant toujours plus avant l'armée adverse, qui ne peut amener d'autres hommes par le portail.
Je regarde autour de moi et vois enfin le baron, qui a repris forme humaine, à l'arrière.
- Fermez le portail, baron ! C'est notre seule chance !
Il acquiesce et commence à se concentrer. Le portail commence à trembler, à osciller, puis se brise en une pluie d'étincelles, se refermant et condamnant les survivants de Kresden à un destin fatal.
Je peux enfin souffler en voyant les derniers se rendre. Quelle perte de temps et d'énergie.
- Ça va ? Me demande Marc.
- Oui, le casque a tenu le choc, mais il a sonné comme une cloche. Bon, ne traînons pas ici. Désarmez ces hommes.
- On ne peut pas les laisser derrière nous, dit le baron.
- Ils ne font que leur devoir, mais ils ne sont pas payés pour se faire tuer...
- Ce sont des soldats de métier, qui défendent leur ville, aussi étranges que soient les circonstances. Ils vont nous causer des ennuis. En nous tombant dessus au moment le moins approprié. N'avez-vous pas dit que nous devions réussir, quel qu'en soit le prix ?
- Ils ne sont plus une menace. Leur sorcier est mort, ils n'ont plus d'armes, et...
- Si vous voulez continuer à avoir mon soutien dans ce combat, ce n'est pas le moment de faire preuve de faiblesse.
Je le défie du regard, mais il reste inflexible. Pourquoi faut-il que nos volontés s'affrontent maintenant, alors que chaque seconde de perdue est une victoire pour les destructeurs ? Que dois-je faire ?


Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 16-10-2021

Bon : la situation est un peu meilleure pour le moment mais...la mission n'est pas terminée. De grands dangers risquent encore d'arriver avant la touche finale. Et puis, deux volontés se heurtent : celle d'épargner des vies et lacrainte de retrouver des ennemis à l'arrière si on "fait quartier" aux combattants désarmés. Alors, "Tuez-les tous"! comme pour la prise de Béziers vers 1220?


Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 17-10-2021

9 - La forteresse

- Il y a une solution à même de satisfaire tout le monde, dit Cédric en se dirigeant vers les prisonniers, qui n'en mènent pas large.
Il ferme les yeux un instant et les rouvre en écartant les mains puis serre les poings. Je vois les soldats prendre un teint grisâtre qui me rappelle de mauvais souvenirs. Je les vois se figer dans la pierre, immobilisés jusqu'à ce que Ced lève le sortilège.
- C'est réglé. Dépêchons-nous avant que les destructeurs ne comprennent à quoi ils ont affaire.
Nous reprenons notre progression vers le centre de... la caverne, il faut bien appeler ça comme ça. Ceux qui ont créé le grand sortilège ont dû aménager l'endroit pour y vivre, en créant une illusion de ciel et de soleil. Bien réussi, je dois dire. Mais nous ne sommes pas là pour faire du tourisme. Nous commençons à voir se profiler une forteresse, à mesure que la fumée causée par l'incendie de la forêt se dissipe.
La dernière ligne droite. Le dernier combat. Après ça, je raccroche et je consacre le restant de mes jours à Marc.
Où sont-ils ? Ils comptent se la jouer défensif, à l'abri de leur forteresse ? On va la jeter à terre. On a assez de magie avec nous pour raser une ville.


Effectivement, nous ne rencontrons plus personnes avant d'atteindre les abords du pic. Là, un scintillement verdâtre nous avertit de la présence d'un champ d'énergie. Plutôt puissant, pour englober ainsi tout le château. Cédric et Alkarn l'étudient avant de secouer la tête.
- Même toute la puissance réunie du cercle des éléments ne pourrait pas affaiblir cet écran, c'est impressionnant !
- Il est temps d'utiliser notre arme secrète, alors. Apportez le container !
Des soldats arrivent, portant un container plombé, que j'ouvre pour en sortir la corne du béhémoth. Je l'approche de l'écran, qui se met à trembler. Une large brèche s'ouvre alors.
- Excellent !
Je la confie à un de mes hommes, afin qu'il reste sur place pour maintenir l'écran ouvert, et laisse avec lui les hommes chargés du container. Nous reprenons notre progression, le moral au beau fixe après cette nouvelle victoire.
Mon sourire s'effondre un peu lorsque je vois une nuée d'éclairs jaillir des tours et fondre sur nous, mais nos sorciers ne sont pas en reste, rejetant la foudre et ripostant lourdement. Cédric appelle le pouvoir de la terre, déclenchant devant lui un violent tremblement qui fissure les murs et fait s'effondrer l'une des tours. Un nouvel appel à son pouvoir n'a pas l'effet escompté, toutefois, c'est au tour des destructeurs de neutraliser nos sorts.

- Ça va être une lutte de volontés, dit Cédric, mais vous avez le champ libre côté magie.
- En avant ! Dis-je, désignant la large brèche ouverte dans la muraille par la tour détruite.
Ils n'avaient jamais envisagé d'être attaqués, j'ai l'impression, ni de se voir neutralisés si facilement. Une erreur qui va leur coûter cher.
Une pluie de flèches et de projectiles divers nous tombe dessus, mais quelques sorciers, qui ne participent pas au duel magique, en dévie la majeure partie, le reste s'écrasant sur des boucliers ou se brisant sur ma cotte de mailles et mon casque.
Mince, c'est un vrai déluge, ils font quoi nos sorciers, là ?
Regardant au-dessus de moi (et prenant un risque non négligeable), je découvre que les flèches tirées par les archers se multiplient pour retomber par dizaines sur nous, nos propres sorciers n'arrivent pas à gérer une telle averse et nos hommes en paient le prix.
- Cédric ! Artillerie lourde !
Ced crie un nom alors qu'un sorcier à ses côtés conjure une colonne de flammes, qui se condense brusquement pour former un prince ifrit décidément toujours en pétard. Après un échange de politesses, la créature s'élève vers les remparts pour les nettoyer de ses archers. La pluie se calme rapidement, pour disparaître totalement. Rien ne résiste à sa fureur incendiaire. Je le vois escalader une tour et y pénétrer, m'est avis que les sorciers adverses vont avoir chaud.

En attendant, c'est aux hommes de troupe que nous avons affaire, et nous leur tombons dessus avec rage, pour venger nos morts, pour conquérir la place, pour en finir avec cette histoire dans les entrailles de la forteresse. J'abats mon arme avec une colère qui m'est étrangère, une hargne implacable, celle d'un homme qui a trop perdu. Mes adversaires tombent les uns après les autres, et la présence de Marc, à mes côtés, comme toujours, est réconfortante. J'ai été trop seul, en Outremonde. Cédric m'a permis de comprendre qu'être deux permet bien des choses, que savoir qu'on a quelqu'un qui veille sur soi (et sur qui l'on veille) est quelque chose de précieux. Et quand cette personne est celle que l'on aime...
Je dévie un coup qui le menaçait dangereusement, alors qu'il est au prises avec un colosse barbu dont Marc bloque la lame de la dague gauche avant de lui percer le cœur de la droite. Je me reconcentre rapidement sur mon propre adversaire, qui est rejoint par un deuxième, que Marc attaque aussitôt, mais la pression de la mêlée nous sépare rapidement pour nous amener contre d'autres soldats adverses. Malgré la confusion qui règne dans ce genre de combat, je me rends compte que nous progressons de plus en plus. Nous repoussons les soldats contre le mur, recevant de plus en plus de soutien magique alors que l'ifrit fait un carnage dans les tours. L'issue est inévitable, et cette fois, je ne leur permets pas de se rendre. Les destructeurs ne comptent pas faire de cadeaux à la Terre, nous n'aurons aucune pitié contre eux. Le coup que nous allons leur porter sera aussi fatal que possible.

Une fois le calme revenu, je fais un point de la situation. Nous avons subi de lourdes pertes, mais nous sommes victorieux. Des combats éclatent sporadiquement contre quelques survivants ici et là dans les bâtiments annexes, mais il ne reste plus que le donjon principal qui ne devrait pas poser de problème insurmontable. Les sorciers abattent les portes et nous entrons prudemment, au cas où quelques mauvaises surprises auraient été laissées à notre attention. Mais Alkarn les repère et les neutralise, avant de s'engouffrer dans un couloir. J'envoie mes hommes prendre le contrôle du bâtiment et m'engage à sa suite avec Cédric, Marc, Jean et Finnadan, suivi d'une poignée de soldats. Temps de voir à quoi nous devons nous attendre, au cœur du mal, là où tout a commencé il y a des milliers d'années et où tout va se terminer.


Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 18-10-2021

Approche-t-on vraiment de la fin? Alors, retour sur Terre avec les défunts "de la Terre" ressuscités : Marc, Ludo, Cédric? Et Jean, reverra-t-il son "chez-lui"?


Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 18-10-2021

10 - Le grand sortilège

Les sortilèges s'effondrent, les portes sont abattues, tandis que nous avançons toujours plus loin dans les profondeurs de la forteresse. Gardiens, créatures, pièges, rien ne nous résiste. C'est nous, cette fois, qui avons le plus de pouvoir. Et ils vont...
Nous débouchons maintenant dans une vaste salle, au fond de laquelle se trouve une grande double porte qui est grande ouverte. Un mur d'énergie ferme toutefois le passage, je dois attendre que le coffret plombé arrive pour que nous puissions passer au travers. De puissants sorciers qui s'étaient postés derrière n'en croient pas leurs yeux, et nous nous regardons un moment, nous à l'abri de notre bulle anti-magique, et eux de leurs sortilèges de défense. Nous avançons, et ils reculent dans le grand couloir qui donne sur notre but.
Enfin.

Je regarde au centre de la salle une complexe structure de lumière, qui me fait serrer les lèvres. C'est ici que tous les liens qui retiennent les deux mondes se rencontrent et fusionnent. Chaque Rêveur est lié à ce grand sortilège, dont l'aspect change constamment. Un groupe de sorciers est disposé autour, concentré sur lui, mais se redresse à notre approche. Une pluie de sortilèges dévastateurs s'abat sur nous, sans résultat. Chouette.
- Approchons et amenons la corne jusqu'au nexus.
Les sorciers sont désemparés, horrifiés, lorsqu'ils comprennent notre but, ils se ruent vers nous, espérant réussir avec leurs armes ce que leurs sorts sont incapables de faire. Nous les attendons de pied ferme. Ils ne vont pas faire le poids.
Un ordre retentit alors, les stoppant net. Un homme s'avance vers nous. Contrairement aux autres, il semble parfaitement maître de lui, nullement inquiet. Il nous regarde avancer, ignorant les regards effrayés de ses subalternes. J'examine attentivement le sol devant moi, craignant un piège, mais rien ne se présente à mes yeux.

- Stop ! Crie Cédric. La corne refuse d'avancer plus avant.
- La magie est trop forte pour elle, commente calmement le chef des sorciers. Échouer si près du but, quelle déception, n'est-ce pas ?
- Nous ne sommes pas sans ressources. Nous avons plus d'un tour dans notre sac, figurez-vous. Venir jusqu'ici nous a assuré de notre victoire. Contemplez votre défaite !
Sur un ordre de ma part, les soldats emportent la corne, nous laissant dépourvu de protection... mais pas sans défense. Cédric appelle la pleine puissance du cercle des éléments, et je les vois se matérialiser, les six esprits élémentaires, qui se lancent à l'attaque, semant mort et destruction sur leur passage. Ces êtres sont immortels, on ne peut pas les tuer, seulement briser le lien qui les retient dans notre monde et les renvoyer d'où ils viennent. Ce qui n'est pas évident. Ce ne sont pas des princes, toutefois, et les plus puissants des sorciers peuvent se protéger des assauts de l'un d'entre eux, mais un cercle entier est un pur cataclysme. Face à nous, toutefois, l'homme reste inflexible, entouré d'une aura de pouvoir qui résiste à la fureur des éléments. Concentré à mort, il repousse inexorablement les énergies destructrices, et je comprends qu'il est en passe de briser le cercle et de bannir nos esprits. Incroyable, d'où peut-il tirer une telle puissance ?

Le nexus. Il s'est relié au nexus et il tire en son énergie... ce qui me remplit d'horreur, car c'est l'énergie vitale de la Terre qu'il est en train de drainer ! Ils ont trouvé la clé, et nous arrivons trop tard... ou pas ? Nous nous devons de jeter dans cette bataille tout ce que nous avons. Je sors la flûte de Cheng de ma sacoche et commence à en jouer. Puisse Askash nous sauver, car sans son aide, tout sera perdu. Si près du but... Nous sommes juste devant le nexus, le point focal du grand sortilège. Non seulement épée de Damoclès pour la terre et Outremonde, mais aussi notre espoir de revoir nos familles.
Askash, je t'en prie, entends mon appel. Toi qui m'as promis que rien en ce monde ne saurait t'arrêter, viens à notre secours.
Je mets toute mon âme dans cet appel, dans la musique que je joue, tout ce qui me reste de force et d'espoir, je joue à en perdre le souffle, mais rien ne vient, aucun signe m'annonçant que le Phœnix est en route.
Je dois croire en lui. Il ne me reste rien d'autre.
Je vois les élémentaires être bannis l'un après l'autre. Les autres sorciers n'ont pas bénéficier de la protection de leur chef et sont tous tombés. L'affrontement des énergies est tel que nous ne pouvons approcher pour participer au combat. Je continue à jouer, m'isolant de la scène en fermant les yeux.

Askash, viens promptement à notre aide, car le sort des deux mondes se joue en ce moment même.
J'ouvre soudain les yeux, car le silence qui s'est abattu ne présage rien de bon. Il ne reste plus dans la salle que l'esprit de métal, et le sorcier semble bien embarrassé, ne connaissant pas la formule de bannissement, il doit recourir à la magie brute, or, l'entité cogne comme un bourrin sur son bouclier magique, le déséquilibrant et le repoussant peu à peu loin du nexus. Cédric encourage l'esprit, le sourire aux lèvres, car il est le seul être en ce monde à connaître le sort, qui était inscrit dans le temple. Le sorcier, toutefois, finit par lancer contre l'être une rafale de pure énergie magique qui le pulvérise, le renvoyant d'où il venait. Misère. Ça va être notre tour, maintenant.
Le bouclier que dresse Cédric ne résiste que quelques secondes au torrent mortel que déverse sur nous le sorcier, et une douleur effroyable s'empare de moi. J'ai l'impression, en tombant, de voir un oiseau de feu voler dans la salle... mais il fait de plus en plus noir... je n'ai plus mal... plus du tout...