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Deux mondes (fantastique avec personnages gays, terminé) - Version imprimable

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Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 22-08-2021

Évidemment, c'est de l'inattendu. Mais il fallait bien trouver un argument pour "relancer la machine". Et cette dernière semble bien partie...Cédric  devient donc le personnage le plus important : comment s'y prendra-t-il pour sortir Ludo de ce traquenard? Nous sommes haletants...!
Merci, cher Inny-2,
KLO.


Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 23-08-2021

Quelques siècles plus tard (3eme récit de la série), on parlera encore du "Mage Cédric".


Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 23-08-2021

2 - Retour à Durzad

Durzad, royaume Sandrosi, en Outremonde

Deux jours. Cela fait deux jours que Ludo a été recruté par nos adversaires. Alors que sur Terre, je suis revenu à Marseille, ici, notre navire est sur le point d'entrer dans le port de Durzad.
- Il vaut mieux que nous ne descendions pas ensemble, dit Ludvik.
- Oui... Sois prudent dans Durzad.
- Ne te fais pas de souci.
- Oh que si ! Je connais cette ville. Tu veux un exemple ? Ne donne jamais d'argent à un mendiant, tu m'entends ?
- Pourquoi donc ?
- Parce que si tu fais ça, c'est que tu en as suffisamment pour qu'en donner ne te gêne pas. Les mendiants te signaleraient à des égorgeurs pour recevoir quelques pièces supplémentaire en échange.
- Sympa... Ça arrive souvent ?
- Tout le temps. J'ai fait partie de ces mendiants, je sais de quoi je parle.

- Bon sang... Je n'imaginais pas... Et ça a duré longtemps ?
- Oui. Jusqu'à ce que je soie assez fort pour manier efficacement un couteau...
- Par la Lumière...
- Je t'ai menti, sur le bateau. Tuer... Je l'ai fait plusieurs fois, pour quelques pièces. Et puis ma route a croisé celle de Karl... Il semblait tout savoir sur moi. J'étais terrifié ! Il m'a alors demandé si je voulais continuer cette existence toute ma vie. J'ai répondu non. Il m'a alors proposé de le suivre jusqu'au royaume Valnari, loin de cet enfer. D'avoir une nouvelle vie. De cesser de tuer pour manger. De devenir quelqu'un. Il m'a sauvé, Ludvik. Je lui dois tout.
- C'est un homme bon. Et il a fait de toi quelqu'un de bien.
- Merci.
- Pourquoi m'avoir révélé tout ça ?
- Si un jour tu n'arrives plus à te regarder dans une glace... Souviens-toi de moi.
Il me regarde un moment, puis acquiesce.
- Merci.
Je le regarde quitter la cabine et écoute ses pas s'éloigner dans le couloir.
Je laisse échapper un long soupir. Je compte bien le revoir un jour.

J'ai soigneusement caché sur moi l'argent que m'a confié Ludvik, ainsi que la plaque de commerce, sur laquelle j'ai placé une marque sorcière. Le voleur qui touche aux affaires d'un sorcier s'en mord les doigts... s'il lui en reste.
J'ai pris son diamant... Après lui avoir expliqué ce que je comptais en faire. Il a acquiescé. Il s'en moque. Quelque chose est mort en lui.
Je serre les poings un moment, puis m'efforce de me calmer. Je dois quitter cette ville au plus vite, après avoir pris quelques provisions de voyage. Je prends une longue inspiration, la garde en moi et la relâche lentement.
Assez tergiversé. J'ouvre la porte et sors sur le pont pour affronter mon passé du regard.

Rien n'a changé. Pas étonnant, d'ailleurs. Cette ville est morte il y a plus de trois siècles. Les compagnies marchandes ont engagé des compagnies de mercenaires pour assurer leur sécurité et celle de leurs possessions, mais le reste de la cité vit sous la coupe de trois seigneurs : le comte de Durzad, le grand prêtre de la Lumière, et le, hum, prince des voleurs. Impossible de déterminer lequel est le plus corrompu des trois. Ils n'ont jamais réussi à éliminer l'un des autres depuis qu'ils sont aux commandes de la cité. Et ce n'est pas faute d'avoir essayé tout au long de ces années dont ils ont abondamment profité grâce à des potions de jouvence. Le roi se fiche totalement de ce qui se passe ici, il se contente de leur rappeler régulièrement que si jamais les taxes cessaient d'arriver, quelle qu'en soit la raison , ils périraient tous les trois promptement.

Je descends sur le quai et me mêle à la foule, me glissant parmi les marins, porteurs, voyageurs et passants. Protégé des pickpockets par ma magie, je me concentre sur de plus dangereux individus. Mais aucune menace ne se précise... pour le moment. Je me hâte de sortir du quartier portuaire pour entrer dans le quartier marchand.
Une halte pour acheter des rations de voyage, et je repars le long de l'avenue principale pour sortir de la ville.
Je laisse échapper un soupir de soulagement lorsque je franchis la porte sud.
Ce n'est qu'en début de soirée que je m'arrête dans un endroit tranquille, loin de tout visiteur indélicat, du moins, je l'espère... pour lui.

Je rassemble du bois et l'installe au cendre d'un espace dégagé autour duquel je trace un double cercle dans lequel j'inscris des runes. Je vérifie le tracé d'un œil critique avant de poursuivre en sortant de ma sacoche une bourse de cuir dont je vérifie le contenu : une amulette de plomb, une plume, du sel. J'ajoute le diamant et referme soigneusement.
Je prends une profonde inspiration et commence à incanter alors que les premières étoiles apparaissent dans le ciel.
Mon esprit plonge de plus en plus loin, à la recherche de celui qui saura m'aider. Le temps m'est compté, je le sens.
Le tas de branchages s'embrase brusquement lorsque j'établis le contact avec celui que je désire invoquer. Je prononce son nom véritable, le contraignant à me prêter attention.
Que me veux-tu ?
Un portail.
Tu connais mon nom, mais cela ne suffit pas
J'ai un présent à t'offrir.
Envoie-le moi
Pas avant que tu n'aie fait serment de m'ouvrir un passage sûr vers la caverne aux échos du mont Linma, sur le continent de Sandros. Au fond de cette caverne, plus précisément.
Impossible. Un puissant pouvoir protège cet endroit
Au plus près, alors.
À l'entrée de la caverne
Très bien. Prononce ton serment, sur ton nom véritable.


Le bougre prête serment dans la langue des élémentaires. Je la comprends, toutefois. Il cherche juste à me fatiguer un peu pour le principe, mais il n'a pas glissé de faille. Je jette la bourse dans le feu, qui crépite intensément.
Le portail est ouvert
Merci.

J'avance dans le feu et manque trébucher sur le sol inégal du point d'arrivée. J'oscille dangereusement, les pieds au bord d'un à-pic qui me permet d'avoir une vue imprenable sur une bonne partie du royaume. Loin, très loin en bas.
Je reprends mon équilibre et fais un pas en arrière avant de laisser échapper un soupir de soulagement.
Quel imbécile ! Le passage en lui-même était sûr, comme promis, mais j'aurais dû parler aussi de la sécurité du point d'arrivée ! Voilà qui me servira de leçon...
Je me retourne et constate que je suis arrivé juste devant l'entrée. Parfait.
Je tisse divers sortilèges de défense autour de moi et avance.


Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 23-08-2021

Ça alors : il va vite en besogne, le gars Cédric. Le voilà déjà parvenu devant l'entrée de la "caverne aux secrets". Espérons qu'à l'intérieur, il y trouvera ce qu'il est venu chercher et ce sans grave obstacle.
Et Ludo, pendant ce temps...Retournera-t-il sur Terre pour accomplir des choses que sa conscience réprouve déjà?
Mystère, pour le moment.


Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 24-08-2021

3 - L'épreuve du feu

Mont Linma, royaume Sandrosi, en Outremonde

La caverne est sèche et froide. Je ne vois aucune trace de passage, aucun reste laissant à penser qu'un animal ait pu élire domicile ici. Encourageant. Je crée un globe de lumière que je laisse flotter au-dessus de ma tête et commence à avancer vers le cœur de la montagne.
Le silence qui règne ici est impressionnant. Je me demande d'où peut bien provenir son nom. Peut-être d'une salle plus profonde. Le sol reste plat, ce qui me permet de progresser rapidement jusqu'à ce que se présente une intersection. Intensifiant la lumière, je peux voir que le couloir se ramifie de nouveau de chaque côté.
Génial, un labyrinthe. Ça ne pouvait pas être simple, aller tout droit et recevoir l'aide demandée, il faut que je me tape un maudit labyrinthe. Bon, la technique est simple, toujours longer le mur de droite jusqu'à trouver la sortie.
Ou celui de gauche.

Je regarde des deux côtés, hésitant, puis décide de prendre à gauche. Mais avant, je projette au sol une marque lumineuse.
Je m'avance jusqu'à l'intersection suivante, prenant de nouveau à gauche après avoir laissé une nouvelle marque. Je n'ai pas fait dix pas qu'un léger raclement se fait entendre derrière moi. Je me retourne brusquement, poussant à fond la puissance de mon globe de lumière.
Rien.

Je suis trop nerveux. Du calme. Je suis entouré de sortilèges de défense. Pas que ça me rende invulnérable, mais je pourrais être quand même plus confiant... un peu.
Je reprends ma route, longeant toujours la paroi de gauche, et vois le tunnel se diviser de nouveau.
Un tunnel continue tout droit, un autre monte et un troisième descend.
Ça se complique !
Je laisse une marque au sol et m'avance jusqu'à l'intersection.
Je suis censé aller au fond... mais où est-il, ce fond ? Essayons vers le bas.

Un bruit, de nouveau, derrière moi, me fait me retourner.
Cette fois, je ne peux pas l'ignorer. Quelque chose me suit dans les ténèbres. Quelque chose qui prend soin de rester à bonne distance... pour le moment.
Tu as choisi la mauvaise victime.
Je tisse un piège foudroyant au travers du passage avant de reprendre ma descente.
Après avoir tourné deux fois dans le passage devenu tortueux, il redevient horizontal et m'amène à une salle circulaire. D'une bonne trentaine de mètres de rayon et dotée d'un plafond en dôme, d'après ce que je peux en voir en éclairant à fond, elle ne comporte qu'une seule issue de l'autre côté. La roche est curieusement noircie ici. Une ouverture se trouve en son centre, d'à peine un mètre de rayon.  Je m'en approche prudemment.
J'entends soudain une explosion derrière moi, suivie d'intenses crépitements.
Voilà qui a dû calmer les ardeurs de mon suiveur.
Ou l'énerver.


Le grondement de l'explosion persiste alors qu'il aurait dû s'éteindre.
Pas bon, ça. Je n'ai quand même pas déclenché un éboulement ? Il ne manquerait plus que ça !
Je me rends soudain compte que le bruit provient maintenant du puits central. Je m'en éloigne en courant vers l'autre issue.
Je jette un regard en arrière et vois une puissante colonne de flammes jaillir du puits et s'évaser contre le plafond.
Un choc violent me projette en arrière, et je regarde l'arche qui m'a refusé le passage. Des symboles magiques rougeoient maintenant en travers.
LES PLEUTRES ET LES IMPRÉVOYANTS MOURRONT

- Bon, d'accord, j'ai compris...
Il commence à pleuvoir des gouttes embrasées du plafond, je lance en urgence une protection supplémentaire afin de m'en prémunir. Serrant mon bâton dans une main, le doigt sur le levier libérant le ressort principal, je regarde la colonne de feu redescendre et se condenser autour d'une silhouette sombre qui doit bien faire dans les quatre mètres de haut.
Elle semble être faite en partie de flammes, comme si elle n'était pas totalement présente dans notre monde. Je la distingue de mieux en mieux alors qu'elle approche de moi, mais je sais déjà ce qu'elle est.
Un ifrit. Un seigneur des flammes. Un formidable adversaire.

- Puissant seigneur des flammes, je...
- Silence, mortel, et prépare-toi à mourir !
- On doit vraiment en arriver là ?
Pas de réponse. Je tisse devant lui une barrière de défense censée me protéger contre les créatures des royaumes élémentaires mais il la brise d'un simple regard. Mauvais, ça. Très mauvais. Je tente de me souvenir de ce que j'ai pu lire sur ces êtres.
- Nous sommes entre gens civilisés, vous savez.
Il continue à avancer.
- C'est que je ne voudrais pas vous faire de mal.
Il s'arrête et me considère. Si ça continue comme ça, je vais attraper un torticolis.
- Toi, misérable insecte, me faire du mal ?
- Je peux essayer, du moins.
- Je suis un prince parmi les ifrits ! Les plus puissants d'entre nous n'osent pas croiser mon regard ! Et tu prétends pouvoir me faire du mal ?
J'avale difficilement ma salive. Autant me lancer, car je n'ai vraiment rien à perdre.
- Je vous tiens le pari. Si j'arrive à vous blesser, je serai libre de repartir.
- Je ne m'abaisserai pas à parier avec un mortel !
- Vous auriez peur de perdre ?
- QUOI !? COMMENT OSES-TU !
Je suis catapulté en arrière par le souffle de sa colère. Je me relève tant bien que mal et me dresse de nouveau devant lui.
- Alors, tenez le pari, si vous êtes si sûr de la réponse. Votre peuple vous observe depuis votre royaume, n'est-ce pas ? Dis-je en indiquant le vortex de flammes derrière lui. Vous ne voudriez pas qu'ils se fassent des idées à votre sujet ?
- Hummrrrr... Soit... Fort bien, mais tu vas regretter amèrement d'avoir voulu tenir ce pari avec moi. Car si tu perds, j'arracherai ton âme et l'emporterai dans le royaume du feu, où tu me serviras comme esclave pour l'éternité !
Je n'ai plus de salive à avaler.
- Très bien, mais vous devrez me laisser porter mon coup. Tenu ?
- Tenu ! Frappe-moi, mortel, et fais tes adieux à ce monde !

Je réfléchis rapidement.
Lui lancer un sort ne servirait à rien. C'est un prince ! Sa volonté neutralisera le sortilège avant qu'il ne l'atteigne.
Frapper ? Mon bâton fondrait sans lui faire de mal. Ou...

J'active le levier principal, libérant le ressort qui propulse les éléments du bâton jusqu'à leur extension maximale. Un autre mouvement du doigt, et la lame se met en place avec un déclic.
Je commence à courir vers le prince qui reste immobile. Impossible de le manquer.
Alors que je lève mon bâton, je lance un sortilège de Gel Fatal sur la pointe, et non sur l'ifrit. N'étant pas visé directement par le sort, il ne peut le neutraliser. Fumant violemment, la lame glaciale pénètre dans la chair embrasée du prince, le faisant crier de douleur. Je me recule vivement, regardant à peine l'extrémité de mon bâton, entièrement portée au rouge.
- Comment... Comment un simple mortel a-t-il pu me blesser !
Je le regarde droit dans les yeux.
- Votre peuple vous observe, puissant prince. Il est temps de tenir vos engagements.

Il reste immobile, me considérant pendant un long moment.
- Tu peux passer, mortel. Tu as gagné cette fois-ci, mais tu t'es fait un ennemi puissant !
Il recule et se fond dans le vortex de flammes, qui disparaît dans le puits.
- Pfff... Super. Karl, je vais avoir deux mots à vous dire, quand je rentrerai.
Si je rentre... Enfin, si on m'a imposé cette épreuve, c'est que je suis sur le bon chemin.
Je refroidis mon bâton par magie et rétracte les éléments à l'aide de la manivelle. Mon bâton numéro 6, sur Terre, me manque. Mais pour fabriquer un moteur électrique, ici... Non, en Outremonde, je n'en ai qu'un. Un deuxième est encore en cours fabrication, bien loin d'ici. Un mélange de magie et de technologie. Quand il sera terminé...
Lorsque ma tension nerveuse est redescendue à un niveau acceptable, je prends le temps de méditer pour reconstituer un peu mon énergie magique, puis me relève et emprunte la sortie.
J'ai épuisé beaucoup de mes forces avec ce puissant sortilège.
Dix minutes de marche à travers des tunnels de plus en plus tortueux m'amènent à l'entrée d'une seconde salle.
Et un raclement se fait entendre derrière moi.


Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 25-08-2021

4 - Dans les ombres

- Mais qu'est-ce qui me suit encore ?
Je me garde bien de passer le seuil de la salle, autant éviter d'être pris entre deux feux.
- Montrez-vous !
- Pas de blague, Cédric. C'est moi.
- Hein ? Ludvik ?
Il sort de l'ombre et s'approche de moi.
- Mais qu'est-ce que tu fais là ?
- Il y a des puissances à même de sentir l'ouverture d'un portail, et de savoir qui l'emprunte. Par le biais de ces puissances, il m'a été facile de te rejoindre.
- Mais comment as-tu fait une chose pareille ?
- Nos ennemis s'en sont chargés alors que j'étais à Durzad. Ils tiennent visiblement à vérifier que je suis bien devenu leur chien obéissant.
- Ah... Visiblement, nos adversaires disposent de ressources considérables dans ce monde-là aussi.
- Tu n'imagines pas à quel point.
- Qu'es-tu venu faire ? Me tuer ?
- Non, je dois te surveiller et découvrir ce que tu fais.
- Mais... Comment as-tu pu survivre au piège de foudre que j'ai jeté derrière moi ?

Il relève sa manche et me montre un bracelet métallique.
- C'est une garde élémentale.
- Pfff... Avec ça, même un prince ifrit ne peut pas te faire le moindre mal. Je vois. C'est eux qui te l'ont fournie ?
- Oui.
- Bon, et maintenant, que comptes-tu faire ?
- Ma mission. Rien de plus.
- Ça m'embête.
- Je joue un jeu serré, Cédric.
- Oui, je m'en doute. Qu'as-tu appris de plus ?
- Rien qui puisse t'être vraiment utile. Ils ne me font pas confiance, tu t'en doutes.
- Ouais... En tout cas, ça me fait plaisir de te revoir.
Il sourit.
- Moi aussi, malgré tout ce qui se passe.
- Où es-tu sur Terre ?
- Je l'ignore. Ils m'ont emporté les yeux bandés, et m'ont conduit longtemps.

- Bon... Je trouverai le moyen de te sortir de là, toi et ta famille.
- Je l'espère. Mais j'ai bien peu d'espoir.
- De l'espoir... C'est ce que je suis venu chercher ici, même si j'ignore sous quelle forme il se présentera.
- Que sais-tu ?
- Bien peu de choses... Le savoir sur ce lieu est protégé par magie.
- Je vois. Eh bien, autant le découvrir, alors.
Je le regarde pendant un moment. Je n'imaginais pas le revoir aussi tôt, et savoir qu'il va rapporter à nos ennemis ce qu'il a vu me déplaît au plus haut point.
- Ah, au fait, me dit-il, il y a quand même quelque chose que j'ai appris...
- Quoi ? Toute information pourrait être utile.

- Il craignent les puissances des ténèbres.
- Qui ne les craint pas ? C'est ça ton information ?
- Ils ne sont pas alliés avec elles, ce qui est une bonne chose.
- Certes. Ça me rassure.
- Mais ça va plus loin. Ils sont carrément en guerre contre elles. Quel que soit le plan de nos ennemis, les ténèbres sont au courant.
- Ce n'est pas moi qui vais leur demander de quoi il s'agit ! Je ne veux même pas en entendre parler !
- Tu ne comprends pas ? Il y a là une information capitale ! Les ténèbres feraient tout pour oblitérer nos ennemis, elles se feraient une joie de partager cette information si cela peut leur nuire.
- Tu ne sais pas ce que tu me demandes.
- A-t-on seulement le choix, face à de tels ennemis ? Leurs ressources magiques sont phénoménales.
- Non, je ne veux pas faire une chose pareille.
- Je le ferais moi-même, si j'avais le don ! Mais je ne peux pas. Cédric, tous ceux auxquels je tiens sont en danger, ma famille, mon petit frère... je t'en supplie !

- Non ! Un simple contact avec les ténèbres souillerait mon âme à jamais ! Tu ne sais pas de quoi tu parles, Ludvik ! Reviens à la raison !
- La raison ? La raison me fait défendre les miens, tu peux comprendre ça ?
- Sois patient ! Il y a d'autres pouvoirs que ceux du mal. Celui que je cherche appartient à la Lumière. Il est là, au fond de ces cavernes.
- Nous pourrions avoir la réponse maintenant ! À quoi bon nous perdre dans ce labyrinthe et risquer nos vies ?
- Ouais, tu préfère que je risque mon âme. Viens avec moi, et tu verras par toi-même !
Il me regarde avec colère.
- Je sais où tu habites.
- Quoi ?
Un frisson glacial parcourt mon dos. Je devine ce qui va suivre. Je n'arrive pas à y croire.
- Tu vis chez tes parents. Et si Johann et ses hommes allaient leur rendre une petite visite ?
- Ludvik...
Je secoue la tête, incrédule.
- Tu commences à saisir ce que je vis, tout d'un coup, Cédric ?

Je le regarde, horrifié.
- Non, je n'arrive pas à croire que tu ferais une chose pareille.
- Tu ferais n'importe quoi pour sauver ta famille, n'est-ce pas ? C'est pareil pour moi !
- Espèce de salaud...
- Ce sont nos ennemis qui nous ont conduit dans cette situation.
- C'est ton impatience, oui ! Là, juste en bas, se trouve la réponse ! Donne-moi un peu de temps, au nom de tout ce que nous avons traversé ensemble !
- Je n'ai pas ce temps !
- Pourquoi ?
- Je veux pouvoir sauver ceux que j'aime, MAINTENANT !
- Tu es devenu fou !
- La vie des tiens est entre tes mains.
Mon doigt se crispe sur le levier de mon bâton.
- Inutile. Même si tu me tuais ici, je me réveillerais sur Terre et je leur dirais tout.
- NON !
Je n'ai qu'une seule possibilité. Je tisse un réseau de force pour l'emprisonner et entre en courant dans la salle.


Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 25-08-2021

Dilemme pour Cédric Sa propre famille ou son amitié pour Ludvik et son désir de le sauver des griffes des rêveurs très puissants; QUELLE DÉCISION PRENDRE?


Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 26-08-2021

5 - Blessés au cœur

J'entends des crépitements derrière moi et me retourne.
- C'est impossible...
Ludvik est en train de se libérer du sortilège de paralysie. Il entre à son tour et dégaine son épée, fou de rage.
- Oh-oh...
Je ne peux pas le tuer ou ma famille sera en danger. Je fais demi-tour et fonce vers la sortie.
Qui me repousse.
- Nooon !
Je me relève, reculant devant mon... ancien ami.
Je jette des coups d'œil en coin dans la salle, c'est une autre salle d'épreuve, que va-t-il se passer ?
- C'est ta dernière chance, Cédric !
- Reviens à la raison, Ludvik ! Il n'est pas trop tard !
Il continue à avancer. J'invoque un sortilège de bélier qui le catapulte à travers la pièce.
Bon. Et maintenant ?
Je le vois se relever avec vivacité. Il y a quelque chose qui cloche. Il fonce de nouveau sur moi sans même avoir l'air de souffrir.
Impossible... Mais...
Je comprends soudain...
- Par la Lumière ! Ce n'est pas Ludvik ! C'est un sembleur !

Voilà qui change tout...
J'utilise un sortilège pour sceller mon esprit, maudissant mon imprévoyance.
Il a lu dans mon esprit pour utiliser mes connaissances afin de parfaire son déguisement. Il n'était là que pour me pousser à me joindre aux ténèbres... Et m'empêcher d'en appeler à la Lumière. Je l'ai échappé belle. Enfin...
Mon bâton se déploie, mais je n'en mène pas large. Percer son cœur sera tout sauf aisé. Les sembleurs sont des combattants redoutables.
Je n'ai pas le droit à l'erreur.
Alors qu'il s'approche de nouveau, je tisse de nouveau un sort de paralysie et frappe de mon bâton. Il roule au sol au dernier moment, tandis que mon sort se dissipe avec force craquements et étincelles.
Vu. Bon, dans ce cas... Son bracelet doit être un faux, comme ses vêtements.

Je l'engloutis dans la glace, mais elle éclate avant que je ne puisse en profiter.
C'est pas gagné. J'ai épuisé ma magie...
Lorsque la glace retombe, je découvre avec horreur qu'il a pris l'apparence de ma mère.
- Non ! Pas ça !
- Cédric ? C'est moi, ta mère.
- Non, je sais parfaitement que c'est faux.
- Tu ne vas pas me faire de mal, non ? Dit-elle en s'approchant.
- Par la Lumière, non, c'est pas vrai !
- Viens dans mes bras, Cédric. Oublie tout ça.
Je la regarde, secouant la tête, une boule dans la gorge.
- Range cette arme.
Je ramène mon bâton contre moi et déploie la manivelle que j'actionne pour retendre le ressort. Les éléments retournent lentement à l'intérieur. Reste à rentrer la lame, un levier à tirer. Un déclic de verrouillage.
- Viens, mon fils adoré.
Laissant mon bras, retomber, je regarde ma mère et m'en approche doucement.
- Maman ?
- Oui, mon chéri. Je suis là. Tout va bien se passer.
- Tu m'as manqué. J'avais si peur pour toi. Où est papa ?
- Il va bien. Viens, je vais t'amener à lui.
- Oui...
...dis-je en actionnant les deux leviers simultanément.
La lame jaillit à l'extrémité, elle-même propulsée violemment vers le haut jusque dans la poitrine de ma mère.

Laquelle se raidit, surprise. Je n'aurais pas pu réussir ce coup si je ne l'avais pas empêché de lire dans mon esprit. Mais aucune magie ne peut me protéger du choc que je ressens en voyant ma mère agoniser sous mes yeux, frappée par mon arme. Par ma main.
Elle s'effondre, morte, et je tombe à genoux en pleurant.
- Non... ce n'était pas elle... ce n'était pas elle... Par la Lumière !
Je m'effondre sur le côté, déchiré. Je ne peux plus rester là. Je ferme les yeux.
Il est temps de revenir sur Terre.


Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 26-08-2021

Hé bé...Après le faux Ludvik, la fausse mère qui meurt apparemment pour de bon.
Décidément, ce pauvre Cédric aura eu bien des malheurs et des difficultés quasi insurmontables pour parvenir au fond de cette caverne. Mais y est-il arrivé? Il ne semble pas avoir trouvé ce qu'il était parti y chercher. Un petit retour "terrien" ne sera pas de trop histoire de se reposer un peu même si les dangers existent toujours.


Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 27-08-2021

6 - Reprendre des forces

Marseille, France

Je rouvre les yeux brusquement et contemple le plafond de ma chambre.
- Ludo m'avait prévenu... Affronter une de ces créatures, c'est l'enfer ! Ah, quelle horreur ! Mais comment a-t-il fait pour en tuer trois sans pouvoir protéger son esprit ?!
Il me faut une bonne heure pour me remettre. J'angoisse à l'idée de laisser mon autre corps dans cette caverne, mais il a besoin de repos.
Je compose un numéro sur mon mobile.
- Allô maman ?
- Cédric ? Pourquoi appelles-tu ? Il se passe quelque chose de grave ?
- Non, rien, je voulais juste m'assurer que tout allait bien pour vous.
- Merci, ça va très bien, il fait un temps superbe, mais quelle chaleur ! Ton père est en train de prendre une douche, d'ailleurs.
- Ah. Je suis content de l'entendre.
- Tout va bien de ton côté ?
- Oui, tout va très bien, merci.
- Bon, dans ce cas, mieux vaut couper là avant que tu ne te ruines. Je te rappelles qu'on est en Italie...
- Oh, oui. Au revoir et amusez-vous bien !
- Au revoir mon chéri.

Pfff. Oui, ça m'a fait beaucoup de bien de lui parler.
Je regarde ma montre.
Je vais me donner encore cinq heures de sommeil. Autant manger.
Je n'ai pas beaucoup d'appétit, mais je me force à manger.
Je prends une longue douche, puis lis mes messages. Navigue un peu sur le net. Perds du temps.
Mon corps est sain et sauf, je le sentirais si il y avait un problème.
Le problème, c'est Ludo. Dans les deux mondes.
Mais je ne lui servirais à rien si je tombe d'épuisement dans ce labyrinthe mortel.
À propos de labyrinthe... Il y a un truc qui cloche. Je n'ai rencontré que des embranchements mais pas de cul-de-sac. Je n'ai quand même pas pris le bon chemin à chaque fois ?
C'était un test. La salle du feu n'était que la deuxième épreuve. Il s'agissait d'abord d'affronter le labyrinthe avec méthode. En partant au hasard, je me serais perdu, ou pire.
Mais le sembleur... Lui s'est invité dans la partie.
Ce qui veut dire que la salle dans laquelle je suis constitue une autre épreuve que je n'ai toujours pas affronté. Pas un monstre cette fois.
Je verrai bien le moment venu.

Je regarde ma montre. Le temps semble avoir décidé de s'arrêter.
- Zut ! J'en ai marre d'attendre.
Je jette un regard vers mon lit, mais je sais que ce ne serait pas raisonnable. Je décide de sortir faire un tour.

Il fait chaud et lourd. J'ai idée qu'un orage se prépare. Ça ferait du bien.
Je marche dans l'Estaque, appréciant le quartier, me perdant dans la simplicité de notre monde. Cette promenade me fait du bien. Lorsque je reviens, je refais un petit repas rapide, fais un tour aux toilettes et retourne me coucher.
Après ce que j'ai vécu en affrontant ce sembleur, plus rien ne pourra m'atteindre.
Quelque chose est mort en moi aussi.
Tout ce que j'avais rebâti.

Je ferme mes yeux sur mes larmes.
Ludo... je te comprends mieux, maintenant.
Tu es fort, très fort. Plus que tu ne le penses.
Je le serai, moi aussi.
Pour toi.
Je te retrouverai.
Je te le promets.

Je sèche mes larmes et me promets que ce seront les dernières que je verserai.
Il est temps pour moi de ne plus avoir peur.
Temps de me battre la tête haute.
Pour mon ami.
C'est un petit peu plus serein que je ferme les yeux.
Plus déterminé.


Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 27-08-2021

Bon, ce retour terrien est une excellente chose pour Cédric. Mais Ludo est-il revenu lui aussi dans son "autre corps" terrien? Nous sentons que le jeune magicien va faire des prouesses et ne plus se laisser berner par des apparences. Mais comment distinguer le vrai du faux? Au fait, il n'y a rien à "récolter" sur un "sembleur"?


Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 28-08-2021

A priori oui, en tout cas, il va récolter quelque-chose. Mais je pense que Ludvik connait mieux ce qu'on doit récupérer sur les différentes créatures d'outremonde.


Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 28-08-2021

7 - L'épreuve de l'eau

Mont Linma, royaume Sandrosi, en Outremonde

Je me réveille dans la caverne. Rien n'a changé à première vue, mais... Je risque un œil du côté du sembleur, mais il a perdu l'apparence de ma mère.
Ouf.
La créature grisâtre et nue a une peau faite d'un cuir épais. Elle est d'une maigreur effrayante, et ses doigts sont dotés de longues griffes.
Son visage est dénué de tout trait, il est totalement lisse. Pas de bouche, ni de nez, ni d'oreilles. Juste deux yeux aux iris cruciformes, d'une teinte violacée.
Comment cette chose respire-t-elle ? Ce n'est pas le moment de me lancer dans une étude anatomique. Je n'en ai pas envie, d'ailleurs.
Mon regard se porte de nouveau sur ses yeux.
Hum...
Je passe ma main au-dessus pour laisser mes sens magiques les étudier. Ils sont encore bien conservés, et irradient une aura intrigante.
D'accord. Ça pourra toujours être utile.

Les yeux scellés dans une sphère de conservation et rangés dans mon sac, je reviens à la sortie. L'arche ne me laisse toujours pas passer. Je pars vers le centre de la pièce et remarque une grande dalle circulaire. Une encoche sur le côté... D'accord. Vu.
- Qui a bien fait d'amener un bâton ? Dis-je en faisant levier dessus pour soulever la dalle. Tu m'en diras des nouvelles, Ludvik. Les stéréotypes ont parfois du bon !
Je la repousse de côté et découvre un nouveau puits, empli d'eau à ras bord.
Qu'est-ce qui va m'attaquer, maintenant ?
J'attends, mais rien ne se passe.
Le concepteur de cette épreuve ne veut quand même pas que j'entre là-dedans ?
Apparemment si. Misère.

Je jette un coup d'œil à l'arche. À priori, j'ai une chose à faire là-dedans pour pouvoir la franchir. Bon...
Je laisse donc affaires et vêtements sur place et ne prends que mon bâton. Je me lance un sort complexe qui renouvellera constamment l'air de mes poumons et plonge, toujours suivi de mon globe de lumière.
Un fort courant s'empare de moi et m'emporte rapidement dans les profondeurs, me laissant dans une vaste caverne engloutie. Je pousse l'éclairage et vois l'ouverture d'un tunnel, vers lequel je nage. L'eau est froide, mais c'est pour le moment supportable. J'aimerais garder mes forces magiques pour des choses me menaçant directement.
Je nage pendant un bon quart d'heure le long de ce tunnel. Je me souviens du message de l'arche. L'imprévoyant mourra.
Le tunnel se rétrécit, et bientôt j'arrive à une nouvelle salle, plus petite. J'entre prudemment et cherche autour de moi, mais je n'y vois rien de particulier. Bizarre.
C'est en revenant vers l'entrée que je constate qu'elle a disparu.
Une paroi de pierre lisse l'a remplacée silencieusement. Je m'approche pour y lire une inscription gravée.
C'est alors que mes pouvoirs magiques sont neutralisés. Tous mes sorts actifs se dissipent. Je suis plongé dans le noir.
Aargh !
Non. Ne pas paniquer. Rester calme. Il doit y avoir une échappatoire.

Une lumière apparaît sur la paroi. L'inscription devient luminescente.

QU'AS-TU VAINCU DANS L'EPREUVE DU FEU ?

Un ifrit ! Mais je ne peux pas le prononcer ou l'écrire... Non, les lettres doivent faire l'affaire par elles-même.
J'approche mon doigt du premier I mais m'arrête juste avant de le toucher.
Il n'y a qu'un seul I ! Ce n'est pas la réponse. Mais alors, quoi ?
Je commence à manquer d'air.
Je me force à me souvenir de mon combat contre l'ifrit. Qu'ai-je vaincu ?
Mes poumons sont en feu. J'étouffe. Je dois résister à une envie de plus en plus forte d'inspirer.
Qu'est-ce que j'ai... Non ! C'est à comprendre en sens étendu ! Maudite langue d'Outremonde ! Voyons... Oui !
La question en sens étendu est : Quel point faible t'a donné la victoire dans l'épreuve du feu ?
Euh... deux réponses possibles. Espérons que la première sera la bonne... Parce que je n'ai plus d'air !

Mon doigt touche la première lettre, qui s'éteint pour réapparaître en dessous. Je me hâte de toucher les suivantes. J'ai de plus en plus de mal à y voir, et mon envie de respirer devient irrépressible.

QU'AS- U VA NCU DANS L' P  UVE DU  EU ?

F I E R T E

La magie me revient alors que je touche la dernière lettre. C'était donc bien fierté et pas vanité. Je relance en catastrophe le sort de respiration, ce qui soulage grandement mes poumons. Je rallume la lumière et constate que le mur a disparu. Je regarde autour de moi, au cas où quelque chose d'autre aurait changé, mais non, rien. Je crois que j'ai résolu l'épreuve.
Je relance mes divers sorts de défense et commence à remonter le couloir et arrive dans la grande caverne. Plus qu'à remonter.
Content d'avoir fini cette épreuve.
Quelque chose agrippe alors ma cheville.


Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 28-08-2021

Ouf! encore une épreuve passée et réussie : ce n'est pas "tombé à l'eau" puisque le cher Cyril est en plein dedans. Et voilà qu'il est retenu par un pied. Vraiment, ça ne l'est pas...le pied! Qui veut donc le retenir? Un drôle de poisson, sans doute, amateur d'orteils? Quelqu'un qui veut lui "arriver...à la cheville", sans aucun doute ; une gentille sirène conquise par sa noble prestance Big Grin.
Merci, cher Inny 2 pour nous faire apprécier ces aventures extraordinaires et variées faisant penser aux "chansons de gestes médiévales".


Re : Deux mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 29-08-2021

8 - Reprise du voyage

Forêt de Vertebranche, Royaume Signari, Outremonde

Je regarde derrière moi, pour voir le portail étincelant se refermer. Si les circonstances n'avaient pas été aussi tragiques, j'aurais vraiment été épaté. Mais plus rien ne peut m'atteindre. Je vérifie par habitude que mon épée glisse facilement hors de son fourreau. Puis, après une dernière pensée pour Cédric, je me mets en marche.
Je me retrouve maintenant à l'orée d'un bois du sud de Sandros. Je jette un coup d'œil aux alentours en me remémorant les indications géographiques. Là-bas, au nord, se profile le mont Linma. Entre lui et moi, le lac Ulnadin. La forêt de Vertebranche, qui a été nommée ainsi par un Rêveur il y a bien longtemps. Et la route, que je rejoins pour rejoindre le bourg de Fillian.
Ils n'ont pas perdu de temps pour me confier une première mission.
Je dois tuer un Rêveur.
Ou Marc mourra.

Finnadan, se fait-il appeler ici. Identité terrestre inconnue. Ils le découvriront lorsque je leur aurai rapporté une mèche de cheveux. Il vit ici une vie de ménestrel itinérant, et serait paraît-il une fine lame, lui aussi.
Très bien.
Je ne compte pas le tuer lâchement.


J'entends un nouveau crépitement derrière moi et me retourne.
Ils ont décidé d'envoyer quelqu'un pour me surveiller ? Ce serait raisonnable de leur part, bien qu'inutile.
L'homme qui apparaît a environ la quarantaine, un visage rude. Il est vêtu d'un long manteau de cuir.
- Salut, Ludvik.
- Euh... bonjour. Qui êtes-vous ?
- Tout n'est pas perdu, Rêveur. Ne renonce pas si facilement.
- Quoi ? Mais comment...
- Il y a des gens qui luttent contre ceux qui te menacent. Nous sommes au courant de beaucoup de choses. Nous surveillons leurs déplacements. Nous étudions leurs plans.
- Qui êtes-vous ?
- Aucune importance. Un nom est chose dangereuse à révéler face à de tels adversaires, et un faux nom est un mensonge.
Il s'approche de moi.
Je dégaine mon épée par prudence et pointe la lame devant moi.

- Désolé, mais vous êtes trop étrange à mon goût.
- Vous ne seriez plus de ce monde depuis longtemps si vous n'étiez pas prudent. Mais il est temps pour vous de faire un choix. Êtes-vous avec eux... ou contre eux ?
- Vous êtes un Rêveur ?
- Oui.
- Ils menacent ma famille sur Terre. J'ai les mains liées.
- Dommage pour vous, dit-il en laissant tomber son manteau. Il est torse nu en dessous, et je regarde avec horreur le tatouage luminescent qui orne sa poitrine et ses bras. Ses muscles puissants roulent en le faisant onduler, lui donnant un semblant de vie. Un dragon.
- Un tel tatouage... ce n'est pas possible ! Vous auriez dû y laisser la vie !
- Un petit tatouage demande son prix en sang. Un tatouage qui orne le corps tout entier serait fatal, oui... Si on n'offrait pas un prix supérieur.
- Et qu'avez-vous payé ?
- Mon âme.
- Votre âme ? Mais vous êtes malade !
- Tu sais maintenant quelle est notre détermination. Nos ennemis seront anéantis, à n'importe quel prix !
Il dégaine son épée, dont la lame se met à crépiter d'éclairs.
- Une lame de foudre... Dommage pour vous.
- Pardon ?
- J'ai un cercle de retour. Vous tenez vraiment à utiliser cette arme contre moi ?
Je le vois hésiter et en profite pour me jeter sur lui pour lui porter un coup fort dangereux, qu'il esquive avec célérité. Il n'ose pas se servir de sa lame pour le moment, car si j'ai vraiment un cercle de retour, tout coup qu'il pourrait me porter le blessera. Ce qui n'aurait pas été le cas si sa lame n'avais pas été enchantée par un sort élémental.
Je dois profiter de cet avantage rapidement, car son tatouage décuple ses capacités physiques.

Il va essayer de me porter un petit coup pour vérifier si j'ai dit vrai sans trop en subir les conséquences. Alors autant le traumatiser un bon coup.
Je le vois préparer son attaque et me lance contre sa lame. Il la détourne au dernier moment avec une expression effrayée. Je m'efforce de ne pas en faire autant, je dois me montrer sûr de moi. Mais, par la Lumière, il est rapide !
- Inquiet ? Dis-je avec un sourire sadique.
- Soit, je vois que mon épée est inutile.
Vive le poker.
- Heureusement, je dispose d'autres ressources...
Je ne le laisse pas continuer sa phrase et me lance dans un assaut foudroyant. Encore raté ! Il est plus glissant qu'une anguille. Je tente de maintenir mes assauts mais il plonge soudain sa main et attrape mon poignet. La pression qu'il exerce est telle que je suis contraint de lâcher mon arme en criant de douleur.
- Maintenant... prépare-toi à mourir.
- Dites-moi au moins pourquoi ! Pour quelle raison insensée mettez-vous en œuvre des moyens aussi démesurés ?
- Si cela peut t'aider à reposer en paix, je vais te dire quel est le plan des destructeurs.