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Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays, terminé) - Version imprimable

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Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays, terminé) - inny-2 - 29-10-2021

Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays, terminé)
Récit initialement publié sur un autre forum sous le nom d'auteur inny à partir du 17 septembre 2008.


Au Commencement

Vingt-cinq années se sont écoulés depuis les évènements qui ont conduit à la séparation entre la Terre et Outremonde. Ludvik et Marc se sont mariés, et ont adopté Stephan, un enfant orphelin, quelques années plus tard. Quand à Jean et Finnadan, ils ont deux garçons et une fille. Thibault, Thomas et Léa. Thibault est doué pour la magie élémentale, tandis que Thomas, qui porte une grande admiration à Ludvik, s'entraîne avec acharnement pour devenir un maître épéiste. Léa... ma foi, elle est très discrète, je dois dire. Je crois que je l'intimide, mais elle est jeune encore. Stephan ? Lui aussi est prometteur, mais avec les parents qu'il a, ce n'est pas étonnant.
Ils pourraient vivre une vie sans histoire, tous autant qu'ils sont, mais leurs parents n'ont pas résolu tous les problèmes d'Outremonde, et leurs ennemis ne les ont pas oubliés...
Ludvik, toujours aussi généreux, a partagé son stock d'élixirs de jouvence avec ses amis. Ce qui n'est pas sans générer quelques effets intéressants, comme le fait que nous avons maintenant l'air aussi jeunes que les enfants. Amusant, mais pas désagréable. Nous vieillirons en même temps qu'eux.

Bon, et moi, me direz-vous ? Eh bien... être archimage n'est pas de tout repos, mais je ne regrette pas d'avoir obtenu ce titre, même s'il m'a beaucoup éloigné de mes amis. Mais je trouverai bien un moment, un jour prochain, pour leur rendre visite. Pour le moment, les affaires de l'université des arcanes m'accaparent de plus en plus. Il y a du travail, ici, et... mais je ne vais pas vous ennuyer avec ça.
Tiens, je devrais peut-être faire venir Thibault ici. Il va falloir que j'en parle à ses parents... si je parviens à sortir d'ici sans qu'un grand maître me tombe dessus avec un problème « urgent ». Peut-être devrais-je me téléporter discrètement...


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 29-10-2021

Ce n'est pas "Vingt ans après" comme chez Dumas (Alexandre) mais cinq de plus. Verra-t-on  plus tard, "le Vicomte de Stephan"? Peut-être aussi, qui sait?
En tous cas, merci d'avance, cher Inny-2, pour ce début de "mise en scène" et surtout la sKLO.uite de ces  palpitantes aventures!


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 30-10-2021

Thibault : Un petit service

Erdink, royaume Valnari

- Qu'est-ce que tu veux que je fasse encore, papa ?
- Oh, t'as pas l'air d'humeur on dirait, Thibault.
- J'avais prévu d'aller pêcher, figure-toi.
- Oui, j'imagine, mais Elyn a besoin de conseils en matière de magie, et je serais bien en peine de lui en donner.
- Il n'y a rien d'urgent, alors ? C'est ma seule journée de repos depuis...
- Thibault...
- Pfff... Bon, d'accord...
- Va te laver, d'abord.
- Oui, papa.
Par la Lumière, pourquoi faut-il toujours que ce soit moi ?
Ne trouvant aucune raison pouvant expliquer cette grande injustice de l'univers, je me dirige vers la salle d'eau et me débarbouille, puis me concentre.
< Eau : Purification > L'eau devient d'une pureté cristalline, toute saleté anéantie par le sortilège.
< Eau : Miroir d'eau > Le bassin se met à scintiller puis montre un reflet satisfaisant de mon visage. Bon. Tout à l'air d'être à sa place.
Je sors de la maison et me dirige vers celle d'Elyn en rageant intérieurement. Une journée de repos, c'est tout ce que j'ai, et j'ai l'impression que je ne vais pas pouvoir pêcher du tout, cette semaine.
Ah ! Te voilà, Thomas. C'est à peine si je peux te voir, ces derniers temps. Tu t'entraînes dur.
Mon frère porte de furieux coups d'épée à un mannequin ensorcelé que lui a offert oncle Cédric. C'est bien pratique d'avoir un archimage dans la famille. Lui non plus, je ne le vois pas beaucoup. Il est très occupé.
J'ai tellement envie de partir, mais en même temps... c'est passionnant d'apprendre à maîtriser la magie. Et je dois dire que je me débrouille bien, même si la magie spirituelle reste délicate pour moi. Je suis incapable de lancer les sorts les plus complexes. Par contre, pour les éléments... c'est une autre histoire. Je suis sûr que je surpasse Cédric.

Je voudrais bien aller au-delà d'Erdink, partir à l'aventure comme l'a fait Ludvik. Et c'est pareil pour Thomas. Mais notre proposition a reçu un accueil plutôt frais de la part de nos parents, il y a quelques années de ça...
Hum. Ils s'inquiètent beaucoup pour pas grand-chose, à mon sens.
Mais nos rêves d'aventure sont restés des rêves, car Urdil, le sorcier, a découvert que j'avais le don, et Thomas a décidé qu'il serait le prochain vainqueur du grand tournoi des jeunes escrimeurs. Bon... en espérant que mon frère en restera là, parce que moi, j'y tiens, à ce voyage. Mais je vais vite m'ennuyer si je pars tout seul.
Eh ! Je demanderai à Urdil si je peux faire un saut à Valsein. Il apprécie beaucoup les amis de son ancien maître, Karl. Il peut bien m'offrir quelques jours de répit . J'aimerais bien revoir Stephan.


Mon frère est trop concentré pour me remarquer, et je m'éloigne de lui avant de frapper à la porte d'Elyn.
- Ah, bonjour, Thibault, tu vas bien ?
- Oui, merci. Mon père m'envoie, il paraît que vous avez un problème ?
- Oui. Entre donc, je vais te montrer. C'est dans la cave. Ce n'était pas là hier, j'en suis certaine.
Quelque peu intrigué, maintenant, je descends dans la cave qui n'est pas éclairée. Dédaignant la pauvre lanterne de la femme, je me concentre... < Feu : Lumière > ... et une sphère de lumière apparaît dans ma paume, je la lie à moi et la laisse flotter au-dessus de ma tête.
Arrivé en bas, j'examine la cave humide tout en liant la lumière au plafond. Je remarque, au fond, un vaste dessin des plus complexes. J'essaie de décrypter le schéma des runes mais c'est un long travail qui m'attend là.
Adieu, pêche... j'ai un mystère sur les bras. Que peut bien faire ce symbole ici, et à quoi sert-il ? Je peux en sentir le pouvoir, ce n'est pas un faux.
- Qu'en pensez-vous ? Me demande Elyn.
- Ça va prendre du temps, il est très complexe. J'ignore pour le moment de quoi il s'agit.

Je commence toutefois à penser que c'est au-dessus de mes compétences. Je n'ai jamais vu un enchantement aussi complexe. Je reconnais quelques runes de détection - mais pour détecter quoi, mystère - mais ce n'est pas le but premier du sort, à moins que je me trompe. Et qui a placé ça ici ?
- Hum, je vais appeler mon maître à la rescousse, il saura peut-être de quoi il s'agit...
- Je vois. Mais, est-ce dangereux ?
- Je n'en ai aucune idée, mais on n'est jamais trop prudent, n'est-ce pas ?
- En effet. Je vais aller chez ma tante. Je te laisse une clé. Merci, Thibault.
- Mais de rien.
Je ressors en empochant la clé et retraverse la place, songeur.
Mon frère a cessé de s'entraîner, mais vu que j'arrive dans son dos, il ne m'a pas remarqué. Voyons si j'arrive à le surprendre...

- Surveille tes arrières ! Dis-je soudain en faisant claquer mes mains juste derrière lui. Il sursaute et se retourne en me foudroyant du regard. Gagné.
- Ah, tu peux rire ! Tu m'as fait une de ces peurs !
- Je... je... vois... ça ! Dis-je, hilare.
- Je te croyais à la pêche.
- C'est ce que j'avais prévu, mais papa m'a envoyé chez Elyn... et finalement, je suis bien content ! Il y a un truc vraiment bizarre, dans sa cave. Un symbole magique est apparu sur son mur, si complexe que je n'arrive pas à le décrypter. Je vais chercher Urdil pour qu'il l'examine.
- Ça a l'air intéressant. Je vais me nettoyer, le temps que tu reviennes avec lui.
- Comme tu veux. À tout à l'heure.
Je reprends ma route vers la maison de mon maître. C'était celle de Karl, avant. J'aimais beaucoup le vieil homme. Il est mort il y a deux ans, maintenant. Cédric a eu beaucoup de peine, lui aussi.
Urdil ouvre la porte à mon approche et sourit en me voyant.
- Tiens ! Tu t'ennuies déjà ?
- Non, pas du tout, maître. Mais il se passe quelque chose chez Elyn qui dépasse mes connaissances.

Je lui explique ce que j'ai vu et il me suit jusque dans la cave avant de contempler, fasciné, le symbole.
- Incroyable... Je n'en ai jamais vu d'aussi complexe. Mais ça m'a tout l'air d'être une sorte de portail.
- Vers où ?
- Hum... vers un autre portail. C'est un point de départ. Un autre a dû être tracé quelque part, pour servir de point d'arrivée. Mais... Il y a des runes ici qui me font penser qu'il est verrouillé. Il faut une clé particulière pour l'activer.
- Et qu'est-ce que ça fait là ? Qui a bien pu mettre ça, et pourquoi dans cette cave ?
- Aucune idée... Je vais tisser quelques sortilèges de mon cru qui permettront de savoir quand il sera activé, et où il peut bien mener. Pour le reste, je vais prévenir la garde d'ouvrir l'œil. Ça ne me plaît pas du tout.
- On ne peut pas effacer le symbole ?
- Trop puissant, même pour moi. J'en parlerai à Cédric.
- Ne faudrait-il pas le piéger, dans ce cas ?
- Hum... Je pourrais, en effet, mais autant que tu me montres ce que tu sais faire.
Je me frotte les mains en souriant. Voilà qui me plaît beaucoup.
< Esprit : Piège spirituel  > < Eau : Toile de glace > < Éléments : Fureur élémentale >
- Pas mal du tout. Tu maîtrise vraiment la magie élémentale sur le bout des doigts.
- Merci, maître.
- Je ne vois plus trop ce que je pourrais t'apprendre dans ce domaine. Demain, je t'apprendrai à invoquer un esprit. Il est temps pour toi d'étudier les pactes. Bon, je vais sceller la porte de cette cave. Sortons.


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 31-10-2021

Stephan : Visite amicale

Valsein, royaume Valnari

Mes pensées sont telles une lame, elles peuvent fendre l'air, frapper fort, et revenir en garde.
Clac !
La buche se fend en quatre sous mes yeux. Les morceaux tombent et je dépose le rondin suivant sur la souche.
Clac !
Mes yeux brillent de la lueur verte caractéristique du pouvoir de Magnos. Je me suis constamment entraîné, m'appliquant à maîtriser toutes les subtilités de ces techniques si intéressantes. Je dois bien dire que je fais leur fierté.
Je me débrouille tout aussi bien avec une épée, d'ailleurs. L'inconvénient de ce talent psychique, c'est qu'il est épuisant à la longue. L'idée, c'est d'utiliser la bonne dose de l'un et de l'autre en combat... Mais je n'ai pas eu l'occasion de combattre en dehors de mon entraînement. Enfin, le prochain tournoi des jeunes escrimeurs va bientôt commencer, je vais pouvoir montrer à Thomas ce qu'est un véritable duelliste. Et remporter le prix.
Pas question de tricher, c'est une question d'honneur, je n'utiliserai pas mes talents pour remporter la victoire. Si je dois perdre, eh bien, je m'entraînerai plus dur pour l'année suivante. C'est une leçon que m'a enseigné Lud à la dure : on apprend aussi de ses échecs. J'ai beaucoup appris, au début. Hum.

- Tu n'es pas censé te servir d'une hache, Stephan ?
- Je m'entraîne, répons-je à Merka dont j'ai reconnu la voix.
Mercka est une jeune femme très indépendante, très taquine aussi. C'est une amie que j'apprécie beaucoup - mais juste une amie.
- Mouais... ça ira... pour cette fois.
- Oh, juste pour cette fois ?
- Oui oui.
- Tu sais que tu parles au futur champion d'Erdink ?
- Tu n'as pas encore gagné, petit prétentieux.
- Oh, ma victoire est certaine.
- Thomas n'est pas de cet avis.
- Thomas va recevoir une leçon profitable. D'humilité.
- La tienne ?
- Aargh !

Je range les bûches et me lave dans la rivière avant de rentrer, le sourire aux lèvres. Sacrée Mercka.
En ouvrant la porte, j'ai la surprise de voir mes pères plongés en pleine discussion avec oncle Cédric.
- Ced ! Quel plaisir de te revoir, tu m'as manqué !
- Eh ! Salut Stephan ! Tu as encore grandi, ma parole.
Je le serre dans mes bras avant de m'installer à table.
- Comment ça se passe ?
- Les affaires de l'université sont prenantes, très prenantes, mais c'est un faible prix à payer pour le libre accès à la bibliothèque restreinte que mon statut d'archimage officiel me donne. En vérité, je suis le seul à pouvoir y faire des recherches, et je ne m'en prive pas.
- Qu'y cherches-tu ?
- Des réponses. Ludvik, Marc, Jean, Finnadan et moi-même, n'avons pas tout résolu à la fin de la guerre contre les destructeurs. Les protecteurs sont soudain devenus très discrets, et leurs bases ont été abandonnées. Je ne pense pas que ce soit juste parce que le nexus a été détruit. Leur chef a soif de pouvoir, c'est évident, alors, pourquoi n'y a-t-il plus aucune trace de leurs activités depuis vingt-cinq ans ? Et si ce n'étais que la seule interrogation, je ne me ferais pas de souci, mais il y a le dragon que j'ai libéré... Une grave erreur, certes, qu'il sera bien difficile de réparer, même si lui aussi s'est fait remarquablement discret. Pourquoi, mystère, là aussi. Je cherche des réponses sur bien des sujets. Le dragon, les anciens, le grand sortilège, la Lumière, et beaucoup d'autres choses encore.
- Pourquoi les livres contenant ces réponses ont-ils été interdits ?
- Beaucoup ont été écrits par le fondateur de l'université des arcanes. Un grand, très grand sorcier, mais que sa soif de connaissances a perdu... Il a inventé la nécromancie, ce qui n'a pas été du goût de ses condisciples. Il a quitté l'université après avoir été découvert, et a disparu - mais ce savoir interdit s'est répandu. Les livres écrits de sa main ont été considérés comme dangereux et mis sous clé, mais la grande majorité n'a rien à voir avec les arts sombres. Cet homme était un véritable génie en matière de magie.

- Comme toi, quoi.
- C'est flatteur, Stephan, mais je suis loin d'atteindre son niveau.
- Eh bien, si tu lis tous ses livres, tu devrais en approcher.
- Je m'y efforce... enfin, je ne suis venu aujourd'hui que pour le plaisir de vous revoir, mes amis. Je...
Cédric se fige puis ferme les yeux.
- Tiens donc, dit-il après un moment de silence. Un symbole mystérieux est apparu dans une cave d'Erdink, et il s'agirait apparemment d'un portail complexe. Urdil me demande si je peux y jeter un coup d'œil.
- Un mystère près de chez nous ? Intéressant...
- L'aventure te manquerait-elle, après toutes ces années, Lud ?
- Je dois bien avouer que ça me démange, maintenant que Stephan est grand.
- Eh, ne comptez pas me laisser en arrière !
Mes pères échangent un regard et sourient.
- L'idée ne me serait même pas venue à l'esprit... Ced, ta magie n'a pas rouillé, à force d'avoir le nez plongé dans les livres ?
- Pas le moins du monde. Mais je risque de rater l'arrivée et de te déposer dans une fosse à purin, j'en ai peur, si tu continues à insinuer que je me fais vieux.
- Vieux ? Tu as toujours l'air d'avoir vingt-deux ans, mais c'est juste que tu as cet air depuis vingt-cinq ans...
- Comme vous deux, non mais !

Je les regarde se chamailler avec amusement. Je les adore, tous les trois. Ludvik...je me souviens des histoires qu'il me racontait quand j'étais enfants. Des contes, mais aussi des histoires réelles, des aventures qu'il a vécu. Elles me fascinaient. Elles le font toujours, d'ailleurs. Ils ont touché du doigt de grands mystères du passé, participé à de grandes batailles, découvert des trésors... et à travers toutes les épreuves, malgré toutes les menaces, il a su conserver intacts son amour pour Marc et son amitié pour Cédric.
Mais je dois bien avouer que les histoires les plus incroyables concernent cet autre monde appelé la Terre. J'aurais eu bien du mal à y croire, d'ailleurs, si je n'avais pas vu la moto de Jean. Rien en Outremonde n'approche, même de loin, ce véhicule. Dommage que les mondes aient été séparés, en un sens, car j'aurais aimé en voir les merveilles de mes propres yeux. Mais au vu de ce qui a failli arriver, mieux vaut qu'ils soient séparés à jamais.
- Bon, on y va ?
- Oui, jeune aventurier !
- Pfff. Pour quelle aventure ? Vous avez pacifié le monde au-delà du supportable.
- Oui, dit Cédric... mais à quel prix...
Il y a un silence soudain, pendant lequel je les regarde, regrettant déjà d'avoir amené le sujet là-dessus. Mince, ce n'était pas voulu. Mais Lud sourit alors, et c'est comme si le soleil revenait après l'orage. Surtout quand j'entends ce qu'il dit en me regardant.
- Oui, nous avons payé le prix fort pour notre victoire, mais rester ici nous a aussi apporté la plus grande des joies, une joie sans cesse renouvelée, celle d'avoir un fils, dont nous sommes tous les deux très fiers.
Les joues en feu, je souris largement.


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 01-11-2021

Ah tiens, quel est donc ce mystérieux chemin qui débute dans la cave d'Elyn? Pour l'instant, c'est un "sens interdit" mais je pressens que ce n'est plus pour longtemps. Et un "quelque chose" de très puissant l'a placé là  certainement comme une invite à y pénétrer et se retrouver confronté à de nouveaux défis. Serait-ce une possibilité de...redescendre sur Terre? Ce serait assez drôle  que les trois héros accompagnés des jeunes se retrouvent être des Rêveurs...


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 02-11-2021

Thomas : Une porte vers l'inconnu

- Eh bien, vous en avez mis du temps !
- On a scellé la cave, ose me dire mon frère.
- Je voulais voir ça, moi !
- Si tu n'avais pas autant traîné, tu l'aurais vu. Urdil a été droit vers la maison d'Elyn.
- Pfff...
- Mais Cédric devrait passer voir ce symbole, ça nous donnera une autre occasion de le voir.
- Cette fois, j'y serai !
Thibault me sourit, et je ne peux que le lui rendre. Ma bonne humeur retrouvée - en fin de compte, voir le symbole et Cédric en même temps promet d'être beaucoup plus intéressant - je décide de refaire un peu d'entraînement. Il ne s'agit pas de faire mauvaise figure devant Stephan. Il aura droit à une leçon profitable, héhé.

Un crépitement intense se fait entendre derrière moi. Je me retourne, surpris, l'épée dressée. Mais je baisse mon arme en voyant qui vient de se matérialiser.
- Par la Lumière, vous êtes tous là ! Dis-je en me précipitant pour les saluer, à peine ma lame remise au fourreau.
- Eh, salut à toi, Thomas ! Dit Ludvik.
Nous échangeons de joyeuses salutations avant d'aller ensemble à la maison. Il est rare que tout le monde soit ainsi réuni. Ced est vraiment trop peu présent à mon goût.
- Papa ! Lud, Marc et Ced sont là !
- Tiens ! Comment allez-vous ? Entrez, entrez.
- Bien bien merci, répondent-ils en chœur.
- Ced. Quel plaisir de te revoir. Ça fait bien trois ans, maintenant.
- Crois bien que je le regrette. Je suis venu étudier un mystérieux symbole de portail apparu non loin de chez vous. Je me méfie de toute chose anomale qui pourrait se produire là où vit l'un de vous. Peut-être que les protecteurs ont fini par se remettre de leurs revers et ont mis au point un nouveau plan.
- Je n'espère pas...
- Ce n'est pas pour rien que nous avons appris à nos enfants à se battre, dit Marc. Nous savions quels risques ils pouvaient courir.
- Tu as raison, dit mon père, même si c'est un héritage que nous nous serions bien passés de leur transmettre, nous n'avons pas le choix. Nous devons tous vivre avec le fait que nous avons des ennemis puissants qui nous en veulent à mort, bien qu'ils se soient fait remarquablement et étonnamment discrets. Je ne vais pas m'en plaindre, d'ailleurs.

- Bon, que se passe-t-il avec ce symbole ?
- C'est ce que nous allons voir. C'est le point de départ d'un portail extrêmement complexe.
- Pourquoi l'avoir fait dans la cave d'Elyn ?
Cédric se tourne vers moi.
- C'est une bonne question, Thomas, et la réponse promet d'être intéressante.
- Mieux vaut se préparer à toute éventualité, dit Jean. Je vais m'équiper.
Thibault entre à ce moment avec notre mère et éclate de joie en voyant tout le monde réuni.
Je les laisse discuter et fonce dans ma chambre. J'y garde une veste de cuir renforcée que j'ai fait soigneusement travailler pour ma prochaine rencontre avec Stephan. Le temps de l'enfiler, et d'échanger ma lame d'entraînement contre une véritable lame, et je redescends.
- Pas question, Thomas, dit ma mère. Tu restes ici.
- Quoi ?! Je ne vais pas rester ici pendant que vous vous amusez. Pour une fois qu'il se passe un truc intéressant dans le coin...
- Thomas et Thibault sont assez grands pour nous accompagner, chérie, et...
- Je ne vais pas laisser les enfants risquer leur vie...
- Des enfants ? Dis-je. Quels enfants ? Je ne vois pas d'enfants ici. Thibault et moi avons tous deux fait notre Annonce à la Lumière. Lui l'année dernière, et moi celle d'avant. Vous vous souvenez ?
- Mais oui, dit mon père. C'est juste que votre mère s'inquiète à l'idée qu'il pourrait vous arriver malheur.
- Mais tout peut arriver, potentiellement, dit Thibault. Nos fameux ennemis pourraient débouler ici pendant que vous êtes tous dans cette fameuse cave, vous y avez pensé ?
Je fais un clin d'œil admiratif à mon frère. Bien joué.
- Vous êtes impossibles, dit maman en sortant.
C'est gagné !

C'est cependant une bonne heure plus tard que nous partons, tant les discussions se sont prolongées. J'ai cru me consumer sur place tellement j'avais hâte qu'ils se décident à bouger.
Ce n'est pas loin de chez nous - je vois que cela inquiète Cédric. Ça n'a quand même pas été mis là pour nous, quand même ? Il est devenu un peu paranoïaque, mon oncle, avec cette vieille histoire.
Mais nous ralentissons en voyant un groupe d'une dizaine de personnes devant la maison. Armés. Ils y entrent sous nos yeux, refermant la porte derrière eux. Nous nous regardons un instant, puis Marc et Ludvik prennent la tête, mains sur les pommeaux de leurs armes. Je fais de même, à côté de Stephan. Ça devient sérieux...
Maman jette un œil par la fenêtre en se servant d'un de ses poignards comme d'un miroir, puis fait signe à Lud d'ouvrir la porte. Ils entrent vivement, puis nous les rejoignons à l'intérieur.
Une très violente explosion retentit dans la cave, faisant trembler les murs, et Thibault fait la grimace.
- Rage élémentale, murmure-t-il. Ça fait des dégâts.
Lud ouvre alors la porte de la cave, et fonce dans une fumée épaisse, suivi de Marc et maman, puis des autres. J'arrive en dernier, alors que Ced utilise un sortilège pour purifier l'air. La scène qui s'offre à mes yeux est effrayante.

Les hommes n'ont eu aucune chance. Ils sont tous étendus par terre. Seule une femme est debout, dos au mur, nous regardant d'un air effrayé.
Thib' est très pâle. Il s'accroupit près de l'un des hommes et touche son cou.
- Vivant... j'avais un peu peur que l'effet soit trop fort dans cet espace confiné. Mais la combinaison des trois pièges a parfaitement fonctionné.
- Qu'as-tu utilisé ? Demande Cédric.
- Piège spirituel pour les étourdir, toile de glace pour les emprisonner dans un cocon, et rage élémentale pour les assommer. Le cocon de glace les a protégé des effets les plus destructeurs, avant de se dissiper lorsqu'ils ont perdu conscience.
- Intéressante combinaison... Claquement n'aurait pas été plus simple ?
- On peut résister aux effets de ce sort. La rage élémentale est nettement plus efficace, mais elle a tendance à blesser. D'où la toile de glace. C'est plus complexe, certes, mais le résultat...
- On discutera magie plus tard, dit maman. Désarmez-les et attachez-les. Thomas, va chercher une corde à la maison.
Je vais pour protester, puis me résigne. Si je veux pouvoir les accompagner, il va bien falloir que j'obéisse aux ordres sans discuter. Hum.
Je monte les marches en courant. Je n'ai jamais fait l'aller-retour aussi rapidement, je crois. À mon retour, Thibault et Stephan sont en train de remonter les armes des inconnus. Je jette un œil dessus au passage, et reste perplexe. Elles ne sont visiblement pas d'ici. Le mystère de ce symbole s'épaissit de plus en plus.
Je descends les marches et commence à aider les autres à attacher les hommes.

Tout à ma tâche, je ne perds pas une miette de la conversation des aînés.
- Je n'arrive pas à y croire, dit Cédric. Aucun de mes sortilèges n'a de prise sur elle. Même l'ancienne magie glisse sur son aura sans l'affecter.
- Elle peut nous tenir à distance un bon moment comme ça, dit Ludvik.
Je relève la tête un moment pour regarder l'étrange jeune femme.
- Que se passe-t-il ?
- Elle a érigé une barrière infranchissable autour d'elle. Impossible de l'atteindre.
De plus en plus étrange... décidément les mystères s'accumulent ici.
C'est à ce moment que la femme décide de parler.
- Comprenez-vous mes paroles ?
- Oui, dit Marc.

- Cessez immédiatement cette attaque et relâchez mes hommes.
- Il va d'abord falloir nous expliquer ce que vous faites ici.
- Le sort de mon peuple en dépend. Je dois accomplir un voyage capital, et vous m'en empêchez.
- Un voyage ? Vers où ? Et pourquoi avoir choisi cette cave ?
- Lorsque nous avons créé le portail, il s'est produit une fluctuation magique qui a transporté l'ouverture en ce lieu. Ce n'était pas prévu.
- Pourquoi ne pas en avoir ouvert un autre ?
- C'est un portail mystique d'une grande complexité. Il se verrouille sur des rémanences magiques liées à un événement bien précis.
- Quel événement ?
- Ça ne vous dirait rien.
- Essayez quand même.
- L'évènement en question est la destruction d'un des six nexus des anciens. Je dois le rétablir, et vite, ou nous courrons à la catastrophe.


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 02-11-2021

Erynia : Si proche du but

Je regarde les hommes d'Outremonde qui ont ruiné nos plans en nous tendant ce piège, une attitude dénuée d'honneur qui est bien le propre de ce peuple. Mes paroles semblent les avoir plongé dans une profonde stupéfaction.
- Pardon ? Dit l'un d'eux. Tu parles du nexus qui reliait Outremonde à la Terre ?
- L'un des six nexus ?! Dit un autre. Il y aurait six mondes liés à celui-ci ?
Tiens, ils ont l'air beaucoup plus au courant que je l'imaginais. Se pourrait-il que le sortilège se soit décalé exprès pour les impliquer ? Ce ne serait pas la première fois que le Diapason des Âmes agirait ainsi.
- Quelle catastrophe ?
Quels barbares ! Tous à parler en même temps, à poser mille questions à la fois sans me laisser le temps de répondre. Si ce n'était pour le bien de mon peuple... Je dois en apprendre plus sur ce qu'ils savent. Ils ne me laisseront pas franchir le portail de toute manière. Le Bouclier Imperturbable est infranchissable mais ça marche dans les deux sens : tant que je le maintiens, je ne peux pas bouger.
- Est-ce que cela vous arrive d'attendre la réponse à une question avant d'en poser une autre ? J'ai l'impression que nous avons beaucoup d'informations à échanger. Pouvons-nous discuter entre personnes civilisées ?
Ils se regardent, ce qui est plutôt inquiétant, mais semblent parvenir à un accord sans échanger le moindre mot.
- Très bien. Mais hors de cette cave.
- Ne tentez rien contre moi. Vous le regretteriez amèrement.
- Rien ne sera fait contre vous tant que vous ne tenterez rien.

J'abaisse mon bouclier. Le regain de concentration me permet de lier la Compréhension Intuitive dans mon aura, me permettant de continuer à utiliser leur langue sans avoir besoin de maintenir ce talent.
Je suis maintenant pleinement à même d'utiliser si besoin la Cisaille Effroyable ou le Marteau Vengeur pour parer à toute attaque de leur part. Même si je préfère éviter. Je ne suis pas venue dans ce monde pour y semer la mort.
Nous remontons l'escalier de la cave. C'est frustrant. Dire que nous étions sur le point d'atteindre notre but. Mais le destin aime à se jouer des plans les mieux préparés.
- Restez là, les jeunes, dit l'un des hommes. Continuez à les attacher, juste au cas où.
Les jeunes ? Ils ont tous le même âge. Mais certains d'entre eux restent sur place, visiblement de mauvaise grâce. Étrange...
Sortant de la maison, nous traversons la place et quelques rues avant d'entrer dans une autre.
Nous nous installons à une table. Ils ne me proposent aucune boisson, mais qu'attendre d'autre de la part de sauvages ?
Enfin, je dois bien en passer par là...
- Expliquez-nous. Dites-nous ce que vous savez des nexus, et en quoi la destruction de l'un d'eux menace votre peuple.

Je prends une longue inspiration.
Puis-je tout leur dire ? Sont-ils en mesure de comprendre ce que je veux leur expliquer ? Je verrai bien.

- Je m'appelle Erynia. Je viens d'un monde appelé Æstys.
Ils échangent tous un regard.
- Il semblerait qu'en Outremonde, la magie élémentale soit commune.
- Oui, c'est bien le cas.
- Vous connaissez peut-être les cercles des éléments alors ?
- Oui.
- Bien. Imaginez-les, tous les six, comme un cercle. Chaque élément équilibre tous les autres.
- Oui, c'est un concept bien connu des sorciers. Poursuivez.
- Les six mondes liés par les anciens à Outremonde fonctionnent de la même manière. C'est le cercle des mondes. Chacun équilibre les autres. La destruction du nexus de Nevra, du nom que lui donnaient les anciens, a grandement perturbé le cercle, et des effets de plus en plus néfastes vont bientôt atteindre les autres mondes.
- Dans ce cas, il faut détruire les autres nexus pour libérer les autres mondes. Et vite !
Je regarde cet homme visiblement frappé de folie. Ces barbares ne savent que détruire !
- Qu'est-ce qui vous fait croire que ces mondent veulent être libérés ?
- Ils sont en danger, un danger effroyable, et Outremonde aussi par la même occasion !
- Il suffit de réparer le nexus détruit - j'en ai le pouvoir - et tout redeviendra...
- Vous ne comprenez pas. Si le nexus a été détruit, c'est pour une bonne raison.

- Des groupes de sorciers d'Outremonde ont créé des organisations qui voulaient drainer toute la force vitale de la Terre, ou Nevra comme vous l'appelez, grâce à son nexus. Ils comptaient grâce à cela obtenir les pouvoirs d'un dieu.
- Quelle folie !
Je suis horrifiée. Décidément, le peuple de ce monde a grandement souffert de la disparition des anciens. C'est vraiment terrible.
- Maintenant, nous savons pourquoi les protecteurs ont disparu. Ils travaillent à localiser un autre nexus - voire, s'ils l'ont déjà trouvé, à tisser un lien avec. Et ça veut dire qu'un monde, une nouvelle fois, risque la destruction. Peut-être même le vôtre, Erynia. Alors réfléchissez bien. Voulez-vous vraiment que soient conservés intacts ces nexus ?
- Je... je dois réfléchir à cela. Et en référer à mon ordre. Cela me dépasse.
- Il y a une question que je voudrais vous poser, si vous en connaissez la réponse.
- Laquelle ?
- Pourquoi les mondes ont-ils été rassemblés ainsi ? Dans quel but ?
- N'est-ce pas évident ?


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 03-11-2021

Elle est bien gentille, la donzelle...refaire le Nexus si laborieusement détruit...! Elle ne se rend pas compte. Peut-être qu'en négociant et expliquant les raisons réciproques, l'ensemble des deux peuples arrivera sans doute à un résultat valable pour tout le...monde, même l'Outre!


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 03-11-2021

Thibault - Un dessin intéressant

- Pfff... c'est toujours pareil. À nous les tâches ingrates et à eux les choses intéressantes.
Je regarde les hommes que nous avons fini de ligoter en faisant la moue. Ils ne sont pas près de se réveiller, après les sorts qu'ils se sont pris.
Du coup, je ne peux même pas discuter avec eux. Misère.
Thomas et Stephan discutent ensemble de leur sujet favori, l'escrime. Génial.
Je trompe mon ennui en examinant une nouvelle fois le portail. Avec les informations qu'a révélé la jeune femme, je commence à mieux comprendre son fonctionnement. Il est visiblement axé sur la magie spirituelle. Impressionnant.
Si cet ensemble de runes est dédié à la détection des liens avec le nexus, la clé du portail doit se situer... ici. Ouah. C'est vraiment un schéma runique, ça ? On dirait un labyrinthe. Quelle complexité !
Tout ennui oublié, je suis des yeux le tracé du labyrinthe, tentant d'en trouver la sortie. Je suis vite pris au jeu, toute ma concentration est requise pour en suivre les subtilités. Mais je crois bien avoir compris la logique, et la sortie devrait logiquement se trouver...
- Euh... que se passe-t-il ? Demande Stephan.
- Le portail !
Quoi ? De quoi parlent-ils ?
Mon regard arrive au bout du labyrinthe et j'en sors... avant d'être aspiré par un tourbillon d'énergie.

Je reprends connaissance et me demande aussitôt ce qui s'est passé. Mais je ne vois rien du tout. Je cligne des yeux, mais il fait toujours aussi noir. Suis-je aveugle ? Il y a un moyen rapide de vérifier ça.
< Feu : Lumière >
Ah ! Voilà qui est mieux. Enfin, mieux... Où suis-je ?
La salle n'est pas éclairée en entier, mais la zone éclairée est vide, hormis les corps de Thomas et Stephan. Je me précipite vers eux mais suis instantanément soulagé en les voyant se réveiller.
Thomas se relève le premier et regarde autour de lui.
- Qu'est-ce qui s'est passé ?
- Je crois qu'on a traversé un portail...
- Tu veux dire, le portail du mur. Il s'est ouvert alors que tu le regardais.
- Ah...
Non... ce n'est quand même pas moi qui l'ai ouvert en parcourant ce labyrinthe quand même ? C'était ça la clé ? Mais c'est...
- Où sommes-nous ? Demande Stephan.
- Si j'ai bien compris ce qu'a dit cette femme, on se trouve là où se trouvait le nexus de la Terre.
- Ils y ont déjà été, Ced va nous sortir de là en un clin d'œil. Et même s'il ne se souvenait plus de l'endroit, il a suffisamment d'objets nous appartenant pour utiliser un sort de détection et nous localiser.
- Ouais, dès qu'ils comprendront ce qui s'est passé...

- Où sont les guerriers ?
- Aucune trace d'eux.
- Si j'ai bien compris la nature du portail, il faut être conscient pour le traverser.
Je me concentre sur ma sphère de lumière et y insuffle plus de puissance. Nous voyons maintenant toute la salle. Une ouverture se trouve à chaque extrémité. Fermée par une grande porte métallique.
- Je ne me souviens pas de ça, dans les récits.
- Moi non plus...
Je m'avance vers l'une des portes. Un tracé complexe de runes la parcourt en spirale. Aucun moyen de l'ouvrir n'est visible, la magie est nécessaire.
- Comment le portail a-t-il pu s'ouvrir ?
- Je crains que je l'ai activé en le regardant trop intensément.
- Oh, génial. Bravo, Thib.
- Désolé, Thomas ! Je l'ai vraiment pas fait exprès !
- T'es sorcier, bon sang ! Tu aurais dû savoir ce que tu faisait ! Ou au moins, savoir que...
- Eh ! Arrêtez ça, crie Stephan. Ça n'arrange rien. On est coincés ici, et visiblement pas au bon endroit. Ced ne nous trouvera pas dans la salle du nexus. Nous devons au moins tenter de sortir d'ici.
- Il finira bien par nous localiser, non ?
Je secoue la tête.
- Après combien de temps ? De plus, si cet endroit est protégé, il ne pourra jamais nous découvrir.
- Mais il peut traverser le portail, non ?
- Le peu que j'ai pu comprendre du portail indique qu'il est à usage unique. Et joliment instable. Si la fille le recrée, il ne s'ouvrira pas forcément ici.

J'examine le motif de runes, et finis par lui trouver un sens. Il y a bien un moyen d'ouvrir...
- Je peux en ouvrir une, mais ça va m'épuiser. Je ne pourrai plus me servir de magie avant un bon moment.
- D'accord.
- Nous n'avons aucun moyen de savoir laquelle nous mènera dehors. Si ce n'est pas la bonne, on attendra. Commençons donc par celle-ci.
Je me concentre, rassemblant mon pouvoir. Il me faut frapper le mur avec des sortilèges précis, dans l'ordre, et rapidement.
< Métal : Onde d'Elirian > < Air : Foudre > < Eau : Gel > < Terre : Tremblement de terre > < Feu : Boule de feu > < Bois : Epines >
La spirale de runes s'illumine, et les battants s'écartent. Je tombe à genoux, vidé de ma magie.
- Bien joué, dit Stephan. Et on a l'air d'avoir pris la bonne. Ça monte.
- Super... mais je ne suis même pas en état de marcher, là.
- On va attendre un peu. Rien ne nous presse, pour le moment.

Ce n'est qu'une bonne heure plus tard que je me sens suffisamment reposé pour partir. J'ai récupéré un peu de magie, pas énormément, mais assez pour parer à un imprévu.
- C'est bon. Allons-y.
Les autres soupirent de soulagement.
Je me relève et me dirige vers le couloir. Thomas et Stephan prennent la tête, prêts à dégainer leurs armes. Le tunnel monte doucement, en une grande courbe qui spirale longuement. La pente n'est pas forte, mais à la longue, la fatigue commence à se faire sentir. Depuis combien de temps est-ce que nous montons ainsi ?
- Une porte...
- Oh, non... pitié !
Le même type de porte qu'en bas. Je ne suis pas en état de l'ouvrir pour le moment. De frustration, je donne un coup de pied dedans, puis me retourne pour m'installer et me reposer. Un grincement derrière moi me fait faire demi-tour, et je regarde avec stupéfaction les battants s'écarter. La lumière du soleil entre à flots dans le couloir, nous forçant à abriter nos yeux.
Je vais enfin savoir où nous sommes. Je commence à me demander si le but de cette femme était vraiment le nexus de la Terre, ou si elle nous a raconté des salades... mais, si c'est le cas, pour quelle raison ?


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 04-11-2021

«Vous avez dit "bizarre", mon cher cousin...Comme c'est étrange...bizarre,bizarre!»(drôle de drame).
C'est ce qui vient à l'esprit suite à cette consciencieuse observation de Math sur le dessin du mur.
Où sont-ils donc arrivés, les trois "loupiots"? Peut-être en saurons-nous un peu plus demain.


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 04-11-2021

Pas avec certitude (pas de suite).


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 04-11-2021

Stephan : En terre étrangère

Lorsque la lumière devient supportable, je regarde au-delà de la porte et découvre qu'elle donne sur une sorte de cuvette, ouverte devant nous. Le sol couvert d'herbe haute dévale jusqu'à un rebord au-delà duquel je ne vois rien. Les parois s'élèvent à droite et à gauche, m'empêchant là aussi de découvrir ce qui se trouve de l'autre côté.
Nous avançons vers le bord, mais ralentissons à son approche, comprenant qu'il s'agit là d'un précipice vertigineux... vraiment vertigineux, d'ailleurs, car nous ne voyons toujours rien au-delà du bord ! Je finis par m'allonger à terre pour ne passer que la tête - une tête prise de vertige, d'ailleurs, car je ne vois en-dessous de nous que des nuages.
Aussi loin que porte mon regard, à droite comme à gauche, je ne vois pas de possibilité de descente.
- Ouah ! On est terriblement haut. On ne descendra pas par là.
Les autres jettent un œil et se retire vite fait.
Nous nous retournons vers la cuvette et commençons à monter le long de la pente, nous accrochant aux rares arbustes sur notre chemin.
Arrivé au sommet, je découvre un terrain plus plat mais une forêt s'étend non loin. Aucun signe indiquant que quelqu'un vit par ici.

- Bon, dis-je à Thibault. Ici, il ne devrait pas y avoir de perturbation non ? On est détectables.
- Je vais vérifier ça.
Je le vois prendre un cheveu à Thomas et s'éloigner pour se concentrer. Il revient vers nous avec une mine dépitée.
- Le plus gros champ anti-détection que j'aie jamais ressenti couvre toute cette région. Et... le mana parcourt ce pays de manière extrêmement intense. J'ai l'impression que des sortilèges extrêmement puissants ont été lancés ici.
- On doit bouger d'ici alors. À ton avis, on soit s'éloigner de combien ?
Il réfléchit un moment.
- Plusieurs jours de marche.
- Quoi ?!
- On est mal. On n'a ni eau, ni nourriture, ni de quoi conserver l'un et l'autre.
- Thibault, tu peux conjurer de l'eau, non ?
- Pas du genre buvable. C'est difficile à expliquer, mes sorts conjurent l'idée de l'eau plutôt que de l'eau en elle-même. Ce n'est pas vraiment ça mais c'est l'explication la plus simple. Par contre, je pourrai la purifier sans problème.
- Alors on se met au travail tout de suite. Trouver de l'eau, traquer quelques animaux et se fabriquer un équipement de fortune doit être notre priorité si on veut survivre.

Loué soit notre goût pour l'aventure... nous avons appris à survivre ailleurs que dans les villes. Chercher de l'eau, poser des pièges, chasser, fabriquer divers outils et objets, nous avons tout appris. Laissant sur place Thibault se reposer et continuer à récupérer sa magie, je pars avec Thomas et nous commençons à chercher eau ou bête à même de nous permettre de survivre. Tout en évitant de tomber sur une créature à même de nous dévorer...
Je me concentre, utilisant les pouvoirs que m'ont offert mes parents pour étendre mes perceptions alentour. Je finis par repérer un petit point d'eau. Nous nous y dirigeons pour découvrir un vaste bassin boueux qui me fait grimacer. Mais les considérations sur la possibilité d'y récupérer tout de même de l'eau sont reléguées au second plan quand je vois une jeune femme prise au piège au beau milieu de la mare, déjà enfoncée à moitié dans la vase.
- Asdeno ! Crie-t-elle en nous voyant. Felmuir itaname !
Je ne comprends pas un mot de ce qu'elle me dit, mais je doute qu'elle veuille qu'on la laisse tranquille pour son bain de boue. Enfin, on verra bien.
- Ne bougez pas, on va vous sortir de là !
Elle secoue la tête tout en tendant les bras vers nous. Je regarde autour de moi mais conclus rapidement que rien ne nous permettra de la tirer de là. Il va falloir se déplacer tout en tâchant de ne pas être pris au piège à notre tour...
- Reste là, me dit Thomas. Prends une branche au cas où j'aurais besoin d'aide pour le retour, mais je devrais y parvenir sans problème.
- Tu es sûr ?
- Oui. Inutile de s'y risquer à deux. Je serai très prudent.
- D'accord.

Je pars à la recherche d'une longue branche, et trouve mon bonheur pas très loin. En revenant, je peux voir que Thomas a déjà bien progressé, laissant une profonde traînée dans la boue.
Une minute... comment cette femme est-elle arrivée là ? Elle n'a laissé aucune trace dans cette boue !
- Thomas ! Arrête !
- Quoi ?
- Regarde la traînée que tu as laissé derrière toi ! Il n'y en a aucune autre dans le bassin ! Elle sort d'où cette femme ?
- C'est...
Thomas commence à reculer, mais la... femme... se rend compte de ce qui se passe et se met à crier, puis quatre robustes tentacules jaillissent de la vase et se jettent sur mon ami, l'emprisonnant avant qu'il ait pu tirer son épée. La créature s'élève hors de la boue, portée par un corps épais et qui n'a rien d'humain. Elle est énorme, le torse de la femme pointant à son sommet, leurre fort efficace dont Thomas risque de faire les frais... Je contourne mon ami pour avoir vue sur la créature qui ouvre une gueule armée de crocs énormes. Plus qu'assez grande pour avaler d'un coup un homme...
Je réalise que le feu n'aura que peu d'influence sur une créature de cette taille, couverte de boue humide qui plus est. La foudre serait parfaite, mais elle frapperait aussi Thomas qui est pris dans les tentacules. Je commence à me concentrer, drainant toute chaleur du corps de la bête qui commence à ralentir ses mouvements. Ses tentacules se figent, mais je sens mon énergie filer à toute vitesse.  Je me concentre alors sur les parties qui maintiennent mon ami et les gèle à mort. Thomas, qui n'a cessé de se débattre, parvient à briser l'emprise de la créature et retombe dans la boue, qui, fort malmenée par son émersion, est devenue plus qu'instable. Il patauge désespérément pour s'éloigner et réussit tant bien que mal à arriver suffisamment près pour que je puisse le sortir de là.

La bête hurle de douleur et de frustration tandis que nous nous éloignons. Tout aussi frustrés, d'ailleurs. Ni eau, ni nourriture, et plein de boue. Tomas se sent visiblement misérable. Je serre brièvement son bras.
- On s'en est tirés, lui dis-je, c'est le principal.
- Pfff... quelle horreur.
- Tu peux le dire.
Nous rejoignons Thibault et lui racontons ce qui nous est arrivé.
- Ça commence mal... Reposez-vous. On partira ensemble la prochaine fois.
Il se lève et utilise des sorts mineurs pour nous nettoyer. Thomas se répand en remerciements et son frère lui retourne un sourire complice.
Le mien, de sourire, est un peu forcé.
Toutes ces émotions m'ont donné soif...


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 05-11-2021

Quelle situation! Mieux que "le bal des sirènes"...Pas idiot, le coup du leurre. Mais ils n'ont eu que le leurre et, heureusement, pas "l'argent du leurre". Voilà de dignes rejetons des papas.


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 05-11-2021

A propos de leure, les papas (surtout Ludvik) ont eu affaire à des sembleurs dans le récit précédent.


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 05-11-2021

Thomas : Exploration

Après quelques heures de repos assez éprouvantes - nos estomacs commencent à protester - nous nous remettons en route. J'espère que nous aurons plus de chance cette fois-ci. Je maudis mon imprudence, qui a failli me coûter la vie. Sans les pouvoirs de Stephan, je serais mort. Cette pensée me fait frissonner. C'est passé bien près...
Nous suivons un autre chemin, n'ayant aucune envie de revoir la créature. Thibault et Marc utilisent leurs pouvoirs pour localiser un point d'eau, et nous finissons, après une bonne heure de marche, par arriver à un petit ruisseau. Nous nous y désaltérons avec beaucoup de plaisir.
- Ouf ! On ne mourra pas de soif, mais maintenant, il nous faut de quoi la transporter.
- Le gibier n'a pas l'air de manquer par ici. Il est temps de se mettre en chasse.
- Laissez-moi faire, dit Thibault.
Il commence à s'éloigner. Je m'inquiète, ce n'est pas prudent, mieux vaudrait que je l'accompagne. Je jette un regard à Stephan qui me fait oui de la tête (il est à même de se défendre dans tous les domaines) puis me mets en route à mon tour.

Mais mes craintes ne sont heureusement pas fondées. Nous ne rencontrons rien de dangereux, et mon frère est prompt à tuer net, grâce à un sort de blessure, un animal totalement inconnu mais à même de satisfaire nos besoins. Nous  ramenons notre proie en la portant à deux tant elle est lourde, non sans nous interroger sur son goût. Nous serons bientôt fixés...
Stephan nous accueille avec un large sourire en voyant notre prise, et nous nous mettons aussitôt à l'œuvre. Notre ami n'est pas resté inactif pendant notre chasse et a rassemblé du bois et préparé un foyer. La bête est soigneusement dépecée et vidée. Steph s'occupe de la peau, utilisant tant son couteau que ses pouvoirs pour accomplir un travail qui aurait dû nous demander nettement plus de temps et de moyens.
Une première partie de la viande commence à rôtir et une odeur se répand alentour, nous mettant l'eau à la bouche. Nous tirons une première lanière de viande cuite et soufflons dessus avant d'y goûter... et de dévorer le reste.
Stephan finit de travailler la peau. L'outre ainsi obtenue a un air... primitif, mais est parfaitement fonctionnelle, et totalement propre. Thibault termine en y liant un sort de purification qui maintiendra l'eau toujours pure. Nous la remplissons et constatons avec plaisir que pas une goutte ne s'en échappe.
- Beau travail, Steph !
- Merci. C'était une utilisation assez originale de mes pouvoirs, je dois dire.

- Reste à s'occuper du reste de la viande.
- Je m'en occupe, dit Thibault, qui utilise divers sortilèges et de larges feuilles d'un arbre proche pour envelopper la viande et la conserver indéfiniment.
- Elle ne se gâtera pas, et la magie éloignera la vermine.
- Excellent. Maintenant que nos chances de survie se sont améliorées, nous pouvons reprendre notre route.
Nous éteignons le feu et repartons en suivant le ruisseau. Il coule visiblement vers le précipice, aussi remontons-nous son cours pour conserver le plus longtemps possible notre approvisionnement en eau.
Le soir approche sans que nous sortions de la forêt. Nous faisons une pause et je décide de grimper à un arbre pour tenter de voir si nous sommes proches de l'orée. Ou d'une habitation quelconque.
Un gros arbre généreusement fourni en branches basses me permet, avec un peu d'aide de la part de mes compagnons, de grimper facilement. Non loin du sommet, je jette un coup d'œil alentour, mais ne vois que végétation à perte de vue. Puis, sur la gauche, je vois un ensemble de tours jaillir non loin. Je les regarde longuement avant de redescendre.
- J'ai vu des tours dans cette direction, dis-je en tendant le bras.
- Enfin ! Espérons qu'on nous fera bon accueil et qu'on pourra obtenir des renseignements.

Nous reprenons notre progression, nous éloignant du ruisseau et nous enfonçant dans une partie plus difficile de la forêt, nous obligeant à négocier notre passage avec des ronces si épaisses que nos lames ont parfois du mal à les trancher. Puis le terrain s'élève, devenant accidenté, et de gros rochers s'entassent bientôt les uns sur les autres. Nous sommes contraints de les escalader, puis de sauter d'un sommet à l'autre avec parfois une vingtaine de mètres de vide sous nos pieds avant de rejoindre le sol. Pure folie, mais savoir ces tours si proches nous donne des ailes. La civilisation est de loin préférable à cette forêt étrangère.
Les rochers se font plus éparts, et nous retournons à terre avant de reprendre notre route, presque en courant. Comme si notre instinct nous poussait en avant, nous prévenant que passer une nuit dans la forêt serait une très mauvaise idée.
Les arbres s'éclaircissent enfin, nous laissant voir un château imposant. Nous ralentissons à sa vue, avant de nous arrêter.
- Oh-oh...