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Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays, terminé) - Version imprimable

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Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 13-11-2021

Stephan : Réveil délicat

- Stephan... il faut que je te dise quelque chose.
Je regarde celui que j'aime avec tant de force, il a l'air si gêné maintenant que cela m'inquiète.
- Qu'y a-t-il, Thib ?
- J'ai très longuement hésité sur mes sentiments... j'avais bien remarqué les tiens mais je ne savais pas moi-même où j'en étais. Mais maintenant je suis certain de la réponse.
Il me regarde droit dans les yeux en s'approchant de moi.
- Je t'aime.
- Tu m'aimes... ?
- Oui, je t'aime, confirme-t-il en m'enlaçant et en m'offrant un baiser qui m'envoie baigner dans la Lumière.

J'ouvre les yeux, passant sans aucune transition du rêve à la réalité. Je suis encore si peu éveillé que je ne remarque d'ailleurs aucune différence, étant dans les bras d'un Thibault endormi qui me fait l'effet d'être un ange. Je pose un doux baiser sur ses lèvres... et la réalité me rattrape soudain, tandis que les souvenirs me reviennent. J'écarte ma tête de lui (heureusement, il ne s'est pas réveillé) et réfléchis, tentant de remettre de l'ordre dans mes pensées.

J'ai rêvé. Un rêve certainement provoqué par le fait qu'en dormant, mon... ami s'est retourné dans son sommeil et s'est à moitié allongé sur moi, passant un bras pour m'enlacer. À quoi rêvait-il, lui ? Ou à qui... J'aimerais bien que ce soit à moi.
La situation est aussi agréable que délicate... mais pour le moment, je repousse le côté délicat loin de mon esprit, car je suis dans ses bras, et pendant un moment, je peux rêver éveillé, le temps qu'il se réveille à son tour.
Quand je pense que je l'ai embrassé... j'aimerais réitérer ce geste tendre mais cela ne serait pas bien. Et un baiser se doit d'être partagé, et non volé.
Je le regarde, savourant la vision de son visage tout près du mien, son souffle léger sur ma peau, la chaleur de son corps contre le mien, son bras passé autour de mon torse... mon corps finit par réagir à tant de sollicitations, mais je ne peux le satisfaire sans le réveiller. Je ferme les yeux, un instant, sachant bien que le rêve va se terminer, inévitablement. Je décide de rester les yeux fermés jusqu'à ce qu'il se réveille, afin qu'il ne se sente pas trop gêné. Cela me permet de continuer à rêver... d'une réalité qui ne sera jamais.

De longues minutes s'écoulent, pendant lesquelles une partie de mon corps reste fort tendue. Je reste immobile, attendant qu'il s'éveille, et en même temps désireux que le temps cesse de s'écouler. Mais sa respiration s'accélère, il bouge... son corps s'étire, frottant contre le mien, puis il se love plus confortablement contre moi et replonge dans le sommeil. Je sens naître contre ma cuisse la pression croissante d'un réflexe matinal... voilà qui ne va pas calmer mon désir. D'autant que sa jambe glisse entre les miennes. Bon. Aussi fort que je puisse l'aimer, je ne veux pas qu'on se retrouve dans une situation aussi embarrassante qui pourrait glisser une gène entre nous. Je le repousse donc doucement (non sans regrets) et le laisse dormir sur le dos avant de me lever et d'aller dans la salle d'eau. Là, ma main s'empresse de me donner le plaisir auquel mon corps aspire, et je soupire bientôt.
Mon corps est apaisé, mais mon esprit est plutôt égaré. Après une toilette rapide, je décide de me changer les idées en reprenant l'exploration des lieux. Mais les pièces ne livrent pas d'autres secrets. Je me concentre pour étendre mes perceptions et acquiers la certitude qu'il fait jour.
- Debout, flemmards ! Il fait jour !
- Hmmpfrr... monstre sans cœur !
Voilà que Thibault se lève en m'offrant le spectacle de son excitation matinale à son plein développement.
- Je vois que monsieur le grand sorcier a fait de beaux rêves, dis-je en souriant.
- J'ai rêvé, mais je ne sais plus de quoi, vu que ton réveil m'a tout fait oublier. Je vais m'occuper de ça, dit-il simplement en allant à la salle d'eau qui décidément en aura vu de belles, ce matin.

Thomas me lance un regard interrogateur. Je soupire en secouant la tête.
- C'est de pire en pire. Je... je l'aime de plus en plus fort alors que je devais m'en éloigner... mais je n'y arrive pas, c'est...
- L'idée de ramener tes sentiments à une simple amitié est-elle plus douloureuse que ce que tu endures en ce moment ?
- Il doit y avoir de ça...
- Je te plains sincèrement. Mieux vaudrait que vous ayez une franche discussion, non, tous les deux ?
- J'ai peur, Thomas...
- Peur de quoi ? Il ne va pas te manger, tu sais.
- Peur qu'il soit si gêné que cela mette une distance entre nous...
Thomas réfléchit, aussi perdu que moi en fin de compte.
- Je vais parler avec lui, mais sans te citer. Juste lui poser quelques questions simples sur ses sentiments.
- C'est vraiment gentil de ta part.
- Tu es mon meilleur ami, Steph. Et je ne dis pas cela parce que tu m'as sauvé la vie. Tu l'as toujours été.
- Toi aussi, Thomas.
Nous nous sourions.
- Bon, il en met du temps, le frangin, dit-il en ouvrant d'un coup la porte de la salle d'eau, obtenant en réponse une protestation qui ne fait que déclencher notre hilarité. C'est un peu rouge que Thibault, déjà au bord de l'éruption, termine alors même que nous le regardons.
Oups. J'ai le sentiment qu'il va nous faire un peu la gueule aujourd'hui...
À qui pensait-il en se caressant ? Ah, cesse donc de te tourmenter.


Une fois restaurés (encore de la viande, évidemment) je décide d'explorer l'étage inférieur. Évidemment, ce n'est pas du goût de Thomas.
- Non, j'en suis certain, la chose est partie.
- Sois prudent tout de même. Non, j'ai une autre idée : je descends et tu fais un peu de chasse ou de cueillette pour essayer de varier nos repas.
- Bonne idée.
Sortir un peu va me faire du bien. J'ouvre la porte, sonde les alentours à l'aide de mes pouvoirs, et décrète qu'il n'y a rien d'inquiétant dans les environs. Nous nous séparons alors, lui descendant et moi montant. Quelques fruits ne feraient pas de mal...


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 14-11-2021

Thibault : Discussion fraternelle

Resté seul, je reviens au journal que je décrypte de mieux en mieux. D'un autre côté, ce que j'y lis n'a rien pour me rassurer... L'être qui nous coince ici a l'air d'être immunisé à la magie naturelle.
La magie naturelle ? Ah, visiblement il appelle ainsi les magies élémentales et spirituelles. Hum, y en aurait-il d'autres ? La magie vitale est aussi une magie naturelle, dit-il ? Qu'entend-il par magie vitale ?
« ... mais comment pourrais-je blesser un tel être avec la magie vitale ? Non, seuls les sorts du Grimoire des Ombres pourraient me sauver, et peut-être sauver le pays tout entier, qui sait ? Mais j'ai fait la promesse de ne pas l'utiliser, et je le garderai donc au secret, dans la plus profonde des caves, et protégé par des pièges mortels. »

- Hein ? Mais Thomas est descendu là-bas !
Je me lève et me précipite dehors, prenant juste le temps d'appeler un globe de lumière (Thomas a un anneau de vision nocturne que lui a offert Cédric)  puis dévalant les escaliers en hurlant le nom de mon frère.
Thomas surgit du deuxième sous-sol, affolé, l'épée à la main.
- Qu'y a-t-il ?
- Je viens de découvrir dans le journal qu'il y a des pièges mortels là en bas... je me suis vraiment inquiété pour toi, dis-je, extrêmement soulagé.
Il rengaine son épée, un peu pâle.
- Oh-oh, mieux vaut que j'arrête cette exploration, dans ce cas.

- Malheureusement, je crains fort que notre seule chance de nous sortir d'ici réside tout au fond. Les pièges sont là pour protéger un grimoire contenant la seule magie à même de vaincre l'être nocturne.
- Génial... On ferait mieux d'attendre Stephan, non ?
- Il est parti chasser, il risque d'en avoir pour un moment. Et si on est toujours en bas quand la nuit tombera...
- Ouais... Mais dans ce cas, attendons demain. On ne sera pas trop de trois pour déjouer ces pièges.
Je vais pour répliquer, mais finis par me ranger à son avis. Les pouvoirs de Magnos sont complémentaires des miens. Les pièges étant mortels, mieux vaut avoir toutes les chances de notre côté.
- D'accord. Demain.
- Remontons. Je voudrais qu'on discute un peu, tous les deux.
Intrigué, je remonte avec lui. Il désire probablement discuter de ce que nous allons faire une fois sortis d'ici. Ou me dire finalement que mon idée de ballon n'est pas si mauvaise, me dis-je avec espoir.

Arrivés dans le salon, nous nous installons devant le feu. Thomas s'éloigne un moment pour revenir avec deux chopes de rafsa qu'il pose près du feu. Nous les regardons chauffer silencieusement, mon frère semblant chercher ses mots. Qu'a-t-il donc à me dire de si délicat ? Je m'inquiète. Aurais-je fait quelque chose de mal, sans m'en rendre compte ?
Nous buvons nos boissons, sentant la chaleur du breuvage se répandre en nous.
- Tu es déjà tombé amoureux ?
La question est plus qu'inattendue, surtout ici.
- Quel rapport a cette question avec notre situation ?
- J'aimerais mieux connaître tes sentiments. Tu es resté si discret...
- Eh bien, en fait, non... tu sais, apprendre la magie est une tâche tellement prenante... je n'avais pas le temps de vivre une vie normale... je le regrette, en fait.
- C'est bien dommage. Enfin, une fois ton apprentissage terminé, tu vas pourvoir t'y mettre !
- Oui, j'y compte bien... être seul, ce n'est pas ce que j'appelle vivre.
- Tu es plutôt filles ou garçons ?
- Euh...

Je penche la tête, penaud.
- J'ai bien peur d'avoir vraiment trop passé de temps le nez dans mes bouquins...
- Si tu en es à ne même pas connaître tes attirances, oui, en effet ! Tu ferais bien de demander à ton maître une année de vacances, ou tu finiras comme ce sorcier, momifié sur ta chaise. Mais il me semble me souvenir que tu regardais parfois passer les filles, par la fenêtre de notre chambre.
- Ah... En fait, je guettais Katarina.
- Et ?
- Elle fait de délicieux gâteaux aux pommes, et elle m'en donnait toujours un quand je lui demandais...
- Voilà un des grands mystères de ce monde résolu, dit Thomas en riant.
Je ris avec lui. Bon, en fin de compte, il n'y a rien de grave.
- Tu n'as donc jamais été attiré par qui que ce soit ?
- En fait... il y a bien quelqu'un qui... je ne sais pas, je n'arrive pas trop à comprendre ce que je ressens.
- C'est qui ?
- Tu vas garder le secret ? Je ne suis pas prêt... je voudrais être sûr de moi.
- Évidemment. Je te le promets.


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 15-11-2021

Ah aaaah, suspens! C'est qui l'être déjà envisagé? Attendons demain soir pour en savoir un peu plus...
Quant à aller affronter les fameux pièges mortels, mieux vaudrait essayer de se mettre dans l'esprit du vieux sorcier momifié et  proprement "évacué" avec son fauteuil dans un cul de basse fosse.


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 15-11-2021

Pour l'être déjà envisagé, on s'en doute, mais on n'est pas à l'abri d'un contretemps d'ici que ça se concrétise.

Pour les pièges mortels, Thibault y travaille.


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 15-11-2021

Stephan : La fleur d'or

Je pose ma sacoche emplie de fruits et m'assieds dos à un tronc. J'ai tenté de repousser mes pensées mais ce qui s'est passé ce matin me hante.
- Par la Lumière, je t'aime, Thibault ! Pourquoi... pourquoi est-ce que mes sentiments pour toi sont-ils aussi forts ? Pourquoi ne sont-ils pas partagés ? Pourquoi n'ai-je aucune chance de voir la situation changer ? Je suis maudit, maudit par le destin, par mon cœur, par mon âme !
Les larmes coulent le long de mes joues, tandis que ma souffrance explose dans ma poitrine avec une telle force que je pourrais aussi bien être physiquement blessé.
- Je t'aime ! Crie-je à la forêt indifférente.
Pfff... inutile d'essayer de me raisonner, le cœur n'a pas d'oreilles, comme on dit.
Et crier et pleurer ne sert à rien... nous sommes dans une situation dangereuse, et manquer à mes amis serait indigne de moi. Ils ont besoin de moi... Thibault a besoin de moi. Je me dois d'être auprès de lui, qu'il sache qu'il peut compter sur moi. Je dois être un roc sur lequel il peut s'appuyer. Je n'ai pas le droit de m'effondrer, surtout pas maintenant.

J'essuie mes larmes, tentant de me convaincre de mes propres paroles, de m'emplir de détermination, et reprends ma marche.
- Bon sang, où est la forteresse ?
Je me concentre et repère ma trace, tel un souvenir de mon passage à travers la forêt.
Mais je détecte aussi autre chose... un rayonnement mystique qui irradie d'un endroit proche. Intrigué, je me dirige vers une partie nettement plus touffue de la forêt. Je dois jouer de l'épée et user de mes pouvoirs pour me frayer un chemin à travers buissons et ronces, avant d'arriver à une clairière agréable, au milieu de laquelle se trouve un creux empli d'eau. De nombreuses fleurs poussent ici, l'endroit contraste étonnamment avec le reste de la forêt.
Je l'admire, me repaissant du calme étonnant qui règne ici. Dommage que ce soit un tel cauchemar, la nuit.
Je me surprends à m'imaginer offrant une fleur à Thibault, une blanche, pour lui dire...
Je serre les dents, frappé au cœur par le retour de la douleur, je ne veux plus pleurer, je me le suis juré... J'avance à l'aveuglette, incapable maintenant d'apprécier la beauté de ce lieu, mais trébuche en heurtant du pied une branche cachée dans les herbes et m'effondre. J'ai bien du mal à me relever... c'est à peine si j'ai la force morale de le faire. Je n'en peux tout simplement plus.

Je me contente de me retourner, regardant le ciel bleu et le soleil qui joue dans la végétation, observant les papillons voleter de fleur en fleur.
C'est alors qu'un tintement métallique se fait entendre.
Je me relève d'un bond, toute tristesse laissée de côté par mes réflexes, mon entraînement et mon instinct de survie. Dans la direction du son, une tige vert sombre supportant un gros bouton de fleur, de couleur dorée, attire mon attention. Un autre tintement se fait entendre, et le bouton frémit.
- Je rêve... ce n'est quand même pas... une fleur d'or ?
Je me remémore les contes qui tournent autour de cette plante légendaire, qui, dit-on, ne fleurit qu'une fois par siècle, offrant à celui qui a la chance de contempler son éclosion l'opportunité d'exaucer un vœu, en prononçant le nom de son amour. Conte de fée, évidemment, la plante en question n'existant pas. Sauf que je l'ai sous les yeux, et qu'elle est justement sur le point d'éclore.
La légende serait-elle basée sur une réalité ? Et dans ce cas, exaucerait-elle un vœu d'amour, comme on le prétend ? Qu'est-ce que je risque ? Aucun témoin ne pourra me couvrir de ridicule...
Mon cœur se met à battre de plus en plus fort alors que la fleur s'ouvre, plus merveilleuse que toutes celles que j'ai pu contempler jusqu'à présent. Lorsque, enfin, elle m'offre la vision de son cœur illuminé par le soleil, j'hésite un moment, puis me décide :
- Thibault !

Les pétales se mettent à tinter, et le cœur à briller plus intensément. Ai-je vraiment fait un vœu d'amour face à une fleur réellement capable de le réaliser ? Suis-je en train de rêver, une nouvelle fois ? Non, tout ceci est bien réel, et une folle impatience s'empare de moi, je dois absolument rentrer, et oser parler à Thibault.
Je me mets à courir à travers bois, en direction de la forteresse. Mon cœur bat toujours très fort dans ma poitrine.
Vais-je enfin cesser de souffrir pour vivre le bonheur auquel j'aspire ?

Dans la clairière laissée à l'abandon, la fleur d'or se trouble, puis l'illusion disparaît, laissant apparaître une fée qui volette en regardant l'endroit par où a disparu le jeune homme.
- Ces humains sont si crédules ! Vraiment, d'où croient-ils que viennent leurs « contes de fées » ?
Elle s'éloigne en riant d'un rire cristallin à l'idée de la situation délicate dans laquelle il risque de se retrouver.
Et, qui sait ? Peut-être que son amour l'aime vraiment, et que sans cette blague, il ne l'aurait jamais découvert. Ainsi va la vie, emplie des aléas du destins, des plaisanteries des fées, et des histoires qu'elles tissent.



Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 16-11-2021

Rêve qui se réalise enfin?  Allez, Steph, lance-toi mon gars : des fois, un petit fait fortuit, presque irréel, arrange bien les situations. Cela paraît être le cas en ce moment. Inny nous en ferait-il la joie?
Merci à son "«re-scripteur» fidèle.
KLO.


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 16-11-2021

Thibault : Le sceau vital

Je retourne au journal du sorcier. Je commence à mesurer la distance qui nous sépare. Je ne dispose pas du dixième de son savoir ! Je me lève et prends l'un des livres de magie de la bibliothèque, l'ouvrant au hasard. Un complexe schéma attire mon regard. Incompréhensible. Mieux vaudrait que je le lise depuis le début... Un texte parle d'un cercle de pouvoir unissant les dix axes de la réalité... hein ? Secouant la tête en soupirant, je contemple le mur de livres qui me fait face. Une vie entière ne suffirait pas à tous les assimiler. Je crois comprendre la quête d'immortalité du défunt sorcier...
Je n'arrive pas à me concentrer, de toute façon. Trop de choses me troublent.
J'ai osé. J'ai trouvé le courage de parler à mon frère de ce qui se trouve au fond de mon cœur. Il m'a écouté sans se moquer une seule fois, sérieusement, et...
Et le fait de l'avoir dit à voix haute a fait que j'ai pu regarder en face la vérité. Comment ai-je pu m'aveugler aussi longtemps ? Cela me faisait-il si peur que je me suis réfugié dans les livres par lâcheté ? Peut-être est-ce cela. Peut-être n'étais-je tout simplement pas prêt. Mais le moment n'est pas venu. Je ne dois commettre aucune erreur. Si mon esprit est troublé... non, je ne peux me le permettre.

Je reviens au journal, puis fouille encore la bibliothèque. Ça doit nécessairement être là. Le sorcier avait trouvé la... non, une réponse, mais pas celle qu'il recherchait. Mais elle me convient tout à fait. Pour réparer mes erreurs. Pour sauver mes amis. C'est de ma faute si nous en sommes là. Il est temps pour moi de payer.
Même si le prix est élevé.
- Ah ! Le bougre l'avait mis derrière d'autre livres.
Quel désespoir... au moment même où je comprends ce que ressens mon cœur, je me vois refuser ce bonheur, car, pour avoir mis en danger de mort mon frère et Stephan, je vais devoir me sacrifier. Je m'empare du livre, regardant la page de garde qui me confirme qu'il s'agit là des travaux du sorcier.
- Je vais lever les pièges et chasser la bête nocturne, puis vous renvoyer chez vous...
J'ai une grosse boule dans la gorge. C'est une décision terrible que je prends là.
Je me retourne et vois Thomas qui entre, une chope de rafsa à la main.
- Tu devrais y aller doucement avec ça, Thomas.
- Ça me pèse, d'être enfermés, de ne rien pouvoir faire.
- On va régler ça, je te le jure.
- J'ai peur qu'on en paie le prix tôt ou tard...
Ça risque d'être tôt, hélas...
- Je dois accomplir un rituel magique pour nos expéditions de demain. Il ne faut pas qu'on me dérange.
- D'accord. Sois prudent.
- Toujours.

Je m'éloigne et entre dans le laboratoire de sorcellerie, dont je barre la porte d'un sortilège.
Posant le livre sur le lutrin, je l'ouvre et commence à l'étudier, feuilletant les pages rapidement. C'est bien sûr à la fin que je finis par trouver ce que je recherche. J'étudie le rituel attentivement. C'est d'une simplicité effrayante. Je regarde les pages suivantes, et bien m'en prend, car le sorcier a corrigé certaines erreurs quelques jours plus tard. Je finis par prendre des pages et des pages de notes, puis je trace divers diagrammes sur le sol avant de me redresser et de fouiller dans les bocaux à la recherche des composants. Ils sont tous là.
J'installe un brasero au centre du dessin et verse diverses poudres à l'intérieur.
- Bon... voilà le moment décisif. Une fois que j'aurai commencé, plus moyen de reculer...
Je regarde la porte. Non, ce serait risquer de changer d'avis. Je ne peux pas me permettre de faire une autre erreur.
Me concentrant, je commence le rituel.

< Feu : Flammèche >
Le brasero s'embrase, les poudres se consumant lentement en répandant une fumée violacée. Je braque mes yeux sur mes notes, posées maintenant sur le lutrin, puis prononce les dix mots de pouvoir qui y sont inscrits. Une onde de pure puissance se manifeste au sein de la fumée, qui m'enveloppe alors comme un linceul. Mon esprit se focalise sur des diagrammes complexes, donnant forme au mana que je consume dans ce sortilège.
C'est maintenant le moment décisif.
< Esprit : Focalisation >
Toute ma force vitale est désormais utilisable pour la magie, à l'instar du mana qui en est la source habituelle.
< Esprit : Sceau spirituel >
Je scelle mon esprit contre toute perturbation, afin de pouvoir continuer au-delà de tout.
< Éléments : Purification >
Mon corps est purifié de toute interférence...
< Éléments : Destruction >
...et se consume dans un déferlement d'énergie. Mon esprit, seul, a un moment encore pour prononcer le sortilège inédit créé par le sorcier.
< Axe de vie : Sceau vital >

Toute ma magie et toute ma force vitale sont consumés par le puissant et redoutable sortilège, qui secoue les murs et envoie une onde de pure destruction à destination de cibles précises dont je ressens maintenant l'existence. Les pièges sont pulvérisés dans les sous-sols. Comme je l'avais deviné à la lecture du journal, ils étaient si terrible que nous serions tous morts en tentant de les franchir. Je ressens la présence du Grimoire des Ombres, en comprends la nature, le contenu, et retourne ce nouveau pouvoir contre la créature nocturne, dont la nature est véritablement étonnante. Annihilée, elle ne représentera plus un problème. Je m'assure qu'elle est bien seule, puis retourne mon attention vers la bibliothèque du sorcier, dont j'absorbe le savoir en un clin d'œil.
Disposant maintenant de tout ce qu'il me faut, il ne me reste plus qu'à ouvrir un portail vers... non... je ne peux pas déjà être à court d'énergie... tout devient si noir... c'est la fin...
Il ne reste rien de moi, rien qu'un tas de cendre, lorsque Stephan ouvre la porte en la découpant à l'aide de son pouvoir.
Piégé en ce monde, mon esprit ne peut que le regarder ouvrir la bouche et hurler son désespoir.
Je voulais t'éviter ça, mon amour. J'ai encore échoué.

Fin du livre I


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 17-11-2021

Décidément... il y aura toujours une victime dans ces contes! L'esprit de Thom pourra-t-il se réincarner, voire se souder à celui de Stephan, comme en d'autres récits (je pense à Julien.Sky 8 voire à Laurent du 51100)? Je trouve quelque peu "injuste" que cela ne se produise pas à un moment ou à un autre.
Mais attendons les autres "livres".
Au fait, où en sont Yannou, Alex et "les vieux"?
Merci, Inny-2.
KLO.


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 17-11-2021

C'est Thibault qui s'est sacrifié.

Et pour les autres personnages, on reviendra sur terre ce soir.


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 17-11-2021

Livre II : Les Protecteurs

La France !

Je ne pensais pas y retourner un jour. Je n'en rêvais même pas. J'en avais envie, pourtant. Je voulais revoir ceux que j'avais aimé. Mais à quel prix ? Les souffrances que pouvaient engendrer ma réapparition n'en valaient pas la peine. Je ne fais plus partie de la vie de ceux que j'aimais, sinon comme un souvenir, un regret, une énigme.
Mais en même temps... Je voulais savoir ce qu'ils étaient devenus. Je voulais les savoir heureux.
Je ne pouvais pas imaginer à quel point ce serait une erreur, ni tout ce que cela allait déclencher...
Mais il est toujours plus facile de critiquer ses actions après coup que sur le moment. Les miens me manquaient, et je n'étais pas le seul dans ce cas. Mes amis avaient la même douleur en eux, même les deux que nous maintenions sous notre contrainte, même si je n'étais pas dupe pour l'un d'entre eux.
Nous avions tout prévu, vieillissant légèrement notre apparence pour ne pas avoir à répondre de questions gênantes, altérant le visage de Yann et Alex, tout, sauf le fait que les choses avaient bien changé chez nous. Et que nous n'avions pas vu au-delà de nos problèmes personnels, pas vu le plan d'ensemble, et en fin de compte, avons failli par simple humanité.
Mais je m'avance, il est temps de reprendre ce récit. Le voyage, arrangé par Yann, s'est passé sans problème. Yann était de plus en plus inquiet à l'idée de devoir retourner là où il avait vécu. Je dois bien avouer que je me sentais coupable de les avoir impliqués dans notre histoire.

Mais nous voilà enfin arrivés. Nous glissant de nuit hors de notre cache, nous avons rejoint la gare, prenant le dernier train pour Paris. Entassés dans un compartiment, nous réfléchissions à la suite de notre voyage...



Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 18-11-2021

Oui, évidemment, surgir brusquement, tels de véritables revenants, risquant d'être considérés comme l'arrivée d'un chien dans un jeu de quilles. Et ce sans parler d'affaires de "successions" qui ont peut-être été envisagées et qui risquent d'être remises en cause.
«Ah, ça alors, on vous croyait morts...!» Ne vont-ils pas passer pour des fantômes et effrayer beaucoup de leurs anciennes connaissances? Raviver des souvenirs peu reluisants?
J'en ai bien peur, en ayant lu l'introduction ci-dessus.


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 18-11-2021

Ludvik : Orientations

- Comment va-t-on bien pouvoir localiser le nexus ?
- Le Diapason résonne en harmonie avec les traces qu'il a laissée. Lorsque je me concentre dessus, je ressens le fait qu'il était au sud-est de notre position.
- Tu es sûre que ce n'est pas l'Australie que tu repères par là ?
- Pfff... bien sûr que non. Son signal est beaucoup plus fort.
- Bon... il serait où alors ? Zut de zut de zut, il nous aurait fallu un GPS, une boussole, et une carte.
- Un quoi ?
- Un localisateur.
- Nos fonds commencent à devenir limités, dit Marc. On a épuisé les finances de nos deux amis, là.
Je vois Yann faire la grimace. Je sais très bien qu'il a résisté à ma prise de contrôle, d'une façon incompréhensible. Mais tant que son petit ami sera affecté, il nous suivra.
- Ton oncle pourrait nous en fournir, non, Yann ? Dit Alex.
La grimace s'accentue.
Je suis de plus en plus gêné de devoir ainsi me servir d'innocents qui ne nous ont rien demandé. J'avais fait pareil avec Jean, plus ou moins. Je regarde vers Marc et constate qu'il les regarde avec compassion. Mais lui non plus ne s'y est pas opposé.

Je repense à Stephan... Il est débrouillard, et le pouvoir de Magnos coule en lui comme de l'eau dans un torrent. Et Thomas et Thibault sont les meilleurs personnes que j'aurais pu voir avec lui. Et peut-être que cette aventure lui permettra de concrétiser les sentiments que notre fils ressent pour Thibault... ou pas. Hum. En fin de compte, ces sentiments risquent de leur compliquer l'existence... Sauf s'ils sont trop occupés pour se soucier de leurs états d'âme. Je préfère ne pas y songer.
« Mesdames, Messieurs, nous arrivons en gare de Rouen-rive-droite, terminus... »
- Bon, on a trois quart d'heure avant le train pour Paris, on a le temps de se prendre au moins une carte... et voir pour les prix des GPS.
Nous trouvons rapidement une boutique spécialisée (elles semblent avoir fleuri ces dernières années, à mesure que les prix baissaient) et achetons le nécessaire.
Nous prenons aussi un téléphone à recharges et laissons Yann appeler son oncle.

- Allô, Marc ? C'est Yann... Oui. Ça va, oui... ... ... ... ... Vraiment ? Hum.... D'accord. Euh, oui, justement, on... d'accord, merci ! ... Non, à Paris. ... je sais, oui.... c'est plutôt compliqué... d'accord.
Je lui fais signe d'abréger, et il s'excuse auprès de son oncle.
- Alors ?
- Tout devrait être prêt lorsque nous atteindrons Paris.
- Ça nous laisse le temps de voir comment fonctionne ce truc.
Ça nous prend bien plusieurs minutes, à vrai dire, mais nous devons bien nous rendre à l'évidence :
- Piles non fournies... Il nous reste bien un peu de monnaie, non ?
- Plus un sou, on a tout dépensé.
- Aargh !
- Restez là, dis-je en revenant dans la boutique.
- Rebonjour, dit le vendeur.
- Il n'y a pas de piles avec le GPS.
- Nous en vendons, voilà celles qu'il vous faut. Ça vous fera...
Un bref flash vert jaillit de mes yeux mi-clos.
- En vous remerciant, monsieur.
- Au revoir, dis-je en empochant les piles.
Je remarque à ce moment une caméra de surveillance, mince, je les avais oubliées, celles-là. Mais le temps qu'ils se rendent compte de quelque chose, si tant est qu'ils visionnent les bandes, je serai loin. Et, je l'espère, de retour en Outremonde.

Les piles insérées dans l'appareil, nous nous occupons à tracer un axe sur la carte pour pouvoir, une fois à Paris, user de triangulation avec le Diapason et repérer l'ancien emplacement du Nexus.
Nous revenons à la gare et montons dans le train. J'ai une boule d'inquiétude au creux de l'estomac, mais finis par me dire que je m'en fais pour pas grand chose. Ce n'est pas de ça que je dois m'inquiéter, mais des enfants. Pourvu qu'il ne leur soit rien arrivé...
- Billets s'il vous plaît.
Je tends mon billet au contrôleur, qui le vérifie avant de me le rendre. Je replonge dans mes pensées... j'ai fini par mettre le doigt sur la crainte qui est la mienne.
Et si nous nous trompions ? S'il n'étaient pas sur Terre ?
Mais alors, où ?


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 19-11-2021

Hou-là-là! Nous venons d'apprendre que les "jeunes" ne sont pas sur cette planète "Gaïa" mais restés quelque part en Outremonde et que Steph s'est sacrifié! Triste fin pour lui et désespoir immense pour Mathieu.
Que vont donc tenter "les vieux" une fois dans "Paname" (Ou..."Pantruche" pour les Pieds-Nickelés) : savoir où se terre ce fichu Nexus? Souhaitons-leur d'y parvenir sans trop d'entraves "terrestres".


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 19-11-2021

(17-11-2021, 05:35 PM)inny-2 link a écrit :C'est Thibault qui s'est sacrifié.

Tu confonds les personnages. Pourtant, il n'y en a que 3 dans la jeune génération.

Et pour "Mathieu", j'en connais un dans les récits de Julmer.


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 19-11-2021

Oui, tu as raison, cher "transcripteur". Je me plante encore : décidément...
Merci pour la "remise à l'heure des pendules!
KLO.
(«Un Tibo, deux Tibos, trois Tibos doudou♪♫♫♪...» nous chantait le regretté Henri Salvador!)