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Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays, terminé) - Version imprimable

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Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 19-11-2021

Ludvik : Juste un regard

Erynia... cette femme va me rendre fou. Voilà que son maudit diapason refuse tout service. Impossible de trianguler, alors que nous sommes arrivés à Paris.
- Il y aurait une perturbation ici qui nous bloquerait ? L'intensité du champ électromagnétique ?
- Du champ de quoi ? Non, le problème est plus grave. Il ne vibre plus du tout. Il a perdu toute connexion avec le nexus.
- Pardon ? Qu'est-ce qui a pu causer une chose pareille ?
- Je l'ignore ! C'est la première fois que j'entends parler d'une chose pareille ! La seule chose qui aurait pu faire ça, c'est...  Par les sept lunes d'Æstys !
- Quoi ?
- La fermeture du nexus ! Je ne vois que ça.
Je sens le monde s'effondrer sous mes pieds. Voilà une nouvelle terrible !
- Je refuse d'y croire tant que nous ne serons pas retournés en Australie pour le constater sur place.
Les autres approuvent.

- En attendant, nous pouvons toujours sortir de la ville et vérifier si ça ne refonctionnerait pas, par hasard.
- D'abord, récupérer l'argent que mon oncle a mis à disposition... Un de ses amis ici a dû s'en charger, le temps que nous arrivions.
- D'accord...
Il ne nous faut pas longtemps pour récupérer l'argent et nous installer dans un hôtel.
- Bon, j'ai vu un ordi dans le hall, je vais préparer la suite de notre trajet, dit Finnadan.
- Allez-y, dis-je, je dois régler un détail. Je ne rentrerai pas tard.
- Hein ? Où vas-tu ?
- Je ne vais pas faire de bêtises ! Juste en finir une fois pour toutes avec ce que j'ai laissé derrière moi.
Marc me lance un regard dans lequel je lis la peur qu'il éprouve à l'idée de me voir partir seul.
- Je te le promets, mon amour, lui dis-je. Je ne ferai rien de risqué. Mais je dois y aller seul.
- Je ne le sens pas, Lud. Mieux vaudrait que nous restions ensemble.
- Tu dois rester avec les autres.
Je vois poindre la colère au-delà de son inquiétude.
- Pourquoi faut-il que tu fasses ça ? Tu ne comprends pas que tu nous mets tous en danger, pas seulement toi ?
- Je dois le faire ! Je... je ne peux pas faire autrement.
- Je sais très bien ce que tu veux faire, crois-tu que je n'en ai pas envie moi-même ? Renonce à cette idée tout de suite, c'est de la folie !
- Impossible, il faut que j'y aille...

Je leur tourne le dos et m'éloigne. Je peux presque deviner que Marc meurt d'envie de se précipiter vers moi pour me rattraper, mais à quoi bon ? Je ne changerai pas d'avis.
Je suis conscient d'être égoïste, mais en même temps, je vis avec une souffrance qui est devenue intolérable. Le sentiment d'avoir fait le mauvais choix, lorsque le Phœnix m'a demandé si je voulais revenir sur Terre. J'aurais dû dire oui. Et en même temps... J'ai bien vécu, en Outremonde, je ne peux le nier, et Stephan, par la Lumière, est un fils dont je suis plus que fier !
Je suis déchiré. Depuis ma mort en ce monde, la moitié de mon existence s'est perdue, et il en a résulté une souffrance morale qui jamais ne s'est tarie. Aujourd'hui... quoi ? Je sais que je ne peux revenir. Cinq années (ou vingt-cinq) et tout me paraît étranger. Je n'ai aucune existence légale, et aucun papier. Et je serais incapable de prouver mon identité, ou... mais peu importe. J'ai juste besoin de jeter un coup d'œil. M'assurer que tout va bien.
Aucun risque.

Le taxi me dépose non loin de chez mes parents. Une boule de tristesse me serre la gorge. Je ne peux pas sonner à la porte. Je ne peux pas leur parler. Que leur dirais-je ? Des mensonges ? Et lesquels ? Ou la vérité ? Dans tous les cas, ils seraient choqués au-delà du supportable. Ou me fais-je des idées ? Je ne sais pas. Mieux vaut m'en tenir au plan prévu...
Je passe devant la maison, sur le trottoir opposé, et vois qu'ils habitent toujours là. La voiture de mon père est toujours la même. C'est étrange comme ces souvenirs-là me reviennent facilement. Je m'arrête, contre toute prudence, pour regarder encore la porte, les fenêtres, de l'endroit où vit ma famille depuis notre déménagement, quand je suis entré en fac... où j'ai connu Marc.
Je décide de m'éloigner avant de faire quelque chose d'irréparable.
Je poursuis ma route à pied pour le moment, j'ai besoin de me vider l'esprit, mais évidemment, vu le quartier et mon état d'esprit, je ne pouvais qu'arriver au lieu de mes méditations solitaires, à l'époque où j'étais adolescent. J'appréciais beaucoup le calme et l'atmosphère du cimetière. Une impulsion me pousse à y entrer, avant que l'évidence ne s'impose brutalement à moi...

Il ne me faut pas longtemps pour obtenir confirmation de mon soupçon, et c'est avec un sentiment indescriptible que je m'approche enfin de la tombe indiquée dans le registre.
- Oh, bon sang... Oh, je vous adore, dis-je, les larmes aux yeux, en m'adressant à mes parents.

      Ludovic Charbonneau                        Marc Borva
22 juin 1990 - 16 août 2012    13 janvier 1990 - 16 août 2012


Une plaque posée sur la dalle de marbre indique :

« Puissiez-vous connaître dans l'autre monde les joies dont vous avez été privés dans celui-ci »

- Merci de nous avoir mis ensemble... merci à vous. Je les ai connues, ces joies, dis-je, pleurant toujours. Je les ai connues...
Je finis par essuyer mes larmes et me reprendre. Regardant une dernière fois la tombe bien entretenue, je me retourne, voyant alors qu'un homme se tenait debout juste derrière moi. Depuis combien de temps ? Qu'a-t-il entendu ? Mais je me rends compte que la situation est plus grave encore.
C'est mon frère.


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 20-11-2021

Alors celle-là, c'est la meilleure! Le frangin de Ludo! Un mort qui revient voir sa tombe : de quoi tomber à la renverse, se faire un trauma crânien en heurtant la pierre tombale voisine. Bref, encore une sale histoire sur le dos. «Que diable allait-il faire en cette galère?» Nous pouvons bien dire la même chose à "Ludo le roi des imprudents".


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 20-11-2021

En plus, Marc avait deviné et l'avait prévenu.


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 20-11-2021

Thomas : Hanté

Après une semaine de voyage dans cette maudite forêt, nous sortons enfin de l'ombre des derniers arbres et remarquons des traces de coupe, et, plus loin, des pâturages, des champs... la vie... Mais ce qui aurait dû être source de réjouissances nous effleure à peine.
Mon frère, mon frère, pourquoi ! Pourquoi a-t-il fallu que tu te sentes aussi coupable, pourquoi le destin nous a-t-il envoyé en un lieu si terrible ?
La lettre que tu as laissée dans le laboratoire de magie ne peut rien contre le vide que je ressens en moi. J'ai constamment l'impression qu'en me retournant je vais pouvoir lui parler, qu'il marche à nos côtés, mais il n'y a personne derrière moi, juste Stephan à mes côtés, qui n'a plus prononcé un seul mot depuis la mort de son amour.
La seule chose qui nous fait avancer, c'est le fait que rester sur place à nous morfondre serait vider de son sens le sacrifice de Thibault, et cela, je ne peux l'accepter. Son dernier acte est... terrible, mais noble, je lui dois cela, je dois le voir ainsi, ou... ou sinon sa mort aura été stupide et absurde. Hors de question. Thib...
J'ai conscience que mes pensées tournent en rond, d'une façon malsaine, morbide, et m'efforce de me concentrer sur mon environnement. Je finis par repérer une sente, trace de passages irréguliers dans l'herbe haute.

- Par là, dis-je à Stephan, qui se contente de me suivre en silence.
Je fais comme si de rien était, m'efforçant de lui faire la conversation, même si elle est en sens unique, afin de le rattacher à ce monde. Je ne veux pas perdre aussi mon ami. Et, encore une fois, je ne permettrait pas qu'il lui arrive quelque chose, lui que mon frère... stop ! Assez, j'en ai assez, je reviens sans cesse à lui, un poignard de tristesse vient frapper mon cœur à chaque fois, je n'en peux plus !
- J'ai... j'ai besoin de courir, de me vider l'esprit, Stephan. Je t'en prie, cours avec moi.
Il fait un vague signe de tête, et je me mets à courir, vérifiant qu'il m'a bien suivi, puis fonçant droit devant, sur cette sente qui devient sentier, courant, fuyant une tristesse que je ne pourrai jamais semer, mais espérant quand même, juste un instant, ne plus souffrir...
Je cesse effectivement d'y penser lorsque je vois plusieurs hommes sur le chemin. Une patrouille de gardes. Nous ralentissons pour les croiser. Le sentier contourne une haute butte, et pour un peu, nous leur serions rentrés dedans. Ils sont plutôt nombreux...
- Shamedein, asamirdaa ?! M'apostrophe l'un d'eux.
- Désolé, je ne vous comprends pas...
Une expression de mépris apparaît sur le visage de l'homme, et elle est visiblement partagée par ses camarades. Mauvais signe...

- Que faites-vous ici ?
- Nous nous promenions...
- Bien sûr, vous avez été dans la forêt, je suppose ? On a beau vous dire que c'est interdit, il a fallu que vous transgressiez la loi ?
- Pas du tout, nous nous sommes bien gardés d'aller dans la forêt, nous ne sommes pas fous !
- Ah oui ? Voyons un peu ce que vous avez dans vos sacs.
Oh, c'est de plus en plus mauvais, ça.
Les gardes se sont déployés pour nous encercler, ils doivent bien se moquer du fait que nous soyons allés en forêt ou non, ils cherchent juste à se distraire d'une mission des plus ennuyeuses... Et il a fallu que ça tombe sur nous.
Bien obligés de leur obéir, à deux contre une vingtaine, nous ne faisons pas le poids, malgré les talents de Stephan.
- Ça m'a tout l'air de venir de la forêt, ça, hein ? Alors ?
- Juste la lisière, on n'a pas été plus loin !
- Bien sûr...
Ils sortent tous leurs armes, et je lance à Stephan un regard résigné. Et suppliant.
Ne fais pas de bêtises.
Nous débouclons nos ceinturons d'arme en signe de bonne volonté, et sommes rapidement fouillés et dépouillés. Ils lient nos poignets et attachent une corde à nos cous, avant de nous entraîner avec eux sous étroite surveillance.
Du calme. Ils ne vont pas nous pendre maintenant, juste nous ramener d'où ils viennent. Notre capture signifie que ces tire-au-flanc peuvent rentrer dès maintenant, plutôt que de devoir poursuivre leur patrouille toute la journée.

Nous arrivons à un village au bout d'une heure. C'est alors seulement que je comprends mon erreur. La population l'a déserté, le village a été fortifié et transformé en camp militaire. Ça s'annonce mal.
Nous sommes amenés dans ce qui devait servir de salle des fêtes, et un officier s'avance vers le groupe. J'enrage de ne pouvoir comprendre leurs paroles. Ce doit être une sorte de haut-langage réservé à... mais je n'en sais pas assez pour le savoir. L'officier nous examine un moment, mais il est interrompu par une femme qui l'apostrophe durement. L'officier s'explique rapidement (je ressens la peur qu'il éprouve) et elle tourne un regard de glace vers nous. Elle s'approche (les soldats, instinctivement, s'écartent pour lui laisser un large passage) et s'arrête devant Stephan.
- Toi ! Quel est ton nom ?
Pas de réponse de mon ami. Ô, misère, pas ça !
- Il ne parle pas, Dame, dis-je humblement. Et il est un peu simple d'esprit.
- Vraiment ? Nous verrons bien, à l'usage. En attendant, tu parleras assez pour deux. Emmenez-le à la cave, et mettez celui-ci dehors.
Les soldats nous séparent, je jette un coup d'œil affolé à Stephan qui se laisse emporter sans exprimer la moindre émotion. Descendant dans une cave froide, les soldats m'entraînent dans une pièce qui ne me laisse présager rien de bon. Pas d'instruments de torture, visiblement, mais j'ai dans l'idée qu'elle n'en a pas besoin...

Je suis enchainé au mur, l'installation doit être récente, et les soldats me laissent seul avec cette femme inquiétante.
- Il était temps, je commençais à sérieusement m'ennuyer. Personne à me mettre sous la main depuis des semaines. Et voilà qu'un paysan transgresse la loi, et, non content de parler alors qu'on ne l'y a pas autorisé, ose appeler dame une inquisitrice ?
Elle semble ronronner. Sauf que son sourire s'efface rapidement.
Si seulement je savais ce que signifie inquisitrice...
- Je vais t'apprendre le respect, insolent !
Elle lève les mains et de fins éclairs en jaillissent, fonçant sur moi et semblant vouloir s'infiltrer dans mon corps comme mille aiguilles chauffées à blanc. Je hurle de douleur, à l'agonie, tentant vainement d'échapper à mes chaînes, à cette torture. Elle cesse soudain, ouvrant de grands yeux, puis presse les mains contre ses tempes et s'évanouit.
Je la regarde en haletant, les yeux brouillés de larmes, ne comprenant rien à ce qui se passe. Puis je la vois remuer, se relever, et s'avancer vers moi. Je me plaque contre le mur alors qu'elle lève sa main. Puis, à ma grande surprise, elle caresse ma joue, avant de me dire :
- Je suis désolé, Thomas.
- Quoi ?
- C'est moi, Thibault. Je me suis emparé de son corps. Je vais vous sortir de là.


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 21-11-2021

Ah bin ça alors...C'est plus fort que de jouer au bouchon! V'là Thib revenu en force , incrusté dans la drôle de donzelle! Bon, ça voudrait dire, comme je le "proposais", que son esprit est bien vivant et qu'il peut donc encore se servir de sa magie qu'il possède à un point fort  puissant. Tant mieux pour Steph et Math. J'ai bien l'impression, aussi que "Thib-la femme" va les accompagner. Mais Steph va-t-il accepter ce "Thibault transgenre"?


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 21-11-2021

Ludvik : Fâcheuse posture

- C'est pas possible... c'est pas possible...
Oh non ! Oh non, pas ça ! Que faire ?
Je m'écarte de lui, mais il s'avance et me retient.
- Ludo ! C'est toi ? C'est bien toi ?
Je secoue la tête, silencieusement, mais il ne me lâche pas.
- Ludo ?! Dis-moi quelque chose ! Ludo... t'es pas mort, t'es là, mais qu'est-ce qui se passe, dis-moi, dis-moi !
- T'as pas changé, Phil. T'as grandi, ton visage a mûri, mais tu es toujours la même boule d'énergie.
Que dire d'autre, de toute façon ? C'est cuit...
- Ludo... Que... je ne comprends rien, comment est-ce que tu peux être là ? Qui est dans cette tombe ?! Crie-t-il. Qui est-ce qui est là, sous cette dalle ? Qui est-ce que j'ai pleuré pendant cinq ans ?!
- C'est moi. Je suis mort, Phil.
- Tu te fous de moi ?
- Du tout. Il y a bien plus de choses en ce monde que tu ne l'imagines. Mais je ne peux pas rester.
- Quoi ? Mais où vas-tu ?
- Bien loin d'ici, j'en ai peur.
- Assez avec ces conneries ! Tout le monde te croit mort, et soudain tu réapparais, et tu me sors des salades avant de me dire que tu t'en vas ?! Tu te rends compte de ce qu'on a souffert, ici ?
Ils n'ont aucun souvenir d'avoir été sous la protection de la Lumière... Ça m'aurait bien arrangé, pourtant.

- Je ne peux rien te dire, Phil. Rien du tout. Je suis désolé.
Tu ne me croirais pas...

Il m'attrape par le col, furieux.
- Le moins que tu puisses faire, c'est nous dire la vérité ! Pour ces cinq années où j'ai porté le deuil de mon frère et de Marc !
Que dire ? Ah ! J'ai une idée...
- D'accord, tu veux la vérité ?
Une vérité qu'il sera en mesure d'accepter, du moins...
- Oui !
- Je...
Je jette un coup d'œil aux alentours, mais ne vois personne. Parfait.
- Je travaille pour les services secrets.
Il cligne des yeux, surpris.
- J'ai du mal à y croire...
- Pfff... Si tu refuses d'entendre ce que j'ai à te dire, pourquoi me demandes-tu des explications ? J'ai merdé lors d'une mission, et pour sauver ma peau, et celle de toute ma famille, j'ai dû passer pour mort. Crois bien que j'en suis désolé.
- Ça expliquerait certaines choses....
- Quoi donc ?
- L'enquête a été bouclée très très vite, on n'a en fait jamais su comment ni de quoi vous êtes... mort. Impossible d'obtenir de la justice qu'elle reprenne l'enquête, par contre, on nous a beaucoup posé de question sur toi, quelques mois plus tard, mais c'était la FSI cette fois, et ils n'ont pas été commodes...

La Force de Sécurité Intérieure ? D'après ce que nous a dit Yann, c'est l'organisme qui a été fondé après la nuit de la fermeture du nexus, portée par la vague de parano qui a secoué la population, habilement manipulée par les média, bien évidemment. Mais pourquoi donc se serait-elle intéressé à moi ? Les seuls pour qui j'avais de l'importance, c'étaient les destructeurs et les protecteurs... Il en serait resté ? Dans ce cas, la situation est plus inquiétante que prévu... Il ne faut pas traîner ici !

- Écoute, il ne faut pas que tu dises que tu m'as vu ! Tu me mettrais en danger, mais aussi toi et les parents ! Tu comprends ?
- Bon, d'accord... Dis...
- Oui ?
- Marc aussi ?
- Oui.
- Je suis content de savoir que vous êtes toujours en vie, bon sang ! Vous êtes toujours ensemble ?
- Oui.
- Super !
Je lui souris. Je l'adore, mon petit frère. Enfin, petit... Il me dépasse de quelques centimètres, maintenant.
- T'es dans quel camp ?
La question qui tue ! Il est malin le petit.
- Le bon, dis-je énigmatiquement. Mais je dois absolument partir, maintenant, car si on nous voit ensemble, ce sera très mauvais.
- Sois prudent, Ludo !
- Toi aussi, Phil.
Je n'ai même pas pris de nouvelles... Mais ça aurait pris beaucoup trop de temps. Je n'en ai que trop perdu déjà.
Mais Phil se retourne après trois pas.
- Je... on va tous bien !
- Merci ! Allez, file !

Je le vois disparaître en poussant un soupir de soulagement. Ça aurait pu être pire.
Je sors du cimetière une dizaine de minutes plus tard, et remonte la rue en cherchant un taxi. Il est temps de rentrer, je dois prévenir les autres.


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 22-11-2021

Un gros OUF après ce peu glorieux mensonge. Mais que faire en cas  d'extrême urgence?
Et pour le "petit" frère, que dire aux parents? Va-t-il leur raconter cette extraordinaire rencontre plutôt...imprévue? J'espère qu'il n'y aura pas exhumation...Ce serait un rude coup! Et cette fichue FSI : que vient-elle faire dans ces "meurtres" inexpliqués d'il y a cinq ans? Y aurait-il, dans cette organisation, des taupes d'Outremonde?


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 23-11-2021

Thibault : Problèmes inédits

J'ai bien du mal avec ce corps. D'abord parce que son propriétaire n'apprécie pas du tout mon intrusion, mais surtout parce qu'il n'a rien à voir avec le mien. Mais peu importe. Ce que je lis dans les souvenirs de l'inquisitrice m'horrifie.
Thomas me regarde, extrêmement confus.
- Thibault ?
- Oui. Je suis coincé dans ce monde, je ne peux pas trouver le repos, ce qui me convient tout à fait, car je veux rester pour veiller sur vous !
- Ça alors... Thib...
- Pas le temps de discuter, écoute moi bien : tu vas faire comme si ta volonté avait été anéantie. Tu me suivras, complètement indifférent à tout sauf à mes ordres.
- Compris.
Je fais couler un petit filet de mana dans la serrure de ses chaînes et le libère. Il me regarde, encore étonné par la situation, puis baisse la tête.
- Suis-moi.

J'ouvre la porte et avance dans le couloir de la cave, arrivant à une salle de garde. Aussitôt entré, j'apostrophe les gardes dans l'ancienne langue et les envoie chercher Stephan. Ils partent en courant, peu désireux de me contrarier. Pas étonnant, au vu du terrible caractère de l'inquisitrice...
Nous montons l'escalier et arrivons au rez-de-chaussée. Les regards se portent sur moi, puis sur Thomas, qui reste impassible, les ignorant totalement. Bien.
Nous sortons sur la place principale, où nous retrouvons Stephan encadré par deux gardes. L'état dans lequel il est me déchire le cœur.
Pendant toute la semaine, je les ai suivi, j'ai écouté les discussions de Thomas, j'ai compris à quel point Stephan m'aimait, à quel point il avait souffert tout ce temps, à quel point il avait été brisé en découvrant ma mort.
Encore et toujours. Je ne sais que faire du mal à ceux que j'aime.

Je fais signe aux gardes de me suivre, et nous sortons du village et marchons sur une bonne distance. Je finis par m'arrêter et m'écarte du chemin pour rejoindre un bosquet.
- Ici, ce sera parfait pour notre petit jeu. Le muet va-t-il le rester longtemps quand mon nouvel esclave s'occupera de lui ? Hum...
Je me tourne vers les soldats.
- Vous pouvez disposer. Filez.
Ils ne demandent pas leur reste. Je les regarde disparaître au loin.
- Bon... une bonne chose de faite.
Thomas détache Stephan, qui reste indifférent à tout ce qui se passe autour de lui.
- Stephan... C'est moi, Thibault. J'ai pris possession du corps de cette femme pour vous sauver.
Il lève la tête, incrédule. Me regarde. Puis baisse la tête à nouveau.
- Stephan ?
Aucune réaction.
- Stephan, qu'y a-t-il ?

- Il a trop souffert, dit Thomas.
- Je suis désolé, vraiment ! Les pièges qui protégeaient le grimoire des ombres étaient meurtriers, jamais nous n'aurions pu les passer, même avec tous nos talents réunis. Il fallait... il fallait que je fasse quelque chose, ou nous aurions été tous condamnés ! Je l'ai fait pour vous !
- Je sais, mais ça nous a fait terriblement souffrir. D'autant que tu t'étais bien gardé de nous prévenir, tu peux imaginer notre surprise ?
- Je suis désolé, vraiment ! J'ai tenté d'ouvrir un portail pour vous ramener, mais je suis arrivé à court d'énergie.
- On partira ensemble. Tous les trois.
- Je suis mort, Thomas.
- Pas pour le moment.
- Je... c'est pas vraiment un corps que je veux garder !
- Il ira très bien. Il va nous permettre de traverser ce maudit pays et de le quitter.
- D'accord... Bon, pendant qu'on y est, j'ai... absorbé les connaissances de la bibliothèque du sorcier, et celles de l'inquisitrice. Et il y a quelque chose qui devrait nous intéresser. Un ancien portail, qui était utilisé par les anciens sorciers pour rejoindre l'université des arcanes, qui avait été récemment créée. Le portail est tombé en désuétude lorsque les habitants du pays se sont repliés sur eux-mêmes, après la guerre.

- Où est ce portail ?
- Dans une région appelée Destenia.
- Alors allons-y. De là-bas, nous serons facilement en mesure de contacter Cédric.
- Et mon père te sauvera, dit Stephan en sortant enfin de sa torpeur.
- Comment le pourrait-il ?
- Il peut parler à Askash, le Phœnix, symbole de la vie et de la résurrection. Il peut te sauver, Thibault.

- Je n'avais pas pensé à ça... Mais c'est vrai ! Il faut absolument qu'on retrouve nos parents.
- Thib...
- Je suis content de voir que tu vas mieux.
- J'irai mieux quand tu seras de nouveau toi-même. Parce que...
- Je sais. Parce que tu m'aimes, et que je n'ai pas su le voir quand j'aurais dû, tu as souffert comme tu n'aurais jamais dû souffrir. J'en suis vraiment désolé. Je... je ressens quelque chose pour toi que je ne comprenais pas jusque tout récemment. Je crois bien que je t'aime... non, j'en suis même certain, Stephan, et je te jure que je resterai auprès de toi. Comme tu le vois, même la mort n'a pas su nous séparer.
Il me serre dans ses bras, très fort, posant sa tête sur mon épaule, et je l'enlace moi aussi, ressentant comme une onde d'un bonheur inédit traverser mon corps.

Il se sépare enfin de moi pour me regarder.
- J'ai vraiment hâte que tu retrouves ton corps !
- Et moi donc... Oh, bon sang !
- Qu'y a-t-il ?
Je rougis fortement.
Oh, non, je n'avais pas pensé à ça !
- Faut... faut que... que je m'isole...
- Qu'est-ce qu'il y a ? Me demandent-ils tous les deux, franchement inquiets.
- Rien de grave, juste...
Je rougis encore plus furieusement. Je suis mort de honte.
- Juste un problème de vessie ! Dis-je avant de foncer vers un buisson, tandis que Thomas et Stephan se regardent, n'en croyant pas leurs oreilles, avant d'éclater de rire.
Je voudrais bien les y voir ! Ce n'est pas mon corps !


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 23-11-2021

Ah, enfin ! Ça a l'air d'aller beaucoup mieux maintenant pour les trois p'tits jeunes. Mais le corps a ses raisons ...que la Raison a failli ignorer et "Madame Thibault" a bien failli faire un petit pipi dans sa culotte... Big Grin .


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 23-11-2021

Philippe : Implication

Arrivé hors du cimetière, je m'immobilise, réfléchissant à ce qui vient de se passer.
C'est énorme. Mon frère et Marc sont vivants. Mais alors, qui est mort ? Dans quoi est-ce qu'ils sont impliqués ?
Et cette histoire d'agent secret... non, ça ne tient pas debout une seule minute. Mais je n'ai pas insisté, j'ai bien compris qu'il ne me dirait pas la vérité. Peut-être ne le peut-il pas. Peut-être a-t-il peur de quelque chose. Oui, certainement. Il faut avoir sacrément peur pour disparaître d'une telle manière.
Mais je ne vais pas le laisser repartir comme ça, non, ce serait mal me connaître. Pas alors que j'ai retrouvé mon frère.

Je démarre ma moto, enfilant mon casque et appelant d'un geste mon réz. Mes doigts volent sur les touches, envoyant à mes amis un message H-é (hypercomprimé) qui a remplacé le SMS chez tous les fondus de tech et de communication rapide. Non, laissez tomber, si vous avez pas baigné là-dedans, vous ne capterez rien de rien. C'est voulu, d'ailleurs. Mais je ferai la traduction pour vous.

Super. Deux potes me rejoindront dans peu de temps, se guidant sur mon signal. Je les attends non sans impatience. Quelques minutes plus tard, mes potes arrivent, d'abord Jo puis Lu. Georges et Lucien, on est ensemble depuis le collège, mais bon, plus le temps de raconter ma vie, je vois sortir mon frère, je tape vite fait des instructions qui s'affichent sur la visière de mes copains, on synchronise nos GPS et on se sépare.
On s'amuse comme on peut. Nous, c'est la technique. Il y a plus de matériel sur nous et dans nos motos que dans la chambre d'un fondu d'informatique. Mais ce coup-ci, on va faire plus que frimer avec. Je vois le spot de Jo qui suit Ludo le long de la rue, puis s'arrêter. Une courte série de lettres  m'informe que mon frère a pris un taxi et que Lu le suit.
Jo s'infiltre bientôt dans le trafic, tandis que Lu tourne en s'éloignant. Génial, comme dans les films. On va voir qui est le meilleur « agent secret », grand frère.
Je ralentis alors qu'une longue série alphanumérique s'affiche en haut de ma visière. Oh, Théo nous file un coup de main lui aussi. Lui, c'est un zomb. Il ne sort de sa chambre que pour aller aux toilettes ou recevoir la nourriture qu'il commande sur le net. Mais depuis sa chambre, il est partout à la fois. 8 ordinateurs connectés en très haut débit et des tonnes de logiciels et matériels pas du tout en vente libre font de lui l'un des meilleurs hackers du moment.
Mais, décryptant la suite du texte H-é, je commence à m'inquiéter sérieusement...

# ...J'ai voulu recalibrer le réseau de caméras du parcours pour suivre le taxi, mais quelqu'un s'en charge déjà, et le signal remonte tout droit vers la FSI ! Soyez prudents les gars ! D'après ce que je vois, ils ont aussi identifié le signal GPS du taxi, et ils le suivent très certainement sur leurs écrans. #
# Tu peux jeter un œil chez eux ? #
# Tu me prends pour qui ? Dieu ? Des gars comme moi, ils en ont embauché un paquet pour éviter qu'on vienne fouiner dans leurs affaires. Si j'y mets un doigt, je les aurai à ma porte avant d'avoir pu taper Hello. #
# Je sais bien qu'aucun n'est à ta hauteur, ce sont des bureaucrates et toi t'es un zomb. #
# Naaan, c'est des fondus comme moi, sauf qu'ils ont un... salaire. #
# Ils sont si bons que ça ? #
# En fait, oui. Mais un pote à moi bosse là-bas et il me doit beaucoup. Il a regardé et m'a donné quelques infos neutres. Ça remonte tout en haut, et ça, c'est vraiment pas bon du tout. #

Je dois le prévenir. Où peut-il bien aller ? Ça m'étonnerait qu'il ait un chez-lui dans Paris. Mais s'il prend un taxi, c'est qu'il n'est pas bien loin. Donc, un hôtel.

Quelques boutons pressés à un feu rouge et les hôtels s'affichent sur ma carte. Pour le moment, rien d'intéressant, attendons qu'il arrive à destination...
Je prends le relais au bout d'une vingtaine de minutes, et en fin de compte, je n'ai pas besoin de ma carte, car le taxi finit par déposer mon frère non loin d'un petit hôtel de la proche banlieue.
Je roule au ralentis et dis en passant à côté de Ludo, sans même tourner la tête :
- La FSI te surveille étroitement.
Je reprends un peu de vitesse et me gare non loin. Je devrais arrêter là et le laisser se débrouiller, et c'est ce que je ferais si ce n'était pas mon frère.
Je jette un œil de côté et le vois s'engouffrer dans l'hôtel. Bon. Autant que je fasse le guet.
# Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? #
# Je sais pas... tout dépend de ce qui va se passer. #
# Eh, on veut bien aider ton frangin, mais se mettre en travers de la FSI, c'est autre chose #
# Oui, je sais, je vous demanderais pas une chose pareille. Pour le moment, on se contente d'observer. Postez-vous à ces coordonnées. #
# C'est comme si on y était ! #


Je souris sous mon casque. Des potes comme ça, je ferais tout pour eux.
Mais l'attente se prolonge sans que rien ne se passe...
# T-O, il y a une sortie de derrière dans cet hôtel ? #
# Nan, bonhomme. Je suis branché sur leur système, tout comme la FSI d'ailleurs. Ah ! J'ai un signal indiquant que le verrou magnétique de leur chambre s'est ouvert. L'ascenseur a été appelé... Il descend au RdC. La caméra de surveillance du hall me montre un groupe, je t'envoie l'image, tu centres ton frangin ? #
# Là #
# Ok, je le lock #
# Merci, je garde la vidéo pour le moment #


Je regarde mon frère discuter avec ceux qui sont descendus avec lui. Descendant de l'escalier, d'autres le rejoignent. Oh, Marc ! Ça me fait plaisir de le revoir, lui aussi, même si j'aurais aimé d'autres circonstances.
Même si j'aurais aimé ne pas les avoir cru morts pendant cinq douloureuses années.
Je réalise que je suis en colère contre Ludo.
J'attends de lui des explications.
De vraies explications.
Et il en doit tout autant à nos parents.
Un minibus s'arrête devant l'hôtel, et je vois tout le monde quitter le hall.
Ludo regarde autour de lui puis presse tout le monde de monter. Je l'entends dire à quelqu'un à l'intérieur du véhicule :
- On fonce, Jean, je t'expliquerai en chemin !
Et moi, j'aimerais bien en avoir, des explications. Mais peut-être en trouverai-je au bout du chemin.
# Merci de votre aide, les gars, je prends la suite. #

Le moteur de la moto vrombit tandis que je me lance à leur poursuite. Avec un véhicule pareil, ils ne risquent pas de me semer.
Malheureusement, la FSI non plus.


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 24-11-2021

Ouh...la paix et le calme ont été de vraiment de courte durée...Les "vieux" ont-ils retrouvé trace du fameux  Nexus? Ou bien sont-ils partis à sa recherche?
Cette histoire d'affichage de données sur la visière des casques me rappelle cet épisode de "James Bond" où ce dernier s'empare d'un chasseur-bombardier russe d'un tout dernier modèle -Un «MIG 29» si je me souviens bien- et dans lequel les données se trouvent aussi sur l'extérieur du casque du pilote, devant ses yeux. En outre, le "commander" doit...penser en russe pour faire partir son bel avion expérimental! Je ne sais si les infos des motards suiveurs fonctionnent aussi "à la pensée". Ce serait chouette si c'était le cas.
Le "petit frère" va-t-il réussir à comprendre les  passagers du minibus? Espérons qu'il aura suffisamment de carburant et que MM. le "observateurs" du FSI pourrons quelque peu les perdre de vue grâce au "brouillage magique" de Marc et Ludo.
N.B : Ont-ils pensé à tapisser l'intérieur de leur véhicule avec de minces feuilles de plomb? Il paraît que ce métal stoppe les ondes.


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - bech - 24-11-2021

Là, c'est moi qui vais répondre sur l'aspect scientifique.

Pour l'affichage de données sur la visière des casques, c'est une variante de Google Glass qui n'existaient pas encore lorsque inny a écrit ses récits. Toutefois, l'idée viendrait de Minolta en 2001.

Pour l'histoire des feuilles de plomb, je me demande si tu ne confonds pas avec la protection contre les rayons X.

Pour arrêter les ondes radio, le principe est la cage de Faraday : entourer un lieu où on ne doit pas recevoir ces ondes d'un conducteur électrique et si possible, relier cette cage à la terre. Il peut y avoir des trous dans la cage. Si ces derniers sont beaucoup plus petits de la longueur d'onde à arrêter, ça marche toujours.

C'est le cas pour la face avant d'un four à micro ondes. Les micro ondes générés ont une longueur d'onde de 12,5 cm alors que les trous du grillage font 1 à 2 mm de diamètre. Par contre, les photons qui permettent de voir ce qu'il y a à l'intérieur du four ont une longueur d'onde inférieure au millième de millimètre et passent très bien dans les trous.

L'utilisation du plomb pour arrêter les rayons X obéit à un principe différent. La longueur d'onde des rayons X est si courte que pour être arrêté ou fortement dévié, ce rayon doit trouver un noyau d'atome sur son chemin. A épaisseur égale, le plomb est plus efficace que le fer (par exemple). Normalement, l'or ou le tungstène devrait être encore plus efficace que le plomb, mais ne semblent pas utilisés dans ce but.

Mais si on compare les fréquences de ondes radios (moins de 10 GHz soit 10[sup]10[/sup] Hz sauf pour le radar Doppler) et celles de rayons X (autour de 10[sup]17[/sup] Hz), ça fait quand même un facteur 10 000 000 (et au delà) entre les deux.


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 24-11-2021

Ludvik : Au sud-est

Mon esprit est empli d'interrogations tandis que le minibus nous conduit hors de Paris.
Qui est ce motard qui m'a prévenu ? Dans quel camp est-il ? Quel intérêt a-t-il à nous prévenir, si tant est qu'il s'agisse d'un véritable avertissement... Trop de questions auxquelles je ne peux pas répondre. Autant me concentrer sur ce que je peux faire.
Je regarde en arrière, mais ne vois rien de suspect. Mes pensées reviennent irrésistiblement à ce mystérieux motard, entendant de nouveau son avertissement, sa voix curieusement étouffée par son casque. Ami ou ennemi ? Nous finirons bien par le savoir.
Je pense que les forces de sécurité, la Lumière sait comment elle a pu nous repérer si vite, attendent de voir ce que nous pouvons bien vouloir faire. Bon. Reconcentrons-nous sur la carte...
La seule indication c'est le relevé que nous avons fait à Rouen. Je cherche une nouvelle fois un indice quelconque...
Jean l'examine à son tour, pensivement, puis pointe du doigt un emplacement.
- C'est ici que j'étais quand la faille s'est ouverte. Je m'en souviens très bien...
- Ça pourrait être un bon point de départ, en effet.
- Nous n'en avons pas d'autre, de toute façon, dit Jean en se levant pour parler avec le chauffeur.
Encore un autre sujet de réflexion. Peut-on faire confiance à cet homme ? Jean s'est contenté de hausser les épaules. À qui peut-on encore faire confiance, en ce monde ?

À Philippe, me souffle une petite voix qui me fait grimacer. Je regrette de ne pas avoir été en mesure de lui expliquer ce qui s'est réellement passé, mais il lui est impossible de me croire. Et user des pouvoirs de Magnos ne ferait que lui faire horriblement peur. Cette lumière verte qui jaillit de nos yeux n'a rien pour rassurer...
Je soupire, trop de pensées, trop de questions. Je veux simplement retrouver mon fils. Pourquoi est-ce si compliqué ? Pourquoi faut-il que nos anciens ennemis, si ce sont bien eux qui sont derrière la FSI, se relancent à nos trousses comme si rien n'avait changé ?
Non, en fait, tout a changé. Et ces cinq années qui se sont écoulées ici ont amené tant de changements que je nous sens de plus en plus indésirables, décalés.
Je regarde un large tag sur le mur anti-bruit, dessin incompréhensible qui signifie peut-être quelque chose pour son auteur, mais pour le reste du monde, le message est complètement perdu.


Plus loin derrière....

# Tu l'as ? #
# Tu plaisantes ou quoi ? Rater ce minibus serait déjà difficile, mais vu que la FSI fait le boulot à ma place en manipulant les caméras, j'ai juste à regarder ce qui se passe sans rien toucher. Je te préviendrai aussitôt qu'ils sortiront. #
# Ok, merci. #

N'ayant pas besoin de garder le véhicule de Ludo en visuel, je peux le suivre tranquillement, même si dans ma tête, ce n'est pas le calme plat. Trop de questions, trop d'anxiété. J'ai hâte que nous arrivions à destination, hâte de confronter mon frère à ce qu'il fait... et peut-être le sortir de là.
Je vois des traînées de peinture sur le mur anti-bruit, annonciatrices d'un message graphé que j'examine en passant. Son style particulier retient aussitôt mon attention, et je lis le message H-é qui s'y dissimule avant de relancer les gaz.
Voilà un autre sujet de réflexion... La tension monte de plus en plus contre la FSI, et ça risque de devenir chaud, un jour ou l'autre. Mais je crains fort que ça finisse mal pour les fortes têtes qui rêvent de libertés...
Mes amis et moi sommes impliqués, à notre niveau, dans la contestation souterraine contre la surveillance constante qui s'est mise en place, craignant que l'étape suivante soit de criminaliser la libre-pensée, vu que question liberté d'expression, le mal a été fait et bien fait.
Je ne me fais toutefois pas d'illusions. Un jour ou l'autre, on viendra m'arrêter pour dissidence, non, pardon, terrorisme, suis-je bête. Mais ne rien faire reviendrait à accepter l'état actuel des choses.
Cela dit, l'idée d'aller en prison pour ça commence à m'inquiéter de plus en plus. J'ai trop soif de liberté.
# Ils sortent, j'ai transmis à ton GPS #
# Merci #

Lisant un autre tag, je me déporte sur la droite pour profiter d'une faille dans le réseau de sécurité et accélère pour rejoindre la sortie.
Mais où vont-ils ? Que vont-ils faire là-bas ? Et pourquoi la FSI s'intéresse-t-elle à mon frère ?

Forêt de Nanteau

- J'ai retrouvé le signal ! Annonce soudain Erynia, manipulant frénétiquement son diapason.
- Ouf ! J'ai eu peur !
- Mais il y a un problème... Le signal d'Australie a totalement disparu, et celui de l'ancien nexus s'est amplifié... Je n'y comprends rien, c'est comme si le nouveau nexus s'était réaligné sur son ancien emplacement...
- On ne va pas se plaindre. Ça veut simplement dire qu'on aura pas à aller loin pour revenir chez nous.
- Euh, et nous ? Demande Yann. Vous allez nous laisser comme ça après nous avoir embarqué dans votre histoire ?
- On va vous faire une proposition. Une opportunité comme peu de personnes en ont connue.
- Pardon ?


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 25-11-2021

Apparemment, ils ont pris la nationale 7 ou ce qu'il en reste vers Nemours ou bien l'autoroute du sud, sortie Nemours. Prendre la D 225 traversant cette forêt de Nanteau longue d'une petite dizaine de km. Y aura-t-il des caméras sur cette nouvelle route secondaire? Ou alors, ils iraient plutôt vers les "Rochers de Nemours", ce qui semble plus logique pour faire de l'escalade motocycliste. Il y aurait alors une fort jolie route forestière se dirigeant vers Poligny et longeant un monastère, avec, sans doute, l'absence de caméras. Mais, de nuit, pas sûr d'admirer le paysage... Enfin, ils sont proches de leur but "nexusien".
Merci à Inny de nous emmener dans ce coin de Seine-et-Marne.


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 25-11-2021

Précision par rapport aux tags

Les tags... c'est surtout une illustration de son univers, qui n'est plus, et de loin, celui que Lud, Ced, Marc et Jean ont quitté. Ils servent à transmettre des messages, des informations ou des indications, comme le deuxième que lit Philippe et qui l'informe que le radar et le système de caméras de la voie de droite ont été trafiqués.
Le plus intéressant c'est que ce sont des jeunes, hum, artistes dûment payés par la ville ou la région qui inscrivent ou mettent à jour ces messages.

Quant au réz... pensez à votre groupe d'amis proches, celui avec qui vous communiquez régulièrement via msn. Imaginez un réseau électronique par lequel ces amis les plus proches seraient reliés en permanence, échangeant des messages, des infos. Pour les membres d'un même réz, il n'est tout simplement pas possible de ne pas être au courant de la vie de ses amis, même s'ils ne se voient pas, même s'ils se séparent pendant les vacances, le réseau les relie toujours, c'est donc à la fois un outil de communication, un blog, un journal, un réseau social, et des amis auxquels on pense constamment. Et plus encore, car les informations gps font aussi partie de ces messages, vous ne pouvez plus ignorer où se trouvent ceux qui comptent pour vous.
Les communications sont en texte (H-é pour nos amis) ou en vocal, voire vidéo.
De manière évidente, on ne fait partie d'un réz que parce qu'on le veut bien.

Note : il est illégal et dangereux de dialoguer sur un réseau social tout en conduisant. Vous êtes prévenus. ^^