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Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays, terminé) - Version imprimable

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Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 02-12-2021

Thomas : Préparatifs

On ne me laisse pas vraiment le temps de réfléchir à mon triste sort. Des gardes viennent ouvrir la grille et me conduisent à une salle au sol couvert de paille. Une forte odeur de sueur et d'autres plus déplaisantes encore empuantit les lieux. Des cliquetis résonnent au-dessus, je remarque que le plafond est constitué d'une plaque de métal percée de petits trous. Un combat, ou un entraînement, se déroule à l'étage supérieur. Je suis poussé vers une porte qu'un garde déverrouille avant de la refermer dans mon dos.
J'examine la nouvelle salle avec curiosité. Plusieurs hommes s'équipent, vérifient leur matériel, aiguisent leurs armes, s'échauffent. L'odeur de transpiration est ici nettement plus prononcée, dominante. Un homme massif s'avance vers moi et me toise de haut en bas avant de remonter sur moi.
- Pour le peu que j'en vois, je dirais que tu vas mourir vite. Ça plaira à ton adversaire, ça c'est certain. Mais si tu veux plaire à la foule, il te faut quelque chose que je ne lis pas dans tes yeux. La rage de vaincre, la volonté de survivre, ça je ne le vois pas. Tu me fais l'effet d'une souris hypnotisée par un serpent, attendant sagement la mort, parce qu'elle ne peut pas imaginer qu'elle peut fuir. Tu n'es rien d'autre qu'une souris ici. Et tu vas mourir.

- Je ne veux pas mourir.
- Ah ouais ? C'est le cas de tout le monde, ici. Mais si tu veux voir le soleil se lever demain, ouvre grand tes oreilles, souris.
- Mon nom est Thomas.
- T'as pas de nom, souris. Inutile que t'en aies un tant que tu n'auras pas prouvé que tu seras à même de continuer à le porter demain.
Il n'est vraiment pas rassurant, ce gars...
- Je vous écoute.
- Bien ! La façon la plus rapide de mourir, c'est de refuser de se battre. Y a pas que des hommes qui s'affrontent, ici, il y a quelques monstres aussi. Si tu fais preuve de mauvaise volonté, par exemple en refusant d'entrer dans l'arène, tu iras les rejoindre... comme repas.
- Je vois...
- Si tant es que tu sois à même de surprendre tout le monde ici en survivant, les choses pourraient changer pour toi à mesure que le temps passera. Si tu te conduits bien, tu gagneras certains privilèges, un peu plus de liberté, et tu pourrais finir par attirer le regard d'un puissant, et ce serait alors ta porte de sortie.

Je regarde autour de moi.
- Et je vais devoir affronter tous ces gars ?
- Non, malheureux ! Ils sont dans ton équipe. Viens, je vais te donner de quoi t'équiper. En tant que nouveau, ils te feront entrer en premier, aussi, ne perdons pas de temps.
- Pfff... si je n'étais pas contraint à le faire...
- C'est le cas de plusieurs personnes ici.
- Pas toutes ?
- Certains se battent pour l'argent, d'autres pour la gloire. Ou les deux à la fois. Certains ont une vengeance à accomplir.
- Comment peuvent-ils se venger en combattant dans l'arène ?
- Si tu te bats si bien que l'on te nomme champion, tu peux demander à défier ton ennemi. Il peut refuser, mais au prix d'une grande perte de statut, et s'il n'a pas assez de statut pour refuser, il est contraint d'accepter le combat.
- Ah, tiens...
- Mais ne rêve pas, souris. Tu vas mourir dans une demi-heure.
- C'est ce qu'on verra.

J'examine mon équipement.
- Pourquoi nous fournit-on une armure, si le but est de s'entretuer ?
- Si le combat est trop rapide, le public est déçu.
- Pfff...
Je suis passablement dégoûté de la soif de sang de ce public pour qui le mot compassion n'a aucun sens. Je revêts mon armure, qui suffisamment légère pour ne pas gêner mes mouvements.
- Maintenant... quelle arme a ta préférence ?
- L'épée.
- Bien, on t'en fournira une à l'entrée.
- Ils ne prennent pas de risque, hein ?
- Non. Mais à force, ils finiront par ne plus s'en soucier, et tu pourras prendre ton arme ici et t'entraîner.
- Mouais... qu'est-ce que c'est que cette histoire d'équipe ?
- Chaque année, quatre équipes de combattants sont organisées. À la mi-année, le champion est choisi, et en fin d'année, les quatre champions s'affrontent pour le titre de grand champion, ce qui lui assure sa liberté. À mesure que le temps passe, des nouveaux arrivent pour renforcer les équipes. Comme toi...
- Je n'ai pas un an à passer ici !
- Malheureusement, tu vas bien devoir t'y faire...
Il passe un brassard rouge à mon bras.
- N'attaque personne portant cette couleur. Bien. Je vais voir ce qui se prépare. Ne fais pas de bêtises. La sanction, c'est toujours la mort.

Je discute avec d'autres combattants, mais rares sont ceux qui daignent m'adresser la parole. Plusieurs sont des hors-la-loi, qui ont choisi l'arène plutôt que la prison.
Le vétéran de notre équipe ( j'ai appris qu'elle se nommait les Lames d'Arnath ) revient me voir.
- Je me doutais que ce serait un truc comme ça. Il y a trop de monde dans chaque équipe, alors ils vont envoyer tous les nouveaux dans une mêlée commune. Ça va être l'occasion de voir ce que vaut chacun d'entre vous. C'est très simple, tu choisis un adversaire dans une autre équipe et tu le tues. Ça te qualifie, et tu peux reculer contre le mur, ce qui empêchera les autres de t'attaquer, sous peine de mort. Bien sûr, rien ne t'empêche de continuer à te battre, ce qui te fera gagner un avantage en renommée. Ce qui pourrait te mettre en bonne place pour être élu champion.
- Hum...
- Passe cette grille, et attends. Donne au moins un bon spectacle au public avant de mourir.
- Merci pour vos encouragements...
La porte d'entrée s'ouvre de nouveau, et c'est Stephan qui s'avance. Il me remarque, mais le vétéran me pousse vers la grille, qui donne sur un couloir obscur, avant de s'occuper de lui.

Je suis soulagé. Pendant un moment terrible, j'ai cru que Stephan serait dans une autre équipe. J'en serais mort. Je n'aurais pas pu l'affronter, et le refus de combat aurait entraîné notre exécution. Le couloir monte en spirale et s'élargit en une sorte de hall fermé par une herse. Plusieurs hommes portant brassard rouge attendent ici. Un guichet est percé dans l'un des murs, un garde m'apostrophe de l'autre côté.
M'approchant, je prends l'épée qu'il me passe.
- Vous la rendrez à la fin du combat.
Il ne me reste plus qu'à attendre Stephan. J'ai le cœur qui bat très fort. La peur de mourir. Je dois être fort. Je dois survivre, et Stephan aussi. Nous devons fuir ce pays infernal et retrouver nos parents. Je me jure que je ne désirerai plus jamais d'aventures.
J'aurais dû laisser faire Thibault et Stephan, hier soir. J'ai été égoïste. Ils n'auront peut-être plus l'occasion de s'aimer, maintenant. Peut-être allons-nous mourir tous les deux. Et ils n'ont rien vécu ensemble, parce que je n'ai pensé qu'à moi.
- Je te le jure, Thib, si jamais on s'en sort, je te laisserai aimer Stephan toute la nuit pour fêter ça.
- Ouah, tu sais me motiver, toi. Blague à part... j'ai un plan. Ça ne va pas être facile... Mais on a une chance de nous en sortir tous ensemble.



Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 02-12-2021

Bin oui...ce pauvre Sadi (prénom ajouté peu courant, au demeurant), petit-fils du grand et célèbre Lazare, organisateur des armées de notre toute jeune république quelque peu attaquée par des armées étrangères...n'a pas eu de chance : assassiné par un "terroriste" avant le nom, à quelques mois de la fin de son septennat!
Durant quelques années de vacances, dans les années 60, je dormais  avec, au-dessus de la tête, un tableau intitulé «Les derniers instants du Président Carnot» où l'on voyait cet homme allongé sur un lit sans couverture avec le côté de sa chemise rougi. Fort heureusement, je n'en fus pas influencé dans mes rêves!


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 02-12-2021

Pour nos deux jeunes héros, il s'agit J'espère que le "plan" de Thib peut les sauver bien de gladiateurs. En quels pays et époque se retrouvent-ils donc? J'espère que le plan de Thib va fonctionner et les sauver de ce traquenard dans lequel ils se sont fourvoyés.
Mais quel est donc le plan de leur "cher hôte" de la veille, homme qui se met en-dehors de ses congénères? Peut-être veut-il retourner  en sa faveur l'opinion des spectateurs de l'arène et prendre le pouvoir? "Panem et circences" «du pain et les jeux du cirque» n'était-il pas un des slogans pour le peuple romain?


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 02-12-2021

Ludvik : Retour en Outremonde

L'interrogatoire a été humiliant. Je me jure de leur faire payer un jour tout ce qu'ils nous ont fait subir. Leur dernier commentaire me fait enrager, me déchire intérieurement, me fait pleurer.
Ils vont garder mon frère en otage. L'envoyer sur le monde d'Aldania. Les salauds !
Tout est de ma faute, c'est à cause de moi que Philippe a été entraîné dans cette histoire, et j'en paie le prix, durement. Mes parents vont connaître une nouvelle fois la souffrance, ils ne s'en remettront pas, il faut que je le sauve, il le faut absolument, ces maudits protecteurs vont-ils finir par comprendre qu'il faut nous laisser en paix ? Je ne laisserai pas mon frère entre leurs mains, c'est hors de question. Ils ne me materont pas ainsi.
Mes amis sont tout aussi déprimés, un noir sentiment d'échec pèse sur nous, et les regards de reproche qui me sont lancés me font mal au cœur. Avoir offert à ces types la possibilité d'appeler Askash m'écœure. Je n'ai emporté la flûte que par pur sentimentalisme. J'ai le sentiment qu'un lien étroit me lie au Phœnix depuis la première fois que je l'ai vu, et ce lien n'a fait que se renforcer depuis.

Il n'en reste pas moins que j'ai commis erreur sur erreur ces derniers temps. Enfin, ce qui est fait est fait, on ne corrigera rien tant qu'on se braquera sur le passé. Il nous faudra jouer finement, pour changer. Ouais, un grand changement, au regard de ce qu'ont été nos actions ces derniers temps.
Marc finit par venir vers moi et me serre dans ses bras, ce dont je lui suis infiniment reconnaissant.
- Cessez de lui reprocher ses erreurs, dit-il. Nous en commettons tous, personne n'est parfait !
Nous nous savons écoutés, aussi taisons-nous nos plans de vengeance. Cela peut attendre.
Ils viennent bientôt nous chercher, nous conduisant dans les tréfonds de leur base, jusqu'au nexus de la Terre, dans une vaste pièce souterraine encombrée de matériel de pointe. Lequel est actuellement en train de créer un portail à travers les mondes. Impressionnant. Ils sont terrifiants. Je ne peux imaginer à quoi ressemble leur monde. Magique ? Technologique ? Je penche pour les deux à la fois. Il doit être réellement exotique, dans ce cas.
Pas une place pour mon frère, en tout cas.
Yann et Alex ont été emmenés eux aussi dans la salle, nous ne les avions pas revus depuis notre capture, ils n'ont pas été interrogés avec nous. Ils examinent avec étonnement la pièce, ainsi que le flux d'énergie qui danse dans son centre.

- Je suis désolé, leur dis-je. Il semblerait qu'en fin de compte, on ne vous laisse pas le choix.
- Mieux vaut l'exil que la mort...
- Oui, en effet.
- Le portail est stable, dit l'un des techniciens.
- Allez, franchissez-le... et ne vous avisez plus de quitter Outremonde.
- N'ayez pas d'inquiétudes, je tiens à ce qu'il n'arrive rien à mon frère.
- Il sera bien traité... tant que nous n'entendrons pas parler de vous. Adieu.
Je franchis le premier l'arche bleutée, et suis happé aussitôt pour me retrouver dans la salle souterraine hébergeant le nexus d'Outremonde. Je m'écarte pour faire place aux autres. Une fois le dernier arrivé, le portail se referme, nous plongeant dans la pénombre. Cédric ne se donne pas la peine de faire de la lumière, il nous téléporte directement à Valsein.

Nous nous réunissons dans la cave de l'auberge, derrière maints sortilèges d'isolement et de protections. Marc lève la domination qui pesait sur Alex, qui le foudroie du regard. Je crains qu'il ne lui pardonne jamais ça, et je peux le comprendre. Yann le serre dans ses bras, murmurant à son oreille.
Nous avons tant à leur apprendre afin de leur permettre de vivre ici. Et une lourde dette pour avoir ainsi chamboulé leurs existences. Je les aiderai de mon mieux.
- Bon... cette expédition a été une véritable catastrophe, finis-je par dire. Et en grande partie à cause de moi.
- Et de moi, s'il faut trouver un coupable, je suis toute désignée, dit Erynia. Si je n'étais pas intervenue dans vos existences, rien de tout cela ne se serait passé. Je vous dois des excuses, et plus encore.
- Vous êtes coincée ici, Erynia, sans votre diapason ?
- Mes hommes restés ici en ont un exemplaire de secours. Je ne suis pas démunie. Je vais retourner en Æstys faire mon rapport, mais je reviendrai payer ma dette, avec de l'aide. Mon monde dispose de beaucoup de ressources exotiques... et de connaissances sur les autres mondes. Je me renseignerai sur le monde de ces hommes. Car je suppose que vous ne comptez pas céder à leur chantage ?
- En aucune manière, dis-je.
- Tu vas mettre ton frère en danger de mort, dit Finnadan.
- Nous devons mettre un plan au point, un plan qui changera radicalement de notre façon de procéder. Nous devons aussi rassembler des ressources et nous préparer.

- Tout cela va prendre du temps, dit Jean. Et nos enfants ? Où sont-ils ?
- Je tenterai une divination, dit Cédric, mais c'est délicat et cela prend aussi beaucoup de temps, pour une réponse souvent énigmatique.
- Toutes ces choses risquent de prendre des mois, dis-je. Nos enfants sont heureusement débrouillards. Je suis sûr qu'en ce moment, ils sont en bonne santé et s'amusent comme des petits fous.
- Espérons-le...
- Je ramènerai un localisateur de mon monde, dit Erynia. C'est aussi rare que précieux, mais je vous dois au moins cela. Si votre divination ne donne rien, nous l'emploierons pour trouver vos enfants. Et aussi votre frère. Je risque d'être la dernière à revenir, car dans mon monde, les longs voyages ne sont pas chose facile, et je dois aller loin, mais je reviendrai avec l'aide promise, je vous en donne ma parole.
- Merci, Erynia. Nous t'attendrons avec impatience, je le crains, mais aussi avec espoir.
- Autant que je parte maintenant, alors. Cédric, voulez-vous bien me renvoyer vers mes hommes en Erdink, puis près du nexus d'Æstys ? Je vous indiquerai où il se trouve.
Jean et Finnadan partent avec eux, et je reste avec Marc, Alex et Yann, regardant le vide pendant un moment.
Puis je finis par me secouer, et me tourne vers les deux toujours enlacés.
- Venez. Je vais vous trouver une chambre, pour le moment, et vous expliquer bien des choses sur notre monde.
Nous sortons de la cave pour retrouver un monde qui me semble vide, mais ce vide n'existe que dans mon cœur.
Je compte bien le combler en retrouvant les miens.

Fin du livre II


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 03-12-2021

Du nouveau! Retour au bercail donc avec un "colis express". Les "vieux" sont-ils toujours observés par ces fichus "protecteurs"? Voilà des gens à éliminer, me semble-t-il. Mais comment? Avec l'aide d'Erynia peut-être? C'est à souhaiter.
Et nos "gladiateurs"?


Re : Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 03-12-2021

(02-12-2021, 09:25 PM)KLO7514 link a écrit :Pour nos deux jeunes héros, il s'agit J'espère que le "plan" de Thib peut les sauver bien de gladiateurs. En quels pays et époque se retrouvent-ils donc? J'espère que le plan de Thib va fonctionner et les sauver de ce traquenard dans lequel ils se sont fourvoyés.
Mais quel est donc le plan de leur "cher hôte" de la veille, homme qui se met en-dehors de ses congénères? Peut-être veut-il retourner  en sa faveur l'opinion des spectateurs de l'arène et prendre le pouvoir? "Panem et circences" «du pain et les jeux du cirque» n'était-il pas un des slogans pour le peuple romain?

On va avoir la réponse aujourd'hui.


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 03-12-2021

Livre III : Entre deux cieux

Alcur, capitale du Royaume de Chernim, en Outremonde.

- Installez-vous donc, Seznar.
- Merci, d'Assnir. Eh bien, quelle ascension, dites-moi ! Vous qui vous étiez reclus il y a tant d'années, en six mois, vous avez fait une remontée spectaculaire en statut !
- Merci, merci. Les Frères de Sang m'ont beaucoup apporté, je dois dire.
- Certes, certes. Ce duo terrible, Thomas et Stephan, a bouleversé quelque peu les habitudes, mais le public a adoré ce changement, et le public est roi, dans cette arène.
- Ce qui les distrait de leurs préoccupations quotidiennes.
- Admirablement. Ah... il commence à se murmurer que l'un d'eux pourrait accéder au rang de champion...
- J'ai bien peur que non. S'Tedar a rejoint les Serpents d'acier, voyez-vous.
- Le grand champion de l'année dernière ? Pourquoi donc, par l'Ordre !
- Il en garde la raison pour lui, ce qui est son droit. Mais je ne parierai pas une couronne sur eux.
- À propos de pari, mon propre poulain va affronter les vôtres avec deux de ses camarades.
- Trois contre deux ? Comment est-ce possible ?
- Un handicap destiné à rééquilibrer les chances et les paris, d'après ce que j'ai compris.
- Je vous soupçonne fort d'être derrière tout ça...
- Moi ? Vous n'y pensez pas, tout de même ? L'arène est indépendante, et ne rend des comptes qu'à elle-même.
- Ce n'est que trop vrai, hélas...

Grande Bibliothèque d'Opale, en Æstys

Erynia repose le lourd volume et ferme les yeux un instant.
- Dame Erynia de Cysale ?
- Qui la demande ?
- L'humble Thorilde III d'Escanon, modeste empereur des contrées du même nom.
- Oh, père ! Dit-elle en se retournant, allez-vous donc cesser de contrefaire ainsi votre voix à chaque fois que vous m'approchez ?
- Cela me ravit de te prendre ainsi au piège.
- Et quelle idée de vous considérer comme humble ? Si on vous entendait ?!
- Allons, allons, la bibliothèque a été vidée pendant que vous lisiez, sans que vous vous aperceviez de quoi que ce soit.
- Pfff.... Bon, je crains fort de ne plus rien avoir à apprendre, et je n'ai que trop perdu de temps.
- Pourquoi n'es-tu pas passée par moi ? J'aurais pu satisfaire ta requête aisément.
- Je tenais à tout faire par moi-même, merci bien.
- Et tu as lamentablement échoué, étant donné que tu es la dix-huitième de mes filles, ce qui veut dire que, pour tout haut responsable, les paysans passent devant toi en termes de rang.
- Je rêve d'avoir l'occasion de leur faire payer leur arrogance !
- Aucun sang ne sera versé par un membre de ma famille, Erynia, est-ce clair ?
- Oh, père, combien d'hommes avez-vous tué ?
- Aucun, voyons.
- Et... indirectement ?
- Plusieurs milliers, je le crains.
- On s'est bien compris.

- Je suis fier de toi, ma fille. Tu as un esprit vif, de la répartie, mais aussi de la diplomatie. Tu sais t'effacer quand il le faut, à en devenir presque invisible. Un don précieux. Que je te demande d'utiliser encore cette fois-ci avant de paralyser l'empire en massacrant tous mes fonctionnaires.
- Ça lui ferait le plus grand bien.
- Peut-être, mais je ne suis pas disposé à cautionner cela. Quoi qu'il en soit, je suis venu t'informer que je mets à disposition les ressources qu'il te faut.
- Père ! Vos fils vont vous faire assassiner s'ils apprennent cela ! Je dois me débrouiller seule, cette affaire ne concerne que moi et mon honneur.
- Mais ton honneur sera traîné dans la boue si ton retard s'accroît encore.
- Certes... Merci père.
- Mais de rien, ma fille.

Il regarde autour de lui.
- Tais-toi, ne sois plus que silence. Je te remets l'Orbe d'Or. Non, ne dis rien ! Ce n'est pas que je pense que tu en aurais besoin, mais pour qu'elle ne soit plus ici pendant un moment. Je pense que quelqu'un veut s'en emparer, aussi l'ai-je remplacé par une copie. Que l'original quitte ce monde, et sois discrète ! Si cela venait à se savoir, des assassins te traqueraient dans tous les mondes (même en Tenerba) pour mettre la main dessus. De toute façon, quoi qu'il arrive, mes jours sont comptés. Lorsque le vol sera découvert, je périrai dans les heures qui suivront.
- Père !
- Cela est inévitable, si les voleurs s'emparaient de l'Orbe, je mourrai de toute façon.
- Qui ?! Qui veut vous tuer, père ?
- Si je le savais, il ne serait déjà plus de ce monde, et je ne vais pas frapper au hasard en espérant tomber juste, ce serait indigne. Maintenant, mets ton masque de diplomate, laisse croire au monde extérieur que ta journée est la plus ennuyeuse de ta vie mais que tu ne te doutes de rien, et sors d'ici.
- Père...
- Je te l'ordonne, fille.
- Soit... mais... tu me manqueras !
- Je m'en rends compte, vu que pour la première et dernière fois dans ta vie, tu t'es enfin mise à me tutoyer...


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 04-12-2021

Stephan : Frères de Sang

- Trois ? Ce ne sera pas un problème pour nous, à moins qu'ils soient très bons ?
Thomas n'a visiblement pas l'air de s'inquiéter. Je me bats avec une boucle récalcitrante et parviens enfin à attacher le dernier élément de mon armure. Le vétéran réfléchit un moment
- Surden et Jori combattent depuis aussi longtemps que vous, ils ne sont pas mauvais du tout. Mais c'est Jurani qui m'inquiète. C'est le poulain de Seznar, il l'a fait spécialement entraîner avant de le confier à l'arène.
- Un rude combat, donc...
- Oui. Et... Seznar n'est pas apprécié du public, qui désire le voir humilié. La mort de Jurani vous fera gagner un bonus de prestige.
Thomas grimace.
- La route vers le statut de champion est teintée du sang que nous avons versé pour ce maudit public. Il aura ce qu'il veut... comme toujours. Nous ne ferons pas de quartier. Comme d'habitude. Nous devons être fidèles à notre nom, n'est-ce pas ? Les Frères de Sang...
- Vous êtes prêts à tout pour devenir champions, tous les deux, n'est-ce pas ?
- Oui. Mais cela va plus loin que ça. Si nous pouvions montrer au public ce que nous pensons vraiment de lui...
- Mieux vaut qu'il ne le sache pas, ou vous resterez ici pour le restant de vos jours.
- C'est bien pour ça que nous nous plions à ses désirs et tuons tous ceux qu'il veut voir mourir... Le choix du champion va bientôt se faire, et d'Assnir va avoir une très mauvaise surprise.
- Vous comptez le défier ?
- Oui.
Le vétéran sourit.

- Sa surprise sera pire encore que vous ne le pensez. Il est votre maître et son statut a grandi grâce à vos victoires, mais le défier annulera tout le statut qu'il a gagné grâce à vous, et il ne lui en restera plus suffisamment pour pouvoir refuser. Il pourrait fuir, mais cela le mettrait dans une situation encore pire.
Un mauvais sourire s'affiche sur le visage de Thomas, reflet du mien.
- Mais vous ne deviendrez pas champions, j'en ai peur. Les Serpents d'acier ont vu S'Tedar, l'ancien grand champion, les rejoindre. Si vous persistez, vous allez connaître une mort rapide.
- Hors de question d'attendre une autre année. Je préfère la mort.
- Moi aussi, dis-je tout en étudiant le fil de mon épée.
Je sangle mon bouclier à mon bras gauche après avoir soigneusement étudié le motif intérieur que j'ai mis des semaines à graver après la mêlée sanglante, il y a six mois. Nous avions semé la terreur dans les rangs de nos adversaires en les défiant l'un après l'autre, utilisant les techniques et feintes de la Terre. Mon père a été un excellent professeur dans ce domaine. Mais nous avons vite compris que nous finirions un jour ou l'autre par tomber sur meilleur que nous. Aussi ai-je emprunté une pointe à la forge et me suis mis à graver finement un bouclier que j'ai demandé à garder après le combat. Jour après jour, suant sang et eau, j'ai retracé à l'intérieur le motif de Magnos. Bien que moins efficace que l'amulette, il me permet de nous donner un avantage avant le combat. Un avantage décisif.
Nos talents de combattant se sont aussi nettement améliorés au long de ces mois. Notre duo a conquis la foule, ravie de découvrir cette nouveauté, ces deux guerriers apparemment invincibles.

Nous vérifions notre équipement et nous dirigeons vers le couloir menant à l'arène. Avant de rejoindre la grille, nous nous arrêtons et je déploie mon pouvoir pour renforcer nos corps et augmenter notre vitesse. Voilà qui devrait offrir une belle humiliation à Seznar. Nous préparons rapidement notre stratégie puis reprenons notre marche et nous arrêtons devant la herse. L'annonce du combat se termine et la grille s'ouvre. Nous nous avançons alors, marchant sur le sol de terre, un sol qui a bu plus que son content de sang. Nos trois adversaires sont entrés face à nous. Je leur accorde à peine un regard, me tournant pour saluer le public, qui explose en acclamations et encouragements. Notre tour de piste terminé, nous reprenons notre place, attendant le signal, qui arrive bien plus tôt que prévu. Les trois face à nous semblaient s'y attendre et chargent aussitôt.
Nous nous séparons aussitôt, je file à droite et jette un regard derrière moi. L'homme le plus à droite m'a suivi, celui de gauche a suivi Thomas, et Jurani a hésité. Parfait. Me retournant brusquement, je fais face à mon poursuivant et l'affronte dès qu'il est à portée, virevoltant pour esquiver le coup qu'il me porte puis glissant ma lame vers son cou. Il n'est pas surpris par cette riposte rapide et esquive de justesse. Je ne lui laisse toutefois pas le temps de réagir, pressant mes attaques, d'autant que je vois que Jurani s'est décidé pour moi et court pour prêter main forte à son acolyte.
Ma lame virevolte, j'enchaîne feintes et attaques rapides, et finis par ouvrir une brèche dans sa défense, dans laquelle je m'engouffre, ma lame s'enfonce dans sa gorge, mettant un terme à sa vie au moment même où Jurani arrive sur moi.
Voyant son compagnon s'effondrer en gargouillant, il fait la grimace puis m'attaque à coups redoublés, craignant (à juste titre) que Thomas s'en tire aussi bien avec son adversaire.

Je pare ses coups, reculant sous le choc. Il tente de m'oppresser en ne me laissant aucun répit, aucune possibilité de contre-attaquer, mais je le laisse faire pour le moment. Il ne peut soutenir un tel rythme indéfiniment. Je recule encore puis, alors qu'il porte un coup vers ma tête, lui envoie un coup de pied bien senti dans le tibia. Il serre les dents, bien décidé à ne rien laisser passer, mais un peu plus tard, s'en prend un deuxième au même endroit. Rugissement de la foule. Il décide de changer de tactique, et m'entraîne dans un duel complexe, nos lames virevoltant, frappant, parant, feintant, nous confrontons nos techniques, et je le mystifie par une feinte dont il parvient toutefois à éviter le piège, ma lame ne fait que lui égratigner le nez.
Thomas s'est rapproché mais me laisse faire, désireux de m'offrir cette victoire. J'esquive un assaut de sa part, riposte mais vois ma lame écartée et son bouclier s'écraser sur mon visage. Je recule sous le choc, et sens une brûlante douleur à la cuisse lorsque sa lame s'y enfonce. Je lance mon épée en avant, serrant les dents, et lance une série d'assauts redoutable, enchaînement mortel appris auprès de mon père.
Il commence à fatiguer sérieusement après tous ces échanges, et sa réaction à mon attaque finale est légèrement trop tardive. Il ouvre de grands yeux lorsque mon épée s'enfonce dans sa poitrine, lâche son arme, et tombe au sol.
Je laisse ma lame glisser hors de son corps et la lève, encore ensanglantée, pour saluer le public avide qui se lève pour nous acclamer.

Je mets un point d'honneur à ne pas paraître blessé lors de ma marche vers le couloir, mais une fois à l'abri, m'effondre contre le mur en pressant mes mains contre ma cuisse.
Le flot de pouvoir qui irradie en moi referme suffisamment la plaie pour la faire paraître bénigne, et c'est nettement plus facilement que je rejoins la grande salle. Un soigneur examine ma blessure et la déclare mineure, puis applique un baume et un pansement.
- Bien joué, vous deux ! Le public a apprécié.
Le vétéran a l'air mi-réjoui, mi-soucieux.
- Vous ne comptez pas continuer ainsi, non ? Rien ne vous oblige à vous lancer dans le tournoi des champions.
- Nous ne reculerons pas.
- Vous avez été blessé par Jurani. S'Tedar est nettement plus fort.
- Eh bien, nous y mettrons un peu plus du nôtre.
- Je vois que vous êtes fermement décidés... Soit. Je ne tenterai plus de vous en dissuader. Autant vous y préparer... Vous êtes les seuls à tenter de devenir champions, à cause de S'Tedar. Ce qui fait que je vais vous apprendre quelques trucs. Dès demain matin...
- Pourquoi ne pas commencer maintenant ?
- J'aime les gars qui aiment apprendre, dit-il en riant.

Le soir venu, nous rejoignons notre salle. Nous avons une pièce commune maintenant, l'un des privilèges que nous ont permis tant nos succès que notre bonne tenue en tant que prisonniers.
- Qu'est-ce qui s'est passé, Stephan ? Tu n'aurais pas dû te faire avoir comme ça.
- Je l'ai laissé faire.
- Pardon ?
- Je suis certain que la présence de S'Tedar n'est pas un hasard. Il est là pour nous. Si nous paraissons trop forts, nous finirons par être frappés vicieusement, poison ou autre. Tout le monde m'a vu être touché, blessé, et cela va rassurer nos adversaires. Leur laisser croire que nous pouvons être vaincus, en fin de compte.
- Tu as raison. Très bonne idée, mais tu m'as fait peur.
- Ne t'en fais pas. Je ne laisserai personne me tuer.
- Thibault dit que tu as intérêt.
Je me rapproche de lui.
- Je t'aime, Thib. Tu me manques.
- Je t'aime. Je suis là. Un jour, nous serons réunis.


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 05-12-2021

Réponses pour hier et ce jour.
Ainsi donc ce que je suggérais s'est avéré : le "d'Assnir" veut prendre le pouvoir. Mais, détail intéressant, la "démocratie" de l'arène est souveraine. Elle se rapproche d'une idée que j'avais eue voilà bien longtemps pour épargner les guerres et leurs ravages. Cela consistait à faire se battre entre eux les "chefs" qui voulaient conquérir ou prendre le pouvoir, dans une sorte d'arène, au vu et au su de tous les peuples. Et l'obéissance serait due au vainqueur qui devrait de se conformer à des règles bien précises de bonne gouvernance sous peine d'être éliminé par une sorte de Haut Conseil des sages  disposant de la seule force armée. Le "mauvais maître" finirait ses jours dans une terre lointaine. Comme cela, tous ceux-ou celles- qui voudraient se battre pourraient le faire et laisseraient tranquilles tous les autres qui rêvent de paix.

Nos Deux-Trois jeunes héros  ont donc résisté à l'adversité en éliminant, contraints et forcés, les combattants qui leur étaient opposés. Ils sont donc bien décidés à se venger de ce traître d'Assnir et de son "acolyte" Seznar. Mais quel sera leur sort s'ils deviennent les grands vainqueurs de toutes ces mortelles rencontres : seront-ils "affranchis" et recouvreront-ils leur liberté?


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 05-12-2021

Thomas : Partage fraternel

Je me concentre sur le dessin gravé sur mon propre bouclier. Le flux d'énergie que j'ai appris non sans mal à générer se disperse autour de moi, mais les lignes, tracées de manière très précise, créent une interférence qui amplifie de plus en plus l'énergie disponible. Le dessin sert de focalisateur, me permettant de concentrer en un point une énergie qui partirait sinon dans toutes les directions.
Ce qui est formidable dans cette histoire, c'est que tout le monde peut le faire, avec de l'entraînement et de la discipline. C'est une affaire de concentration, et j'ai un avantage, là : on est deux à pouvoir le faire. Stephan est surpris par mes progrès fulgurants, mais je me doute bien que lorsque Thibault aura retrouvé son corps, je reviendrai à un niveau plus raisonnable.
Pour le moment, je ne m'en plains pas, même si les pouvoirs que je peux utiliser sont pour le moment assez basiques, ils sont plutôt intéressants.
- Pourquoi le dessin n'est-il pas tatoué, plutôt ?
- Il se déformerait avec les mouvements. Le support doit être rigide.
- En effet, c'est bien dommage.
- Tu te débrouilles bien, dis donc. Voilà, fais glisser l'énergie autour de ce bol, comme un fluide qui le soulèverait doucement... Bien ! S'exclame-t-il en voyant le bol s'élever lentement dans les airs.

- Maintiens-le ainsi le plus longtemps possible, je vais travailler sur ton collier.
Il pose ses doigts de part et d'autre de mon cou, se concentrant pour fragiliser subtilement le collier métallique qui neutralise les pouvoirs magiques de Thibault. Le moment venu, cela pourrait bien nous sauver la vie. Mais sa proximité commence à troubler ma concentration. Au fil du temps, je me suis rendu compte que ma manière de considérer Stephan avait évolué. Un lien très fort nous a unis dans les épreuves que nous avons traversées, et... et plus encore, j'ai l'impression. Et cela me pose bien des problèmes.
J'avais commencé à réfléchir à la question en me souvenant à quel point mon corps avait réagi à ses caresses, lors de cette fameuse nuit précédant notre transfert dans cette arène. Il m'a fallu du temps, mais j'ai fini par comprendre que si je rejetais Stephan, et ce qui commençait à poindre en moi (ce désir de lui) c'est parce que c'est l'amour de Thibault. Et je ne peux pas faire une chose pareille à mon frère.
Mais Stephan me rend la vie bien difficile, il voit son amoureux en moi, et je ne sais plus quoi dire, quoi penser, tiraillé entre mes sentiments pour lui et ma loyauté envers mon frère. Ça ne se fait pas, je ne suis pas un briseur de couple, je vaux mieux que ça ! Mais le cœur n'a pas d'oreilles, comme on dit, j'ai beau me raisonner, j'ai une boule dans la gorge, qui me fait de plus en plus mal.

Regardant Stephan les yeux clos, assis en tailleur face à moi, j'ai envie de le prendre dans mes bras, de l'embrasser, et en même temps, je me dégoûte de le vouloir ainsi. Que penserait Thibault ? Je ne peux plus rester ainsi, il faut que je lui en parle. Mais j'ai peur d'un conflit en moi, qui serait tragique. Il pourrait se consumer de jalousie, et je n'ai pas besoin d'une guerre pour le contrôle de mon corps, ou pire.
Que faire ? J'aurais préféré découvrir que j'aime aussi les hommes dans d'autres circonstances, et de loin. Il a fallu que je tombe amoureux, en plus...

- Je te sens troublé ? Qu'y a-t-il ?
- Ce n'est rien...
- Je m'inquiète pour toi, tu vas de moins en moins bien, c'est à cause de moi ?
- Non, non, j'en ai assez de ces tueries, ça me pèse de plus en plus, je ne sais pas si je pourrait regarder mes parents en f... Oh, et puis zut, c'est pas ça, c'est... c'est plus compliqué.
- Je t'écoute, tu sais que tu peux compter sur moi, tu es mon frère, non ?
- Justement...
- Hein ?
- Je... j'éprouve des... des sentiments pour Stephan.
- Ah...
- Je m'en veux, Thib, je voudrais que ce ne soit pas le cas, mais...
- Laisse tomber, Thomas. S'il le veut bien, pourquoi pas ?
- Hein ?!
- Je suis mort, et je ne retrouverait peut-être pas la vie. Alors quoi ? Vais-je hanter ton corps pour le restant de tes jours ? On ferait comment, si tu tombais amoureux de quelqu'un et que moi je veuille rester auprès de Stephan, tu peux me le dire ?
- Je... je dois bien avouer que je n'y avais pas pensé.
- Moi si, et longuement. Ce serait mieux si on aimait la même personne, non ? Je ressens de toute façon tout ce que tu ressens physiquement, alors il n'y aura pas de jaloux.
- Non, c'est toi qu'il aime. Pourquoi devrais-je... euh... non, je pensais te dire que je te laissais mon corps, mais je me rends compte que j'en suis incapable.
- J'aurais refusé, de toute façon, c'est le tien. Mais je suis touché.
- Alors, que fait-on ?
- Il faudrait quand même demander au principal intéressé, non ?
- Tu as raison. Je te laisse le lui dire.


Je relève la tête alors que Stephan sourit, satisfait.
- C'est Thib, mon amour.
- Oh !
Il sourit plus largement et plonge dans mes bras, me renversant sur le sol.
- Oh là, quel enthousmmmmhh..
Nos câlins et baisers finissent par trouver une pause, et je prends une grande inspiration.
- J'ai quelque chose à te dire, et c'est sérieux.
- Oui ?
- Thomas est tombé amoureux de toi, et c'est quelque chose que j'accepte. J'aimerais que toi aussi, tu l'acceptes. Je ne te demande pas de le faire à l'instant même, mais que tu y réfléchisse sérieusement.
Je lui explique la discussion que nous avons eue, Thomas et moi, et plonge mon regard dans ses yeux. Il a l'air troublé.
- Je... je crois que c'est un soulagement pour nous tous. Je commençais à avoir du mal, tu sais, à savoir qui j'aimais. Maintenant ça va aller mieux.
- C'est super, dis-je en l'embrassant.
Je ne suis pas certain, toutefois, que tout soit arrangé. Que ferons-nous, si je retrouvais mon corps ? Ne faisons-nous pas une erreur en cherchant un peu de bonheur à court terme, que nous paierons en problèmes à plus long terme ? Mais nous avons besoin de tout ce qui peut remonter notre moral, en ces moments difficiles où notre avenir se joue.


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 06-12-2021

Dilemme : quel chemin prendre? Essayons d'être pragmatiques et de traiter un problème à la fois. Quel est le plus important en ce moment? →Se sortir de cette fichue situation de gladiateurs et s'éloigner le plus vite possible de ces lieux maudits pour...rentrer à la maison. En cours de route, essayer de se mettre en rapport avec le phénix qui peut reconstituer le corps de Thib. Mais il faudra retrouver ces messieurs les pères et que ces derniers aient récupéré la fameuse flûte quelque peu  gardée -Où donc?-par ces messieurs les "protecteurs".


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 07-12-2021

Cédric : Contact

Je suis las. Des mois que je tente par tous les moyens d'obtenir une information digne de ce nom par le biais de la divination. Cette technique magique me fait entrer en contact avec un esprit au hasard, et la majeure partie d'entre eux ne sait rien de ce qui m'intéresse. C'est comme se servir d'une canne à pêche au milieu d'un océan en espérant attraper un poisson bien précis.
Je finis par faire le vide dans mon esprit et me concentre, tendant mon esprit au-delà du monde, aidé en cela par la fumée issue des poudres qui se consument dans le petit brasero devant moi. Le monde extérieur perd de sa réalité, et je frôle le monde des esprits, lançant un appel et attendant une réponse...

- Que veux-tu, mortel ?
- Je suis en quête d'informations. Je cherche trois jeunes qui ont franchi un portail magique il y a six mois, et...
- Je t'arrête tout de suite, je me moque totalement des affaires des mortels.
- N'y a-t-il pas un esprit proche qui pourrait me renseigner ?
- En effet... Il va te parler.
- Merci.
- Oui ? J'ai entendu ta requête, mais il me faut plus de détails. Qui sont-ils ?
- Stephan, Thibault et Thomas.
- Je vois. J'ai perçu l'utilisation de ce portail, en effet, et j'ai suivi ces jeunes un moment.
- La Lumière soit louée ! Que peux-tu me dire de plus ?
- L'un d'eux est mort. Thibault.
- Oh, par la Lumière, non !
- Les deux autres sont... Oh, je crains de ne pouvoir continuer à te renseigner aussi clairement. Les règles concernant les vivants, vous comprenez.
- Bon... Où sont-ils ?
- Cerclés de fer et de sang, ils cherchent la porte qui leur permettra de fuir. Leurs vies sont en jeu, la mort est partout, et vous ne pouvez les aider qu'en... heu... je suis en panne d'inspiration, là. Je ne suis pas doué pour les énigmes...
- Ce n'était pas très énigmatique, de toute façon.
- Pfff. Je fais ce que je peux, vous savez.
- Vous avez essayé, c'est le principal. Bon, juste entre nous, comment puis-je les aider ?
- Hum... Vous garderez le silence sur cette entorse aux règles, vous le jurez sur votre âme ?
- D'accord.
- Ils sont... Ah ! Non, j'ai trouvé ! Ils sont dans le pays oublié.
- Pardon ?
- Voilà, c'est tout ce que je peux vous dire. Bon, je file. Adieu.


Je suis passablement dégoûté, même si je dispose maintenant de plus d'informations qu'en six mois de recherches. Oh, non, Thibault... Finnadan va tuer Erynia sur place si elle apprend ça, mieux vaut que je me taise. Au moins, deux d'entre eux sont encore en vie... pour le moment. Nous n'avons que trop perdu de temps.
Reste cette dernière énigme. Le pays oublié ? Quel pays peut-on bien avoir oublié ?
Je tourne en rond dans la salle de méditation pendant un bon moment avant de sortir et de lancer des ordres pour que l'on fasse des recherches sur cette énigme, puis me téléporte dans le château d'Alkarn pour fouiller dans sa bibliothèque.
Ici, dans le domaine de l'ancien baron qui avait fait de moi un vampire, se trouvent des livres qui ne sont même pas connus de l'université des arcanes.

La nuit éternelle du pays sans ciel s'étend au-dehors, mais le château est brillamment illuminé. Les sentinelles des faucons d'argent, la compagnie de mercenaires qui nous a si bien servi il y a vingt-cinq ans, me saluent et ouvrent la porte. Ludvik leur a offert le château à la seule condition qu'ils en défendent l'accès et surtout sa précieuse bibliothèque. Ils n'ont pas pris cette tâche à la légère, la compagnie s'est étendue, a en partie changé de nature, et s'est organisée autour de cette charge. Après un quart de siècle, ils sont toujours fidèles au poste.
Je rejoins la bibliothèque et contemple le monceau de livres en réfléchissant, puis décide de conjurer un esprit pour m'aider. L'esprit étant de puissance mineure, l'opération est simple et rapidement menée.
- Apporte-moi tout livre concernant un pays oublié.
Les livres autour de moi se mettent à vibrer, puis une centaine d'entre eux me tombent dessus. D'autres, issus de rayons plus éloignés, arrivent en renfort.

Je m'extrais non sans mal de la pile, aidé par plusieurs mercenaires attirés par le vacarme. Heureusement que j'ai un bouclier de protection autour de mon corps. Voilà ce qui arrive quand on fait une requête trop vague. Je ne m'attendais certes pas à ce qu'autant de livres traitent du sujet. On dirait que je suis au bon endroit.
Je remercie les hommes, prends un livre au sommet de la pile, et m'installe pour le parcourir.
Je lis ainsi pendant des heures, cherchant, croisant des références, enrageant car pour les auteurs de ces livres, le nom du pays oublié est considéré comme acquis pour les lecteurs. Pourquoi ? Cherchant une explication ailleurs, je regarde dans une classification des auteurs, faite par le baron lui-même. Hum... La grande majorité d'entre eux est issue du pays sans ciel... pourquoi est-ce que...
Je me téléporte dans une grande ville du pays, et me mets en quête d'un érudit. Ayant fini par apprendre où se trouve le plus proche, je frappe à sa porte et lui promets une forte récompense en échange d'un renseignement. Il m'invite alors chez lui et me propose un thé, mais je suis trop impatient d'entendre sa réponse.

- Je cherche des informations sur le pays oublié.
- Ah, le pays oublié, ou pays perdu, beaucoup d'histoires sont racontées à son sujet.
- Je n'en connais aucune, hélas. Où se trouve-t-il, et quel est son nom ?
- Oh, pas loin, vraiment pas loin d'ici.
- Vraiment ? Dis-je, enthousiaste.
Les enfants seraient-ils si proches ? Mais pourquoi ne puis-je les détecter ?
- Oh, oui. Vous êtes dessous.
- Pardon ?
- Le pays perdu, c'est Chernim. Le royaume qui s'est élevé dans les cieux, formant le pays sans ciel, notre pays.
Je remercie l'érudit du fond du cœur, dépose une belle somme sur sa table, puis me téléporte à Valsein. J'ai enfin de bonnes nouvelles à annoncer à Ludvik.
Pour ce qui est de la mauvaise, mieux vaut que je la garde pour moi. Il faut encore que nous localisions le frère de mon ami, et nous aurons besoin d'une Erynia vivante et en bon état.
Pourvu que Philippe aille bien, lui aussi...


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 07-12-2021

Merci, cher Inny-2, pour l'épisode de ce soir. Voilà donc "les Vieux" à la recherche plus active des "Jeunes". Ludvik, Ced et les autres, revenus de Gaïa où, finalement, ils n'avaient rien à faire, vont peut-être enfin "récupérer" leurs rejetons. Ce ne serait pas trop tard. Quelles épreuves devront-ils encore affronter? Et les deux esprits "unicorporés"  vont-ils se contenter, à la longue, de Steph "tout seul"? J'espère quand même en la «Reconstruction» de Thibault. Aller, un petit coup de Phénix, SVP, en faisant mentir la formule :«être fait du même bois que les flûtes»*
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*"Compliment" adressé par un journaliste à un ministre de Louis-Philippe. Ce dernier porta plainte en justice contre le journaliste qui l'avait ainsi qualifié et le fit condamner. Et, depuis, le journaliste écrivait : «Monsieur le ministre D***"qui n'est pas fait du même bois que les flûtes...». Comme quoi!


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 07-12-2021

Ludvik : Nous repartons

Cédric a convoqué tout le monde, et au bon moment car Erynia est arrivée la veille parmi nous. Elle semblait soucieuse, mais n'a rien voulu dire. J'ai hâte d'apprendre quelles nouvelles chacun a à nous annoncer.
- J'ai localisé les enfants, dit Cédric.
- Enfin ! Où sont-ils ?
- En Chernim.
- Quoi ?!
- Où est-ce ? Demande Jean.
- C'est le pays qui, en se soulevant à la fin de la guerre de Magnos, a créé le pays sans ciel.
- Mais alors ? Ils sont en Outremonde depuis tout ce temps ?
- Ce pays est sursaturé de courants magiques, pas étonnant que je n'aie pas pu les localiser auparavant.
- Alors, allons-y !
- Pas si vite. Nous ne savons rien de ce qui nous attend là-bas, et le pays est très vaste. Et même sur place, je ne pourrai toujours pas les localiser.
- Alors, que faire ?
- Je vais convoquer un esprit très puissant et très ancien pour nous aider. Maintenant que j'ai une piste, je pourrai lui dire vers quelle destination il doit chercher pour orienter le portail que j'ouvrirai.

- Il n'y a pas de temps à perdre, dit Jean, je n'en peux plus de toute cette attente, je ne vis plus. J'aurais dû fêter mon anniversaire il y a quelques jours, mais je n'ai pas eu le cœur à ça, je n'y ai même pas pensé, tout ce qui compte pour moi ce sont mes enfants, ils sont ma raison de vivre ! Je veux les retrouver.
- Et Stephan l'est tout autant pour nous, dit Marc.
- Alors nous ferons cette invocation ce soir, l'esprit en question ne répond que la nuit.
- Si nous allions au pays sans ciel ?
- Pas suffisant. Il faut une vraie nuit.
- J'ai une meilleure idée, dit Ludvik.
- Laquelle ?
- Outremonde est-il rond, comme la Terre ?
- Euh, oui... oui ! Excellente idée. Je vais nous transporter en Vaery, un pays situé de l'autre côté du monde, il y fera nuit noire.

Nous rassemblons nos affaires et nous équipons. Le coffre dans lequel je range mes objets les plus précieux me renvoie à la figure l'absence de la flûte de Cheng. Je serre les poings en me promettant de la retrouver.
Cédric ne perd pas de temps et dès que nous sommes prêts, il nous transporte aux antipodes. Il mérite vraiment son titre d'archimage. J'aimerais beaucoup voir Thibault travailler à ses côtés. Le garçon serait certainement très fier.
Il commence à mettre en place un cercle d'invocation puis lance une incantation aux intonations rauques. Conformément à nos instructions, nous pensons à nos enfants. Comme Stephan me manque. Je n'ai cessé de m'inquiéter pour lui. Heureusement, avec Thomas et Thibault, il est entre de bonnes mains.
Je regarde Ced se figer, silencieux, en communication mentale avec l'esprit qu'il a invoqué. Je me concentre plus fort encore sur Stephan.
Puis c'est l'ouverture du portail, je me sens happé, et jamais je n'ai été aussi heureux d'être pris dans une téléportation. Je sais que je vais revoir mon fils.

Je regarde autour de moi, clignant des yeux dans le soleil matinal. Je suis stupéfait de constater que le pays n'est pas la ruine que je m'étais imaginé. Il faut dire que des millénaires se sont écoulés depuis le cataclysme...
Marc se concentre, moi de même, et nous repérons la trace de Stephan ! La tonalité de son esprit, et celles de Thibault et Thomas, suivent un même chemin, que nous pointons du doigt.
- Les enfants sont passés par là, la trace est faible mais nette, elle date de plusieurs mois.
- Enfin ! Dit Jean, qui commence à retrouver le moral.
- On a un autre problème, dit Finnadan.
Un groupe de soldats fonce sur nous, ils ont dû nous voir arriver d'un coup et viennent aux nouvelles. Je remarque leur accoutrement plutôt exotique, et dis aux autres de se tenir prêts.
- Marc, il va falloir sortir le grand jeu. Ils ne nous ont jamais vu.
- Ok, on y va ensemble. Un... deux... trois !

Cédric nous téléporte plusieurs kilomètres plus loin, et nous remarquons un village non loin. Les vêtements des habitants sont fort différents des nôtres, et cela risque de nous poser un problème.
- On va se fournir, pas le choix, nous ne sommes ici que pour récupérer nos enfants et repartir.
- Incroyable qu'il y ait des gens, ici... L'histoire du massacre de la population a été totalement inventée...
- Après autant de millénaires, elle a été embellie à loisir. Regardez, un groupe sort du village.
- Téléportons-nous au-devant d'eux et tendons-leur une embuscade. Je regrette d'en passer par là, mais entre des vêtements volés et les vies de nos enfants, je ne vais pas hésiter un instant.
J'ai déjà fait pire...
Un autre voyage, un piège rapidement tendu et exécuté, et nous changeons de vêtements avant de repartir, toujours plus à l'est, vers nos enfants. Nous finissons par renoncer à ce mode de voyage à l'approche d'une grande cité. Le signal devient légèrement plus clair, et il ne fait aucun doute pour moi qu'ils sont là.
- Reste à les trouver là-dedans et à les sortir de là, discrètement...
Nous entrons dans la cité, et le signal perdure, clairement, dans une seule direction, comme s'ils n'avaient jamais visité la cité. Me serais-je trompé, se seraient-ils contentés de la traverser ? Mais bientôt, nous finissons par arriver à un grand bâtiment. Les gens autour de nous discutent dans une langue incompréhensible, mais Cédric règle le problème d'un simple sortilège.
Il parlent tous de l'arène et du combat sanglant qui va s'y dérouler. Des Frères de Sang qui vont mourir face au grand champion de l'année dernière.
Une arène ? Cela correspondrait au cercle de fer et de sang dont nous a parlé Cédric.
Le bâtiment qui est devant nous, et dont nos enfants ne sont jamais ressortis.
L'endroit où ils vont bientôt périr.


Re : Les chroniques d'outremonde (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 08-12-2021

Hou-là... il va y avoir du grabuge! Comment les "pères" savent-ils que les rejetons risquent bientôt leur vie? Pressentiment? Ils vont entrer dans ce fichu monument et puis?...La surprise de Ludvik et Marc va être grande en ne voyant pas leur Thib. Comment leur faire comprendre ce qui a bien pu se passer et que Math a "recueilli" l'esprit de Thib?