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La porte des mondes (fantastique avec personnages gays, terminé) - Version imprimable

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Re : La porte des mondes (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 07-02-2022

Tiens donc : un nouvel "outremondiste" en herbe. Évidemment, c'est peu banal cette aventure. Nous apercevons quand même l'esprit de raison de Franck : il privilégie le nouveau peuple qu'il a connu grâce à son jeune compagnon trouvé au tout début de son aventure. Arrivera-t-il à réaliser son plan "anti-terriens" avec les héritiers des "Protecteurs"? Souhaitons-lui de retrouver "fissa" son Jacques d'amour.
Question subsidiaire : les descendants de nos précédents héros (Ludvik and Co...) seront-ils de la partie?


Re : La porte des mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 07-02-2022

De toutes façon, Franck sait qu'il aura de gros ennuis s'il retourne sur terre.

Pour les 2 derniers points, on en saura plus dans les 10 prochains chapitre. Avec même une surprise.


Re : La porte des mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 07-02-2022

7 - Narimi

Narimi est une grande cité, selon les standards de ce monde. Point central du royaume (la capitale est plus au nord, nichée contre les montagnes), c'est la deuxième plus grande ville du continent, et certainement la plus vivante. Si Jacques en a entendu parler, je pense que c'est ici qu'il s'est installé. Il s'est toujours vanté d'être très débrouillard. Je repense aux instructions que j'ai laissé aux Veilleurs, histoire d'être sûr de n'avoir rien oublié.
Éviter la base perdue des Protecteurs. Si elle est aussi secrète, c'est pour une bonne raison, ai-je dit, autant éviter d'attirer l'attention sur elle.
Évidemment, je n'ai aucunement l'intention qu'ils découvrent par eux-mêmes que je les ai bernés. Je n'aurais pas cru que je prendrais un tel plaisir à la manipulation, mais de toute façon, maintenant que je suis lancé, je ne peux plus m'arrêter. Ce serait trop dangereux.
J'ai vraiment hâte d'arriver à destination, je n'ai jamais fait d'équitation et ça se sent ! J'ai le fondement en compote et je crois bien que je vais dormir sur le ventre, cette nuit. Quelle misère !
« Ne vous inquiétez pas, on s'y fait très vite ! » Ils m'ont bien eu, sur ce coup-là.

- Vous ne m'avez pas expliqué comment vous pouvez parler notre langue, lui dis-je.
- Lorsque les choses ont commencé à mal tourner chez nous, les Protecteurs de votre monde qui se sont retrouvés coincés ici ont créé l'ordre des Veilleurs, qui devait transmettre ses connaissances de génération en génération dans l'attente d'un éventuel retour. Votre langue, qui est inconnue ici, nous permettait de communiquer secrètement, et aussi d'attirer l'attention de tout Protecteur qui reviendrait ici, ce qui a été le cas avec vous.
- Oui, en effet, c'est bien vu. Mais vous n'avez pas eu de soucis avec cette défiance envers les étrangers ?
- Si, c'est pourquoi nous opérons sous le couvert d'une guilde commerçante. Ça apaise les soupçons, et elle nous apporte des revenus confortables qui nous aident beaucoup dans notre tâche. Les habitants ont beau être fermés à l'extérieur, ils savent bien que leur pays n'a pas beaucoup de ressources, et ils dépendent des autres pays pour le fer par exemple.
- Je vois. Je risque tout de même d'avoir des problèmes, je maîtrise à peine quelques mots de leur langue...
- Nous nous occuperons de ça.

Alors que je m'approche de la cité, située dans un bassin fertile, je suis émerveillé par son aspect. Imaginez une énorme cité aux murs blancs, de style oriental, dont les bâtisseurs ont rivalisé d'imagination pour que chaque bâtiment soit plus beau que son voisin. J'ai l'impression d'être dans un conte des Mille et une nuits. Tourelles, spirales, pierre taillée à un tel niveau de finesse qu'on croirait de la dentelle... je me rends compte du niveau artistique atteint par ces habitants que j'avais inconsciemment rabaissés. Ce n'est pas parce que leur technologie est loin derrière celle de mon monde qu'ils valent moins que nous, et on ne voit plus de telles merveilles par chez nous, loin de là.
Velik m'explique qu'au-delà du fleuve, se trouve une autre cité, bien moins belle, qui est réservée aux pauvres. Et que je ferais bien de ne pas m'y aventurer si je tiens à mes possessions... et à ma vie.
Il y a beaucoup de passage par les portes et les gardes se contentent de regarder les gens passer, interpellant toute personne qui leur paraît suspecte. Notre bannière de la Compagnie du ruban pourpre, symbole de la guilde, nous permet de ne pas être inquiétés.

Je ne peux m'empêcher d'admirer, tout au long du chemin, les magnifiques maisons qui, à l'abri du vent et du soleil, s'ornent de nacre, de pierres bleues et vertes qui soulignent encore plus, par leurs contrastes, la délicatesse de porcelaine des sculptures murales. Nous arrivons au siège de la guilde, orné de statues imposantes représentant un homme encapuchonné orné d'une couronne. Le Roi Immortel, me dit Velik. Sa présence, encadrant l'entrée, entraîne une terreur superstitieuse, le souverain étant aussi craint que révéré. Je demande à en savoir plus sur lui mais il secoue la tête, arrêtant son cheval et mettant pied à terre. J'ai un peu de mal avec le mien mais je finis par y arriver. Décidément, je ne m'y ferai jamais à ces montures. Je confie mon cheval avec soulagement à un aide et suis Velik dans le bâtiment.
L'intérieur est encore plus magnifique que l'extérieur. Sol de mosaïque, fontaines, plantes tombantes, œuvres d'art, diffuseurs d'encens et musiciens contribuent à créer une ambiance de palais au siège de la guilde. Je n'ose imaginer comment doit être la capitale, avec le palais du roi...

Nous montons un escalier sur plusieurs étages, entrons dans une partie privée, marchons encore dans un couloir au sol recouvert d'un épais tapis avant de nous arrêter devant une porte.
- Rafraîchissez-vous et prenez du repos, nous nous reverrons ce soir pour le repas, j'enverrai quelqu'un vous chercher.
- Merci, à ce soir.
J'entre et retiens mon souffle en contemplant le luxe de la suite. Je me sens instantanément sale et rustre en comparaison, et jette au sol mes affaires, puis mes vêtements, et pars en quête de la salle d'eau. La porte du fond s'ouvre alors que je suis à deux mètres d'elle, et un jeune couple s'avance vers moi. J'ouvre la bouche de surprise, puis de gêne, totalement nu devant eux.
- Bonjour, nous sommes à votre service, disent-ils en souriant et s'inclinant.
- Euh... bonjour...
J'ai caché mes attributs et recule vers mes affaires.
- Je pensais être seul, désolé...
- Mais il n'y a pas de problème, par ici, s'il vous plait, votre bain est prêt.

J'ouvre des yeux ronds, puis soupire. Tout ce luxe n'est pas pour moi, et l'idée de ne rien pouvoir faire par moi-même ne cadre pas avec l'idée que je me fais d'une vie décente.
- Euh, d'accord, mais c'est bon, je peux m'en charger moi-même.
- Le seigneur Karali lui-même a ordonné que nous nous occupions de vous personnellement, et c'est là un grand honneur qu'il vous fait. Vous ne voudriez pas le désobliger, n'est-ce pas ?
Oh les petits vicieux...
J'admets ma défaite et entre dans la salle de bains, dans laquelle se trouve un grand bassin fumant.
- Lequel d'entre nous choisissez-vous ? Demande la femme.
- Euh, c'est juste un lavage, n'est-ce pas ?
- La fatigue du voyage doit quitter vos muscles. Je vois que vous marchez mal, souffrez-vous ?
- Je n'avais jamais fait de cheval, dis-je en plongeant avec délices dans l'eau chaude. Aaaahhh, elle est bonne...
- Un bon massage et des huiles appropriées vous remettront sur pied, dit le jeune homme.
- Très bien, dis-je en le désignant, vous pourrez me masser.

La fille s'éloigne et verse de l'eau sur des braseros qui sifflent en émettant une vapeur parfumée. Elle disparaît dans les volutes mais c'est le jeune homme que j'observe, car il vient de laisser tomber sa tunique. Et il n'a rien en dessous. Je contemple un corps parfaitement sculpté, parfaitement épilé, musclé mais sans excès, et ma pomme d'Adam fait des allers et retours tandis que je déglutis péniblement. Il descend dans l'eau, devant moi, tout à fait conscient de l'effet qu'il me fait. Je ne pense plus à Jacques. Mon corps ne se soucie plus que d'une chose : cela fait trois ans qu'il n'a plus été touché par un homme, qu'il n'a plus été réconforté, et lorsque ses mains se posent sur moi et commencent à me laver, je soupire en frissonnant de désir. Je n'arrive plus à penser à quoi que ce soit. Mon sexe tendu exprime mon désir avec force. Je suis tout à lui, tout à ses mains qui parcourent mon corps, mi-lavant, mi-massant, mi-caressant. Il évite les zones sensibles, sexuelles, laissant le désir culminer dans mon corps, me faisant frissonner de plus en plus.
Je m'abandonne totalement à lui, et lorsqu'il s'approche de moi et m'embrasse, je lève enfin mes mains pour caresser son corps tout en répondant à son baiser.
Il s'écarte alors et passe derrière moi, massant mon dos, mes fesses, faisant partir la douleur, et y apportant sa douceur.


Re : La porte des mondes (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 08-02-2022

Pourvu que "Franky" ne se fasse pas "découvrir" (au sens figuré car, dans cette baignoire un peu spéciale il serait plutôt en tenue d'Adam) et circonvenir par ce jeune et entreprenant masseur* : ce serait la cata! Les confidences dans le bain pourraient entraîner de funestes conséquences.
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*Chacun connaît  "la main...du masseur dans la culotte d'un zouave", à condition d'avoir fréquenté le SERVICE MILITAIRE Big Grin.


Re : La porte des mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 08-02-2022

Pas sûr que ce serait la cata, mais on verra ça plus tard.

En attendant, on va apprendre qui est ce masseur.

A ce soir.


Re : La porte des mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 08-02-2022

8 - Réunion au sommet

Il me lave soigneusement tout le corps, me faisant gémir lorsqu'il s'occupe de mon sexe, puis il me fait sortir et me rince à l'aide d'une jarre. Il me sèche, me demande de m'allonger sur une table et commence à me masser à l'aide d'huiles odorantes. Une sensation de chaleur m'envahit, puis d'apaisement, tandis que mes muscles retrouvent leur souplesse et se libèrent de tensions trop longtemps contenues. Je gémis de bonheur sous le travail de ses mains, puis me retourne sur son ordre. Il termine son massage, professionnel et sensuel à la fois, et je le regarde, il est toujours nu, beau, le sexe en état de semi-érection, qui me fait envie. Suis-je arrivé à un tel niveau de frustration sexuelle que j'en oublie Jacques ? Il faut croire, ou alors, les vapeurs sont aphrodisiaques... Mais mon masseur termine son travail et me fait signe de me lever. Nous sortons de la salle d'eau par une autre porte... mon dieu, il y a une autre salle de bains ! Celle-ci est réservée aux soins plus fins, crèmes et parfums, produits de beauté, mais pas de rasoir, visiblement. Depuis mon arrivée, je n'ai pas eu l'occasion de me raser et ça commence à me démanger sérieusement.

- As-tu un rasoir ? Et au fait, quel est ton nom ?
- Maadi est mon nom, et pour le rasoir, nous ne nous en servons pas, nous avons des crèmes qui sont bien plus efficaces et laissent la peau douce.
- Ah, très bien, ça. Je suppose que c'est grâce à cela que tu n'as pas un poil sur le corps ?
- Oui, c'est ainsi que les hommes se trouvent beau à Narimi.
- Dans ce cas, ôtons tout ces poils ! Dis-je en désignant tant mon torse que ma barbe.
Il ouvre un pot et commence à appliquer une crème verte sur la moitié inférieure de mon visage, puis descend, traquant ma pilosité en tout endroit de mon corps, jusqu'à mes pieds. La crème commence à sécher sur ma figure, et se détache d'elle-même... entraînant tous les poils de ma barbe et de ma moustache ! La crème pèle de plus en plus, tombant au sol, et révélant un corps proprement épilé, sans la moindre douleur et sans le moindre poil épargné.
- Alors ça ! C'est vraiment efficace !
Il sourit de mon étonnement devant une chose qui doit être bien banale dans son monde.

Après l'application de quelques crèmes (et parfums subtils) il me raccompagne dans ma chambre, où m'attendent de nouveaux vêtements. Mon excitation est retombée, ce qui me soulage beaucoup. Une fois habillé, il me coiffe soigneusement, puis m'indique un grand miroir dans lequel je m'admire. Je crois bien que je n'ai jamais été aussi beau. Mon visage est si lisse que j'ai l'air d'un adolescent. (On n'a pas de crème dépilatoire de ce calibre dans mon monde, mais on a au moins vaincu l'acné, ce qui a soulagé des générations d'ados).
- Reposez-vous, je viendrai vous chercher pour le repas.
- Merci, Maadi. Merci.
Il sourit et sort de la chambre, me laissant seul. Je sens ma tension nerveuse s'estomper doucement. Me demandant ce que je vais bien pouvoir faire, j'avise une cruche sur la table et en examine le contenu. À l'odeur, c'est la boisson aux herbes qui m'avait si bien revigoré. Parfait. J'en bois un verre et me sens prêt à affronter tout ce qui pourrait m'arriver. Mais pour le moment, je n'ai rien à faire, aussi, après avoir observé par la fenêtre un charmant jardin intérieur, je décide de sortir et demande mon chemin à un garde. Il me fait signe de le suivre et je réfléchis plus encore sur cette étrange organisation.

Les Veilleurs disposent visiblement d'importantes ressources, ils sont plus puissants encore que ce que j'imaginais. C'est intéressant... et inquiétant à la fois. D'un autre côté, le fameux Roi Immortel ne semble pas le genre de souverain à permettre qu'une force à même de le menacer puisse se développer sur son territoire. Ce roi doit avoir une armée impressionnante, et probablement fanatisée, au vu de la crainte révérencielle qu'il inspire parmi le peuple, c'est une hypothèse raisonnable. Crainte certainement entretenue par un service de renseignements des plus efficaces, et mortel. Dans quelle mesure les Veilleurs ont-ils réussi à conserver leur secret ? Hum, voilà une question à poser au seigneur Karali, qui doit être le maître de guilde, et leader des Veilleurs.
J'arrive au jardin intérieur, où le garde me laisse, et profite de la sérénité de ces lieux, admirant les fleurs inconnues et respirant leur parfum, regardant les jeux de lumière de la fontaine centrale, jusqu'à ce que Maadi vienne me chercher.
Je le suis jusqu'à un salon privé dont la simplicité contraste fortement avec le reste du bâtiment. Les murs sculptés sont masqués par des panneaux de bois sombre. Un étrange éclairage cristallin au plafond attire mon attention un instant, mais je me reprends vite pour saluer mon hôte.

- Au nom de tous les Veilleurs, je vous souhaite la bienvenue parmi nous, dit-il en réponse.
- Merci. Votre accueil m'honore.
- Parfait. N'hésitez pas à demander tout ce que vous voudrez, nous sommes là pour vous servir, depuis la fondation de notre ordre.
- Votre loyauté vous honore, seigneur Karali. Nous saurons nous en souvenir, croyez-le bien.
Il incline la tête, satisfait, et m'indique la place d'honneur en tête de table. Alors que je m'y rends, il tape dans ses mains, et en réponse, d'autres invités entrent dans la pièce. Je reconnais parmi eux Velik et, à ma grande surprise, Maadi, que je prenais pour un serviteur. Mais, suis-je bête, il parle ma langue également, ce qui implique qu'il fait partie des Veilleurs. Il s'installe d'ailleurs à droite de Karali.
- Vous avez déjà fait la connaissance de mon fils Maadi, commente Karali. Je vous présente les seigneurs Akram, de la Cité Éternelle, et Vissali, de la ville d'Iznar.
Je suis encore sous le choc de la révélation que le jeune homme qui m'avait mis dans un tel état soit le fils du seigneur local. À quel jeu joue-t-il ? Était-ce un test ?

Nous nous asseyons et entamons le repas. Arkam me pose quantité de questions sur la situation dans mon monde, et je sors la fable sur laquelle j'ai réfléchi. Elle devrait servir mes intérêts à merveille.
- Tout comme en Outremonde, nous avons subi de cruels revers sur Terre, et nos ennemis nous traquent sans relâche. À vrai dire, nous espérons retrouver ici de quoi nous retourner contre eux, pour pouvoir ensuite rétablir complètement le lien avec Outremonde et reprendre la place qui nous est due.
- Je vois. Et vous n'avez pas pu contacter les autres mondes ?
Hein ? Il y en a d'autres comme ça ? Combien ?
- Non, hélas. Le seul portail auquel nous avons accès est verrouillé sur une base secrète abandonnée en Outremonde.
- Regrettable. Si seulement nous pouvions contacter le monde d'origine des Protecteurs, nous pourrions obtenir toutes les ressources dont nous pourrions rêver.
Ah ! C'est bien ce que je pensais, ils venaient d'un autre monde !
- Je me demande pourquoi ils n'ont pas refait une visite depuis tout ce temps...
- Moi aussi, mais comme vous le savez, depuis la séparation, les contacts entre les mondes sont beaucoup plus difficiles. Il faut attendre une conjonction, et elles sont brèves. D'ailleurs, d'après un rapport que j'ai reçu aujourd'hui, votre portail n'a plus été activé depuis deux jours.
Séparation ? Conjonction ? De quoi parle-t-il ? Si je pose la question, je vais me trahir, quel dommage ! J'ai intérêt à faire attention avec ce sujet...

- De quelles ressources disposez-vous, concrètement ?
- Eh bien, la chose est assez délicate, nous devons composer avec la suspicion du Roi Immortel, tout mouvement d'ampleur, de quelque nature que ce soit, attirera son attention, et nous devons éviter cela. Nous pouvons faire de petits mouvements dispersés afin de mobiliser des troupes dans des lieux reculés, mais le réel problème est que tant qu'il sera au pouvoir, nous ne pourrons rien faire de concret pour vous aider. Ma question serait plutôt : quelles sont VOS ressources ? Que pouvez-vous faire pour nous aider à contrer le Roi Immortel ?


Re : La porte des mondes (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 09-02-2022

Voilà donc un nouvel ennemi potentiel : le "roi immortel". Est-il si "immortel" que cela, ce brave homme très méfiant et implacable pour défendre son prestige, inspirer une grande crante et rester aussi le chef incontesté? Voici un autre défi pour Franky : se débarrasser de ce souverain quelque peu encombrant ou tout au moins réduire sa puissance destructrice.
Blague à part, c'est assez heureux que le fiston du seigneur Karali n'ait pas manigancé pour avoir encore plus "d'intimité" avec le Terrien amoureux de "son" Jacques. À moins que, de ce côté, nous ne soyons pas au bout de nos surprises : la nuit et le coucher ne se sont pas encore passés...hé hé...et beaucoup trop d'envies n'ont pu être satisfaites!


Re : La porte des mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 09-02-2022

9 - Les Mystères d'Outremonde

Je baisse la tête.
- Nos ressources sont très limitées, j'en ai peur. Et maintenant que le portail s'est refermé, nous sommes coupés de notre base.
Je soupire avant de reprendre.
- Nous ne nous attendions pas à rencontrer une situation de ce genre, ici.
- Je vois.
Nous nous concentrons sur un nouveau plat qui vient de nous être servi, et cela me permet de calmer les battements de mon cœur. Je savais qu'un jour, les talents d'improvisation développés dans mon adolescence, d'une part en faisant des jeux de rôle (les vrais, sur papier, en groupe) et d'autre part en ayant à mentir constamment sur mon attirance sexuelle, me serviraient, et bon sang, je suis devenu vraiment bon à ce jeu !
Bon, je ne dois pas leur laisser reprendre l'initiative, ou les questions indiscrètes vont reprendre.
- Parlez-moi de ce Roi Immortel.
- C'est lui qui a fondé le royaume il y a plus de mille ans, et qui règne depuis en le tenant tout entier dans une main de fer. Il a une police secrète, les Traqueurs, qui maintient la population dans un état de soumission et de terreur. Son armée est très forte et bien entraînée, et comme les pays voisins ne sont pas de taille contre elle, le pays vit dans une longue paix. Il n'a pas d'ambition expansionniste, alors qu'il pourrait facilement dominer le continent s'il le voulait. Un homme très étrange, mais très intelligent. Il fut un grand sorcier de son vivant.
De quoi ? Qu'est-ce qu'il me raconte ?
- Excusez-moi, nous n'avons pas vraiment l'habitude de ce genre de choses sur Terre, comment dire...
- Ah ! Oui, c'est vrai que la Terre est un cas unique, un monde sans magie. Oui, certaines choses en Outremonde doivent vous paraître étranges.
- C'est peu de le dire, dis-je, effaré.
La magie ? Le Roi Immortel serait un sorcier mort-vivant ? Une liche ? Qu'est-ce que c'est que ces histoires ?
- N'a-t-il pas fait interdire la magie, justement ? Reprends-je.
- Oui, très fin de sa part, ainsi seuls lui et sa garde rapprochée ont accès au seul pouvoir qui pourrait le menacer. Et, bien sûr, ses Traqueurs, qui sont d'une loyauté aveugle envers lui.
- Ah, je comprends qu'ils sont redoutables.
- Pour le moins. Ils peuvent sentir à distance si une personne a le Don, et ils le tueront alors promptement. Seuls les jeunes enfants sont épargnés, ils sont enlevés à leurs parents, probablement pour devenir à leur tour des Traqueurs.
- Je vois... et ça dure depuis mille ans.
- La preuve que le système est efficace. Avec plus d'ambition...
- Réjouissons-nous, alors, qu'il ait ce défaut, car ce serait un ennemi encore plus formidable.
- Certes.
- Si le roi était renversé, comment réagiraient les pays voisins ?
- Bonne question, mais elle n'a que peu d'importance. L'important est de reprendre le contrôle des opérations. S'il y a du désordre aux frontières, cela distraira efficacement l'armée et un éventuel nouveau dirigeant, et nous ne pourrons qu'en tirer bénéfice.
Sans vous soucier des pertes humaines, en bons petits aspirants Protecteurs que vous êtes...

Je ferme les yeux un moment, essayant d'assimiler les révélations que je viens d'entendre. Je vois mal les Veilleurs faire une blague à un Protecteur, alors quoi ? Superstition ? Oui, ça ne peut être que ça. Ça reste après tout un monde arriéré... Et, oui, j'imagine bien le Roi Immortel vivre reclus, ou porter un masque, et entretenir la légende de son immortalité alors que des centaines d'entre eux se sont succédés.
Soulagé par mon raisonnement, je rouvre les yeux, et avale une nouvelle gorgée de vin. J'ai dû boire un demi-verre en tout et pour tout, je fais très attention à ça, il ne s'agirait pas de s'enivrer et de révéler des choses embarrassantes...  Le repas se termine bientôt, et la discussion proprement dite devient plus sérieuse, mais j'arrive à m'en tirer dignement, et tout le monde reste sur un sentiment de frustration mutuelle. Nous n'avons rien à tirer l'un de l'autre en matière d'aide, et pour cause ! Je n'ai aucune chance de rallier les militaires de la base, et encore moins pour aider les alliés des Protecteurs. J'avais bien eu l'idée, à un moment, de provoquer un conflit entre les deux, mais j'ai maintenant l'impression que les forces du Roi Immortel serait bien plus efficaces pour ça.

Sauf que... Jacques, comment réagirait-il ? Cette pensée vient enfin de venir à mon esprit. Ce sont ses camarades que je veux exterminer, comment pourrait-il l'approuver ? Je me sens horriblement gêné, et perdu. J'ai besoin de réfléchir sérieusement. Je suis sur une corde raide, condamné à avancer sans pouvoir changer de direction. Je n'ai pas droit à l'erreur, le tout est d'espérer qu'il n'y aura pas d'erreur de timing. Mais pour le reste ? Bon, j'improviserai.
- Bien, dit Karali, nous allons devoir réfléchir à tout ça. Dans tous les cas, nous sommes à votre service, nous en avons tous fait le serment solennel.
Je me contente d'un hochement de tête sec, et nous nous levons tous pour quitter la pièce.
- Maadi, dit Karali, il faut régler le problème de l'apprentissage des langues d'Outremonde, occupe-t-en dès maintenant.
- Oui, père.
Le jeune homme si troublant me fait signe de le suivre, alors qu'il ouvre un passage astucieusement dissimulé dans une paroi. Nous descendons un escalier étroit, sur plusieurs niveaux, arrivant en sous-sol et descendant encore une longue volée de marches.

Arrivés en bas, il ouvre une porte qui mène dans une salle éclairée par ces curieux cristaux lumineux que j'avais déjà remarqué auparavant. Mais le point le plus intéressant de la salle est un grand cercle luminescent de symboles complexes et de figures géométriques intriquées. Quatre hommes arrivent d'une porte latérale et s'installent dans de petits cercles intérieurs.
- Allez au centre du cercle, mais évitez de marcher sur les symboles, surtout, me dit Maadi.
- Qu'est-ce que c'est ?
- Une protection qui empêche les Traqueurs de détecter l'usage de la magie.
- Ah.
Et qu'est-ce que ça a à voir avec l'apprentissage ? Foutues superstitions...
J'obéis néanmoins, continuant à jouer mon rôle, posant prudemment mes pieds entre les divers dessins, et atteignant le centre où je me tiens dans l'expectative.
Et maintenant, que va-t-il se passer ?

Les quatre hommes se concentrent, et une étrange aura bleutée commence à apparaître autour de moi. Qu'est-ce que c'est que ça ?
Un réflexe instinctif de peur me fait repousser mentalement la lumière, et je vois les quatre hommes remuer nerveusement.
- Ne résistez pas ! Acceptez la magie ! Dit l'un d'eux.
Accepter la magie ? C'est ridicule, voyons.
- Absorbez la lumière, attirez-la vers vous, allez ! Crie l'un des hommes.
Je finis par m'exécuter, me concentrant à leur demande pour attirer cette lumière, tout en me disant que tout ceci est ridicule... puis qu'il doit y avoir une explication logique à ce qui se passe.
La lumière se rapproche alors de moi, sous les encouragements des quatre hommes, et s'infiltre en moi. J'entends un son pur résonner en moi, éprouve une sensation indescriptible, ressens une force inconnue émaner de touches choses... puis tout s'arrête. La lumière a disparu.
- Que s'est-il passé ? Demande Maadi.
- Il a le Don, dit l'homme le plus proche de lui. Un Don très puissant.


Re : La porte des mondes (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 10-02-2022

Petite question : cet exercice avec introduction de la lumière bleutée est-il une analyse des possibilités de Franck ou bien plutôt de lui donner des pouvoirs magiques? J'avoue n'avoir pas bien saisi le vrai but de cette opération.
Où alors, autre hypothèse : savoir, pour ses hôtes "bizarres", s'il est un Traqueur déguisé, rempli de pouvoirs magiques. Si cela est avéré avec cette "analyse", c'est une découverte plutôt gênante pour Franck qui va être considéré comme un ennemi mortel pour ces descendants des Protecteurs.


Re : La porte des mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 10-02-2022

Pour ma part, je n'ai pas cherché plus loin que l'idée d'absorber le lumière pour absorber des connaissances.

Mais le fait que la lumière s'éteigne brusquement, ce qui surprend Maadi, on reverra quelque-chose d'approchant lorsque Frank reprendra des études.


Re : La porte des mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 10-02-2022

10 - Maadi

Qu'est-ce que... qu'est-ce que c'était ? Ça ne peut pas être de la magie, c'est du délire ! Du calme, du calme, réfléchissons... Zut, j'ai fait assez de jeux de rôles pour être habitué à la notion de magie, mais y être confronté en vrai...
Est-ce vraiment arrivé ?
- Quittez le cercle, faites toujours attention où vous marchez.
Docile, j'obéis, réfléchissant toujours.
- Ral vas it ? Demande Maadi.
« Tu me comprends ? » Oui, oui je le comprends, et c'est dingue ! Qu'est-ce que c'est que tout ça ?
Je me retourne vers le cercle, vers les hommes (des sorciers ?) qui quittent la pièce, et secoue la tête. De la magie... ou une technologie que tout le monde prend pour de la magie ? J'avais lu quelque chose là-dessus dans un livre de SF, mais je ne retrouve plus la référence. Les Protecteurs disposent d'une technologie stupéfiante, permettant de franchir des distances inimaginables, dans certaines conditions, certes, mais ça reste quand même une indication de ce qu'ils sont capables de faire. Il doit y avoir un appareil enfoui, ici, et...

Mais non, aussi rassurante soit-elle, cette explication n'est pas satisfaisante, elle ne peut pas expliquer ce que j'ai ressenti pendant un moment, où je me suis senti en phase avec le monde qui m'entoure. J'ai senti cette énergie, ce pouvoir, j'ai compris ce cercle, un bref moment. Je ne peux pas le nier, il y a ici quelque chose qui me dépasse.
La magie... incroyable.
Je me rends compte que Maadi me regarde, et je reviens à la réalité.
- Oui, je te comprends, réponds-je.
- Concentre-toi, trouve en toi les mots Ahidi.
Je cherche, me servant de ce dernier mot comme d'une clé pour ouvrir en moi un trésor de connaissances qui n'était pas là auparavant. Je connais la langue qu'il utilise, j'en connais même d'autres !
- Va nahra.
Je te comprends... mais je comprends encore moins ce monde, maintenant.

Il sourit.
- Parfait ! Tu es un homme plein de surprises, Franck. Hum, ne bouge pas d'ici, je dois voir mon père, il doit être informé de ce qui vient d'arriver. Tu dois être protégé, ou les Traqueurs te repèreront ! Ici, tu es en sécurité.
- Comment se fait-il qu'ils ne l'ont pas fait quand je suis arrivé en ville, ou même avant ?
- Quand nous sortons, tous les Veilleurs portent des amulettes de brouillage, tu étais pris dans leur champ, et les Traqueurs ne t'ont pas vu. Il va t'en falloir une, c'est un minimum. Mais tu devras également apprendre à maîtriser ton pouvoir, surtout s'il est puissant.
À quoi me servirait un tel pouvoir alors que les Traqueurs sont partout ?
J'attends patiemment son retour, le délai me permettant d'assimiler tout ce qui vient de m'arriver. Mais j'ai toujours du mal à y croire. Une partie de moi conserve sous le coude l'idée d'une technologie cachée, et l'autre partie se débat avec la magie.

Au retour de Maadi, je m'avance vers lui, et il me remet une petite amulette d'argent au bout d'un collier. Je l'enfile, un peu hésitant tout de même, mais ça ne peut pas me faire de mal, et si tout cela est effectivement vrai...
- Ça va ?
- J'ai encore du mal à accepter tout ça, sur Terre, il n'y a aucune magie, et voilà que j'aurais le Don...
- C'est peut-être un signe du destin, qui pourrait nous offrir ce qui nous manquait pour renverser le pouvoir du Roi Immortel.
- Tu plaisantes ? Le roi a une armée puissante, des sorciers à sa solde, sans parler de lui-même...
- Je le sais bien, mais nous mettrons tout en œuvre pour t'y aider. Nous prendrons le temps qu'il faudra, mais nous y arriverons.
- Nous verrons bien.
Nous remontons l'escalier, et Maadi me guide jusqu'à ma chambre, dans laquelle nous entrons tous les deux.
- Tu as besoin de te remettre de tes émotions, dit-il en versant un verre de la boisson aux herbes.
- Comment s'appelle-t-elle, cette boisson ?
- C'est du réstil, on fait venir les herbes séchées de très loin au nord, de l'île de Valnar, pour la faire.
Je la bois avec délectation, elle me revigore comme à chaque fois. L'effet est vraiment surprenant, d'ailleurs.
- Est-ce de la magie ? Ça agit si vite...
- Non, de l'alchimie.
- Ah, bien sûr...
Il boit à son tour, repose le verre, et me sourit.

- Tu as besoin de te détendre, après toutes ces émotions.
- Avec cette boisson, je ne risque pas de pouvoir me reposer de sitôt.
- Il y a d'autres façons de se détendre, dit-il en tirant la ceinture du luxueux vêtement que je porte et en la laissant tomber au sol.
- Euh, Maadi...
- Laisse-toi aller, comme dans le bain.
Je m'apprête à répondre, mais il fait un geste des épaules, et son vêtement tombe au sol, révélant son torse lisse et musclé, et tandis qu'il fait tomber glisser le bas en insérant ses pouces dans son pantalon, je ne peux plus rien faire que le regarder, silencieux. Mon dieu qu'il est beau. Et dangereux. Malheureusement, je crains bien de n'être qu'une proie prise dans la toile de sa séduction, incapable de me libérer.
Il s'approche, fait tomber mes propres vêtements, et me repousse doucement vers le lit, m'y faisant tomber.
- Je dois veiller à ton bien-être, dit-il. Je sais que tu me désires, alors pourquoi résister ? Ton corps me veut déjà, dit-il en désignant mon sexe dressé.

Ce serait vain de le nier... pourquoi me fait-il autant d'effet ? C'est vrai qu'il est très beau, mais... serait-ce le coup de foudre ? Non, je ne le pense pas, c'est plus un désir très fort, associé à un douloureux manque. J'ai besoin de sentir les mains d'un homme parcourir mon corps, j'ai besoin de serrer un homme contre moi, de l'embrasser... et alors que Maadi s'allonge à côté de moi, je comprends que je ne reverrai pas Jacques, pas comme avant. Je m'apprête à le trahir, à trahir tous ses camarades, pour sauver un monde auquel je me sens de moins en moins attaché. Je dois faire un choix entre ce monde et Jacques, et pas simplement entre Maadi et lui. Trois ans, trois années pendant lesquelles je n'ai pas vécu, et aujourd'hui, j'ai l'impression de revivre, et en cadeau de bienvenue, un choix crucial, pas seulement pour mon avenir, mais pour celui d'un monde entier.
Lorsqu'il commence à caresser mon torse, je gémis de désir, lui rendant la pareille, mais toujours en proie au questionnement. Jacques a certainement refait sa vie avec un autre, il s'est trouvé un travail, il s'est installé et mène une vie paisible, que se passerait-il si je déboulais maintenant dans sa vie ?

Je dois faire un choix entre la Terre et Outremonde, entre Jacques et Maadi. Un choix, mais aussi un sacrifice. Dans l'ignorance du statut réel de Jacques, et la situation dans laquelle je suis, je ne suis pas certes pas en état de faire un choix objectif, mais je suis en train de céder à mon désir, alors...
Va pour Maadi., comme tout en moi le réclame.
J'attire à moi le jeune homme et l'embrasse doucement, puis avec plus de passion. Ses mains m'enlacent, oh que c'est bon, que ça me manquait... Nos lèvres ne semblent plus vouloir se séparer, mais lorsqu'elles le font enfin, c'est l'annonce que la nuit va être très chaude...


Re : La porte des mondes (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 11-02-2022

Ah...un bon gros bisou bien baveux...que ça fait du bien! Le cher Franck aurait bien du mal à rejeter le splendide Maadi «qui doit prendre soin de lui» de toutes les façons. Et il s'y entend, le bougre, en matière "d'occupation manuelle", enfin pas que manuelle puisque sa 3ème jambe ne devrait pas tarder à entrer dans la danse pour accompagner dignement celle de Franky!


Re : La porte des mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 11-02-2022

11 - Dans Ses Bras

Lorsque je me réveille le lendemain, je me remémore la nuit de folie que je viens de passer avec Maadi. Il ne fait aucun doute que je suis loin d'être son premier, et que je ne serai pas le dernier. Cela me rassure, car si je l'ai désiré avec force, je n'ai pas envie de passer ma vie avec lui, pas comme avec Jacques. C'est  paradoxal, mais l'avoir trompé a comme renforcé mes sentiments pour mon beau militaire et résolu mon dilemme amoureux. Même s'il n'arrange en rien le problème du conflit entre ce que je veux faire et le fait que je vais me battre contre ses camarades...
Mon amant, car, oui, j'ai trompé Jacques, même si les circonstances sont un peu particulières, se tourne vers moi, et nous nous embrassons, nos mains reprenant les caresses de la nuit. Je ne suis pas amoureux, heureusement, car ça m'aurait posé problème, mais j'avais besoin de rompre ma solitude, désespérément. Il se lève, je contemple son dos musclé, ses fesses à se damner (et entre lesquelles j'ai connu beaucoup de bonheur), tandis qu'il ouvre la carafe, verse la boisson vivifiante dans deux verres, se retourne en tenant les verres, me souriant tout en se rapprochant.
- Aujourd'hui tu seras très occupé, alors profitons dès maintenant l'un de l'autre, dit-il.
- Avec joie.

Nous buvons, puis reposons nos verres. Maadi a déjà tiré le drap, exposant mon corps nu, et commence à embrasser mon torse tandis que je caresse ses cheveux.
- Tu as un beau corps, me dit-il, mais est-ce le corps d'un guerrier ?
- Non, je n'ai jamais vraiment appris à me battre.
- Tu apprendras. L'art du combat et celui de la magie. Tu seras notre champion.
- Moi ? Je ne suis rien de tout ça.
- N'es-tu pas un Protecteur ?
- Non.
J'ouvre les yeux, le mot m'a échappé !
Maadi sourit, puis me dit :
- Je le savais, tu sais.
- Ah ? Comment ça ?
Je ne sais plus comment réagir, je réponds par automatisme.
- Tu es trop bon, trop gentil pour en être un. Tu n'as pas ça dans ton âme.
- C'est vrai...
C'est fichu maintenant...
- Que va-t-il se passer ? Dis-je.
- Je garderai ton secret. Ça m'arrange vraiment que tu ne sois pas qui tu prétends être.
- Ah bon, pourquoi ça ?
- Pour nous deux, déjà, et pour l'avenir des Veilleurs. Servir les Protecteurs lorsqu'ils reviendront, s'ils reviennent ! C'est un gâchis absurde, voilà mon avis. Il est temps qu'un sang neuf prenne les commandes. Il est temps qu'une nouvelle direction prenne la place de l'ancienne.
Je suis affolé, maintenant.
- Et tu comptes te servir de moi pour tes ambitions ?
- Tu n'as rien d'autre à faire que de jouer ton rôle. Tu détournes leur attention, et c'est ce que j'attendais !
- Je vois... je n'ai pas le choix, de toute façon.
- Non, en effet, mais je ne suis pas un ingrat, et tu seras richement récompensé.
- Ou tu me tueras une fois arrivé à tes fins.
- Je n'ai pas de raison de faire ça. Et de plus, tu seras plus en sécurité une fois qu'on aura abandonné ces idées ridicules sur les Protecteurs, tu n'auras plus à jouer de rôle.
- Je ne suis pas convaincu...
- Tu le seras bientôt : je te ferai entraîner pour que tu deviennes un sorcelame accompli, un redoutable combattant.
- Un sorcelame ?
- Un homme qui maîtrise l'art du combat à l'épée autant que les sortilèges. Tu deviendras puissant et dangereux, pourquoi ferai-je ça si je compte t'éliminer ? J'ai horreur du gaspillage.
- Hum... soit.
- Bien.
Maadi m'horrifie, maintenant. Il m'a manipulé et je me suis fait avoir comme un bleu. Jacques m'avait bien dit, une fois : « les hommes sont dotés d'une queue et d'un cerveau, mais ils n'ont pas assez de sang pour irriguer les deux à la fois. »
Je soupire.
- Bon, dit Maadi, maintenant que les choses sont claires, dis-moi tout sur toi. Comment es-tu venu de la Terre, et pourquoi ?
- J'appartenais à une équipe amenée en secret dans une ancienne base des Protecteurs pour étudier leurs appareils...
J'essaie de retenir le flot de mes paroles, mais c'est peine perdue, je raconte tout, et comprends enfin que j'ai été drogué. Maudit soit-il, il est plus vicieux qu'un renard.
- Bien, dit-il une fois que j'ai fini, au moins les choses sont claires. Tu me soulages beaucoup tu sais, je suis heureux de savoir qu'il n'y a plus de Protecteurs chez vous.
- Oui, mais vous risquez d'avoir affaire à pire...
- Je sais. Pourquoi crois-tu que je tiens à te garder en vie ?
- Oh, misère...
- N'es-tu pas venu à nous dans l'espoir de les exterminer et de fermer la voie qui mène à notre monde ?
- Si.
- C'est exactement ce que je veux voir arriver. Nos intérêts se rejoignent, tu vois ?
- Je n'aime pas ça, mais... j'aurai plus de chances de voir ça arriver avec ton aide.
- Tout à fait. Coopéreras-tu de ton plein gré, alors ?
Je le regarde un long moment. Il sait que je ne peux pas mentir, aussi je dois prendre sans arrière-pensée la décision de m'en remettre à lui.
- Je marche avec toi.
Il se lève, fouille dans ses vêtements au sol et en tire une amulette dorée.
- Jure de me servir, jure-le sur mon emblème.
Je touche l'objet, devinant qu'il y a une magie derrière, mais n'ayant pas le choix, je prête serment.
- Parfait.
- Quel est le programme ?
- Ton amoureux perdu, ce Jacques, s'il était de notre côté, comment pourrait-il nous aider ?
- Il connaît les militaires, leurs codes de reconnaissance, et il n'est pas considéré comme un traître, il pourrait s'infiltrer parmi eux. Mais il ne le fera pas, il ne trahira pas ses amis, même pour moi.
- Nous verrons. Je sais être très persuasif, tu sais.
- Oh, ça, je n'en doute pas.
- Tu m'aideras ?
J'ai une boule dans la gorge, mais je n'ai pas le choix.
- Oui, encore faut-il le retrouver.
- Oh, mais on l'a retrouvé, il est dans cette ville.
Je sursaute, sortant de ma torpeur.
- Quoi ?
- Il s'est engagé dans l'armée du Roi Immortel. Un choix peut-être discutable, mais logique pour un militaire. C'est un très bon soldat et il a gagné l'estime de ses camarades. Le tirer de là où il est ne sera pas une mince affaire, toi seul peut le faire.
- Très bien. Où est-il ?


Re : La porte des mondes (fantastique avec personnages gays) - KLO7514 - 12-02-2022

Oh, putaraille!!! Le voilà dans de beaux draps, le Franky! D'un autre côté, le jeune Maadi ne dit pas que des sottises en voulant changer la domination des Protecteurs qui ne pensent qu'à se venger et redevenir les maîtres DES mondes. Sauf que nous sentons  toute son ambition ne reculant pas devant les nécessaires sacrifices des soldats.
Jacques, le nouveau soldat du Roi, se laissera-t-il convaincre de trahir son maître et laisser ses "copains nouveaux" voués à la destruction : le devoir face à l'amour.
Nous attendons les développements de cette passionnante odyssée!

KLO.


Re : La porte des mondes (fantastique avec personnages gays) - inny-2 - 12-02-2022

12 - Jacques

Maadi m'a laissé seul après m'avoir donné ses instructions. La drogue a fini par cesser de faire effet, et j'ai perdu ma docilité. Je me suis maudit, ait maudit Maadi, mais je ne peux rien faire, je suis incapable d'aller à l'encontre du serment que j'ai fait. Je soupçonne que tant que Maadi aura cette amulette, je serai son esclave, mais je ne peux rien faire par moi-même, je ne pourrai même pas dire à Jacques ce qui se passe... je ne peux plus que prier qu'un éventuel sauveur me tire des griffes de Maadi, mais cet espoir semble bien vain, alors même que je me prépare à livrer Jacques à mon maître... Ah, mais quel fou j'ai été, n'apprendrai-je donc jamais qu'à chaque fois que j'ai foncé sur un coup de tête, je me suis ramassé ?
Je reprends des vêtements ordinaires, et sors de la guilde en début de soirée. Je me fie aux indications reçues, puis demande mon chemin lorsque je finis par me perdre. C'est vraiment un soulagement de pouvoir parler leur langue. Je finis par arriver sur la bordure est de la ville, dans un quartier moins luxueux, où se trouvent commerces nocturnes et lieux de festivités en tout genre.

L'armée elle-même n'accepte pas les étrangers, mais la garde, qui en fait partie, accepte de recruter des étrangers et d'anciens mercenaires, pourvu qu'ils fassent leur travail, et il y a du boulot de ce côté-ci de la ville, où a été stratégiquement installée la plus grande des casernes.
Au-delà des murs, c'est la ville des pauvres, la ville sans nom, et ces gens, bien que nécessaires à la survie de la riche cité, n'ont jamais fait bon ménage avec sa population.
En outre, les gardes veillent à la bonne tenue du quartier chaud où je me situe désormais, et, chose qui m'intéresse en tout premier lieu, c'est ici qu'ils passent leurs permissions. Comme Jacques ce soir. Ces Veilleurs sont vraiment bien renseignés... c'est inquiétant ! Ils ont vraiment fait vite pour le retrouver... ou alors, Maadi l'avait repéré depuis un bon moment par son propre réseau, et avait gardé l'info sous le coude à l'insu des autres Veilleurs. Et c'est moi qui lui ai fait prendre conscience de la portée de cette information.

J'entre dans un bar très animé, où des danseuses nues (et quelques danseurs) se produisent sur scène, tandis que des serveuses vont et viennent parmi la foule de convives. Plus aucune place disponible, je constate que pas mal de monde s'est installé contre les murs, verre ou chope à la main. L'argent doit couler à flot ici, autant que l'alcool. Je cherche un long moment, rejetant des propositions malhonnêtes, des mains qui tentent de me pincer les fesses, et finis par sortir une dague pour calmer les ardeurs avinées de ces sombres brutes.
- Eh ! Du calme, ici !
Cette voix !
Les types s'écartent, et je me retourne, en les tenant à l'œil, vers mon homme, qui ouvre de grands yeux en me voyant.
Il me fait signe de le suivre, et, après un dernier coup d'œil aux hommes des tavernes, je le suis vers un escalier qui monte à l'étage. Il m'emmène dans une chambre et referme la porte derrière lui.
- Franck ! Franck, je n'y crois pas ! C'est bien toi !
- Jacques, si tu savais comme tu m'as manqué pendant ces trois années !
Nous nous embrassons, comme je suis heureux de le revoir, même si mon plaisir est gâché par la pensée de ce que je vais devoir faire.

- Alors, que s'est-il passé, Franck ?
- Je pourrais te poser la même question ! Trois ans ! On a bien des choses à se dire, et des plus urgentes, mais pas ici.
- Pas de souci, plus rien ne me retient maintenant que tu es là, mais si je pars, alors je devrai disparaître, parce que l'armée n'est pas tendre avec ses déserteurs.
- Ils ne pensent pas que tu as déserté, ils savent bien que c'est un accident au labo qui t'a envoyé ici !
- Hein ? Non, je me suis engagé dans la garde, ici, je suis en perm' en ce moment.
- Ah, d'accord. Bon, raison de plus, j'ai des amis qui m'ont aidé, ils sauront nous faire sortir.
- Tu as dû vivre de sacrées aventures, comme moi d'ailleurs.
- On aura tout le temps de se les raconter. Allons-y.

Je tente de me rebeller alors que nous sortons, de me sortir du piège dans lequel je suis en train d'entraîner mon amour, mais c'est peine perdue, je ne peux rien faire, pas même le prévenir. Je suis en train de vivre un vrai cauchemar.
Je ramène Jacques au siège de la guilde, et Maadi, qui attendait dans le hall, nous accueille immédiatement, saluant Jacques, et nous guidant au travers des gardes jusqu'à la section privée. J'ai encore du mal à y croire, un monde entier à ma portée, totalement différent du mien, et je retrouve Jacques en moins d'un mois. J'aurais pu passer un an dans cette ville sans le croiser. Mais je n'aurais pas survécu aussi longtemps si je ne m'étais pas mis dans les griffes des Veilleurs...
Puisse le destin nous offrir une chance de nous en sortir !
J'ai l'impression de voir mon propre accueil d'un regard extérieur, voyant à quel point je suis tombé aveuglément dans la toile qu'on avait tendue à mon attention. Et comme j'y participe activement, Jacques est en confiance, et à aucun moment il ne se rend compte du piège. Lorsqu'il comprend enfin, il est trop tard.
Et je sais qu'il n'est pas prêt de me le pardonner.

Jacques est tombé sous l'emprise de Maadi, tout comme moi, et j'ai dû y assister, en témoin impuissant, en complice malheureux.
Il me lance un regard qui me fait l'effet d'un coup de poignard dans le cœur.
- Je suis dans le même bain, Jacques. Je n'ai rien pu faire.
- Salaud.
- Allons, dit Maadi, je ne veux que de bons rapports entre vous. Jacques, les tiens ont réactivé le portail, et ils sont venus en masse, nous avons compté trente-cinq activations avant que la conjonction ne se termine. À quoi pouvons-nous nous attendre ? Et comment pourrons-nous les neutraliser ?
Jacques réfléchit et découvre avec horreur qu'il n'a pas le choix, il est obligé de trahir les siens, il détaille à Maadi ses estimations, des idées, des pistes pour prendre la base d'assaut, mais il est certain que les Terriens sauront se défendre, ils auront amené des armes lourdes, des tonnes de munitions, et ont dû fouiller la base pour en tirer d'autres ressources.

À mon tour, je parle des armes que j'avais vu là-bas, disant que s'ils les ont fait marcher, ils seront inexpugnables.
Maadi réfléchit.
- Sans magie, les Veilleurs ne pourront pas prendre la base.
J'expose alors mon idée :
- Envoyons plutôt l'armée du Roi Immortel, il suffira d'attirer leur attention là-bas et de les laisser se débrouiller entre eux.
- Oui, c'est ce que nous allons faire, nous ferons d'ailleurs d'une pierre deux coups en occupant ses forces et en distrayant le roi suffisamment longtemps pour nous permettre de placer nos forces de façon stratégique. En attendant, toi, Franck, je vais te confier une mission de longue durée. Tu vas commencer ton entraînement dès maintenant, jusqu'à en apprendre suffisamment pour pouvoir être envoyé là où tu pourras sans risques recevoir un véritable enseignement. Descends à la cave et vois avec nos sorciers. Quant à toi, Jacques, j'ai d'autres projets pour toi.
Je me lève, je ne peux pas faire autrement, alors que j'aurais tant voulu rester avec Jacques, m'expliquer avec lui !
- Je n'ai pas eu le choix, lui dis-je alors que je passe à côté de lui.
Il ne répond pas.