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Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 3) (Tome 2) - Version imprimable

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Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 3) (Tome 2) - laurentdu51100 - 16-09-2020

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CHAPITRE 114 (Aix en Provence) (Maurice) (fin)


***/***

Tous profitent pour se présenter, discuter un peu et faire connaissance avec Maurice pendant que j’aide ma grand-mère à mettre la table, ils donnent leurs versions du Florian d’avant et de celui qu’ils ont redécouvert depuis ces quelques mois, Maurice visiblement intéressé les écoute en leur demandant de temps en temps quelques précisions dans le but évident de les faire se couper.

Philippe n’en est pas dupe et s’amuse dans son coin à analyser les expressions du visage de Maurice qui finit par s’en apercevoir.

- (Maurice) Toute cette histoire est délirante reconnais-le ?
- Je n’ai jamais prétendu le contraire !!
- Pourtant tu y crois ? Pourquoi ?
- Parce que j’en ai eu des preuves qui pour moi sont irréfutables et encore ce soir !!
- Ce que j’ai vu ou entendu je dois bien le reconnaître pose des questions, mais de là à prétendre que toutes ces choses puissent se produire ?
- Qu’est-ce qu’il te faut de plus ?
- Il se dit mon ami depuis toujours ? Qu’il m’en donne une preuve !!

Philippe devient soudainement plus grave quand il tend la feuille roulée par ses soins et qu’il gardait près de lui en attendant justement ce moment précis où Maurice émettrait à haute voix un doute sur la véracité de ce que lui croit maintenant dur comme fer.

- Peut-être que ceci te fera changer d’avis !! Je te conseille vivement d’aller t’isoler un moment pour découvrir ce que contient cette feuille, tu m’en seras reconnaissant à ton retour à table crois-moi sur parole et ensuite nous pourrons revenir sur tout ça avec j’en suis convaincu une autre façon de voir les choses venant de ta part. Nous prendrons néanmoins le temps de faire honneur au plat de notre hôtesse afin que tu aies le temps de réfléchir.

Maurice a comme un pincement au cœur en prenant ce que lui tend Philippe avec gravité et il le voit bien également, une tristesse dans le regard qui ne présage rien de bon.

Il s’éloigne donc jusque sur la terrasse pour dérouler d’une main tremblant légèrement d’appréhension, la feuille cartonnée qui lui révèle alors quelque chose qui malgré son tempérament endurci lui amène une peine qu’il n’aurait jamais cru revivre un jour.

Le garçon d’une vingtaine d’années que son regard ne lâche plus tellement il en est obnubilé est sans conteste ce que serait son fils s’il avait vécu jusqu’à cet âge-là.

Maurice sent ses jambes se dérober sous lui et il n’a que le temps de s’asseoir sur le banc près duquel il se tenait, un immense chagrin le cloue alors qui lui fait couler des yeux un flot de larmes.

Cet homme rompu aux pires situations dangereuses, n’est plus qu’un corps tremblant et hoquetant d’une tristesse et d’un désespoir sans nom, emporté par des émotions qui le brisent en le laissant pantelant noyé dans son chagrin.

***/***

Philippe explique en quelques mots le pourquoi de ces paroles à l’encontre de Maurice, un vent glacé semble prendre d’un coup ceux qui l’écoutent et ils en ressentent le long frisson qui leur parcourt le dos.

Le silence dans le salon est devenu si impressionnant qu’il en fait sortir Maryse et Florian de la cuisine en se demandant ce qui peut bien l’avoir occasionné, ne comprenant bien sûr pas la raison d’un tel silence aussi soudain.

Philippe regarde Florian avec dans les yeux une telle tristesse que celui-ci en perd son sourire, à sa question muette il lui révèle alors la sinistre vérité de ce que lui a appris Maurice quelques heures plus tôt et tous restent figés devant la réaction du jeune rouquin, qui pousse alors une exclamation d’un tel désespoir qu’elle en donne le frisson à tous ceux qui l’entendent.

- Nonnnnn !!! Pas mon « Wanou » !!!! Pas luiiii !!!!

Personne n’a le temps d’un mouvement que Florian s’effondre au sol, secoué de spasmes d’une douleur émotionnelle peu commune et c’est Maurice les yeux rougis d’avoir trop versé de larmes, revenu dans la pièce quelques secondes plus tôt et ayant suivi le cœur brisé les réactions du petit rouquin qui à l’évidence vient d’apprendre à l’instant le drame de toute une vie, qui le prend dans ses bras et le relève avec une douceur dont personne ne l’aurait cru capable.




CHAPITRE 115 (Aix en Provence)


« Le lendemain matin »

Je me redresse brusquement en cherchant où je suis, la lumière inonde la pièce et c’est avec étonnement que je percute enfin être dans mon lit, je me lève d’un bond en jetant un coup d’œil curieux sur le réveil.

- Putainnn !!! Onze heures !!! Qu’est-ce que je fous encore au lit à une heure pareille ??

C’est à moitié dans le vase que je descends l’escalier et que me revient alors en mémoire les derniers souvenirs de la soirée, cette fois encore la forte émotion qui me prend m’oblige à m’asseoir sur une marche pour tenter de contrôler au mieux mon bouleversement affectif.

Il fallait bien que ça arrive et j’aurais d’ailleurs dû m’y attendre, les différences entre mes souvenirs et cette réalité ne concordant pas parfaitement et de loin s’en faut, un accident tel que celui d’Erwan fait partie du destin et des aléas de la vie, même si mon cœur en souffre comme en ce moment d’apprendre la disparition d’un de mes amis.

Le plus dur a dû être pour ses parents, mon dessin a très certainement fait remonter des sentiments qu’il aurait mieux valu laisser au passé et j’en veux un peu à Philippe de s’être servi de moi à ces fins, même si c’était pour ce qui lui semblait la bonne cause.

J’en suis là dans mes pensées quand une autre accentue fortement l’émotivité à fleur de peau qui m’enserre actuellement l’estomac comme une chape de plomb, combien de mes amis retrouverais-je mais surtout y en a-t-il d’autres qui tout comme Erwan auraient… disparu ?

Bien sûr la réponse de Philippe à ma question de savoir s’il avait retrouvé Thomas me transperce le cœur comme une flèche, l’idée que lui aussi n’existerait pas ou plus me devenant insupportable et me mettant dans un état d’angoisse qui me fait repartir aussi sec dans les limbes de l’évanouissement.

***/***

« Quelques heures plus tard »

Des sons de voix résonnent dans ma tête.

- On dirait qu’il se réveille ?
- Nous aurions dû faire venir un médecin hier soir !!
- Philippe ne voulait pas rappelle-toi !!
- Je le sais bien mais quand même !! Je me demande bien ce qu’il lui a pris ce matin dans l’escalier ?
- Nous n’aurons qu’à lui demander quand il se réveillera, de toute façon cette fois-ci on ne le quitte pas !!

***/***

J’ouvre les yeux en souriant à Yuan et Antoine penchés au-dessus de moi à m’observer avec attention, leurs visages graves visiblement marqués par l’inquiétude.

- Ça va les gars ??
- (Yuan) N’inverse pas les rôles tu veux bien ?
- (Antoine) Tu nous dirais bien ce qu’il t’est arrivé ce matin, nous t’avons retrouvé inanimé en plein milieu de l’escalier ?

Je me sens devenir livide.

- Je n’ai pas supporté d’apprendre pour Erwan et ensuite j’ai pensé que c’était peut-être pareil pour Thomas !!
- (Yuan affolé) Hé !! Tu ne vas pas remettre ça ??
- (Antoine) Pense à ceux qui sont là et qui t’aiment !!

J’éclate en sanglots, je sens malgré tout que c’est ce qu’il me fallait pour reprendre sur moi et mes amis semblent en être conscients quand ils viennent s’allonger contre moi sans ne plus rien dire, leurs présences me réconfortent malgré tout et la chaleur tant physique qu’humaine qui émane d’eux me fait un bien fou, effaçant pour un temps mes pensées lugubres du moment.

***/***

« Dix minutes plus tard »

Un ricanement moqueur d’abord presque imperceptible mais prenant très vite une forte remontée de décibels, me fait rouvrir les yeux et regarder sans comprendre ce qui met mes deux copains dans un tel état d’amusement soudain.

- Vous avez fumé un joint en douce ou quoi ?
- (Yuan) Pas vraiment, non Hi ! Hi !
- (Antoine) Pourtant il a l’air d’être gros Hi ! Hi ! Seulement j’ai peur d’avoir la tête qui tourne à vouloir le fumer Hi ! Hi !
- (Yuan) Quoiqu’à deux ça devrait pouvoir le faire Hi ! Hi !

Il me faut un certain temps pour percuter à leurs paroles, le temps de ressentir une « raideur » au niveau de mon bas-ventre et de comprendre enfin les paroles tout comme les rires grivois qu’ils ne cessent d’envoyer en s’en étant aperçu.

- Ha !! Ok d’ac !! Vous avez peut-être besoin d’une allumette ? Je pense que vous devez bien avoir ça au même endroit que moi le fameux « joint » Hi ! Hi !
- (Antoine) Dis « Yu » ? J’ai comme ressenti un air de moquerie dans les paroles venant du rouquemoutte, pas toi ?
- (Yuan) J’avoue que je me posais justement la question, peut être devrions nous le laisser seul avec son « mégot » des fois qu’un clodo le ramasse Hi ! Hi !




CHAPITRE 116 (Aix en Provence) (fin)


Je les vois se relever et faire mine de quitter la chambre.

- Hé !! Déconnez pas les gars !! Vous allez où ?
- (Antoine) Faire une partie de mikado avec nos allumettes Hi ! Hi !
- (Yuan) Ça ne va pas être de la tarte d’en attraper une sans faire bouger l’autre Hi ! Hi !
- Mon Dieu !!! Pourquoi faut-il que les deux premiers potes que je récupère soient les plus comiques du lot ? Allez !! Je pète la forme là !! On pourrait se faire un petit truc sympa ?
- (Yuan) Si tu enlèves le « petit », je suis prêt à revoir la question.
- Ok !! Ok !! Un truc sympa alors ?
- (Yuan) Tu en penses quoi « Toinou » ?
- (Antoine) J’avoue que ça me tente bien !!
- Alors allez fermer la porte à clé et mettez-vous à l’aise Hi ! Hi !

En même temps que je leur parle, je soulève mon bassin pour virer aussi sec mon short et mon slip, mettant à leur vue ma queue toute raide d’envie.

Une fois la chambre « sécurisée », ils en font de même et se retrouvent nus plus vite qu’il faut pour le dire, ce qui me fait sourire en ne pouvant m’empêcher d’en rajouter une couche.

- Wouah !! Ils n’ont pas lésiné sur le soufre à l’usine Hi ! Hi !

Yuan et Antoine se regardent avec une flamme dans l’œil qui ne me dit rien qui vaille, mon impression est très vite suivie d’effet quand ils me sautent dessus pour se venger de mes dernières paroles se moquant une fois de plus de leurs virilités et je commence à me tordre sous les chatouilles.

- Non !! Pitié les gars Hi ! Hi ! Pitiiiéééé !!! Pas çaaaa !!! Noonnn !!! Hi ! Hi !

Bien sûr je hurlerais à l’oreille de deux sourds que ça aurait le même effet que sur eux et ce n’est que quand j’en suis à en pisser presque sur moi qu’ils s’arrêtent enfin, couverts tout comme je le suis d’une bonne couche de sueur et que leurs regards se remettent à briller mais cette fois d’une lueur qui me va beaucoup mieux, me redonnant aussitôt l’état de tension extrême que j’avais perdu lors de cette joute.

Yuan ne perd pas de temps et s’en empare d’une main avide pour commencer à la caresser sur toute sa longueur, Antoine lui me fixe dans les yeux ne sachant pas s’il doit participer ou non et je me doute bien des pensées ambiguës qui lui traversent l’esprit, pensées que je n’éprouve bizarrement pas alors que je me rappelle bien les avoir eues dans un autre temps.

Ma main part alors doucement vers son bas-ventre tendu à mort qui me prouve bien qu’il en a tout autant envie que moi, le frisson qui lui traverse le corps quand elle lui recouvre doucement la hampe tout comme le sourire qu’il m’envoie à ce moment précis libère ses tabous et son corps vient alors rejoindre sur moi celui de Yuan, nos trois visages se retrouvant à quelques centimètres les uns des autres.

Après un sourire de complicité, nos lèvres se soudent en un long baiser passionné qui déclenche nos libidos respectives et le bonheur de ne faire plus qu’un avec mes deux amis me libère à mon tour, déclenchant pour la première fois depuis bien longtemps ces sons qui nous emportent loin dans les plaisirs de la chair.

Une certaine retenue due peut être du fait de notre filiation, fait qu’inconsciemment un certain point bien précis de notre corps n’est pas mis à contribution et ce ne sont que nos caresses manuelles et buccales qui nous amènent plusieurs fois à l’orgasme avant que nous nous étalions l’un près de l’autre après le dernier rush particulièrement jouissif, complètement exténués de cet après-midi de découverte ou plus exactement pour Yuan de redécouverte de nos corps.

***/***

« Quelque temps plus tôt au rez-de-chaussée »


Maurice et Philippe sont dans le salon avec les grands-parents de Florian, Maurice est resté couché chez son nouvel ami ayant reporté tous ses rendez-vous et ne voulant absolument pas quitter Aix en Provence avant d’avoir discuté avec le psychiatre de toutes ces informations qu’il a appris lors de la soirée, mais aussi pas sans avoir eu des nouvelles rassurantes sur l’état du jeune rouquin après le choc émotionnel qu’il a subi en apprenant le décès de son fils.

Ils boivent tranquillement le thé tous les quatre en papotant comme de vieilles connaissances, leurs discussions s’interrompant de temps en temps à cause des bruits sans équivoque venant de l’étage qui les amusent tout en leur faisant ressentir un certain malaise à se regarder.

- (Philippe) Et bien !! Ils ne s’ennuient pas là-haut on dirait !!

Voyant que personne ne répond, il poursuit.

- Ils sont jeunes et pleins de vie, nous n’avons pas à juger leur façon d’être !! En tout cas ça ne me choque pas plus que ça, bien au contraire et rappelez-vous qu’ils n’ont jamais cherché à nous cacher leurs différences.
- (Michel amusé) Oui mais là ils ont mis la radio à fond Hi ! Hi !
- (Maryse) Dans le temps nous écoutions « sur le banc* » et maintenant ce serait plus « sur le lit » Hi ! Hi !
- (Maurice troublé) Je pense que mon fils était comme eux vous savez ?

Philippe redevient sérieux en le fixant dans les yeux.

- C’est le dessin qui te fait dire ça ?
- Ce garçon n’y serait pas apparu dessus s’il n’avait pas une grande importance pour notre famille.
- (Philippe) Tu as entièrement raison, ils étaient bien ensemble et s’aimaient vraiment très fort !!
- (Maurice) C’est Florian qui te l’a dit ?
- (Philippe) Bien sûr, qui d’autres autrement ? Je sais que tu vas chercher à le rencontrer, je ne pense pas que ce soit une bonne chose car pour ce garçon nous sommes tous de parfaits inconnus et nous ne ferions qu’au mieux de le troubler, par contre il n’est peut-être pas trop tard pour Coralie.
- (Maurice ahuri) Coralie ???
- (Philippe) Sa petite princesse comme l’appelle Florian, vous l’aviez sortie d’un orphelinat et vous l’aviez adoptée, Florian en était tombé raide dingue de sa gentillesse tout comme de sa beauté et de sa fragilité.

Maurice le visage marqué par toute cette peine qu’il a depuis hier de repenser à son fils disparu, fouille dans sa veste pour en sortir le dessin de Florian et y plonge son regard encore une fois, ne se lassant pas de l’image de son fils presque adulte.

Cette fois c’est d’une tout autre personne représentée sur la feuille que ses yeux n’arrivent plus à se détacher, un sourire d’abord presque une esquisse commence à transformer son visage qui d’une sévérité apparente devient maintenant plus doux jusqu’à s’épanouir vraiment en relevant les yeux vers ses amis.

- Peut-être n’est-il pas trop tard ?? Florian t’a-t-il donné son nom ?

Une série de sons sans équivoque encore cette fois quoique beaucoup plus forts que les autres, leur font lever les yeux vers l’étage.

- (Philippe) Je ne m’en souviens pas, mais tu vas bientôt pouvoir le lui demander Hi ! Hi ! J’ai l’impression que le feuilleton radio vient de se terminer Hi ! Hi ! Et je pense qu’ils vont nous faire « sur les genoux », mais cette fois en téléréalité.



* Feuilleton radio de fin des années trente que mes grands-parents écoutaient avec plaisir), avec Jane Sourza et Raymond Souplex.



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 3) (Tome 2) - laurentdu51100 - 16-09-2020

CHAPITRE 117 (Reims) (FAC)


« Bureau du doyen de la fac de médecine de Reims, quelques jours plus tard »

Alain Dupré est un homme élégant qui prend sa charge de doyen obtenue depuis déjà presque cinq ans avec un professionnalisme reconnu de tous qui est tout à son honneur.

Il est actuellement plongé dans un choix cornélien, celui d’accepter ou non dans son établissement le fils de son ami Pierre et les renseignements qu’il a demandé sur ce garçon lui ont été transmis la veille, le mettant dans une certaine expectative à la lecture de ceux-ci.

Deux dossiers entièrement opposés sont sur son bureau, l’un d’eux démontre que le garçon a toutes les capacités nécessaires pour commencer un cursus universitaire de haut niveau et ne serait-ce le second dossier, Alain serait même enchanté de l’accepter comme un honneur dans ces murs.

Le deuxième dossier toutefois lui fait comme une douche froide en tempérant ses ardeurs, ce même garçon ayant un passif impressionnant que ce soit au niveau scolarité par un nombre ahurissant de renvois ou de mise à pied suite à ses trop nombreuses exactions, que des services de police où là encore il est connu pour être de ces personnes que rien n’arrête au parcours dans la délinquance et la violence gratuite dès plus chaotiques pour ne pas employer d’adjectifs plus durs.

Alain en est là dans ses pensées quand sa secrétaire frappe un coup bref et entre comme à son habitude, sans attendre de réponse de sa part.

- Votre ami est là monsieur !!
- Ah !! Très bien alors, faites-le entrer !!
- Il n’est pas seul monsieur, dois-je aussi faire entrer les deux autres messieurs qui l’accompagnent ?

Alain reste un instant à se demander qui peuvent bien être les deux autres personnes, pourtant quand il a eu Pierre la veille au soir au téléphone pour fixer ce rendez-vous, il ne lui en a pas fait mention.

- Monsieur ?
- Oui ? Ah oui !! Faites entrer tout le monde je vous prie !!

La secrétaire sort donc de la pièce quelques secondes avant de revenir avec les trois hommes qui attendaient dans le couloir.

- Voici les trois messieurs !!
- Ah !! Très bien !! Laissez-nous je vous prie !!

Alain attend qu’elle soit sortie en refermant la porte derrière elle, il se lève alors et se dirige droit vers son ami de longue date, qu’il enserre dans ses bras avec la joie bien visible de le voir.

- Alors mon « Pierrot » ?? Comment va depuis le temps ??

Pierre lui rend avec grand plaisir son étreinte amicale.

- Si tu savais tout ce qu’il m’arrive depuis ces derniers mois !! Enfin !! Tout ce que j’ai à dire c’est que ce n’est que du bonheur !!
- Tu ne me présentes pas tes amis ??
- Mais si bien sûr !! Où ai-je la tête !! Voici Philippe Espinach, le psychiatre qui suit mon fils et Maurice Désmaré, qui suit également Florian mais pour une tout autre raison. Ils arrivent directement d’Aix en Provence suite à notre conversation et des hésitations que j’ai ressenties hier dans ta voix au sujet de l’acceptation de mon fils dans cette fac.

Alain souriant vient serrer la main de Philippe.

- Votre réputation vous précède ici le savez-vous cher collègue ?
- (Philippe) Vous m’en voyez autant ravi qu’étonné.
- (Alain) Ne soyez donc pas aussi humble de votre renommée.

Alain se tourne ensuite vers Maurice auquel il serre également la main, appréciant la poigne virile de cet homme à la carrure militaire.

- Monsieur… Désmaré ? C’est bien ça ? Enchanté de faire votre connaissance !!
- (Maurice) Moi de même doyen Dupré !! Je suis le directeur actuel du département de la sécurité du territoire ou pour faire plus court, de la DST.
- (Alain étonné) Vous venez sous cette étiquette ou juste en tant qu’ami ?
- (Maurice sourit) Je ne voudrais pas trop m’avancer en disant les deux !!
- (Pierre) Monsieur Désmaré est venu tout comme Philippe à ma demande expresse, ils ont chacun des arguments qu’il fallait que tu entendes avant de prendre ta décision. J’imagine à tes paroles d’hier, qu’elle n’est plus aussi certaine d’aboutir et que tu as dû très certainement recevoir des informations sur mon fils qui t’ont mis le doute.
- (Alain) C’est exact !! Mais assoyez-vous je vous prie !! Nous sommes justement réunis aujourd’hui pour en parler, pas vrai ? Que tu ne sois pas venu seul, prouverait que tu amènes d’autres argumentaires !!




CHAPITRE 118 (Reims) (FAC) (fin)


Alain leur laisse le temps de se mettre à l’aise et quand ils sont tous installés confortablement, il reprend la conversation en abordant directement les points auxquels il a été mis au courant récemment.

- J’avoue avoir été surpris des résultats du BAC de ton fils, surtout après avoir lu son dossier scolaire et je t’avoue que la première chose qui me soit venue à l’esprit est qu’il a honteusement triché, que ce soit d’une manière ou d’une autre. Le « casier » de ton gamin est tellement chargé qu’il a très bien pu le faire !!
- (Pierre) Sauf qu’il ne l’a pas fait !
- (Alain sceptique) Hum !! Les résultats ont quand même de quoi nous en faire douter, reconnais-le ?
- (Maurice) Si je puis me permettre d’intervenir ? Mes services ont analysé ce dossier d’examen, que ce soit au niveau de l’écriture comme des réponses qui ont été données !! Une chose est certaine, c’est qu’elles sont exactes et que c’est bien la même personne qui les a écrites. Nous avons donc fait d’autres examens graphologiques sur des documents antérieurs à cette période, venant des diverses interrogations écrites que Florian a passées pendant sa dernière année de Lycée. Il s’avère qu’il y a des similitudes mais que nos experts n’arrivent à comprendre qu’à la condition d’un changement radical de comportement.
- (Alain incrédule) C’est la même écriture ou pas ?
- (Philippe) Ce que tente d’expliquer Maurice, c’est que depuis l’accident qui a failli faire perdre la vie à Florian, sa personnalité aurait changé du tout au tout et que toutes les informations qui sont dans votre rapport, ne sont plus réellement pour la plupart d’actualité.
- (Maurice) Si vous m’aviez laissé finir, je vous aurais donc expliqué ce qui fait la certitude que c’est bien Florian qui a suivi ses examens !! En effet, nous avions déjà reçu récemment un courrier de sa part où il nous apportait des renseignements sur une affaire difficile !! Je n’en dirais pas plus sur cette affaire, juste qu’il s’agit bien de la même écriture et donc je peux vous donner l’assurance qu’il n’y a eu aucune tricherie, à ce niveau-là tout du moins.
- (Philippe) Pour le reste c’est très simple, il vous suffit de lui faire passer en personne un questionnaire de connaissances pour valider ses aptitudes. Je pense sans trop m’avancer que vous allez très vite tout comme nous l’avons fait, avoir une idée très claire du potentiel extraordinaire de ce garçon.

Alain réfléchit un instant, ne trouvant rien à redire des paroles venant de ces deux hommes et il ne lui viendrait même pas l’idée de les remettre en question.

- Admettons !! Il reste encore le casier plus que chargé qu’il traîne derrière lui, mon établissement se veut exemplaire et vous vous doutez bien des réactions des étudiants tout comme de leurs parents s’il venait à être découvert ?
- (Maurice) Beaucoup des actes indiqués sur son dossier de police ont été jugés, s’il est encore en liberté c’est parce qu’il est sinon innocent, du moins qu’aucunes charges ne pèsent plus contre lui à l’heure actuelle. Pour le reste, un suivi psychologique et judiciaire est prévu pour avoir l’assurance qu’il ne représente plus aucun danger pour la société.
- (Pierre) Je ne te demande rien d’autre que de te faire ton propre jugement de mon fils par toi-même et non par ce que tu auras lu sur lui, je suis convaincu qu’il saura te convaincre. Les suites de son accident ont incontestablement changé sa façon d’être, tu sais très bien de quoi je parle en plus.

Alain ne connaît que trop bien pour en avoir si souvent parlé avec son ami, des problèmes que lui posait son gamin au quotidien et de l’entendre insister avec autant de verve, lui laisse à penser qu’il y a réellement eu quelque changement fondamental dans sa façon d’être.

- Je tiendrai la promesse que je t’ai faite, juste que je ne voudrais pas que tu me tiennes rigueur de ma décision au cas où elle serait de ne pas l’accepter. D’autres universités le feraient certainement si c’était le cas, beaucoup n’iraient pas aussi loin que moi dans la recherche des antécédents d’un étudiant en particulier.
- (Pierre) Oui je m’en doute, mais c’est là où veut être mon fils pour poursuivre ses études.
- (Alain étonné) En connais-tu ses raisons ? Il n’y en a de plus réputées rien que là où tu habites !!
- (Pierre) Bien sûr !! Mais il y a aussi beaucoup trop de personnes qui le connaissent de réputation ou pour toutes autres sortes de choses et si j’ai été dans son sens, c’est pour qu’il se fasse de nouvelles relations tu comprends ?

Alain se lève, signalant par ce geste qu’il clôt l’entretien et voyant qu’ils se lèvent à leurs tours, les raccompagne jusqu’à la sortie de l’université.

Le visage soucieux voir marqué par la tristesse de son ami lui fait mal, aussi c’est en lui prenant amicalement le bras avant de se quitter qu’il se veut rassurant.

- Ne t’inquiète pas mon « Pierrot » !! Je n’ai rien contre ton petit gars et j’attendrai les résultats de nos tests mais aussi de l’impression que je tirerai de la conversation que je ne manquerai pas d’avoir avec lui, avant de prendre ma décision.

Pierre se force à sourire en fixant Alain dans les yeux.

- C’est tout ce que je te demande, rien de plus et je ne voudrais pas que tu penses un instant que je veux me servir de notre amitié pour fausser ta décision !!

Alain hoche la tête en signe qu’il n’a jamais pensé de lui une chose pareille.

- Je ne sais pas ce qu’il est arrivé exactement à ton fils, mais…

Il observe Philippe et Maurice un bref instant avant de reporter son regard dans celui de son ami.

- Quelque chose me dit que tu n’es plus seul pour t’aider à ce qu’il s’en sorte et je suis de tout cœur avec vous, juste qu’il me faut aussi ressentir ce qui vous a amenés jusqu’ici avec une telle conviction. Ton garçon recevra une convocation début septembre pour passer ses tests d’aptitude, d’ici là rien ne sert de te mettre martel en tête et tu embrasseras Hellènes de ma part, mes visites comme les vôtres sont trop rares hélas.




CHAPITRE 119 (Orléans)


« La veille en fin d’après-midi, chez les Lemont »

Toute la famille Lemont est réunie dans le salon, avec en prime leur neveu et les amis de Flavien, qui sont devenus également ceux d’Alexie depuis maintenant un an qu’ils se connaissent.

La rencontre entre Marc et Flavien lors de leur installation en cité universitaire où ils se sont retrouvés voisins mais surtout aussi seuls l’un que l’autre, a marqué le début d’une amitié maintenant très forte et les invitations de Flavien pour que son ami ne se retrouve pas seul pendant les congés, l’ont fait très vite apprécier par Bastien et sa femme Henriette, trouvant dans ce jeune homme bien trop maigre une gentillesse et un charme qui l’ont fait l’adopter par toute leur famille.

Ludovic n’est d’ailleurs pas en reste, il a tout de suite été conquis par ce grand échalas squelettique qui sait le faire rire comme personne et c’est le hasard d’une visite d’Alexie à ses cousins qui a fait qu’ils se retrouvent maintenant tous liés par une amitié peu commune.

Pour Arnault, c’est venu un peu plus tard lors d’une visite de Marc et de Flavien au manoir, le grand blond lui ayant fait une telle impression qu’ils se sont eux aussi très vite sentie des liens assez fort pour qu’ils éprouvent l’envie de se revoir et c’est pendant ses fréquents passages dans la région, qu’Arnault a été présenté au reste de la famille.

C’est donc dans un salon plein à craquer, qu’ils discutent de cette visite qu’ils ont eue un peu plus tôt dans l’après-midi.

- (Flavien) Bizarre toutes ces questions vous ne trouvez pas ?
- (Marc) Surtout venant d’une personne aussi importante !! Le directeur de la DST !! Rien que ça !!
- (Bastien) Il avait l’air d’en connaître beaucoup plus que nous sur celui qui a guéri « Ludo » en tous les cas.
- (Flavien) Tu y as cru toi à cette histoire d’enquête sur le gars qui nous a envoyé le colis ?
- (Henriette) Il doit bien y avoir du vrai, n’oublie pas que ton frère n’avait que très peu de chances de s’en sortir !! Tu l’as dit toi-même l’avoir entendu de la bouche des médecins !!
- (Flavien) Oui mais j’ai comme eu l’impression qu’il ne nous disait pas tout, en fait je pense même que s’il est venu c’est juste parce qu’il te l’avait promis au téléphone quand il t’a demandé les trois lettres de la signature au bas de la lettre.
- (Marc) C’est drôle mais j’ai ressenti la même chose, on aurait même cru qu’il était gêné d’être là !! Comme s’il avait appris depuis des choses qui nous concernent et qu’il ne pouvait pas le dire !!

Alexie fixe depuis un moment son ami Arnault.

- Peut-être que c’est toi qui ne nous dis pas tout ??
- (Arnault ahuri) Comment ça ??
- (Alexie) Comme cette histoire de cicatrice disparue par exemple, il y a bien eu quelqu’un qui t’a approché ou fait quelque chose pour que ça puisse se faire, non ?
- (Arnault) En fait je pense savoir qui est exactement ce F.DB !!
- (Bastien sidéré) Et c’est seulement maintenant que tu nous le dis ?
- (Henriette) Tu en as trop dit maintenant, alors va jusqu’aux bouts de tes pensées !!
- (Arnault hésite) Je ne voudrais pas lancer une connerie, mais je pense que c’est du fils de mon patron qu’il s’agit.
- (Bastien) Il s’appelle comment ton patron ?
- (Arnault) Pierre De Bierne !!
- (Bastien) Et son fils ?
- (Arnault) Florian !! Florian De Bierne !! Mais c’est tellement gros que ça ne peut être ça !!
- (Marc) F.DB !! Ça se tient pourtant, pourquoi tu ne l’as pas dit plus tôt ? J’aurais bien aimé voir la tête du type de la DST en l’apprenant, du moins s’il ne le savait pas déjà !!
- (Flavien) Et aussi le rapport avec ta cicatrice ??

Arnault se sent fixé intensément, il soupire alors en se lançant à leur raconter l’histoire qu’il lui est arrivé dans l’avion pendant le vol où il conduisait son patron et sa famille dans le sud de la France, tous l’écoutent en silence et ce n’est que quand ils comprennent qu’il a fini son histoire, que les questions pleuvent de nouveau sur lui.

- (Marc) Il te connaissait donc ?
- J’en ai eu l’impression, oui !! Mais moi c’était la première fois que je le voyais, j’en suis certain !!
- (Flavien) Qu’est ce qui peut te rendre aussi sûr ? Il peut y avoir des années que tu l’aurais vu et qu’il se serait rappelé de toi, qui sait !!
- Alors là crois-moi, c’est impossible !! Je m’en serai rappelé aussi fais-moi confiance !!
- (Flavien) Et pour ta cicatrice ? Pourquoi tu ne t’es aperçu de rien avant ?
- Parce que j’ai cru au début que ce n’était qu’une caresse qu’il me faisait sur la main !!
- (Alexie troublé) Comment ça une caresse ?

Marc voit bien le visage d’Arnault devenir rouge de gêne, une question lui vient alors à l’esprit qu’il pose sans réfléchir.

- Tu as pensé qu’il te draguait??







Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 3) (Tome 2) - laurentdu51100 - 16-09-2020

CHAPITRE 120 (Orléans) (suite)


Aléxie s’aperçoit à son tour des rougeurs de plus en plus visibles sur le visage de son copain.

- On dirait bien que oui !! Tu verrais ta tête, on croirait que tu vas prendre feu Hi ! Hi ! Alors comme ça le fils de ton taulier t’a dragué ?
- (Arnault) C’est ce que j’ai tout de suite pensé, c’est vrai !!
- (Marc) Et tu t’es laissé faire sans réagir ?
- J’aurai bien voulu t’y voir ?? C’est le fils du patron et son père était à deux rangées de fauteuils de nous en plus !! De toute façon je ne pense pas que ce soit ça le plus important, posez-vous plutôt la question de savoir d’où il vous connaissait vous ?? Il m’a parlé de « Ludo » et de Flavien, en plus il devait bien connaître aussi Aléxie sinon comment aurait-il su pour ses problèmes de peau ??
- (Flavien) Si tu nous décrivais un peu ton « dragueur » ? Ça nous aiderait peut-être à nous en souvenir si c’était le cas ??
- Pour ça c’est facile, c’est un petit rouquin style crevette hypermignon aux yeux d’un vert comme je n’en avais jamais encore vu et entre seize et dix-sept ans je dirais, quoiqu’il puisse ne pas faire son âge et être un peu plus âgé que ça !!

Pendant la description de Florian par Arnault, ils se regardent tous avec étonnement et c’est Marc qui le premier en reste sur le cul de ce qu’il croit en comprendre.

- Hé bé dis donc !! À la façon dont tu en parles, il t’a fait de l’effet le rouquin !!
- Pfttt !! N’importe quoi !! En plus à ce que j’en sais il n’est pas bon le fréquenter de trop près !! Paraît que c’est un pourri de première malgré sa petite gueule d’ange !!
- (Aléxie) Pas si pourri que ça apparemment si c’est bien lui qui a envoyé le colis !!

Bastien se lève.

- Bon !! Nous n’avancerons pas plus sur cette histoire je le crains, le principal c’est que tout aille bien maintenant pour Ludovic et le reste même s’il met notre curiosité à rude épreuve, n’est pas si important que ça au final. Nous avons promis à « Ludo » de l’emmener au cinéma à la séance de vingt heures, alors nous allons vous laisser entre vous car je ne pense pas qu’un dessin animé vous intéresserait.

Les quatre copains opinent de la tête dans un parfait ensemble qui fait sourire Bastien et Henriette, ce n’est qu’une fois qu’ils sont partis avec le petit que la conversation reprend mais sur un tout autre sujet d’intérêt cette fois-ci et Arnault ressent bien les regards goguenards qu’ils portent tous sur lui, en imaginant sans peine la raison qui le fait à nouveau reprendre sa teinte tomate bien mûre.

- (Marc) Je m’en doutais un peu tu sais ?
- …
- (Marc) C’est bien à toi que je parle alors ne fais pas l’ignorant, tu veux bien ??
- (Arnault) Mais de quoi tu parles ??
- (Marc) Du petit gars mignon à la gueule d’ange, tu te souviens ?? C’est une drôle de façon pour un garçon d’en décrire un autre tu ne trouves pas ? Sauf si bien sûr il l’intéresse ou s’il en est tombé amoureux !!
- (Arnault) Attends !! C’est quoi l’embrouille ?? Ah !! Ok !! Tu me charries là, pas vrai ??
- (Aléxie) C’est bizarre mais j’ai eu la même impression !!
- (Flavien) Tout comme moi !!
- (Arnault déstabilisé) Hé les gars !! Vous me faites quoi là ??
- (Marc) On aimerait juste que tu sois honnête avec nous, c’est tout !!
- (Aléxie) En plus ce ne serait pas vraiment une découverte !!
- (Flavien) Tu ne devrais pas laisser ton téléphone traîner partout Hi ! Hi !
- (Marc) Surtout quand un certain « Alex » n’arrête pas de t’appeler
- (Aléxie) Ou « Tony » !!
- (Flavien) Ou encore « Didou » !! Remarque à sa voix j’ai tout d’abord bien cru que c’était une fille Hi ! Hi

Arnault se sent mal d’un coup, il n’aurait jamais pensé que son « secret » serait découvert par ses amis et il ne sait pas ce qu’il donnerait pour ne pas être là au milieu d’eux en ce moment précis.

Ses jambes commencent à trembler et il ne trouve rien à dire pour se défendre, sachant bien que de toute façon ça ne servirait à rien puisqu’ils ont l’air de bien connaître les prénoms ou surnoms de ses coups d’escales.

Il se maudit juste de leur avoir donné son numéro, ne se doutant pas un instant qu’ils pourraient avoir envie de le revoir ayant été pourtant très clair avec eux sur ses intentions purement sexuelles mais surtout sans lendemain.

Arnault met ses mains sur son visage pour cacher sa honte à ses amis, ses émotions débordent alors sans qu’il puisse les retenir plus longtemps et il éclate en sanglot, libérant ainsi sa peur d’avoir été découvert mais surtout du risque de perdre leur amitié.

C’est Marc qui réagit le premier, de voir celui qu’il considère depuis toujours comme son frère se mettre dans un tel état lui est insupportable et il vient s’asseoir près de lui en le prenant dans ses bras.

- Ce n’est pas grave tu sais ? Nous voulions juste que tu arrêtes de nous cacher ce que tu es véritablement, nous ne te jugeons pas et tu es libre de mener ta vie comme tu en as envie, c’est juste que maintenant tu sais que nous sommes au courant c’est tout !!

Aléxie est devenu blême, le fait d’en parler lui est encore plus difficile à digérer que de l’avoir appris sans en avoir la réelle certitude même si le doute n’était pourtant pas de mise et une colère sourde lui vient qu’il ne peut maîtriser plus longtemps.

- T’es un beau salaud quand même !! C’est sûr que je n’étais pas assez bien pour toi !! Rendez-vous compte !! Un mec couvert d’acné !! C’est mieux de se taper tous les mecs un peu beau gosse qui passent, pas vrai !! Connard va!!


CHAPITRE 121 (Orléans) (fin)


Flavien tout comme Marc et Arnault n’en revient pas de comprendre les paroles de son cousin, mais surtout ce qu’elles impliquent comme aveux de ce qu’il ressent et qui au ton qu’il y met pour les cracher au visage de son copain, ne date certainement pas d’hier.

Maintenant ils sont trop surpris pour réagir et ce n’est qu’au claquement de la porte quand Aléxie quitte l’appartement, qu’ils sortent de l’espèce de léthargie qui les avait pris devant cet excès de colère aussi brutal qu’inattendu venant de leur ami.

- (Flavien) Et bien ça alors !!!
- (Marc) J’aurais jamais pensé un truc pareil !!

Tous les deux fixent maintenant Arnault en attendant une réaction de sa part, celui-ci bien sûr ne manque pas de s’en apercevoir et le coup de colère d’Aléxie porté contre lui, lui a presque fait oublier ce qui à peine une minute plus tôt le mettait lui aussi dans tous ses états.

- Qu’est-ce qu’il lui a pris ??
- (Flavien) Si tu n’as pas encore compris, c’est que tu es bouché à l’émeri mon gars !!
- (Marc narquois) Pourtant avec ta vie dissolue, ça devrait pourtant glisser tout seul !!

Arnault préfère ne pas répondre à la pique de Marc, sachant très bien ce qu’elle signifie comme reproche à cette vie « dissolue » comme il le dit si bien et qu’il a mené jusque-là.

- Pourquoi il a parlé de son visage ?
- (Flavien) Pose toi déjà la question avant de nous la poser ? Profite en pour te poser également la question sur le reste de ses paroles, peut être alors que tu comprendras mieux sa colère contre toi !!
- (Marc) Oh !! « Nono » ?? Tu n’as pas encore pigé qu’il t’aime ou il te faut un dessin ??
- Mais !! Je croyais qu’il ne me considérait que comme un ami !! Comme toi et Flavien !!

Marc se tourne vers le grand blond en lui faisant les yeux doux, Flavien comprend qu’il va encore lui lancer une vanne comme il en a l’habitude et ne lui en laisse pas le temps.

- Un seul mot le squelette et je t’écrase Hi ! Hi ! Bon restons sérieux les gars, il faut réagir avant que les choses empirent !!
- (Marc) Tu proposes quoi ?

Flavien se contente de regarder Arnault, une lueur de compréhension lui vient alors devant le visage défait de son copain qui n’a plus rien à voir avec la honte qu’il éprouvait qu’ils aient découvert son homosexualité et ce qu’il a maintenant sous les yeux, c’est un garçon troublé et fortement marqué par des sentiments qu’il se découvre tout à coup.

- Toi aussi tu l’aimes, pas vrai ? Ça expliquerait beaucoup de choses, entre autres pourquoi tu ne t’attaches pas aux garçons que tu fréquentes.
- (Marc stupéfié) Qu’est-ce que c’est encore que cette histoire ? Tu veux nous faire croire quoi ? Qu’il couche avec tout ce qui remue du cul parce qu’il pense à « Alex » ?
- (Flavien) Plutôt pour essayer de l’oublier je dirais !! Sinon il serait déjà avec un autre mec, peut-être pas comme amoureux mais au moins comme régulier.
- (Marc) Là, tu m’en bouches un…

Il regarde la carrure de Flavien et ricane.

- En fait, non !! Je ne préfère pas Hi ! Hi !

Arnault ne peut s’empêcher de sourire bien que le moment ne soit pas vraiment le plus opportun.

- Hi ! Hi ! Qu’est-ce que tu peux être con quand tu t’y mets !! Sérieux les gars ?? On fait quoi ??
- (Flavien) Toi tu te poses ici et tu fais déjà le tri dans tes sentiments, pendant que moi et Marc on va chercher « Alex » !! Je veux que tout soit rentré dans l’ordre entre nous tous d’une façon ou d’une autre avant le retour des parents.

Ils n’attendent aucune réponse qu’ils sont déjà à enfiler leurs chaussures pour sortir, Marc jette un dernier coup d’œil vers Arnault et reste un moment figé devant les larmes qui coulent sur ses joues, c’est un léger coup de coude de Flavien qui le décide enfin à bouger et sortir de l’appartement.




CHAPITRE 122 (Aix en Provence)


« Chez les De Bierne, milieu de matinée »

Yuan accompagné d’Antoine font le tour du quartier avec en mains le plan que leur a donné Florian, ils y notent toutes les modifications et surtout les noms des habitants de chaque pavillon qui différent de ceux inscrits sur la feuille.

- (Yuan) Il ne reste pas grand monde de ceux des souvenirs de Florian c’est sûr !!
- (Antoine) C’est l’exode tu veux dire ?? Il ne reste pas le quart des familles en place !!
- (Yuan) Bon !! On termine vite fait et après on voit Michel pour qu’il nous en dise plus sur ceux qui sont rayés de la liste, juste pour savoir s’ils ont bien vécu un temps ici ou pas !!
- (Antoine) Bonne idée ! Après ça on retrouve le rouquemoutte Hi ! Hi ! Il doit commencer à trouver le temps long !!
- (Yuan) Non mais, tu plaisantes là !! Il ne s’est sûrement même pas aperçu que nous étions partis, il était déjà plongé dans ses bouquins rappelle toi ?
- (Antoine) C’est quand même bizarre qu’il ne cherche pas à retrouver plus vite ses anciens amis ?
- (Yuan) Je le comprends aussi !! A chaque fois c’est une épreuve pour lui et je trouve qu’au contraire, il fait bien de faire une pause entre chaque. Ce n’est pas encore tout à fait redevenu avec Chloé comme pour nous, je suis certain qu’une fois que ce sera le cas il envisagera d’aller à la rencontre du suivant.
- (Antoine) Vu le nombre et au rythme où ça va, il n’est pas près d’en voir le bout !!

Yuan observe son copain en marchant près de lui, il sourit de voir avec quelle minutie il tient le plan à jour tout en discutant le bout de gras avec lui.

- Tu n’as pas envie d’en retrouver quelques-uns avant les autres, toi ? Comme un certain triplé par exemple ?
- Où une certaine Patricia ? Bah !! Ce n’est même pas sûr qu’ils existent puisqu’ils font partie de ceux que « Flo » a classés dans la liste des non connus dans une de ses anciennes réalités.
- (Yuan) Sauf qu’il les a peut-être rencontrés sans y faire consciemment attention.
- (Antoine) Je ne sais pas trop en fait !! Je préfère tomber amoureux naturellement plutôt que de forcer le destin, si je dois rencontrer Jonas ça se fera comme pour toi Patricia et si c’est quelqu’un d’autre et bien ça se fera également, je n’ai aucun apriorisme la dessus.
- (Yuan) Tu as sans doute raison, ce n’est pas parce qu’il a vécu ses souvenirs d’une certaine façon que ça doive se reproduire à l’identique et d’ailleurs tu vois bien déjà que ceux qu’il nous a racontés n’ont rien à voir d’une réalité à l’autre.
- (Antoine) Certaines choses se feront et d’autres pas ? C’est ce que tu veux dire si j’ai bien compris ?
- Exactement !! Je pense que plus ils seront près dans l’affectif de Florian et plus les choses se mettront en place comme il s’en rappelle, pour les autres ça peut être le jour et la nuit, regarde déjà pour ce pauvre Erwan !! M’est avis qu’il y en aura d’autres, sans souhaiter pour autant la mort de quiconque tu t’en doutes bien !!
- (Antoine) Tu penses à la garde rapprochée ou au harem comme il aime vous appeler en disant ça ?
- Exactement !! Je ne serai pas étonné de rencontrer très bientôt Éric et Raphaël, voire même le petit dernier Antonin !!
- (Antoine) Et pour Thomas ?
- (Yuan) Là !! C’est une autre paire de manches !! Je trouve bizarre que personne n’en ait entendu parler et ce même après les premières recherches de Philippe à la mairie.
- Tu crois qu’il existe vraiment et qu’on le retrouvera ?
- Il vaudrait mieux pour Florian, sinon je ne sais pas ce qu’il se passera mais je ne le sens pas bien du tout !!

Antoine soupire un grand coup, termine de noter les habitants des dernières maisons qu’il y a de dessiné sur le plan et re-soupire un grand coup en rangeant son stylo.
- Bah nous verrons bien !! Bon !! Terminé !! Reste plus qu’à vérifier tout ça avec Michel et sortir ensuite « Flo » de ses bouquins !!
- J’espère qu’il aura envie d’un câlin.
- (Antoine sourit) Tu l’as déjà vu ne pas en avoir envie toi ? Depuis qu’on est là j’ai dû jouir deux fois plus qu’avant de toute ma vie Hi ! Hi !
- Pareil pour moi tu sais !! Heu… !! Je peux te demander quelque chose ?
- Bien sûr quelle question !!
- Ça ne te dérangerait pas de me laisser seul avec « Flo » un soir ? J’aimerais aller plus loin avec lui tu comprends ?
- Ok à une condition ? Que nous aussi on passe une soirée ensemble, j’aimerais aussi aller plus loin avec toi !!

Yuan s’arrête pour bien fixer son copain dans les yeux et être certain d’avoir bien compris sa demande.

- On parle bien de la même chose ?
- Je pense que oui !!
- C’est le fait que vous soyez cousins qui vous bloquent à le faire l’un devant l’autre ? Ou c’est juste parce que vous avez peur de… Déraper et le faire ensemble ?

Antoine reste un moment songeur.

- En fait tu as raison !! Rien ne t’empêche de le faire avec lui quand je suis là ni moi avec toi quand il est là, juste savoir si tu en as envie avec moi et Florian avec toi ? Mais là je ne pense pas qu’il y ait un problème, s’il y en a un ce serait plutôt de toi vis-à-vis de moi qu’il viendrait, pas vrai ?
- (Yuan) Pourquoi dis-tu ça ? Je n’ai aucun blocage vis-à-vis de toi, bien au contraire je dirais même et cette conversation non seulement me fait plaisir mais en plus a le mérite de mettre les pendules à l’heure et crois-moi tu vas prendre cher la prochaine fois mon gars Hi ! Hi !
- Tout comme toi camarade, faudra juste faire gaffe si tu ne l’as jamais fait d’y aller tranquille !!
- (Yuan) C’est comme pour toi, non ?

Antoine grimace pour répondre.

- Pas vraiment, non !! Mais je préfère oublier, ce sont des mauvais souvenirs tu comprends !! Juste que j’espère ne pas avoir de blocages la dessus au moment de franchir le pas après ce que j’ai subi !!




Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 3) (Tome 2) - laurentdu51100 - 16-09-2020

CHAPITRE 123 (Aix en Provence) (fin)


Yuan se retrouve troublé à l’écoute des dernières paroles d’Antoine, il lui prend ses deux mains dans les siennes et fixe intensément ses yeux dans ceux de son ami, ensuite d’une voix rauque visiblement perturbée il lui demande.

- Qu’est-ce qu’il t’est arrivé donc ??

Antoine ressent toute l’empathie qu’il y a dans ce regard qui ne cesse de le fixer en profondeur au point qu’un long frisson lui parcourt le corps à la vision de ses grands yeux en amande, s’assombrissant de l’intérêt soudain qu’il lui porte.

C’est comme un grand flash dans la tête d’Antoine où tout, d’un seul coup devient clair et il s’étonne même de ne pas y avoir pensé plus tôt, le magnifique garçon en face de lui qui a toujours été un ami même s’ils ne se voyaient qu’occasionnellement est devenu depuis ces quelques jours beaucoup plus même, que le compagnon intime des jeux de sexe qu’ils vivent avec son cousin.

Antoine lui raconte donc d’une voix hachée par l’émotion, le viol organisé par ce même cousin et son soi-disant petit copain où il a été la principale victime ce jour-là tout du moins, car l’aventure semblait suffisamment bien roder pour qu’ils n’en soient pas à leurs premiers ni à leurs derniers coups d’essais.

Yuan le laisse terminer sans rien dire, ses yeux parlants pour lui en exprimant toute l’horreur et la tristesse de ce qu’a vécu son compagnon, comprenant mieux maintenant les réserves qu’il émettait quant à prendre du plaisir à aller plus loin avec lui.

L’envie de Yuan de prendre Antoine dans ses bras, lui fait comprendre brusquement que ce garçon est devenu pour lui beaucoup plus qu’un ami et c’est une pulsion irrépressible qui lui amène ses lèvres au contact des siennes pour un long baiser n’ayant de sens que les sentiments qu’il vient de se découvrir pour Antoine.

La surprise d’Antoine n’est rien à côté des battements affolés de son cœur, quand il lui rend son baiser avec une telle fougue qu’elle les laisse tous les deux un long moment à enfin comprendre ce qu’ils leur arrivent.

Les lèvres se détachent, un sourire resplendissant et des yeux brillants de bonheur, les lèvres qui reviennent à la charge avec cette fois la conviction que ce que l’un ressent est au diapason de l’autre.

Il leur faut plusieurs minutes pour qu’ils se séparent, les yeux mouillés d’émotions et qu’ils poursuivent leur chemin l’esprit encore embrumé de cette découverte du lien qui les unit, chacun déjà dans ses pensées à se demander comment ils vont l’annoncer à leurs proches.
C’est presque arrivé au lotissement, qu’une question se pose soudainement à eux et c’est en même temps qu’ils se tournent l’un vers l’autre pour se la poser.

- Et pour Florian ???

Un sourire leur vient, suivit d’une crise de rire avant qu’ils puissent enfin répondre chacun leur tour à cette question commune, mais qui à l’évidence les travaille quand même fortement.

- (Antoine) Il me semble que tu m’as déjà répondu une fois ?
- (Yuan) Oui mais pour toi ?
- (Antoine) Je l’ai toujours bien kiffé tu sais ?
- (Yuan) On pourrait en parler avec lui ? En plus ce n’est pas comme s’il n’avait pas déjà connu ce genre de situations !!
- (Antoine) Oui, mais il avait son Thomas et là pour l’instant il n’a que nous deux !!
- (Yuan) Qu’est-ce que ça change, si nous restons avec lui comme nous le faisions dans ses souvenirs ?
- (Antoine) Comme « tu » le faisais !! Je ne faisais pas parti du fameux « harem » je te rappelle.
- (Yuan) Sauf que là c’est bien parti pour !! Cette histoire de parenté n’a pas de sens, ce n’est pas comme si vous étiez intimes depuis tout gosse comme le sont la plupart des cousins !!
- (Antoine) Tu as sans doute raison !! Qui sait après tout si mon blocage avec lui ne vient pas plutôt de ce qu’il m’est arrivé ?
- (Yuan) Pour lui ce serait pareil alors, puisqu’il l’a appris apparemment avec autant de surprise et d’horreur que moi !!
- (Antoine) Ne nous faisons pas tout un monde de cette histoire, nous verrons bien comment les choses se présentent et puis il suffirait que nous retrouvions un de ses autres « amis » pour changer la donne !!
Antoine voit bien la grimace de Yuan à ses dernières paroles.
- Ça n’a pas l’air de t’enchanter des masses ? Tu me diras moi non plus, c’est que j’y tiens aussi à mon tit rouquin Bonobo Hi ! Hi !

***/***

J’entends le rire d’Antoine depuis la terrasse où je m’étais installé pour lire tranquillement, du coup je range le livre que j’ai encore en main car j’en ai un peu assez pour ce matin et je me lève ensuite pour les rejoindre, quand un sourire me vient brusquement en les voyant se tenir par la main avec un je-ne-sais-quoi qui me dit que quelque chose vient de changer dans la relation qu’ils avaient ensemble jusque-là.

Cette réalité n’a pas fini de m’amener des surprises bonnes ou mauvaises suivant le cas, celle-ci n’en étant qu’une de plus pour ce que l’avenir me réserve encore et je me dis qu’il serait fort étonnant que nous rencontrions un jour les triplés ou Patricia et que même si c’était le cas, il y a de fortes chances qu’il y aurait d’autres personnes auxquelles ils se seraient déjà attachés.

D’ailleurs cette idée me fait juste penser à un truc pourtant facile à vérifier, demander à Maurice s’il a un Victor Novack dans son service.




CHAPITRE 124 (Reims) (Quelques jours plus tard, un matin tôt)


«Palais de justice, bureau du juge pour mineur Annie Viala »

Annie prépare les dossiers qu’elle va avoir à juger dans l’après-midi, rien de bien grave aux premières lectures qu’elle en a fait et ceux-ci devraient ne pas lui prendre trop de temps, ce qui lui permettra d’aller faire les quelques courses personnelles qu’elle reporte sans arrêt.

« Toc ! Toc ! »

Annie sursaute car ce n’est pas dans les habitudes de ses collègues de s’annoncer de la sorte et le filtrage du service de sécurité n’aurait très certainement pas laissé pénétrer un inconnu, dans cette partie-là du Palais tout du moins.

- Oui ??

La porte s’ouvre alors sur un homme grisonnant à la carrure et au charisme certain qui entre sans paraître intimidé le moins du monde, ce qui vu la fonction d’Annie est suffisamment rare pour qu’elle s’en fasse la remarque.

- (Maurice) Bonjour Madame !! Vous êtes bien Annie Viala, la juge pour enfant ?
- C’est bien moi en effet, mais je ne crois pas vous connaître !! Monsieur… ???
- Désmaré !! Maurice Désmaré !! Voici ma carte, ma visite n’a pas été programmée à l’avance et je m’excuse de vous prendre au dépourvu de la sorte, mais il était important que je vous vois pour une affaire qui vient de ce matin même être déclaré confidentiel défense par notre président.

Annie l’écoute d’une oreille alors qu’elle prend connaissance de ce qui est inscrit sur la carte de visite.

- En quoi puis je vous être utile ?
- Je vais y venir, le temps que vous receviez de votre ministre de tutelle la preuve que je suis bien ce que je prétends être et qu’il vous confirme l’importance primordiale de garder pour vous ce que je vais vous apprendre.
- En attendant, veuillez vous asseoir monsieur Désmaré.
- Je pense que nous allons souvent avoir l’occasion de nous rencontrer, alors si cela ne vous gêne pas autant m’appeler par mon prénom et réciproquement.
- Soit !! J’avoue que cette visite m’intrigue au plus haut point, que vient faire le directeur de la DST dans le bureau d’une petite juge de province ?
- Vous n’êtes pas si petite que ça Hi ! Hi !

Annie est troublée par la repartie somme toute amicale de Maurice, elle trouve aussi que pour une affaire d’État il est plutôt relax dans sa façon d’être actuelle.

- Si nous en venions aux faits ? Il va de soi que je ne prendrais aucune décision quelle qu’elle soit avant d’avoir eu confirmation de la raison officielle de votre présence, maintenant rien ne vous empêche de m’en dire plus sur le sujet de votre visite.
- C’est exact !! Eh bien allons-y !! Connaissez-vous Florian De Bierne ?
- Décidément !! C’est la deuxième fois ce mois-ci que j’entends parler de ce garçon !! Et pour répondre à la question, j’aurais préféré et de loin ne jamais en avoir entendu faire de nouveau mention !!
- C’est aussi ce que je me suis dit avant de le connaître figurez-vous !! Que pouvez-vous m’en dire en restant dans les grandes lignes car je connais très bien son dossier et ma demande n’est motivée dans un premier temps qu’à connaître votre ressenti sur ce garçon.

Annie hésite un moment à donner des informations à cet homme qui pourtant a su la mettre en confiance dès son entrée dans son bureau, elle finit par sortir le dossier du jeune De Bierne d’un de ses tiroirs et en quelques phrases succinctes, lui explique ce qu’il en est mais surtout ce qu’elle en pense.

- Un garçon très prometteur pour passer de longues années aux frais du gouvernement apparemment !!
- Pourtant votre collègue de Paris ne tient plus le même langage alors qu’il m’a avoué que comme pour vous à l’instant, il pensait lui aussi qu’il n’y avait plus que l’enfermement comme solution pour ce garçon et d’ailleurs c’était bien dans son intention de le faire à la dernière comparution de Florian.
- (Annie) Il ne l’a pas fait parce qu’il a cru à son histoire d’amnésie, ce qui pour moi me semble une pure gageure au demeurant !!
- (Maurice) Croyez-vous vraiment que nous nous intéresserions à son cas s’il n’y avait rien de troublant dans son histoire ?

Maurice sort un dossier de son attaché-case, il va pour le tendre à Annie quand une question se pose à lui soudainement.

- Vous êtes bien mère de trois garçons ?
- C’est exact !! Je ne vois pas ce que viennent faire mes fils dans tout ça ?
- Ils sont en bonne santé ?
- Mais bien sûr, allez-vous me dire enfin à quoi riment ces questions sur ma famille ?

Maurice pousse un ouf intérieur de soulagement avant de répondre.

- Vous allez très vite comprendre, j’ai juste une dernière question et ensuite je vous laisserai prendre connaissance de ce dossier.
- Quelle est cette question ?
- Est-ce que Florian De Bierne pourrait connaître l’endroit où vous vivez ainsi que des choses privées quelles qu’elles soient vous concernant vous et votre famille ?
- Bien sûr que non !!

Maurice lui tend la pochette en souriant à l’avance.

- Alors regardez bien ce que contient cette pochette qu’il m’a remise spécialement pour vous !!

Annie va pour lui répondre que si c’est une plaisanterie, celle-ci ne l’amuse pas spécialement quand il lui fait comprendre d’un geste d’ouvrir ce qu’elle tient maintenant en main.

C’est avec un fort soupir d’exaspération, qu’elle retient ses paroles pour prendre connaissance de ce qui semble être suffisamment important pour qu’il se soit déplacé jusqu’à elle rien que pour le lui montrer.

Maurice suit de près ses expressions du visage au fur et à mesure qu’elle découvre les dessins la représentant elle et sa famille dans différentes pièces de son appartement.

Un certain temps se passe avant qu’Annie relève les yeux enfin sur lui, visiblement émue et troublée de ce qu’elle vient de voir.

- Si vous m’expliquiez ce que tout ceci signifie ?
- Ce que vous avez sous les yeux ne sont que les souvenirs de Florian qu’il a retranscrit fidèlement, souvenirs des presque deux ans qu’il nous assure avoir passés chez vous !!




CHAPITRE 125 (Reims) (Quelques jours plus tard, un matin tôt) (suite)


Annie prend alors une expression démontrant un tel effarement que Maurice ne peut s’empêcher d’en sourire tout en se rappelant qu’il n’y a pas si longtemps, il était lui-même dans le même état.

- Je sais très bien ce à quoi vous pensez sur l’instant, mais je vous assure que tout ceci est bien réel.

Il sort alors de sa poche ce qui ne le quitte plus depuis qu’il en a eu possession, si ce n’est qu’il en a fait plusieurs photocopies afin de préserver l’original et le montre à Annie avec toujours et encore la main tremblante d’une émotion encore fort présente.

Annie s’aperçoit bien sûr du trouble de son visiteur, elle en oublie un instant ses propres questions pour regarder attentivement le dessin qui en toute vraisemblance le représente entourer de sa famille.

- Vous avez de beaux enfants, félicitations !!
- Détrompez-vous !!

Il pointe du doigt son fils Erwan.

- À part celui-là, les deux autres me sont complètement inconnus et en ce qui concerne mon fils Erwan, il est décédé à l’âge de neuf ans et ça fait plus de dix ans que c’est arrivé !!
- (Annie troublée) Mais alors !! Vous aussi il vous a connu dans ses souvenirs ? Je comprends mieux votre question sur la santé de mes enfants, ça a dû être un choc terrible pour vous de voir cette image !!

La porte s’ouvre soudainement, interrompant la conversation et une femme apparaît tenant en main un dossier qu’elle remet à Annie en jetant un regard incrédule sur Maurice.

- Un courriel venant du ministère pour toi Annie !! Il était marqué urgent, j’ai cru bon de te l’amener sans tarder !!
- (Maurice) Surtout après en avoir pris connaissance, n’est-ce pas ?

Il voit les joues de la femme s’empourprer de gêne, Annie n’est pas dupe elle non plus et préfère congédier sa collègue.

- Merci !! J’attendais justement ce pli pour poursuivre avec monsieur Désmaré !

Maurice attend que la femme sorte pendant qu’Annie prend connaissance des recommandations du ministère au sujet de la présence du directeur de la DST et sur le fait qu’elle devra lui prêter assistance au mieux de ses moyens, sans déroger toutefois à ses valeurs de justice.

Quand il voit qu’elle en a terminé de prendre ses instructions, qu’il connaît aussi bien qu’elle puisque c’est lui-même qui les a dictées. Il reprend la parole en profitant que cette interruption fortuite les ait un peu libérés de l’émotionnel et de l’affectif des dernières minutes.

- Bon !! Maintenant que vous avez l’assurance du bien-fondé de ma présence, passons aux choses sérieuses !! Ou tout du moins au but de la mission qui va être la vôtre durant ces prochains mois.
- Donnera-t-elle une explication à ces dessins ? Crédible, je veux dire !!
- Si vous êtes ouverte d’esprit ce dont je ne doute pas un instant, alors disons que si elle ne vous apparaît pas crédible dans le sens de nos connaissances actuelles !! Du moins pourrez-vous en avoir une approche de compréhension suffisante pour envisager que cela puisse être réel.
- Quelle sera donc cette… Mission et qu’attendez-vous de moi exactement ? Ces images ont le mérite d’exister, même si elles ne correspondent absolument pas à mes souvenirs de situations similaires !! Donc ce… Garçon !! Aurait réellement perdu la mémoire lors de son coma et en aurait retrouvé une que personne à part lui ne se rappelle ?? Avouez que c’est quand même fort de café cette histoire !!
- (Maurice) Le seul qui saura vous persuader, c’est Florian lui-même et je ne m’y essaierai donc pas !! Ce que j’attends de vous, c’est que vous le preniez en pension chez vous comme il dit l’avoir été dans ce que nous appellerons pour ne pas polémiquer à chaque fois là-dessus, une autre réalité.
- Et vous pensez sérieusement que je vais ouvrir les portes de chez moi à ce jeune délinquant ?? En plus sur une idée aussi farfelue que sont ces réalités subjectives ?? Tout ça parce que vous m’avez montré quelques dessins dont je ne m’explique pas comment ils peuvent avoir été croqués avec autant de réalisme !!
- Il n’y a donc rien dans ces dessins qui vous prouveraient ne pas être simplement un instant réel de votre vécu ? Comme moi avec mon fils par exemple ?

Annie reprend les planches une à une, son visage encore une fois se marque par l’extrême réalisme alors que ses yeux visiblement cherchent quelque chose qui n’irait pas dans le décor.

Bien sûr les meubles qu’elle a chez elle, ne sont pas tout à fait semblables et ce même si le style reste dans le goût qu’ils ont pour le sobre mais aussi le naturel, Annie tout comme Frédéric n’aimant pas ni les imitations ni les meubles de fabrication industrielle.

Donc rien a priori ne la choque plus que ça dans l’ambiance et la décoration de l’appartement qui semble bien pourtant le même que celui où ils vivent, jusqu’à ce que son œil s’arrête sur un détail qui pour la première fois lui amène le doute à l’esprit car il y a une impossibilité que personne d’autre qu’elle et sa famille ne pourrait connaître et pour cause puisque le vase d’une grande valeur qu’elle a sous les yeux et lui venant de sa mère, a été brisé dans l’année qui suivit leur mariage par Aurélien alors bébé qu’elle tenait dans ses bras et qui en raison d’un mauvais geste de sa part a eu raison de ce à quoi elle tenait beaucoup et ce principalement du fait qu’il était dans sa famille depuis un certain nombre de générations.

Maurice qui l’observait attentivement, remarque aussitôt son changement de regard qui d’un coup de blasé est devenu perplexe.

- Vous avez trouvé quelque chose ?
- Ce vase très ancien qui était dans ma famille depuis plusieurs centaines d’années, il avait une grande valeur tant sentimentale que pécuniaire et était l’héritage des premiers nés de chaque dernière génération encore en vie à son mariage. Ça va faire bientôt vingt ans qu’il a été détruit et il ne peut donc pas apparaître sur ce dessin, je le reconnaîtrai entre mille sans erreur possible.
- Qu’en déduisez-vous alors ? Vous pensez toujours que ce sont des idées farfelues ?

Annie prend le temps de la réflexion avant de répondre.

- J’avoue qu’il y a de quoi remettre certaines idées préconçues en questions, peut-être pas de là à admettre de but en blanc vos théories mais tout de même !! Vous me demandez donc d’héberger chez moi ce garçon ? Mais pourquoi ?




Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 3) (Tome 2) - laurentdu51100 - 16-09-2020

CHAPITRE 126 (Reims) (Quelques jours plus tard, un matin tôt) (fin)


- Pour l’aider à se retrouver tout simplement !! Ce qu’il vit actuellement, beaucoup en deviendraient fous !! Imaginez donc !! Vous vous réveillez un matin comme les autres et soudainement plus personne ne réagit pareil avec vous ?? On vous traite comme un délinquant alors que vous n’aviez que des amis et tous ceux qui vous sont proches ne peuvent plus vous voir.
- Ça doit être terrible en effet !! Surtout si vous n’avez vraiment aucun souvenir de ce qu’on vous reproche !!
- Je vois que vous commencez à comprendre !!
- Il y a quand même d’autres questions que je me pose depuis que vous êtes arrivé ?
- (Maurice) Comme par exemple ?
- Je ne vois absolument pas pourquoi la DST s’y intéresse un tant soit peu, mais surtout pourquoi le confidentiel-défense autour de cette histoire ? Ce serait plutôt de l’ordre des psychologues à en dénouer le fil pour comprendre ce qu’il a bien pu arriver à ce garçon après son traumatisme, vous ne trouvez pas ?

Maurice sort alors de sa poche une petite boîte qu’il tend à la juge avec un petit sourire qui lui fait comprendre qu’il attendait justement qu’il lui pose ce genre de questions pour la lui donner.

- Vous comprendrez je pense que je ne puisse pour l’instant répondre à cette question, tout ce que je peux vous dire c’est qu’un éminent psychiatre s’occupe actuellement de Florian et vous aurez l’occasion de parler avec lui puisque n’oubliez pas qu’il doit vous faire son rapport chaque trimestre avant que vous ne receviez Florian pour faire suite à son dernier jugement.
- Ah !! Parce que c’est toujours d’actualité ?
- Notre but n’est pas de faire entrave à la justice, il est simplement de comprendre ce qu’est ou ce qu’est devenu exactement ce jeune homme. Ce que vous tenez maintenant dans votre main, n’est rien moins qu’une des nombreuses questions que nous nous posons sur lui et qu’il ait tenu à ce que je vous le remette, croyez-moi est une preuve de l’affection qu’il a réellement pour vous et votre famille.
- Mais qu’est-ce que c’est ?
- Disons pour faire court, que c’est un médicament pour guérir votre mari de ce qui lui fait passer des nuits parfois difficiles.
- Il est au courant de ça également ?? Mais comment ??
- N’oubliez pas que pour lui, il a vécu avec vous pendant deux ans.
- Vous savez ce que contient cette boîte alors ?
- Bien sûr !! Et je vous garantis que c’est sans danger !! Il répondra très certainement en partie à la question à laquelle je n’ai pu répondre tout à l’heure, quoiqu’elle vous en posera ensuite une myriade d’autres.
- Je verrai à réfléchir à votre demande, s’il n’y avait que moi je serais prête à tenter l’expérience vous savez ? Seulement j’ai eu récemment l’occasion de parler à table du cas de votre protégé, peu importe la raison mais c’est comme ça que j’ai appris que l’un de mes fils le connaissait et en avait un très mauvais souvenir à cause justement de ces pratiques qui lui ont valu de passer si souvent devant nos tribunaux. Il m’est très difficile maintenant de leur tenir un autre langage et de leur faire accepter cette promiscuité.
- Je comprends très bien vos paroles, je me permettrai donc d’amener une précision qui a été celle qui m’a fait venir vous voir. Votre famille dans une partie des souvenirs de Florian était comme une seconde famille pour lui et il considère vos enfants comme des frères, dans d’autres de ses souvenirs Damien a toujours été son meilleur ami de cœur.
- Vous vous rendez compte de ce que vos paroles m’amènent encore comme questions ?
- Aussi nous en resterons là je pense pour aujourd’hui, je vous demande simplement de prendre ma demande en considération et j’attendrai donc une réponse de votre part, je pense qu’il serait bien avant ça que vous rencontriez officiellement Florian avant de prendre toute décision !! Disons que vous pourriez profiter de cet acte de justice qui demande qu’il soit reçu par un juge pour avaliser le fait qu’il n’a plus aucun souvenir de ses exactions passées, qu’en pensez-vous ?
- J’en pense que c’est une bonne idée !! Ne croyez-vous pas que nous aurions pu commencer par-là ?
- C’est un fait, seulement je voulais que vous sachiez à quoi vous attendre en le rencontrant !! C’est assez… perturbant et je sais de quoi je parle pour l’avoir vécu croyez le bien !!
- J’ai besoin de prendre le temps de réfléchir à notre conversation, je peux garder ces planches à dessins ?
- Bien sûr !! Vous y trouverez certainement d’autres points aussi troublants qu’avec ce vase en y regardant de plus près et surtout à tête reposée.

Annie se lève pour raccompagner son visiteur jusqu’au couloir.

- Peut-être qu’un autre comme mon mari y verra ce que je n’aurai pas remarqué !!
- Rappelez-vous juste que cette conversation ne doit absolument pas sortir de votre contexte familial !! Il y a trop de choses en jeux pour qu’il en soit toléré autrement, des choses auxquelles vous n’avez même pas encore idées.
- C’est très difficile vous savez quand on ne vous dit pas tout ?
- C’est aussi quelque part pour vous protéger, croyez-le bien !!
- Nous nous reverrons donc ?
- Ça ne fait aucun doute, au revoir donc madame le juge !!




CHAPITRE 127 (Aix en Provence) (Chloé)


« Ce matin-là, chez les Jourdan »

Anne-Lise regarde sa fille qui s’apprête à sortir quand elle la retient par ses paroles.

- Tu oublies ta canne ma chérie !! Rappelle-toi des consignes qui nous ont été données ?
- Oups !! Merci de me le rappeler m’man !!
- Tu vas où comme ça ?
- Voir les garçons m’man !!
- Encore ?? Mais tu étais déjà avec eux toute la journée d’hier ??
- Tu ne vas pas m’en faire le reproche ? Maintenant que j’ai des amis, c’est bien toi qui me reprochais de rester toujours enfermé à la maison, non ?
- Oui mais fais attention quand même, n’oublie pas que ce sont des garçons !! Et qui plus est attirants au possible, alors tu sais ce que t’a dit ton père ?
- Ce sont juste des amis, papa voit le mal partout !!
- Tiens, tiens !! Juste des amis, vraiment ? Il n’y en a pas un qui te plaît un peu plus que comme un ami ?
- (Chloé sourit) Et même si c’était le cas, je ne risquerais pas grand-chose avec lui m’man !! Les filles à part comme copines, ce n’est pas vraiment leur truc Hi ! Hi ! Avoue que c’est quand même du gâchis ? Pas vrai ?
- Faudrait être aveugle pour dire le contraire ma chérie, donne le bonjour à Maryse et Michel et embrasse les garçons de ma part.
- Hum !! Pour ça je n’y manquerai pas Hi ! Hi !

Anne-Lise sourit bien malgré elle, car Chloé a beau dire ce sont quand même des garçons qui sortent du lot et difficile d’y résister pour une jeune fille normalement constituée, le fait qu’ils soient homosexuels n’est pas une garantie qu’il n’y ait pas de dérapages même si elle fait entièrement confiance à sa fille.

***/***

« Une demi-heure plus tôt chez les De Bierne »

Antoine et Yuan sont accoudés nus à la fenêtre de la chambre, tentant de retrouver un semblant d’énergie après le réveil particulièrement chaud qu’ils viennent de connaître.
Je les regarde amusé dans cette position qui loin de me calmer, me donne au contraire envie de remettre le couvert et la raideur de mon sexe est tout à fait au diapason de mes pensées.

- Fermez la bouche vous deux, ça fait courant d’air Hi ! Hi ! Wouah !! Quelle vue !!
- (Yuan) Tu crois qu’il parle du jardin toi ?
- (Antoine) Ça serait étonnant de là où il est placé Hi ! Hi !

Yuan se cambre un peu plus pour bien exposer ce qui a l’air d’intéresser l’excité encore dans le lit, immédiatement suivit par Antoine qui en fait autant avec un sourire gourmand que seul son petit ami asiatique perçoit et qui le met à son tour dans tous ses états.

- (Yuan) Va falloir qu’on se bouge si on ne veut pas l’avoir encore sur le dos Hi ! Hi !
- (Antoine) Ça ne me déplairait pas, je n’aurais jamais pensé y prendre autant de plaisir après ce que j’avais vécu !!
- (Yuan) C’est clair !! Mais il va finir par nous mettre sur les genoux à force, il n’en a jamais assez !! Je comprends mieux pourquoi il fallait s’y mettre à autant !!
- Vous dites quoi ?
- (Antoine) Yuan disait que tu vas finir par nous mettre à genoux.
- Mettez-vous en position alors, parce que j’en ai encore envie grave !!

Yuan tourne la tête vers son petit rouquin, la vue du corps alangui de celui-ci lui amène une fois encore une énorme bouffée de chaleur dans tout le corps et la raideur du « monstre » qu’il a sous les yeux, lui donne une envie irrépressible de le remettre là où le plaisir qu’il ressent est tel que tout son être communie avec l’orgasme qui le terrasse à chaque fois encore plus fort.

Depuis qu’ils sont rentrés lui et Antoine avec les renseignements de voisinage que leur avait demandés Florian, beaucoup de choses ont évolué dans leurs relations à tous les trois.

C’est comme si d’un coup toutes les barrières qui les retenaient s’étaient rompues en même temps, les sentiments qu’ils se sont découverts avec Antoine y sont à l’évidence pour beaucoup tout comme la reconnaissance réciproque de ceux qu’ils ressentent pour leur copain Florian.

Le soir même les dernières limites qu’ils s’étaient données jusqu’à présent n’ont plus eu lieux d’être et Antoine tout comme lui a passé le pas avec un plaisir qu’ils n’auraient jamais pensé connaître un jour à un tel point d’osmose entre eux trois que les liens très fort qu’ils ressentaient déjà les uns pour les autres en ont été décuplés.

Depuis il n’y a plus entre eux aucune fausse pudeur ni blocage conscient ou pas pour exprimer leurs envies d’un câlin ou de quoi que ce soit d’autre de plus sensuel ou plus chaud dès lors que le besoin s’en fait ressentir et ce matin-là n’y manque pas alors qu’ils viennent déjà d’abuser de leurs corps à satiété quelques minutes plus tôt.




CHAPITRE 128 (Aix en Provence) (Chloé) (fin)


Antoine retient son bel asiatique en l’enlaçant par-derrière au moment où il allait rejoindre Florian en réponse à ses dernières paroles, son sexe bien raide lui aussi s’insère dans la raie imberbe de Yuan en lui massant doucement le petit trou encore tout ouvert de ses précédentes joutes sexuelles.

Antoine lui glisse doucement à l’oreille ces quelques paroles pour qu’il soit le seul à les entendre.

- J’ai envie de toi moi aussi, laissons-le s’exciter encore un peu et il va vite bouger ses petites fesses pour nous rejoindre tu verras.

- Hum !!! T’attends quoi alors ?

Antoine se serre encore plus contre le corps à la peau mate de son copain, un long frisson les prend tous deux quand la main de Yuan se glisse derrière lui et positionne la hampe bien dure qui n’attendait plus que ça pour l’investir en profondeur.

Je lis dans les yeux sombres de Yuan tout le plaisir qu’il prend à se sentir posséder, ses lèvres s’entrouvrent et son visage devient d’une sensualité qui met à rude épreuve mon envie de jouir sans attendre.

Je me lève rapidement pour me mettre à genoux en face de son sexe qui suinte déjà à connaître ce qui l’attend, deux mains brûlantes d’envie m’appuyant doucement sur ma tête pour que je le prenne en bouche et commence les mêmes va-et-vient devant que ceux qu’il reçoit derrière.

Les quelques minutes qui suivent n’ont pour moi qu’une raison d’être, celle de donner un maximum de contentement à mon amant qui en tremble d’un plaisir d’une intensité montant crescendo jusqu’à ce que son sexe devienne aussi dur que du bois et m’annonce l’orgasme qui lui monte impérieusement dans les reins, ma main va alors titiller les fesses d’Antoine qui en frissonne par avance des deux doigts qu’il va recevoir au plus profond de son intimité et qui vont lui déclencher sa jouissance à l’instant précis où ma bouche reçoit le fruit de ses efforts.

Le râle commun que poussent mes deux copains est si prenant qu’à mon tour je gicle sans pouvoir me retenir en les rejoignant aussi bruyamment dans leur orgasme.

C’est une voix à la fois marquant l’amusement, la surprise et la stupeur qui nous fait remettre les pieds sur terre.

- Et bien !! On ne s’ennuie pas ici !! Et ma mère qui me disait-il n’y a pas dix minutes de faire attention à sortir avec vous Hi ! Hi !

Je me tourne vers Chloé, mi-amusé, mi-gêné d’avoir été pris la main dans le sac ou plutôt la bite à l’air et je capte son regard porté sur ma queue encore tout humide et raide avec un étonnement très vite suivi d’une lueur de vif intérêt.

- Ce n’est pourtant pas l’envie qui te manque, pas vrai ma puce ?
- Hum !!! Faut dire aussi que vous m’en mettez plein la vue les gars !! Moi qui n’avais encore jamais vu de garçons nus en réel, je suis servi vous ne trouvez pas ? Il faut en plus qu’ils soient en plein boum !!
- (Yuan amusé) Tu aurais pu déjà frapper avant d’entrer ?
- (Chloé) C’est ce que j’ai fait, seulement vous faisiez un tel boucan que vous ne m’avez pas entendu.
- (Antoine) Tu nous laisses le temps d’une douche et de nous habiller, ce sera quand même mieux pour discuter !! Je dis ça, c’est juste pour pas que tu inondes la moquette à t’exciter à nous mater comme tu le fais Hi ! Hi !
- À moins que tu préfères qu’on reste comme ça ?
- (Yuan) Oui mais là elle désobéirait à sa « moman » !!
- (Chloé) Pffttt !! N’importe quoi !! Mais vous avez raison, allez donc vous rhabiller !! Ce n’est pas que ça me déplaît de vous voir à poils mais ça ne sert à rien de mater des belles choses s’il n’y a aucune chance de les avoir un jour pour soi !!

Pendant que nous filons tous les trois vers la douche, Chloé admire bien malgré elle les formes avantageuses de ses copains avec une petite moue à la fois appréciatrice mais aussi quelque part au fond d’elle-même déçue que ce ne soit pas pour elle.

Les sentiments qu’elle éprouve pour eux se renforcent de jour en jour, loin maintenant de la haine ou même ensuite de la rancœur qu’elle ressentait pour celui qui déjà alors qu’elle n’était qu’une enfant lui faisait battre son cœur plus vite au point d’avoir voulu à tout prix devenir son amie.

Qui aurait pu penser un jour que presque sept ans plus tard il le deviendrait, alors qu’il n’était plus rien pour elle qu’un cauchemar bien trop présent.

Ses nombreuses nuits passées à revoir en boucle ce jour funeste, au point de se réveiller en criant couverte de sueur jusqu’au moment où un de ses parents venait la serrer dans ses bras.

Chloé se secoue pour oublier ses pensées qui lui semblent maintenant venir d’une autre vie, le Florian qu’elle a découverte depuis qu’elle l’a revu n’étant plus et de loin ce gamin méchant autant qu’ignoble qui était celui d’autrefois, mais au contraire le garçon jovial et dénué de méchanceté qui a su la reconquérir après lui avoir offert le plus beau des cadeaux en lui rendant l’usage de sa jambe.

Elle a lu dans ses yeux qu’elle a beaucoup compté dans ses souvenirs, même si elle n’arrive pas à comprendre le pourquoi du comment de cette histoire qu’elle ne se lasse pas d’entendre tout comme ses deux autres amis et qui les émerveillent quand ils l’écoutent la leur raconter.

Si elle est venue ce matin-là, c’est aussi pour lui faire une surprise qui elle l’espère sera aussi pour elle le moyen de revoir celui qui pendant toute une grande partie de son enfance était son meilleur ami et d’avoir pu en retrouver la trace aussi facilement que de taper son nom de famille sur les pages jaune d’Internet, l’a énervé ensuite de ne pas y avoir pensé plus tôt rien que pour ne pas rompre le lien d’amitié qu’ils avaient ensemble.

Maintenant Chloé se dit également qu’elle par contre n’ayant pas déménagé, Éric aurait pu faire l’effort de la recontacter depuis tout ce temps.




Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 3) (Tome 2) - laurentdu51100 - 16-09-2020

CHAPITRE 129 (Aix en Provence) (Visite chez les Louvain)


Philippe traverse la ville cet après-midi-là pour aller rendre visite à cette famille Louvain, dont le nom revient sans cesse aux lèvres de Florian à chacune de leurs séances.

C’est donc quand le même Florian l’a quitté un peu avant midi, qu’il s’est décidé à en avoir le cœur net et qu’il a pris rendez-vous pour cet après-midi même avec la maîtresse de maison qui s’est fortement étonnée de sa demande mais n’a pas refusé de le recevoir quand il lui a signifié sa qualité de psychiatre.

C’est donc en se sachant attendu qu’il se gare devant une maison parmi tant d’autres au milieu d’un lotissement récent, le temps de sortir du véhicule que déjà la porte s’ouvre et qu’il découvre une femme aux longs cheveux blonds d’une réelle beauté qui s’avance vers lui le visage marqué par la curiosité manifeste qu’il lui inspire.

- Docteur Espinach je présume ?
- C’est exact !! Enchantez de faire votre connaissance.
- Mais entrez donc je vous en prie !! Nous avons été surpris de votre coup de téléphone.
- Je m’en doute bien madame, toutefois si je n’ai pas souhaité rentrer dans le détail du but de cette visite c’est tout simplement de peur d’être éconduit !!

Philippe n’en dit pas plus et il suit son hôtesse jusqu’au salon où un homme à la beauté scandinave est déjà installé, avec près de lui une jeune fille qui a pris tout le meilleur du physique de ses deux parents.

- Monsieur Louvain je présume ?
- Lui-même docteur Espinach, je vous connais de réputation et vous me voyez étonner de cette visite de votre part, voici ma fille Léa et vous avez déjà fait connaissance avec Nathalie mon épouse.
- (Nathalie) Puis je vous offrir un café ?
- Volontiers !!
- (André) Si nous en venions au but de votre visite ?
- Je vous avouerai que je ne sais trop par quel bout commencer, vous connaissez je présume la famille De Bierne ?

Nathalie devient soudainement livide.

- Nous connaissions en effet Maryse et Michel, un triste incident nous a hélas éloignés d’eux.
- (Philippe) Je ne suis pas venu vous voir pour rouvrir vos plaies, mais simplement pour avoir quelques éclaircissements d’ordre familial vous concernant.
- (André) J’aimerais connaître la personne qui emploie vos services et surtout en quoi cela nous concerne ?

Philippe hésite quelques secondes, il décide d’aller au plus simple sans tourner autour du pot.

- C’est la famille De Bierne qui paie mes services, leur petit-fils Florian a eu un très grave accident récemment !! Un accident normalement mortel d’où il en est quand même ressorti après plusieurs mois de coma profond. À son réveil ses souvenirs étaient disons… Différents, tout comme son comportement et j’ai reçu un mandat de justice me demandant de clarifier cette affaire, le juge voulant connaître le vrai du faux dans ses déclarations. J’ai donc depuis quelques semaines pris le dossier en mains et je passe plusieurs heures par jour avec Florian pour tenter de comprendre son mental afin de faire la part des choses.
- (Léa stupéfiée) Il est à Aix ??
- (Philippe) Si par le « il » vous voulez parler de Florian !! Il est en effet actuellement chez ses grands-parents à Aix, je comprends bien à votre trouble mademoiselle que vous avez des griefs contre lui et que vous devez beaucoup lui en vouloir !! J’en ignore la raison mais je vous assure que ce n’est plus du tout le même garçon que celui que vous avez connu !!
- (Léa hystérique) Lui en vouloir !!! Il a tué mon frère et vous me demandez si je lui en veux !!
- (Nathalie) Calme-toi ma chérie, monsieur Espinach n’y est pour rien !! Il ne fait que son métier !!

André ne quitte pas Philippe du regard et marque une extrême surprise devant son visage soudainement défait devant les paroles de sa fille.

- Vous n’étiez visiblement pas au courant apparemment ?
- Au courant de quoi ? Ma visite n’avait pour seul but que de retrouver une personne en particulier qui a beaucoup compté dans les souvenirs de mon patient et qui ne corroborent pas avec ceux des autres membres de sa famille.
- (André) Vous n’avez donc pas entendu parler des actes de ce garçon quand il n’avait encore qu’une dizaine d’années ?

Les paroles d’André font tilt dans la tête de Philippe.

- Le garçon de la piscine était votre fils ? Chloé m’a raconté la bien triste histoire qu’elle a vécue ce jour-là et du garçon qui était avec eux, mais je ne savais pas que c’était votre fils !!

André se lève en faisant signe à Philippe de le suivre sur la terrasse.

- Je pense que nous serons mieux seul à seul pour discuter de tout ceci, Léa tout comme sa mère n’ont pas à revivre ces douloureux moments qui ont endeuillé notre famille.
- (Nathalie) André a raison, cette histoire ne demande qu’à être oubliée et nous a suffisamment fait verser de larmes.
- (Philippe) Je ne sais que répondre madame, ce n’était pas dans mes intentions de raviver votre chagrin !!
- (Léa) Chloé doit être dans tous ses états elle aussi, si elle est au courant de sa présence dans son quartier ?
- (Philippe) Peut-être serait-il mieux que vous alliez vous-même lui rendre visite et la questionner mademoiselle !! Je suis certain que vous serez surprise de cette rencontre !!
- (Léa) Je n’y manquerai pas et si l’autre abruti croise mon chemin, je lui f…
- (Nathalie) Allons ma fille calme toi !!

André réitère sa demande à Philippe de le suivre.

- Vous venez ??
- Après vous je vous prie !!




CHAPITRE 130 (Aix en Provence) (Visite chez les Louvain) (fin)


Philippe le suit donc jusqu’à un salon de jardin où une fois installés, ils reprennent la conversation.

- Mathis mon fils n’est pas le garçon que le SAMU a retrouvé ce jour-là au fond de la piscine, c’était son meilleur ami et quand il a appris la triste nouvelle quelques heures plus tard, il ne l’a pas supporté et il s’est suicidé en se pendant dans sa chambre le lendemain même du jour où c’est arrivé, nous n’avons rien vu venir vous comprenez ? Il était si jeune !!
- Pourquoi a-t-il fait une chose pareille ??
- Il venait de se disputer avec son meilleur copain le matin même et du coup Benjamin, c’est le nom du garçon, a accepté l’invitation d’Éric à se joindre à lui avec des amis pour inaugurer en quelque sorte la piscine que venait de faire construire ses parents. Il était venu comme ça lui arrivait assez souvent pour passer une semaine chez nous en vacances, ses parents et lui habitant ses nouveaux blocs sans âme qui poussent comme des champignons et comme il ne se sentait pas bien de s’être disputé avec mon fils, je l’ai autorisé à y aller en pensant que ça lui changerait les idées. Qui aurait pu se douter qu’un tel malheur arriverait ?
- Vous n’y êtes pour rien !! J’en aurais fait tout autant à votre place !! C’est arrivé au pire des moments pour un enfant, celui où il n’a pas toute conscience de la gravité et surtout des conséquences de ses actes.
- C’est exactement ce que nous a dit le psychologue de la gendarmerie à qui nous avons eu à faire.
- C’est donc la raison qui vous a fait changer de lieu de résidence ?
- C’était trop dur pour nous de continuer à vivre dans cette maison et le quartier lui aussi nous était devenu intolérable, trop de souvenirs vous comprenez ?
- Le jeune Benjamin est donc le garçon dont m’a parlé Chloé ?
- Il est depuis bientôt sept ans dans un hôpital pour handicapés mentaux, il est en état végétatif et c’est terrible si vous saviez !! Rien ne laisse paraître son handicap, c’est devenu un adolescent magnifique qui ne profitera jamais de sa vie et tout ça à cause de ce Florian et ces jeux cruels !! Vous comprenez pourquoi ma fille ne veut plus en entendre parler ? Pour elle c’est lui qui a tué son frère !!

Un long moment de silence suit ces aveux, Philippe en est tout retourné et pense aux réactions de Florian s’il venait à apprendre une aussi terrible nouvelle, c’est André qui reprend la parole en revenant au but de la visite de cet homme qui semble fortement perturbé par ce qu’il vient de lui raconter.

- Mais vous n’étiez pas venu pour apprendre ce drame ?
- En effet !!
- Si j’ai bien compris le but de votre visite, il concernerait une personne de notre famille que vous chercheriez à joindre ?
- C’est exact, j’aimerais retrouver votre neveu Thomas !!
- Thomas ???
- (Philippe surpris) Vous avez bien un frère qui se prénomme Alain ?
- C’est exact !! Mais je n’ai plus de nouvelles de lui depuis son mariage avec Evelyne !! Je ne pouvais donc pas savoir s’ils avaient eu des enfants !!
- Donc il est possible d’après vous que vous ayez un neveu ?
- Ça paraît logique en effet !! Enfin, je pense !!
- Et vous ne sauriez pas où je pourrais joindre votre frère ?
- Hélas non !! Nous nous sommes disputé Alain et moi sur un sujet qui aujourd’hui me paraît bien mesquin quand j’y repense, une histoire… d’héritage pour ne rien vous cacher !! Ça date d’une vingtaine d’années et nous en sommes venus aux mains mon frère et moi, je le regrette bien maintenant et je vous avouerais qu’il me manque terriblement, seulement aux dernières nouvelles qui datent de cette époque ils auraient quitté la France pour je ne sais quel pays en voie de développement !! Mon frère est un idéaliste, il a coupé les ponts avec sa famille et ses amis du jour au lendemain sans plus donner de nouvelles !! J’ai parfois l’impression que notre famille est maudite, heureusement qu’il y a mon épouse et ma fille sinon je crois bien que j’aurais moi aussi fait une grosse bêtise !!

Philippe comprend la tristesse qu’il peut lire sur le visage de cet homme marqué par le sort, sa visite n’arrange rien en lui faisant remettre en mémoires tout ce qu’il a perdu.

- Je suis sincèrement désolé !!
- Vous ne pouviez pas savoir !!
- Je vous tiendrais au courant des résultats de nos recherches pour retrouver votre frère.
- Comment ça « nos » recherches ? Vous n’êtes pas seul ??
- Comme je vous l’ai laissé entendre à demi-mot, la justice est elle aussi intéressée à connaître la vérité sur les souvenirs de Florian et vous aurez certainement également droit à une visite officieuse a minima de leurs parts !!
- ???????

Voyant l’incrédulité qu’amènent ses dernières paroles à son hôte, Philippe tente un sourire pour le rassurer et sort de sa poche une enveloppe qu’il hésitait jusque-là à lui remettre, s’y décidant quand même en espérant que son contenu aura l’effet escompté.

- Tenez !! N’ouvrez cette enveloppe que si vous sentez que vous serez capable d’en accepter le contenu !! Il s’agit d’un souvenir de Florian que nous cherchons à comprendre et qui vous donnera la raison de ma présence, il tenait à ce que je vous le donne et bien sûr je me tiendrai à votre disposition si vous souhaitez que nous en parlions, promettez-moi juste que vous attendrez quelques heures au moins avant de l’ouvrir !! Ce qu’elle contient est suffisamment perturbant maintenant que j’ai appris votre histoire pour ne pas en rajouter à l’état actuel où vous vous trouvez !!
- Mais enfin !! Qu’est-ce que c’est ?
- Je vous l’ai dit, un souvenir!!




CHAPITRE 131 (Paris) (Antonin)


« Chambre d’amis chez les De Bierne »

Il est encore tôt ce soir-là quand Antonin se couche, c’est un réel bonheur pour lui que ce lit confortable où il passe ses nuits depuis que Pierre et Hellènes l’ont accueilli chez eux.

Des vêtements propres, de la nourriture à volonté mais aussi une gentillesse de ce couple envers lui qui lui amène souvent les larmes aux yeux.

Pourtant le premier jour il se demandait bien quelles étaient les motivations réelles de cet homme et de cette femme pour lui offrir le gîte et le couvert sans rien en retour, les souvenirs pas si éloignés de cette journée lui reviennent alors en mémoire.

***/***

« Retour en arrière, souvenirs d’Antonin »

Il n’y eut plus une seule parole entre lui et l’homme jusqu’à ce qu’ils arrivent à destination, ce n’est qu’une fois garé que celui-ci semble penser à quelque chose qui visiblement le perturbe et c’est d’une voix inquiète qu’il se tourne vers moi, me ramenant tout d’un coup à ce que je suis en réalité pour lui en tendant le dos sur ses prochaines paroles.

- (Pierre) On est parti un peu précipitamment il me semble, tu avais sans doute quelques affaires à récupérer ?
- Non monsieur !! Tout ce que j’ai, je le porte sur moi.

Je remarque son regard tout d’abord surpris qui me détaille des pieds à la tête, jusqu’à se radoucir en comprenant ce que signifie ma réponse.

- (Pierre) Et bien !! Il était grand temps que quelqu’un s’occupe de toi !! Nous verrons cette histoire de vêtements plus tard, le plus important pour le moment c’est que tu prennes quelque nourriture, une bonne douche et que tu te reposes. Je dois retourner travailler, Hellènes ma femme te fera visiter l’appartement et s’occupera de toi le temps que nous soyons tous réunis pour répondre à tes questions, car je présume que tu dois en avoir un certain nombre à nous poser pas vrai ?
- Je vais vraiment rester avec vous ?
- Le temps que tu le jugeras bon et que nous t’aidions à te mettre le pied à l’étrier !!
- Ça veut dire quoi monsieur ? Je ne connais pas cette expression !!
- Mettre le pied à l’étrier ? C’est aider quelqu’un jusqu’à ce qu’il s’en sorte tout seul, mais tu as le temps d’y penser et mon petit doigt me dit que ce n’est pas pour demain Hi ! Hi !

***/***

Antonin se rappelle lui avoir souri timidement sans vraiment comprendre ce qui dans ses paroles prêtait à rire, ensuite ils sont sortis du véhicule pour entrer dans un immeuble au luxe certain qui l’a laissé hésitant devant le porche.

***/***

« Souvenirs »

- Allez viens !! Tu n’as pas à te sentir mal à l’aise, c’est ici que tu vas vivre dorénavant !!
- C’est trop beau monsieur !!
- Bah !! Tu t’y feras très vite tu verras, ma femme doit nous attendre et comme je te l’ai déjà dit, je suis assez pressé aujourd’hui !! Demain j’essayerai de me libérer du temps pour que nous puissions aller faire du shopping tous ensemble.
- Mais !!! Avec quel argent ??
- Ne t’inquiète donc pas pour ça, disons que c’est un prêt que tu nous rembourseras le jour où tu gagneras ta vie.
- J’y compte bien monsieur, ce ne saurait être autrement !!

J’ai bien remarqué son sourire satisfait, sauf que quelque chose le dérange qui le rembrunit soudainement.

- Je ne suis pas un menteur !!
- Ce n’est pas ça, c’est le « monsieur » qui me gêne !! Je préférerais que tu m’appelles par mon prénom si ça ne te fait rien ?
- Je ne sais pas si j’y arriverai vous savez ? C’est impoli il me semble !
- Alors trouve autre chose s’il te plaît parce que, me faire appeler monsieur sans arrêt ça va pas le faire.
- Je ferai attention alors, je vous le promets !!
- Très bien alors !! Allez, suis-moi !!

***/***

"Retour au présent"

Antonin sent ses yeux s’humidifier d’émotions, il comprend bien maintenant que toutes ces paroles qui lui ont été dites ce jour-là n’étaient que pour le mettre à l’aise alors que lui prenait ça comme des reproches.

Un sourire lui vient alors en pensant à la suite, quand ils sont entrés dans l’appartement et qu’Hellènes lui est apparue pour la première fois, son sourire lui a été droit au cœur, un sourire qui l’accueillait dans son foyer mille fois mieux que par des paroles.

Hellènes s’est approché vers lui pour l’embrasser, son visage a stoppé net à quelques centimètres à peine du sien et son nez s’est plissé par l’odeur forte qu’il dégageait alors, ne tergiversant pas une seconde de plus en le prenant avec deux doigts par la manche en l’emmenant direct dans la salle de bains.

***/***

"Souvenirs"

- Plus tard les bisous mon garçon !! Pour l’instant tu vas me faire le plaisir de prendre un bon bain !!
- Pardon madame !!
- Tu n’as pas à t’excuser, je me doute bien de la vie que tu vivais n’était pas celle d’un prince !!

Elle entre devant moi pour faire couler l’eau, elle prépare ensuite une serviette et un gant de toilette propre, sort d’un placard un gel douche et un shampoing, puis elle va ensuite placer le bac à linge dans le couloir en me le montrant du doigt.

- Tu mets tes affaires sales dans ce bac !! Je vais voir dans les vêtements de mon fils, vous avez la même taille donc ça devrait aller et quand tu seras présentable, tu me rejoindras dans la cuisine pour te mettre à table.

***/***

Antonin se rappelle ce moment et surtout l’admiration qu’il a éprouvée devant cette belle femme aux faux airs d’adjudant mais qui il l’avait déjà bien perçu, avait un cœur d’or et cachait derrière son ton sec qu’elle a pris ce jour-là pour lui parler, toute la détresse qu’elle éprouvait à le voir aussi misérable.




Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 3) (Tome 2) - laurentdu51100 - 16-09-2020

CHAPITRE 132 (Paris) (Antonin) (fin)


Le reste, il l’a vécu comme dans un rêve et aujourd’hui encore, il n’en revient pas de la rapidité avec laquelle le temps est passé pour en arriver jusqu’à cet instant où il s’allonge avec volupté dans ce lit douillet, rassuré maintenant sur leur intention de le garder auprès d’eux.

Antonin profite de ce moment privilégié où il peut réfléchir sur ce qu’il a appris, sa famille d’accueil semble très riche mais n’en fait pas étalage et reste simple dans son quotidien, ils ont un fils qui actuellement est en vacances chez ses grands-parents à ce qu’il en a compris.

Par contre à chaque fois qu’il a cherché à en savoir plus sur ce garçon, ils sont restés suffisamment avares dans leurs réponses aux questions qu’il leur a posées pour pressentir qu’ils ne voulaient pas trop lui en dire sans qu’il en comprenne vraiment la raison.

Un mystère qui le titille fortement dans sa curiosité d’en savoir plus sur ce mystérieux garçon dont il ne connaît encore rien, même pas le prénom et qui le fait se relever nerveusement de son lit pour ensuite sortir de sa chambre pour entrer dans celle de ce fils encore inconnu pour lui.

Un étrange malaise le prend en visualisant la pièce, il voit bien la moquette brûlée et les taches qui recouvrent les murs, donnant au lieu un aspect négligé qui ne va pas avec le reste de la maison.

Un frisson d’angoisse le prend soudainement, lui donnant l’envie de quitter le lieu rapidement ne serait-ce un quelque chose d’indéfinissable qui le retient de le faire et le pousse au contraire à l’explorer pour en savoir plus sur son occupant.

L’arrangement des meubles doit être récent car la trace de ceux-ci peut encore se voir sur le papier peint tout comme sur la moquette, prouvant que quelqu’un depuis peu a eu la volonté d’arranger autrement la chambre.

Antonin croit en comprendre la raison, il vérifie en déplaçant la commode et en effet l’état derrière celle-ci est encore plus catastrophique que la partie visible, démontrant que son occupant a voulu tout simplement cacher la misère en bougeant les meubles.

Il va pour retourner dans sa chambre quand ses yeux s’arrêtent sur le bureau où des feuilles froissées y sont posées, son regard accroche alors les visages des garçons qui y sont croqués et il ne peut retenir le cri de stupeur qui soudainement le rend tremblant à s’en emparer fébrilement.

- Oh !! Non !!!

Ses jambes se dérobent sous lui l’obligeant à s’asseoir, les yeux exorbités devant ce que son esprit refuse de croire et qui pourtant semble bien réel et non issu cette fois de ses rêves.

***/***

Pierre et Hellènes se sont levés du canapé en entendant le cri venant des chambres, ils se précipitent alors pour voir ce qui ne va pas et aperçoivent la chambre de Florian ouverte avec la lumière allumée, comprenant qu’Antonin doit s’y trouver pour une raison qui leur échappe encore.

Ils trouvent le petit blondinet dans un état d’émotion inhabituel, tremblant comme une feuille et s’avancent vers lui, découvrant alors ce qu’il tient dans ses mains et qui semble lui avoir amené ce cri de stupeur, il s’aperçoit alors de leurs présences en les regardant hébétés.

- Je….connais….ces deux….garçons !! Et celui-là….c’est….moi ???

Pierre frissonne, il sent la main d’Hellènes lui prendre la sienne pour la serrer très fort et tourne vers elle un regard interloqué de cette nouvelle preuve que les paroles de son fils ne sont pas issues que de son imagination ou d’un cerveau en reconstruction comme le suggérait Philippe.

Pierre d’une voix se voulant réconfortante.

- Tu les as déjà rencontrés ??
- Ils sont dans ma tête depuis toujours !!
- Comment ça dans ta tête ??
- La nuit quand je dors, je les vois !! Ce sont mes amis imaginaires qui m’aidaient à supporter cette vie vous comprenez ?? Ils sont avec moi dans une histoire merveilleuse où je suis bien, j’ai plein d’images dans ma tête !! Je sais qu’ils attendent quelque chose de moi sans que je n’arrive jamais à comprendre ce qu’ils me veulent. Mais je me sens tellement mieux le matin quand j’ai pensé à eux !! Nous sommes….

Pierre voyant qu’il bloque pour révéler ses sentiments.

- Amants !!!

Antonin rougit aussitôt.

- Oui !! Mais ce n’est que dans ma tête, ce n’est pas réel !! Ils existeraient alors ?? Florian et Thomas seraient donc réels ?? Celui qui a dessiné ces visages les connaîtrait donc ??

Pierre pose sa main sur l’épaule d’Antonin, déjà pour le calmer car il sent bien dans quel état émotionnel extrême il est et ensuite pour lui désigner un des visages de son autre main.

- Florian….c’est notre fils !! C’est bien lui l’auteur de ces dessins, mais c’est….compliqué !! Tout comme toi, ces images viennent de son esprit.
- Dans ses rêves à lui aussi ??
- Comme je te l’ai dit, c’est compliqué !! Nous avions déjà vu ces portraits et c’est Hellènes qui t’a reconnu dans la rue, voilà pourquoi je suis venu te chercher ce jour-là !!

Pierre remarque immédiatement la crispation des muscles du jeune homme.

- J’aurais sans doute pris la même décision sans ça tu sais ? C’est juste que ça a précipité ou plutôt que ça m’a fait prendre plus rapidement conscience que je devais faire quelque chose pour toi.
- (Hellènes troublée) Nous partirons demain ou après-demain rejoindre Florian chez mes beaux-parents, il doit savoir que nous t’avons retrouvé. Nous voulions attendre qu’il rentre pour que vous vous rencontriez, pour que tu aies toi aussi le temps de te remettre de tout ce qu’il t’arrive. Mais je pense que maintenant que tu es au courant, tu n’auras pas la patience d’attendre encore presque deux mois.



CHAPITRE 133 (Lille) (Carole, Sébastien, Mélanie et Sylvain)


«Conversation entre amis »

- (Carole) Vous allez vraiment déménager ?
- (Sylvain) Je le crains en effet !! Mes parents veulent profiter de l’héritage du grand-père, ils en ont marre de vivre en appart !! En plus ils disent que la vie est moins chère là-bas et qu’ils trouveront facilement du travail, ils n’attendent plus que la réponse aux CV qu’ils ont envoyés pour quitter la région.
- (Sébastien) Je pensais que c’était à cause de Mélanie ?
- (Sylvain) C’est aussi une des raisons, ils disent qu’il y a de bons chirurgiens à Reims et comme ceux d’ici ne laissent pas beaucoup d’espoir… En plus ma petite sœur sera mieux à la campagne qu’en pleine ville à se morfondre comme elle le fait suite à son accident !!
- (Carole) Mais toi ? Et nous ?

Sylvain regarde ses deux meilleurs amis tristement.

- Je n’ai pas vraiment le choix, vous pensez bien que sinon je resterais avec vous deux !! En plus je vais devoir changer de fac, me refaire de nouvelles connaissances et je suis stressé rien que d’y penser !!
- (Sébastien) Je ne veux pas que tu partes !!! Tu le comprends ça ?? Tu pourrais rester chez nous, continuer tes études ici !!

Sylvain croise le regard de Carole toute aussi surprise que lui des dernières paroles de son jumeau, paroles dites d’un ton quasi hystérique et qui ils le voient bien, laisse Sébastien les yeux humides tout tremblant dans ses émotions.

Carole se rapproche de son jumeau pour le prendre par la taille et tenter de le calmer, elle connaît bien l’attachement qu’a son frère pour Sylvain tout comme elle en connaît la réciprocité et jusqu’à cet instant s’en amusait gentiment à leurs dépens, cette séparation annoncée va sans aucun doute leur permettre enfin de s’avouer ce qui jusque-là n’était que des non-dits mais aussi des petits gestes d’attention certainement involontaires de leurs parts, mais qu’elle ne pouvait s’empêcher de constater au quotidien.

Ça fait maintenant quelques années qu’elle ne se pose plus la question de savoir pourquoi ils ne peuvent rester une seule journée sans se voir, s’empêcher de se papouiller à la moindre occasion en s’inventant même des disputes voir des situations complètement loufoques rien que pour le plaisir de sentir leurs corps l’un contre l’autre.

Elle soupire d’exaspération devant l’état pitoyable où elle les voit maintenant, car Sylvain n’a pas tardé lui aussi à se mettre dans tous ses états en se retenant visiblement de ne pas faire comme elle l’a fait et de prendre son ami dans ses bras.

- Si pour une fois vous vous disiez vos quatre vérités vous deux !!

Elle remarque les œillades incrédules qu’ils lui font et sourit avant de reprendre.

- C’est un secret de polichinelle que le vôtre vous savez, je pense même qu’il n’y a que vous deux qui ne s’en soyez pas encore rendu compte !!
- (Sylvain) De quoi tu parles ?
- (Sébastien) Quel secret ?
- (Carole) Pffttt !!! Que vous vous aimez pardi !!! Même « Mél » l’a remarqué à son âge, alors imaginez les autres !! Tous nos amis s’en sont rendu compte il y a déjà un moment et même certains d’entre eux en ont fait un pari à savoir lequel de vous deux se déclarera en premier Hi ! Hi ! Je ne pense pas que beaucoup aient pensé que ce serait moi qui le ferai !!
- (Sébastien) Ma sœur est folle !!
- (Sylvain) Je ne pense pas, non !! Ouvre les yeux « Séb » !! Pourquoi sinon tu te serais mis dans un état pareil sur une simple conversation ? Pour ma part, il y a longtemps que j’en suis conscient et si je ne t’en ai jamais parlé jusque-là, c’est juste pour ne pas me prendre un vent en retour !!
- (Sébastien) Pourquoi ?
- (Sylvain) Certainement pour la même raison que toi !!
- (Sébastien) Sauf que moi je n’en étais pas conscient jusque-là !!
- (Carole) Vraiment ??
- (Sébastien) Traite moi de menteur tant que tu y es !!

Sylvain a le cœur qui bat d’un coup à cent à l’heure, le « jusque-là » lui amenant une joie tellement forte qu’il ne peut s’empêcher à son tour de faire les quelques pas qui le séparent de son ami pour le prendre dans ses bras.

Carole se recule doucement de son frère pour lui laisser la place, heureuse d’assister enfin à leur rapprochement auquel elle avait fini par ne plus croire qu’il arriverait un jour et il fallait un moment fort comme cette séparation annoncée des deux garçons pour qu’enfin les choses se mettent en place, leur faisant enfin comprendre du moins pour son jumeau que ce qu’il croyait n’être qu’une très forte amitié, n’était en fait qu’un refus inconscient d’accepter de voir la réalité de ses sentiments.

Elle quitte la pièce en les laissant seuls afin qu’ils puissent enfin s’avouer le lien très puissant qu’ils ressentent l’un pour l’autre et elle retrouve ses parents le visage rayonnant d’un bonheur sincère, bonheur qui n’échappe pas aux regards de ceux-ci qui ne manquent pas de s’en étonner connaissant la raison de la visite de Sylvain.

- (Sylvie) Eh bien ma chérie !! Moi qui pensais que l’annonce du départ de votre ami allait vous rendre triste, je m’aperçois que ce n’est pas le cas du moins pour toi apparemment !!
- (Carole souriante) Je leur laisse vous annoncer la nouvelle Hi ! Hi ! Maintenant il ne reste plus qu’à trouver une solution pour que les amoureux ne soient pas séparés et il va falloir se creuser la tête croyez-moi !!




CHAPITRE 134 (Aix en Provence) (Deux jours plus tard)


Florian suit sa « thérapie » avec Philippe ce matin-là pendant que Yuan et Antoine font le point avec Michel sur les bouleversements survenus chez les habitants du quartier et les souvenirs de leur copain, essayant de faire une synthèse fiable des raisons de ses changements.

- (Michel) Beaucoup de ses noms me disent quelque chose, mais ils ont tous déménagé pour une raison ou une autre !! Pour beaucoup à cause d’un décès ou d’une maladie il me semble !! D’autres encore pour les raisons que vous connaissez déjà, hélas !! Par contre je n’ai jamais eu connaissance qu’André ait eu un frère ? Ce qui réduit les chances de retrouver un jour votre Thomas s’il existe !!
- (Antoine) Ce n’est pas « notre » Thomas mon oncle, c’est celui de « Flo » et il est persuadé qu’il le retrouvera !!
- (Michel) Je l’espère de tout mon cœur mon garçon, la façon dont il en parle ne fait aucun doute sur les sentiments qu’il éprouve pour lui.
- (Yuan) Nous pourrions peut-être aller rendre visite à cette famille ? Peut-être pourront-ils nous en apprendre davantage et ça nous permettra de faire la connaissance d’autres amis de Florian, ou du moins faire en sorte qu’ils le deviennent si ce n’était pas le cas.
Michel les fixe avec un sérieux qui perturbe les deux garçons.
- Là ça risque d’être plus compliqué !!
- (Yuan) Comment ça ?
- (Antoine) Ne me dis pas mon oncle qu’il y a encore un coup de Florian plus jeune… avec comment déjà ?
- (Yuan) Mathis et Léa si je me rappelle bien ?
- (Michel) C’est exact mon garçon, sauf que…

Michel raconte alors ce qu’il avait tu volontairement lors des premières explications avec Antoine, cette fois il va jusqu’au bout des choses et bien sûr il a l’entière attention des deux amis qui ont le visage décomposé en apprenant une histoire terrible avec encore cette fois, Florian comme principal instigateur.

- (Antoine livide) Tu en as encore beaucoup des comme celle-là mon oncle ?
- (Michel) Avec des répercussions aussi graves ? Non, quand même pas !!
- (Yuan) Et bien tant mieux !! Parce que là il s’agit d’un mort et « Flo » ne pourra rien y faire pour réparer les dégâts, la mort de Mathis risque de bouleverser le déroulement de ses souvenirs encore plus que jusqu’à présent avec celle d’Erwan le fils de Maurice !!

Antoine hoche la tête en signe qu’il est d’accord avec son copain.

- Malgré toute cette sinistre histoire, il y a quand même quelque chose de bon !!
- (Yuan) Ah !! Tu trouves toi ?? Et qu’est ce qui pourrait en ressortir de bon d’après toi ?

Antoine sent bien les regards incrédules braqués sur lui quand il répond.

- Au moins le garçon de la piscine…
- (Michel) Eh bien oui, quoi ??
- Ce n’est pas Thomas !! Jusqu’à ce que tu nous révèles le prénom de l’autre garçon mon oncle, j’ai bien cru que c’était de lui qu’il s’agissait !!
- (Yuan) Il aurait peut-être été préférable que ce soit lui justement !!

Antoine surprit regarde son copain comme s’il avait dit la pire des conneries.

- Non mais, ça va pas la tête !!! Tu te rends compte de ce que tu viens de dire ??
- (Yuan) Parfaitement figure toi et pour ta gouverne ma tête va très bien !! Réfléchis juste cinq minutes ?? Le garçon est toujours vivant !! Avec son « don », « Flo » aurait vite fait de le guérir dès l’instant où nous l’aurions retrouvé !! Et comme c’est ton oncle qui paie les factures, cela n’aurait été qu’un jeu d’enfant !!
- (Michel) Sauf que tu oublies une chose fondamentale mon grand !! Florian pourrait sans doute guérir son corps, mais as-tu pensé à son esprit ? Ce garçon en est resté à l’état mental de ses dix ans, du moins c’est ce que je lui souhaite au mieux car au pire je ne préfère même pas y penser.
- (Antoine) Alors on fait quoi maintenant ?
- (Michel) Le mieux serait d’attendre que ça vienne d’eux, ou plutôt de Léa et si ce que m’a dit Philippe est exact ce dont je ne doute pas un instant, elle ou son père ne devraient pas tarder à donner des nouvelles !!
- (Yuan) Nous pourrions aussi en parler à Chloé ? Après tout elle aussi est une victime de cette sombre histoire !!
- (Michel) Là je ne dis pas !! Mais allez-y doucement, rappelez-vous que nous parlons du deuil d’un fils et d’un frère !! Les cicatrices ne sont peut-être pas encore toutes fermées !!



Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 3) (Tome 2) - laurentdu51100 - 16-09-2020

CHAPITRE 135 (Aix en Provence) (Cabinet du docteur Espinach)


«Fin de la séance de psychanalyse »

Philippe sourit en s’étirant dans son fauteuil, il observe avec tendresse le jeune homme qui est allongé sur son canapé et qui une fois encore a répondu honnêtement à toutes ses questions, sans se rendre compte une seconde qu’à chacune de ses réponses il lui en venait une multitude d’autres au point où le spécialiste ne sait plus où donner de la tête.

- Je pense que nous allons en rester là pour ce matin.
- Il est déjà l’heure ?
- Pas encore tout à fait, mais il faut que je trie toutes ces informations et surtout que je trouve un canevas logique à tes souvenirs qui m’amèneraient à y voir plus clair.
- Et bien bon courage Hi ! Hi ! Parce que moi nada !! Plus j’y pense et plus je deviens chèvre !! Au fait, j’y pense !! Tu savais que Chloé a retrouvé l’adresse d’Éric ??
- (Philippe) C’est le garçon qui habitait en face de chez tes grands-parents ?
- Lui-même !! Je vais voir s’il nous est possible d’aller lui rendre visite, déjà parce que je suis sûr que ça fera plaisir à Chloé et ensuite parce que j’aimerais réellement le revoir, il me manque terriblement lui aussi tu sais ?
- (Philippe) N’oublie pas que pour lui tu ne seras au mieux qu’un inconnu, au pire un souvenir qu’il aura très certainement cherché à oublier !!
- Qu’est ce qui te fait dire une chose pareille ?
- (Philippe) Peut être sa façon d’agir avec Chloé justement !! S’ils étaient aussi amis qu’ils semblaient l’être jusqu’à « l’accident », il était logique qu’il cherche à lui donner des nouvelles tu ne crois pas ? Ne serait-ce déjà que pour savoir comment elle se remettait !!
- Tu as sans doute raison, mais si je ne fais rien ce n’est pas comme ça que je risque d’en refaire un ami !!

Philippe sourit en se levant brusquement, le fait d’entendre Florian parler d’ami lui remet en mémoire que peut-être il en aurait retrouvé un autre.

- Attends-moi un instant tu veux bien ? J’ai découvert quelque chose ce matin par pur hasard qui pourrait t’intéresser !!

Il revient quelques minutes plus tard en tenant quelques revues en mains.

- Je faisais le tri dans ces vieux magazines, tu sais ce que c’est !! Ils restent dans la salle d’attente pendant des mois et il était temps de les renouveler !!

Philippe en prend un qu’il ouvre à la page centrale et le tend à Florian.

- J’ai comme eu une idée de déjà-vu et je me suis rappelé tes croquis, ce garçon ressemble trait pour trait à plusieurs d’entre eux, regarde !!

Dès que mon regard se porte sur l’image, je sens mon cœur faire un bond dans ma poitrine.

- « Raphi » !!!

Philippe comprend aux larmes d’émotion qui recouvrent rapidement les joues de son jeune protégé, qu’il a vu juste et que le mannequin qui pose en double page centrale pour une grande marque de vêtements de sport, est bien celui auquel il pensait.

- Voilà au moins une bonne nouvelle, pas vrai ?? J’espère juste que ce garçon n’a pas eu à faire à ce que tu étais avant !!

Sa voix me parvient comme dans un brouillard tellement je suis ému et obnubilé par la photo de mon Raphaël toujours aussi magnifique.

Celui qui en a pris la photo a su saisir l’instant qui le rend encore plus craquant et en faire ressortir aussi bien l’émotion de son visage, que la félinité de son corps.

Du coup me reviennent en mémoire plusieurs posters agrafés aux murs de ma chambre d’infirme et c’est seulement maintenant que je fais le rapprochement avec celui que j’ai en mains.

Un claquement de doigts me fait revenir à la réalité et détourner mon regard de la revue pour redevenir attentif aux paroles de Philippe.

- Eh bien mon garçon !! Te revoilà parmi nous ?
- Excuse-moi, mais je ne m’attendais vraiment pas à ça !! Je veux dire à revoir son visage et avoir de ses nouvelles aussi vite !!
- Je te comprends, au moins celui-là, on est sûr qu’il existe dans ce présent !! Il ne te reste plus qu’à le retrouver !!
- Pour ça c’est facile !! Avec un peu de chance ses parents devraient toujours tenir le camping de la dune dans le bassin d’Arcachon !! Et si ce n’était pas le cas, rien de plus facile d’obtenir son adresse par celui qui a pris cette photo.
- Et bien !! Cette journée aura été productive puisque nous savons désormais où sont deux de tes plus proches amis, d’ailleurs en y pensant je trouve que tu ne sembles pas pressé de les revoir !!
- Tu dis ça parce que je reste à passer mes matinées avec toi et le reste du temps chez mes grands-parents ?
- Exactement !!
- La précipitation n’a jamais été mon maître mot tu sais ?? Je préfère consolider ma relation avec ceux que j’ai déjà retrouvés, avant d’aller plus loin et en plus il faut aussi que je m’habitue à cette nouvelle vie, ce n’est pas aussi évident que ça y paraît figure toi !! Il y a des choses que j’ai connu ou pu faire dans mes souvenirs et qui ici n’existent pas ou que j’en ai perdu les capacités, je ne voudrais pas non plus qu’il m’arrive certaines choses que mon esprit garde en mémoire et qui ont fini dans des bains de sang.
- C’est très bien mon garçon, je constate que tu t’es mis des priorités et c’est exactement ce que je t’aurais conseillé de faire, tu as tout le temps pour toi alors tu as raison de ne rien vouloir précipiter.
- En fait il me reste un an !! Il me semble que la date d’anniversaire de mes dix-neuf ans soit un élément déclencheur de mon changement de personnalité ou quel que soit ce que ça peut être et qui me fait revenir dans un autre Florian.
- (Philippe) Tu penses revivre en boucle ces dix-huit années qui suivent ta naissance ?? C’est bien ça ??
- Presque oui !! Ou tout du moins le temps entre le décès du Florian auquel je prends la place au moment où celui que je suis arrivé à l’âge fatidique, soit quelques jours avant ma dix-neuvième année.
- (Philippe) C’est une possibilité qu’il faudra approfondir, comme celle où dans tes différents souvenirs tes grands-parents perdent la vie et déclenchent le processus de ce changement de corps.
- Je sens que tout cela est lié, même si ça ne donne pas l’explication du pourquoi et de ce que je suis en réalité !!
- Tout ce que je peux te dire, c’est que tu n’es pas quelqu’un de commun !! C’est le moins que l’on puisse te reconnaître Hi ! Hi !



CHAPITRE 136 (Aix en Provence) (Chez les De Bierne, juste avant le déjeuner)


Michel est dans son jardin à s’occuper de son potager après avoir passé presque deux heures à discuter avec les garçons, le fait de s’occuper de ses légumes l’aide à vider sa tête de toutes ces questions qui l’assaillent depuis que son petit-fils est sorti du coma.

C’est le bruit d’une voiture se garant devant chez lui qui le fait se redresser, surpris de voir la lumière bleue sur le toit du taxi et se demandant qui ça peut bien être alors qu’il n’attend personne.

***/***

« Quelques heures plus tôt dans la matinée, à l’agence de la DBIFC d’Aix en Provence »

Hellènes, Pierre et Antonin sortent du taxi qui les a pris en charge à la sortie de l’aéroport où le jet privé venait de se poser.

- (Hellènes) Pourquoi tu nous arrêtes à l’agence mon chéri ? Je croyais que nous irions directement chez tes parents ?
- (Pierre) Quelques signatures, je n’en aurai pas pour longtemps et n’oublie pas que je ne suis pas en vacances, s’agirait pas non plus que je laisse tout le boulot à Franck à son retour !! Et puis comme ça Antonin aura une idée de la société et de ce qu’elle représente pour nous.

Hellènes sourit au petit blond qui reste timidement en retrait, le sourire qu’il lui renvoie en retour lui fait chaud au cœur et elle reconnaît volontiers qu’il a pris une grande place dans leur vie depuis qu’il est arrivé le premier jour, le considérant de plus en plus comme un second fils.

D’ailleurs il n’y a pas qu’elle et Hellènes ne s’y trompe pas quand elle voit le geste de son mari qui lui prend les épaules en le poussant devant lui pour qu’il passe en premier.

- Allez mon gars !! C’est un peu ton entreprise aussi tu sais ? Maintenant que tu vis avec nous !!

Les paroles de Pierre font tilt dans la tête de sa femme qui trouvait bizarre cette histoire de signatures alors qu’il aurait pu y retourner tranquillement le lendemain sans que ça ne gêne personne.

Elle est parfaitement au fait des discussions qu’il a avec Franck pour l’avenir de la société, tout comme eux, elle connaît la réponse de Florian quant à prendre la suite de son père et se surprend à sourire en regardant son chéri pousser doucement Antonin comme si déjà c’était lui qui menait la barque.

Elle rattrape donc les deux hommes en enserrant d’un bras la taille de Pierre et lui souffle à l’oreille.

- Laisse le faire ses choix seul s’il te plaît, il est encore fragile !!

Pierre croise le regard de sa femme en lui faisant un clin d’œil.

- Je montre juste à Antonin ce qui fait la fierté de ma vie professionnelle, c’est tout !!

***/***

« À l’intérieur de la DBIFC »

Mickaël regarde par la fenêtre depuis son tout nouveau bureau, il n’en est pas encore revenu de son embauche au sein de cette entreprise familiale que d’aucuns avant lui auraient aimé avoir sa chance et il reconnaît la veine qu’il a eue de pouvoir dans un premier temps y obtenir un apprentissage en alternance et ensuite d’y appartenir à part entière pour s’y épanouir au milieu d’une ambiance sachant allier le travail mais aussi le plaisir de se lever chaque matin pour s’y rendre.

Qu’elle n’est pas sa surprise ce matin-là d’y voir arriver le grand patron au bras de ce qui sans contexte doit être son épouse et accompagné d’un jeune garçon blond hypermignon, qui à l’évidence se retrouve tout intimidé d’être là.

- Hé les gars !! Voilà le pacha qui arrive !! Il a amené toute sa famille avec lui on dirait !!

Il voit les sourires de tous ses collègues se figer quand il a terminé la dernière moitié de sa phrase, surpris de ce changement radical d’attitude alors qu’il sait très bien comment est adulé leur patron par tous ses collaborateurs.

- Qu’est-ce que j’ai dit ??
- (Un collègue) Le rouquin est avec lui ?? Manquait plus que ce connard de merdeux ici !! Ceux de Paris doivent être bien contents de le savoir loin, parole !!
- Il n’a pas l’air si terrible pourtant ??
- Ne t’y fie pas « Micka » !! C’est aussi ce que disaient de lui ceux de Paris avant d’avoir eu affaire à lui et il leur en a déjà fait voir des vertes et des pas mûres, crois-moi sur paroles !! Tu devrais le savoir puisque tu viens de là-bas ??




CHAPITRE 137 (Aix en Provence) (Chez les De Bierne, juste avant le déjeuner) (suite)


- Je ne sais pas de quoi vous parlez tous, mais ce gars n’est pas rouquin !!
- Comment ça pas rouquin ??
- Venez voir si vous ne me croyez pas !!

Le personnel présent dans le bureau paysagé se lève pour venir à la fenêtre qui donne sur l’entrée de l’agence.

- Tiens c’est vrai ça !! Il est blond le môme !!
- Ce doit être le fils De Bierne quand même !! Regarde comme le boss le tient !! Il a dû très certainement se faire une teinte pour changer de look ou se faire oublier un peu qui sait !! Petit, mince, gueule d’ange et cheveux longs, c’est bien la description que nous avons eu du gamin !!

Une voix de fille derrière eux.

- Poussez-vous les gars, je ne vois rien moi !! Mais c’est vrai qu’il est trognon le blondinet ?? J’en ferais bien mon quatre-heures Hi ! Hi !
- Wouahh !!! Écoute l’autre couguar !!
- C’est de moi que tu parles ?? Je n’ai que vingt-trois ans je te signale quand même, alors modère tes paroles tu veux bien ?? Décidément il est trop top Hi ! Hi !

Mickaël sourit comme à son habitude devant le bagout de sa collègue et il l’espère bien rapidement amie, elle ne mâche pas ses mots et n’hésite pas à remettre en place ceux qui la chicanent un peu trop, au grand amusement de tous d’ailleurs qui le font souvent exprès de la mettre en boîte.

Leur patron et sa famille disparaissant de leurs vues en entrant dans l’agence, ils reprennent tous leurs places comme si de rien était et s’affairent à leurs postes, ne voulant surtout pas être pris à ne rien faire devant celui qu’ils apprécient trop pour lui faire cet affront.

***/***

Une fois passé l’accueil, Antonin regarde les yeux grands ouverts autour de lui, s’imprégnant des lieux et de l’ambiance qui y règne, une femme passe près de lui pour venir s’adresser à son patron en lui jetant un regard noir qui le fait aussitôt se recroqueviller sur lui-même et se serrer contre Hellènes qui du coup s’en étonne.

- Allons « Tonin » !! Tu n’as pas à avoir peur ici !! Personne ne va te manger tu sais !!

La secrétaire passe devant eux et s’avance vers Pierre, ils discutent quelques secondes et celui-ci se tourne vers sa femme avec le sourire.

- Tu n’as qu’à faire visiter l’agence à Antonin pendant que je vais régler quelques affaires en attente ?
- Bonne idée chéri !! Tu n’auras qu’à nous rejoindre quand tu auras terminé !!
- Entendu, on fait comme ça !!

Pierre s’éloigne suivit par la secrétaire qui ne peut s’empêcher de jeter une nouvelle fois un regard haineux vers Antonin, mais cette fois il est capté par Hellènes qui a un hoquet de surprise en serrant plus fort le petit blond toujours contre elle.

- Mais qu’est-ce que c’est ?? Madame, s’il vous plaît ??

La secrétaire surprise se retourne vers la femme de son patron.

- C’est à moi que vous vous adressez madame ?
- A qui d’autre voulez-vous ? Pourquoi avez-vous fusillé ce garçon du regard ? Il ne vous a rien fait il me semble ?
- Nous savons tous qui il est et de quoi il est capable, je ne voudrais pas vous sembler impolie madame mais la réputation de votre fils vous a hélas précédé depuis longtemps ici !!

Pierre qui avait pris un peu d’avance dans le couloir, revient sur ses pas avec le visage des mauvais jours qui ne lui est tellement pas habituel que la femme comprend qu’elle a sans doute été trop loin et va pour s’en excuser, quand il ne lui laisse pas le temps de le faire avant de lui poser la question.

- Antonin n’est pas mon fils et j’aimerais connaître les rumeurs qui traînent ici sur Florian pour vous permettre une telle indélicatesse de parole devant mon épouse ?

La femme ne sait plus où se mettre, l’éclat de voix de son patron la paralyse tellement qu’elle en tremble et c’est une autre voix joyeuse celle-là qui fait se retourner vers elle tous les regards.

- Je l’avais bien dit qu’il était trop trognon pour être méchant Hi ! Hi !

Mickaël l’attrape par l’épaule pour la faire taire.

- « Cathy » tais-toi s’il te plaît, ne va pas te donner en spectacle devant le patron quand même !!

Catherine ne se laisse pas démonter par les paroles de son ami, elle termine de descendre les dernières marches pour arriver devant Antonin et lui prendre le menton d’une main et le levant vers elle.

- En plus c’est qu’il a des yeux magnifiques Hi ! Hi ! Dis donc apollon !! Tu ne chercherais pas une petite copine par hasard ??
- Non madame !!
- Madame ????????

L’éclat de rire général qui suit l’air offusqué de Catherine fait bizarrement oublié toute la tension précédente et ce sont avec les larmes aux yeux que tous repartent à leur travail non sans jeter une dernière fois un regard amusé à leur collègue et amie qui n’a Décidément pas la langue dans sa poche.




Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 3) (Tome 2) - laurentdu51100 - 16-09-2020

CHAPITRE 138 (Aix en Provence) (Chez les De Bierne, juste avant le déjeuner) (fin)


Miraculeusement l’effet des paroles de Pierre en disant qu’Antonin n’était pas son fils, a remis les sourires et la bonne humeur chez tous les salariés de l’entreprise, la visite des lieux qu’Hellènes fait découvrir à Antonin se terminant mieux qu’elle avait commencé et c’est au bout d’une heure quand Pierre les rejoint enfin, qu’ils quittent l’agence Aixoise avec derrière eux l’expression satisfaite des visages de tous les collaborateurs heureux encore cette fois d’avoir eu l’occasion de rencontrer le big boss.

Ce n’est qu’une fois remontés dans le taxi, que les inquiétudes d’Hellènes reviennent d’actualité et qu’elle exprime haut et fort ses craintes à son mari.

- Tu te rends compte qu’ils avaient pris « Tonin » pour « Flo » ??
- Ils n’ont jamais vu Florian je te rappelle !! Non !! Ce qui me gêne le plus ce sont leurs réactions envers notre fils, faut pas demander ce que ceux de Paris ont dû leur raconter pour qu’ils le haïssent autant !!
- (Antonin) Pourquoi ils font ça ? Votre fils leur a fait quelque chose de mal ?
- (Pierre) L’ancien Florian était ce qu’on pouvait souhaiter de pire à une famille, je t’en ai déjà touché quelques mots il me semble ?
- (Antonin) Oui mais je ne pensais pas que c’était aussi fort !! Ces gens me regardaient comme si j’étais leur pire ennemi !!

Hellènes voit bien le chauffeur du taxi tendre l’oreille pour écouter ce qui ressemble à un secret de famille, Friand de ce genre de cancan qu’il peut ensuite répéter à ceux de ses clients qui engagent une conversation avec lui et qu’en plus ce soient les secrets intimes d’un grand patron bien connu de cette ville, cela vaut son pesant de pourboire assurément.

- Nous reparlerons de ça plus tard, ça ne regarde que nous !!

Pierre suit le regard de sa femme vers le chauffeur et hoche la tête en guise d’acquiescement, changeant aussitôt de sujet de conversation.

- Je t’ai trouvé bien intimidé devant mes collaborateurs « Tonin » ?
- C’est que je ne suis pas habitué à voir autant de monde, tu sais !! Cela allait mieux vers la fin de la visite !!
- Tu as pu voir en quoi consiste notre travail ?
- Oh oui !! J’aime beaucoup ce que vous faites dans cette entreprise, ça doit être passionnant !!

Hellènes voit bien le sourire satisfait de Pierre qui se recale confortablement dans son siège.

- Peut-être pourras-tu emmener « Tonin » de temps en temps pour qu’il voie ce que vous faites sur le terrain ?
- (Pierre) Ça te plairait ?
- Oh oui !! Avec mes parents nous nous cachions souvent dans les bois pour passer la nuit et même si j’avais peur, j’aimais bien être au milieu des arbres, leurs odeurs, le calme et tout le reste !!
- Eh bien soit !! Dès que tu auras tes nouveaux papiers, je n’y manquerai pas !! Tu ne peux pas savoir le plaisir que tu me fais « Tonin » !!!
- Pourquoi ça ? Florian n’aime pas la nature ?
- Je n’ai pas dit ça !! C’est juste que ce n’est pas son but de suivre mes pas dans ma société, il veut être chirurgien tu comprends ?
- Ça, je le savais Hi ! Hi !
Antonin voit l’étonnement que ses paroles occasionnent et croit bon de préciser en se tapotant le crâne.
- C’était là-dedans avec le reste !!
- (Hellènes) Tu vas avoir un choc en te retrouvant devant lui, mais tu ne t’imagines certainement pas celui que lui va avoir en te voyant !!
- (Pierre) Nous n’allons pas tarder à le savoir, nous arrivons au lotissement où vivent mes parents. Ne sois surtout pas intimidé par eux mon garçon, ils sont très gentils et ils t’accueilleront les bras ouverts j’en suis certain !! Tiens !! Nous sommes arrivés !! Chauffeur, garez-vous devant le pavillon là-bas s’il vous plaît ?
- Bien monsieur !!

***/***

Michel sourit en reconnaissant son fils et sa bru qui descendent du taxi, il se dit que pour une surprise c’est une surprise et il se fige soudainement en voyant également en sortir un tout jeune homme à la silhouette étrangement semblable à son petit-fils, il reconnaît aussitôt le visage qu’il a pu apprendre à reconnaître sur les dessins de Florian et il connaît également l’importance qu’a ce garçon blond pour son petit-fils, une émotion immense venant soudainement lui serrer le cœur en comprenant l’importance que va avoir ce petit blond pour sa famille.

Une larme perle aux bords de ses yeux qui s’écoule lentement sur sa joue ridée par les ans, Pierre s’en rend compte et sourit à son père pour lui démontrer la joie que lui aussi éprouve en cet instant et une fois qu’il a réglé la course au chauffeur, il se dirige vers lui en tenant Antonin encore une fois intimidé pour le lui présenter.

- Papa !! Voici Antonin l’ami de Florian !! Mais à voir ta tête je me doute que tu l’as déjà reconnu !!

Michel prend le jeune garçon dans ses bras et laisse alors s’échapper toute son émotivité en pleurant à chaudes larmes.

- J’en connais un qui va être content, oui !! J’en connais un !! Bienvenue parmi nous mon garçon, tu es le lien qui manquait aux souvenirs de mon petit-fils et tu ne peux même pas imaginer combien je suis heureux pour vous deux !! Oui !! Pour vous deux!!




CHAPITRE 139 (Aix en Provence) (Chez les De Bierne, retrouvailles)


« Cabinet du professeur Espinach, un peu avant midi ce jour-là »

Philippe reste songeur depuis que Florian est reparti, décidément il ne sait plus trop à quoi s’en tenir avec tout ce qu’il a appris sur lui depuis qu’il a commencé les séances quotidiennes.

Il est confronté à des impossibilités tant physiques que mentales qui lui semblent insolubles ne serait-ce d’accepter ce que son cerveau refuse encore de croire, il en est là dans ses pensées quand un bref coup à sa porte suivit de l’entrée de sa secrétaire le font revenir à des choses plus terre à terre.

- Oui ??
- Un monsieur Louvain, André Louvain désirerait vous parler !! Je lui ai dit qu’il fallait qu’il prenne rendez-vous, mais il m’a certifié que vous ne verriez aucun problème à le recevoir.
- C’est exact !! Faites-le entrer s’il vous plaît !!
- Bien professeur !!

Philippe range le dossier de Florian qui est encore sur son bureau, juste le temps pour qu’il entende sa secrétaire parler avec André.

- Le professeur vous attend monsieur, son bureau se trouve au fond de la salle d’attente.
- Merci beaucoup et je m’excuse encore de l’heure inappropriée de ma visite.

Philippe se lève pour l’accueillir, une poignée de main virile avant qu’André attaque à brûle-pourpoint le but de sa visite en déposant le contenu de l’enveloppe que lui avait confié Philippe sur le sous-main du bureau.

- Ça fait deux jours que je ne dors plus !! Ma femme et ma fille sont dans tous leurs états et je ne trouve pas d’explications logiques à ces images !!
- (Philippe) Je vous attendais plus tôt !!

André éparpille les quelques feuillets sur le bureau.

- Je reconnais avoir longuement hésité à venir, j’ai tout d’abord cru à une plaisanterie de mauvais goût je vous avoue !!
- Qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis ?
- Le réalisme de ces portraits mais aussi l’impossibilité que celui qui les a croqués connaisse certaines des personnes qui y sont représentées, voyez-vous mon frère n’est jamais venu à Aix en Provence !! Nous habitions Marseille avant d’y faire l’acquisition de notre premier pavillon et notre dispute date d’avant notre emménagement il y a plus de vingt ans, pourtant c’est bien lui et sa femme qui apparaissent sur cette feuille et ce même si l’âge qu’ils ont sur cette planche semble beaucoup plus récente, moi-même j’aurais été bien incapable de le représenter tel qu’il apparaît ici !! Comment expliquez-vous ça ? De plus il n’y a aucun doute que des deux garçons blonds, l’un des deux au moins serait mon fils s’il avait vécu assez longtemps !! Je ne sais pas du tout qui est l’autre, mais vu la ressemblance frappante ce ne pourrait être qu’un autre de mes fils et voyez-vous professeur, je suis bien placé pour savoir (André hésite) que ce n’est pas… le… cas et donc… Voilà pourquoi je suis venu vous visiter aujourd’hui !!
- Ce n’est pas un autre de vos fils en effet !! Ce garçon est votre neveu Thomas, celui-là même qui a occasionné ma visite chez vous !!
- Mais enfin !! Je n’en ai jamais entendu parler et rien ne dit qu’il existe quelque part !!!
- Veuillez vous asseoir, nous allons avoir je pense une longue conversation !! Laissez-moi déjà vous donner les noms des autres personnes qui apparaissent sur ses feuillets, ainsi que ce qu’ils représentent ou pour être plus exact, ce qu’ils représentaient pour vos enfants dans les souvenirs de Florian !! Car vous l’avez compris je pense, c’est lui l’auteur de ces dessins qui sont issus de sa mémoire.
- Mais !!!
- Écoutez ce que j’ai à dire s’il vous plaît !! Il sera temps après ça de poser vos questions.

***/***

« Dans le bus qui ramène Florian au lotissement de ses grands-parents »

Je regarde par la vitre du bus en souriant béatement, ce que j’ai appris ce matin me rend tout guilleret et mes pensées vont vers mes deux amis que j’ai bon espoir de revoir rapidement maintenant que j’ai eu confirmation de leurs existences, mon cerveau tourne à toute allure pour trouver par quel moyen me présenter à eux sans qu’ils n’y trouvent matière à ne pas m’accepter tel que je le souhaiterais.

Je sais très bien que jusque-là les choses ont pour le moins plutôt bien tourné en ma faveur, ne serait-ce la tristesse d’avoir appris pour Erwan et je ne me fais pas d’illusions sur le fait qu’il y aura encore très certainement quelques divergences entre cette réalité et mes souvenirs, en priant toutefois pour ne plus perdre d’autres personnes qui m’étaient chères.

J’entends le clignotant du bus, un bref regard me conforte que c’est bien mon arrêt et je quitte mon siège pour attendre l’ouverture des portes, il y a bien quelques personnes qui me dévisagent mais apparemment juste par curiosité et non avec le regard haineux que j’appréhende toujours d’y lire sur leurs visages.

Mes sept ans d’absence m’ont suffisamment transformé pour que le risque d’être reconnu soit des plus minces, mais on ne sait jamais et les actes de méchanceté de mon ancien moi pourraient en affecter encore quelques personnes, qui si elles me reconnaissaient ne m’amèneraient que des ennuis qu’il est préférable d’éviter.

Ce n’est qu’une fois dans ma rue, que mon sourire revient et que je me moque intérieurement une fois de plus de moi et de mes craintes qui jusque-là sont restées sans fondement.

***/***

« Dans le pavillon des De Bierne »

Yuan quitte la fenêtre de la cuisine donnant sur la rue, il entre en trombe dans le salon où toute la famille prend l’apéritif en attendant justement l’arrivée du fils prodigue.

- Le voilà !!
- (Antoine) Tiens !! Prends ça !! Tu sais ce que tu as à faire !!




CHAPITRE 140 (Aix en Provence) (Chez les De Bierne, retrouvailles) (fin)


Yuan attrape le masque de nuit que lui tend Antoine et se précipite vers la porte d’entrée avant que Florian ne la franchisse, il arrive dehors juste à temps pour accueillir son copain avec un petit sourire qui en dit long sur la façon dont il voit la suite des événements.

Je suis surpris de le voir me barrer le passage et lui en fais la remarque en regardant ce qu’il tient en main avec amusement.

- Une partie de colin-maillard ?? On est peut-être un peu vieux pour ça, non ? Hi ! Hi !
- Nous avons une surprise pour toi « Flo » !! Il va falloir que tu devines ce que c’est !!
- Allez !! Dis-moi ?? Je ferai celui qui ne sait pas Hi ! Hi !
- Tsss ! Tsss ! Pas question !! Tu mets ce masque sur tes yeux et tu ne triches pas, d’accord ??
- Humm !! C’est quoi ?? Un gâteau ??
- Je ne te dirai rien, alors ça ne sert à rien de me questionner !! Un gâteau ?? Je reconnais bien là le goinfre que tu es Hi ! Hi !

Comme à chaque fois que ma curiosité est mise à l’épreuve, je me trémousse sur place au plus grand amusement je le vois bien de mon copain qui en a les yeux qui luisent du plaisir de me sentir sur les dents.

- Il y a des fois où je me demande vraiment quel âge tu as !! On croirait un gosse devant un arbre de Noël !!

Il m’embrasse rapidement sur le coin des lèvres.

- Ne change surtout plus, j’adore !! Allez !! Mets ce masque et devine ce que c’est !!

Une fois le bandeau en place, il me prend la main et me conduit à l’intérieur de la maison, je ressens la présence de plusieurs personnes qui étrangement font silence et Yuan me laisse planter là au milieu de la pièce en allant s’asseoir sur le divan.

Je le sais parce que j’entends le crissement du cuir sous son poids, j’essaie d’écouter les respirations pour me faire une idée du nombre de personnes qui sont là et j’ai très vite la conviction qu’il y en a plus qu’il ne devrait, je hume alors l’air ambiant et un déclic se fait aussitôt dans ma tête en reconnaissant le parfum qui m’arrive aux narines.

- Maman ??

Plusieurs rires retentissent dont un en particulier que je reconnais aussitôt.

- Papa ?? Vous êtes revenu ?? C’est ça la surprise ?? Cool !!
- (Yuan amusé) Tes parents sont bien là en effet mais cherche mieux Hi ! Hi ! Ce sont eux qui t’ont amené la surprise !!
- Je peux me déplacer ??
- (Yuan) Tu fais comme tu le sens, juste que tu dois garder le bandeau !!

Je me concentre en me remémorant la disposition de la pièce, quelques pas et un premier contact avec la table basse me situent dans le salon, il m’est aisé ensuite d’évoluer sans trop prendre de risques de buter dans quelque chose et je me prends au jeu en me déplaçant lentement dans le salon à la recherche de cette surprise qui semble les amuser beaucoup.

Rien sur la table, je reconnais ensuite au toucher mes grands-parents qui ont monopolisé les deux fauteuils et j’en profite pour leur faire la bise en m’asseyant un bref instant sur leurs genoux, je recommence mon inspection quand soudainement quelque chose me trouble.

Une impression bizarre à laquelle je n’arrive pas à mettre un nom, une odeur de transpiration, un battement de cœur rapide, une respiration haletante, un reniflement d’émotion, un petit bruit de pieds qui battent le sol en cadence de nervosité ou de trouble trop fort.

- Il y a quelqu’un d’autre ici !!
- (Yuan) Bravo « Flo » !! Il ne te reste plus qu’à deviner qui c’est !!

***/***

Antonin depuis l’entrée de Florian dans le salon avec les yeux bandés, n’arrive plus à gérer ses émotions tellement celles-ci sont fortes et dépassent de loin ses capacités à pouvoir les gérer en gardant son calme.

Il a l’impression de revivre ses rêves les plus torrides où il passait ses nuits dans les bras de ce garçon, des nuits de passions, d’amour et d’une amitié sans commune mesure avec la vie qu’il vivait alors, perdu dans ce monde, sans argent et dans une détresse telle, qu’il ne voyait pour lui qu’une tombe comme avenir proche.

Le voir en chair et en os à quelques mètres à peine de lui alors qu’il n’était que le fantasme qui l’aidait à survivre, l’oasis où il aimait s’enfermer pour quelques heures d’un sommeil agité, toujours sur le qui-vive d’un mauvais coup porté contre lui et qui seul lui amenait un semblant de joie quand il ouvrait les yeux chaque matin, avant de reprendre conscience de son triste sort.

C’en est trop pour Antonin qui se lève brusquement pour se jeter dans les bras de ce garçon qu’il aime comme un fou depuis tant d’années, pleurant à chaudes larmes en le serrant très fort contre son corps tremblant de cette explosion d’émotions.

***/***

Un réflexe ? Un pressentiment ? Quelque chose de suffisamment puissant en tous les cas, venant du plus profond de mon être me fait ouvrir les bras au moment précis où un corps fragile et chaud vient s’y blottir tout tremblant et en pleure contre ma poitrine.

Mes bras se referment, instinctivement protecteurs pour enlacer celui que mon cœur a reconnu quelques millisecondes avant mon esprit et dont le prénom s’échappe de mes lèvres avec une douceur telle qu’elle m’en donne la chair de poule.

- Antonin !! C’est bien toi??




Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 3) (Tome 2) - laurentdu51100 - 16-09-2020

CHAPITRE 141 (Paris) (Bureaux de la DST)


Maurice regarde dans la rue depuis la fenêtre grande ouverte de son bureau, un petit moment de détente qu’il aime s’accorder de temps en temps et qui l’aide souvent à faire le tri dans ses pensées en s’aérant la tête.

Un sourire d’intense satisfaction illumine son visage car depuis quelques jours tout semble lui réussir, les quelques heures de discussions avec Florian ainsi que les nombreuses notes qu’il en a prises, commencent à porter leurs fruits et les premières arrestations tentent à démontrer qu’il y a beaucoup de similitudes entre les souvenirs du petit rouquin et la réalité actuelle.

Quelques assassins notoires à la solde de pays sans scrupule se sont retrouvés des plus surpris quand les hommes de la DST sont venus les dénicher là où ils n’y avaient aucune raison qu’ils les trouvent.

La section contre-espionnage elle aussi fait gorge chaude des indications précises que leur a apportées leur patron, patron qui depuis ces quelques jours est monté très haut dans leur estime alors qu’il n’a pris son poste que récemment et que beaucoup cherchaient encore à juger du bien-fondé de sa promotion à la direction du service.

Jalousie bien naturelle pour des personnes qui espéraient le poste et qui maintenant sont bien obligés d’en accepter le nouveau titulaire au vu de ses résultats aussi probants que rapides.

Un dernier soupir de satisfaction et Maurice retourne à son bureau où l’attend encore une pile conséquente de dossiers à traiter, il la repousse néanmoins pour sortir d’un de ses tiroirs un autre dossier qui s’étoffe de jour en jour de nouvelles informations et qui commence même à troubler son sommeil tant chaques recueillies appellent à d’autres questions encore plus inimaginables.

Maurice va pour l’ouvrir et se plonger de nouveau dedans quand un appel vient lui détourner l’attention.

- Maurice Désmaré, je vous écoute !!
- …
- Entendu, faites-le entrer !!
- …

Maurice raccroche le combiné et range le dossier dans son tiroir, il le referme juste quand un homme à la carrure imposante entre dans la pièce.

- Vous aviez demandé à me voir patron ?
- En effet monsieur Novack !! Vous êtes une des dernières personnes de mon service que je n’avais pas encore eu l’occasion de rencontrer depuis ma prise de fonction et étant donné votre disons… « spécialité »…. au sein de l’agence, je tenais à mieux vous connaître. Quelqu’un devenu très proche m’ayant demandé de vos nouvelles, j’ai cru bon de vous convoquer pour faire un point sur vos activités actuelles et le cas échéant vous en détacher pour une mission de haute sécurité auprès de cette personne.
- Vous piquez ma curiosité patron !! Qui est cette personne ??
- Florian De Bierne !!
- Vous êtes certain de ne pas faire erreur patron ? Je n’ai jamais entendu parler de cet homme, je vous assure et qu’il ait pu vous demander de mes nouvelles, m’intrigue au plus haut point je vous l’avoue !!
- Pourtant il m’a assuré très bien vous connaître personnellement, me demandant même des nouvelles des trois « Jo » !!

Maurice sourit devant le visage de Victor, marqué par un extrême étonnement à ses paroles.

- Je puis vous assurer que c’est bien la première fois que j’entends parler de cette personne !! Qu’il connaisse les triplés m’étonne encore davantage car très peu connaissent ce qui pour elles tient du secret depuis qu’elles sont en âge de faire tourner les gens en bourriques !!

C’est au tour de Maurice de marquer l’étonnement absolu en comprenant ce que signifient le « elles », il éclate alors de rire devant un Victor qui aimerait très certainement à voir la tête qu’il fait, en comprendre la raison.

- (Maurice) Elles !! Vous avez bien dit… Elles ??

Victor visiblement décontenancé par la question.

- Normal puisque ce sont des filles !! Je ne comprends vraiment pas ce qu’il y a de si comique ?? Peut-être voudriez-vous bien me l’expliquer que je puisse en rire avec vous ??

Maurice s’esclaffe encore plus fort en se claquant les cuisses de ses deux mains.

- Hé bien Hi ! Hi ! J’en connais un qui va faire une drôle de trombine en l’apprenant Hi ! Hi ! Mais dites-moi ? Elles sont bien rousses toutes les trois ? Avec les cheveux en crêtes-de-coq ??
- Euh !! Oui !! Mais comment…

Maurice lui coupe la parole d’un geste de la main.

- C’est une longue histoire et je ne doute pas qu’après l’avoir entendue, vous ne trouviez pas ça également du plus grand des comiques Hi ! Hi ! Des filles !!! J’y crois pas !!! Vous êtes sûr ?? Hi ! Hi!




CHAPITRE 142 (Paris) (Bureaux de la DST) (fin)


« Dans le bureau de Maurice, début d’après-midi »

La conversation entre les deux hommes est si passionnante que ni l’un ni l’autre n’ont vu l’heure du déjeuner passer et quand ils s’en rendent compte l’appétit les a quittés, aussi c’est sans s’être concertés, qu’ils préfèrent continuer leur discussion.

- Je ne sais que penser de tout ça patron, s’il n’y avait pas toutes ces preuves et les arrestations qui en découlent, je serais très certainement amené à penser que vous avez perdu l’esprit !!
- Pourtant les faits parlent d’eux-mêmes, ce garçon reste une énigme qu’il nous faudra bien déchiffrer un jour et c’est pourquoi je vous parlais d’une nouvelle mission, une mission particulière je vous le concède mais qui j’en suis certain saura très vite monopoliser toute votre énergie.
- Quelle en sera la teneur ?
- Avant d’en venir au but de cette mission, il vous reste quelques informations à connaître !! Sachez déjà que nous venons depuis quelques jours de classer tout ce qui concerne ce garçon en « secret-défense » sur ordre exprès de la plus haute autorité.
- Ça me semble judicieux au vu de ce que j’ai déjà appris !! Si toutes ces informations venaient à être découvertes, les problèmes qui en découleraient seraient proportionnels à l’importance politique ou autre de celui ou ceux qui en auraient eu vent !!

Maurice arpente pendant plusieurs minutes les quelques mètres entre son bureau et la porte de celui-ci, Victor quant à lui ressasse en boucle tout ce qu’il vient d’apprendre et sursaute de surprise quand enfin son patron se décide à reprendre la parole.

- Personne !! Vous m’entendez bien ? Personne, ne doit apprendre ce que je viens de vous révéler !! Il en va de la sécurité de tous !! Imaginez que le monde découvre que notre vie n’est pas la seule et qu’il existe quelque part que ce soit dans le temps ou dans l’espace, une vie semblable à la nôtre ? Personne ici-bas n’est prêt à entendre une telle révélation sans y être préparé a minima à en comprendre les implications !!! Si en plus il venait aux oreilles de tout un chacun qu’une personne qui a le « pouvoir » de passer d’une réalité à une autre en gardant la mémoire de ses anciennes vies est parmi nous, vous imaginez bien ce que cette révélation amènerait comme complications. Et si cette personne qui plus est se révèle posséder ce que j’appellerai faute de mieux des « dons », celui entre autres de se guérir mais aussi de débarrasser n’importe qui de tous les maux dont il souffre !! Une personne capable d’engranger dans sa mémoire toutes les cultures, les écrits et les avancées significatives d’une planète entière !! Mais aussi d’avoir la possibilité de synthétiser son savoir pour en explorer d’autres possibilités, voire réaliser des découvertes si spectaculaires que je n’ose même pas imaginer l’impact qu’elles auraient sur notre façon de vivre !!
- Vous n’allez pas un peu loin dans votre analyse patron ? Je veux bien croire que ce jeune homme sorte de l’ordinaire mais de là à le déifier comme vous le faites, il y a là un énorme pas que je me garderai bien de franchir !!
- Et c’est justement pour cette raison que je vous confie cette mission de protection, de surveillance et de renseignements sur sa personne !! Nous sommes très peu à être au courant, du moins suffisamment pour y voir le magnifique espoir mais aussi le terrible danger qu’il pourrait en résulter si toutes ces informations tombaient entre de mauvaises mains !! D’autres guère plus nombreuses en connaissent toutefois suffisamment pour déjà se poser des questions, mais heureusement leurs connaissances sont limitées dans leurs seuls secteurs d’activité !! Il sera dans vos prérogatives de mettre tout en œuvre pour qu’elles en restent là !! Il est possible comme vous venez de le souligner, que tout ceci ne soit que conjectures de notre part et croyez-moi ou pas, j’en serais le premier heureux de l’apprendre !! Mais les faits sont là !! Il est donc de notre devoir envers notre pays et envers les autres nations d’en vérifier la teneur, nous avons la chance que ce garçon, Florian, soit une personne fondamentalement altruiste et que ses préoccupations premières soient très loin de celles d’un despote.
- S’il est aussi potentiellement dangereux que vous semblez le croire, pourquoi le laisser libre ?

Maurice regarde Victor avec étonnement et incrédulité, il finit par sourire en reprenant la parole d’une voix complètement différente marquée fortement par son ressenti envers Florian.

- Parce qu’il ne demande rien d’autre que de retrouver ses amis pour vivre heureux, voilà pourquoi !! De plus je suis persuadé qu’il n’est même pas conscient de ce qu’il représente et que ses pensées sont très loin croyez-moi de celles que je viens de vous exposer, ce n’est qu’un jeune homme encore dans l’adolescence qui cherche son bonheur. D’ailleurs en parlant de ça, je vais vous confier une autre mission !! Vous aurez tout le personnel nécessaire pour la mener à bien, je vous ai d’ailleurs fait une liste de noms de personnes faisant partie de nos services et auxquelles vous devrez faire appel en priorité.
- Quelle sera cette mission patron ?
- Retrouver un garçon qui d’après le peu que j’en sais vit quelque part dans un pays émergent, il est je pense très important de le retrouver et il faudra mener cette nouvelle enquête avec la même discrétion que la précédente, je ne vous cacherais rien en vous disant que les deux affaires sont liées !!
- Ce garçon a-t-il un nom ?
- Certainement !! Il s’appelle Thomas Louvain !!
- Entendu patron !! Puis je disposer du dossier De Bierne ?
- Il ne doit pas quitter ce bureau, vous pourrez le consulter à votre guise ici !! Je vais vous y faire installer le nécessaire pour votre confort de recherche, rappelez-vous que tout ce qui entre ici ne doit pas en sortir !! Seul le président et quelques personnes dont les noms sont inscrits en première page du dossier peuvent en avoir connaissance.

Maurice comprend que son visiteur s’apprête à sortir, il sourit brièvement avant de le rappeler.

- Ah oui !! Une chose encore, disons plutôt une faveur que je vous demande !!
- Laquelle, patron ?
- J’aimerais être présent le jour où Florian rencontrera les triplés Hi ! Hi ! Je ne voudrais surtout pas rater cet instant !!
- Parce que vous pensez qu’il souhaitera les voir ??
- Ça ne fait aucun doute !! Rappelez-vous ces paroles Victor, Florian est un garçon attachant qui ne saura vous laissez indifférent quand vous aurez appris à le connaître et là d’où il vient quel qu’en soit l’endroit exact, il vous tenait vous et votre famille en très grande amitié !! Au fait !! Si ce n’est pas indiscret de ma part, j’aimerais connaître les prénoms de vos filles.
- Il n’y a pas de secret d’État à vous le révéler patron !! Il y a Joanne l’aînée, Josiane et Joëlle la cadette, je ne comprends toujours pas le pourquoi de votre fou rire de tantôt ?
- Vous le comprendrez vite en lisant mes notes prises lors de mes conversations d’avec Florian Hi ! Hi ! Je les ai transcrites entièrement et elles sont dans son dossier, je vous laisse la surprise de ce que vous y apprendrez sur votre fratrie Hi ! Hi!




CHAPITRE 143 (Aix en Provence) (Antonin)


« Chez les De Bierne, au moment des retrouvailles »

L’instant de forte émotion passée, les deux amis se séparent en n’en croyant pas leurs yeux de ce qui pourtant semble bien réel.

La maison et ses habitants retrouvent son calme, chacun se reprend comme il le peut du moment intense qu’il vient de vivre de ces retrouvailles si particulières.

Attendant maintenant avec impatience et curiosité les révélations qui ne vont certainement pas manquer d’arriver, levant certainement une partie du voile de mystère qui imprègne les souvenirs d’Antonin.

Celui-ci est dans l’incompréhension la plus totale de se retrouver face à ce garçon roux qui jusqu’alors n’était pour lui qu’un rêve, un très beau, voire un merveilleux rêve, mais un rêve tout de même et jamais il n’aurait imaginé un jour être confronté à lui dans la vraie vie.

***/***

- (Antonin) Comment est-ce possible !! Je veux dire, comment peux-tu exister vraiment ??

Ses paroles d’abord pour le moins étranges, prennent alors toutes leurs importances quand je commence à en percevoir le sens.

- Ôte-moi d’un doute là !! C’est la première fois que tu me vois ??
- Ailleurs que dans ma tête durant toutes ces nuits ? Oui bien sûr !!
- Y avait-il autre chose ? Un message ??
- Il me semble en effet !! Je n’ai jamais pu en saisir le sens exact pourtant, ce que je me rappelle c’est qu’il était important et aussi qu’il était en rapport avec Thomas.

Mon cœur fait un bond dans ma poitrine en entendant Antonin prononcer le prénom de mon chéri, un immense espoir de le retrouver plus vite que je ne l’aurais pensé me fait lui poser la question d’une voix fébrile.

- Thomas !! Tu connais Thomas ?? Où est-il ?? Il va bien ??
- Je te retournerai aussi bien toutes tes questions !! Pour moi jusqu’à pas si longtemps, vous n’étiez tous les deux que le fruit de mon imagination qui m’aidait à ne pas devenir fou de solitude et surtout à pouvoir supporter une journée de plus là où je n’avais plus guère d’espoirs de m’en sortir avant que ton père ne vienne me chercher.

Je regarde mon père.

- Tu savais qui il était p’pa ?
- (Pierre) C’est ta mère qui a reconnu « Tonin » grâce aux dessins que tu avais jeté dans ta poubelle, pour ma part j’avais déjà depuis quelque temps remarqué sa détresse et j’avais aussi envisagé sérieusement de lui venir en aide un jour ou l’autre, le fait d’apprendre ce qu’Antonin représentait pour toi n’a fait que précipiter une décision qui était déjà prise inconsciemment dans ma tête. Si je ne l’avais pas encore prise, c’était seulement dans l’intention de vous en parler à toi et à ta mère pour que nous soyons tous d’accord avant tu comprends ?
- Bien sûr !! Je suis certain que vous ne regrettez pas votre décision, pas vrai ??
- (Hellènes) « Tonin » est comme un second fils pour moi et ton père, mais tu dois bien déjà t’en douter ?
- Il va falloir pourtant que vous vous ôtiez cette idée de la tête !! Antonin ne sera jamais mon frère !!
- (Hellène surprise) Mais !!! Je croyais que…

Je sens bien tous les regards portés sur moi et je m’empresse de reprendre la parole pour ne pas qu’ils se fassent de mauvaises idées comme ça semble l’être sur le sens de ma dernière phrase.

Je fais les quelques pas qui me séparent d’Antonin pour le prendre doucement par la taille et le sentir frémir sous mes doigts, me prouvant par là même que je ne me trompe pas sur ses sentiments envers moi.

Je fixe ensuite mes parents avec le sourire.

- Ça m’étonnerait beaucoup qu’Antonin m’ait vu comme un frère dans ses rêves, pas vrai blondinet ?

Je sens sa main faire timidement le tour de ma taille, son regard s’enflamme autant que ses joues qui prennent une coloration des plus caractéristiques des sentiments qu’il éprouve mêlant le trouble à la joie sincère d’apprendre qu’ils sont réciproques et à la timidité qui le tient encore d’avouer ses sentiments en public ainsi que l’impact que ses prochaines paroles vont avoir sur sa vie future.

- C’est exact et Florian a raison, il va me falloir du temps je pense pour me faire à l’idée que ce qui n’était encore il n’y a pas si longtemps qu’un fantasme puisse devenir une réalité et que dans cette réalité mes liens avec « Flo » seront tout sauf fraternels tout du moins dans le sens où vous l’envisagiez.
- (Antoine) « Yu » !! Un seau d’eau, vite !! Y a le petit blond qui prend feu là !! Waouh !! Si ce n’est pas une déclaration, je me demande bien ce que ça pouvait être d’autre ma parole !!

Pierre regarde le fils de son ami Ming, étonné de ne pas le voir réagir autrement qu’en riant de bon cœur aux paroles de son neveu qui pourtant ne prêtent pas à confusion sur le sens qu’ils leur donnent et il se serait attendu au moins à un rictus de jalousie de la part du jeune asiatique, connaissant les sentiments qu’il éprouve pour son fils.

Yuan capte l’expression de Pierre, il lui sourit joyeusement en interpellant Antoine.

- J’ai l’impression que ton oncle n’est pas au courant pour nous deux !!

Pierre se tourne vers Antoine, surpris.

- Au courant de quoi ?
- (Antoine) On est ensemble « Yu » et moi mon oncle !!
- (Pierre) Comment ça ensemble ??
- (Antoine amusé) Ensemble, ensemble quoi !! Comme toi et tante Hellènes !!
- (Pierre) Mais je pensais que…

Pierre voit bien les yeux rieurs des trois garçons, il lui revient alors en mémoire la conversation qu’il a eue avec son fils au sujet de ses relations avec quelques-uns de ses amis en particulier.

- Je vois qu’il y a des événements incontournables dans tes souvenirs fiston.

Je vois bien que son attention vient de se mobiliser sur Antoine, comprenant où vont porter ses prochaines questions et je préfère clore le sujet d’une phrase plutôt que d’avoir à les subir.

- Avec quelques différences quand même p’pa !! Il faut bien s’adapter !! Pourtant l’idée reste la même Hi ! Hi !

***/***

Ce que ne voit pas Florian, c’est le visage d’Antonin qui semble perplexe à essayer de comprendre le sens de ces sous-entendus et se promettant d’en savoir plus le plus rapidement possible car ce qu’elles lui amènent comme pensées n’est pas spécialement pour lui plaire ou du moins pas sans certaines « conditions».




Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 3) (Tome 2) - laurentdu51100 - 16-09-2020

CHAPITRE 144 (Aix en Provence) (Le lendemain matin)


« Chambre des garçons »

Tout est on ne peut plus calme et sage ce matin-là car ils ont bien senti que le petit blond n’était pas prêt à autre chose qu’une nuit de sommeil passée serrée contre Florian, alors que Yuan et Antoine prenaient le clic-clac, restant eux aussi sagement enlacés dans les bras l’un de l’autre pour finir par s’endormir rapidement.

***/***

J’ouvre les yeux en évitant de bouger pour ne pas déranger Antonin qui est collé derrière mon dos comme une seconde peau, sa main plaquée contre ma poitrine en dessous de ma veste de pyjama me fait un effet terrible et ma respiration s’accélère alors que je sens bien mon sexe tendu ne demandant qu’à sortir de sa niche pour recevoir ses caresses habituelles.

Il me faut me faire violence pour ne pas lui donner ce que tout mon corps réclame, ne serait-ce que le souvenir de la pudeur d’Antonin et du temps qu’il lui a fallu à l’époque pour franchir le pas avec moi et Thomas, pour me retenir de cette envie de sexe qui m’a pris à la gorge depuis mon réveil.

Pourtant je sens bien cette chose dure et sans équivoque sur ce que ça peut être qui s’est insérée profondément dans ma raie, nos peaux brûlantes seulement séparées par le tissu de nos sous-vêtements.

Je dois me mordre les lèvres pour ne pas m’exciter davantage en remuant les reins, ce qui si Antonin se réveillait me mettrait dans une situation difficilement défendable, surtout s’il est toujours comme je le pense sincèrement vierge de toutes activités d’ordres sexuelles avec un garçon.

J’en suis là dans mes pensées quand un son rauque visiblement retenu venant de l’autre lit affole encore plus mes sens qui n’avaient pas vraiment besoin de ça en ce moment.

À l’évidence mes deux autres compères n’ont pas la même retenue et s’en donnent à cœur joie avec malgré tout la décence ou du moins l’intention que ça reste entre eux deux pour ne pas effaroucher le nouvel occupant de la chambre plus que nécessaire.

Je sais bien que ça part d’un bon sentiment tout comme je suis conscient que ça ne pourra pas durer éternellement avant que le manque d’intimité ne nous oblige à mettre les points sur les « I » et de savoir exactement à quoi nous en tenir, j’avoue que moi-même étant donné ma sexualité débordante en étant le premier demandeur.

Un bruit de corps qui bouge, un râle étouffé de surprise et de contentement, un son de ressorts malmenés dans une cadence lente allant crescendo ne me laisse plus aucun doute sur l’activité matinale de mes deux compères qui maintenant s’en donnent à couilles rabattues et oublient très vite leur intention de discrétions tellement ils sont pris maintenant dans leurs libidos débridées.

Je suis dans mes pensées à me rappeler qu’hier encore j’étais avec eux à m’éclater à fond quand la main sur ma poitrine descend rapidement le long de mon ventre, vient crocheter mon slip pour le faire descendre et s’empare de mon sexe raide comme un gourdin pour le caresser sur toute sa longueur alors que celui tout aussi raide d’Antonin me donne des petits coups impatients en s’enfonçant encore plus dans ma raie culière.

Une voix douce, encore timide mais visiblement déterminée me souffle alors à l’oreille.

- Hum !! Nous aussi on a droit au câlin pas vrai ??

En guise de réponse et pour ne pas lui montrer mon trouble, je plaque ma main sur la sienne en la faisant lentement dévier de sa trajectoire et descendre entre mes cuisses pour l’amener là où mon petit trou palpite d’excitation depuis que sa hampe l’émoustille de ses petits coups répétés.

Le message semble bien compris car sa main se libère et je le sens s’écarter de mon corps, un bruit de tissu que l’on enlève suivit rapidement de mon slip qui descend à son tour suffisamment pour libérer mes fesses et le revoilà à se plaquer contre moi en guidant son sexe vers mon anneau pour l’investir lentement sans à-coup jusqu’à ce qu’il y soit entré entièrement et que sa main reprenne possession de mon sexe pour le masturber tout en douceur.

- C’est mieux comme ça, non ?

Que répliquer à ça ?? Je sais pertinemment que si j’ouvre la bouche ce ne sera pas pour lui répondre mais pour laisser échapper le râle de plaisir que je retiens déjà avec peine tellement la surprise de son geste et la douceur de son sexe en moi me retourne les sens, aussi je me contente de remuer les reins pour aider aux mouvements de pénétrations qui déjà m’amènent au bord de l’orgasme.

***/***

Antonin sent le sexe déjà énorme dans sa main prendre encore plus de volume, il comprend que Florian n’est plus loin de la jouissance et les petits mouvements de ses fesses ne sont pas loin à l’amener lui aussi au point de non-retour.

Une crispation forte des muscles anaux lui enserrant la hampe lui déclenche l’orgasme libérateur, il se cale alors au plus profond de son ami pour jouir en même temps que lui et libérer sa semence qui lui tapisse les muqueuses dans un plaisir aussi nouveau que fort en sensations, lui faisant un tel bien dans tout le corps qu’il ne peut réprimer le râle rauque qui s’échappe de sa gorge.

- Ahhrrr !!!

Le silence se fait soudainement dans la chambre, le temps pour tous de comprendre ce qu’il vient d’arriver et un ricanement d’abord léger puis de plus en plus prononcé retentit bientôt aux oreilles d’Antonin qui relève la tête pour voir Yuan et Antoine les fixer lui et Florian avec une moue égrillarde mais les yeux marquants encore la surprise de ce qu’ils viennent de comprendre.

- (Yuan) Il ne faut pas le choquer que tu disais « Flo » ??
- (Antoine) Il lui faut le temps pour qu’il s’habitue à nous ??
- (Yuan) Il est trop sensible pour le faire devant vous ??
- (Antoine) Il…

Antonin surpris regarde son petit rouquin.

- Tu m’expliques s’il te plaît ?? Où ils ont été cherchés tout ça ces deux-là ?? Tu leur as vraiment dit ça de moi ??
- C’est ce que je me rappelais de toi mais là je t’avouerai que tu m’en as bouché un coin Hi ! Hi !

Je me retourne pour vérifier mes dires.

- D’ailleurs il y est toujours Hi ! Hi ! Non sans déconner « Tonin » je ne m’attendais pas à te voir si dégourdi sur ce coup-là !!

Antonin amusé et se souvenant de la conversation de la veille au soir entre son ami et son père.

- Sans doute une des fameuses différences !! Il va te falloir t’adapter Hi ! Hi ! Quant à l’idée, il va falloir que tu m’expliques et pas sûr qu’elle reste la même, ou alors avec quelques conditions !!

***/***

Curieux d’en apprendre plus, Yuan et Antoine s’approchent d’Antonin toujours nus et leurs sexes à moitié pendants, le jeune blondinet les voyant s’approcher s’est redressé après un baiser dans le cou de Florian suivi d’une petite claque sur ses fesses pour qu’il se libère de son emprise.

Ses deux mains partent avec douceur mais fermeté à la cueillette des belles boules pendantes, ce qui bien sûr ranime presque instantanément la vigueur sexuelle de ses deux nouveaux amis et une fois la forme de ceux-ci visiblement revenue au beau fixe, il les libère pour retourner se blottir amoureusement contre son rouquin encore tout chaud et aussi surpris de son geste que ses deux copains.

***/***

Je ne peux m’empêcher de poser la question qui me brûle les lèvres, comme d’ailleurs je le vois bien celles de Yuan et d’Antoine qui restent figés devant nous la queue toujours aussi raide des palpations coquines d’Antonin.

- Quelles conditions ??
- J’attends déjà que tu m’expliques « l’idée qui reste soi-disant la même », après on verra!!




CHAPITRE 145 (Orléans)


« Dojo d’Orléans, ce jour-là vers dix-huit heures »

Marc et Ludovic attendent que Flavien ait terminé de prendre sa douche après l’avoir accompagné à sa compétition de karaté, compétition à laquelle il s’en est très bien sorti puisqu’il s’est vu qualifier pour les interrégionales qui se dérouleront à la Toussaint.

Ludovic bien sûr n’est pas peu fier de son « grand » frère et n’a pas manqué tout le long de la compétition à le faire savoir à qui voulait bien l’entendre, quoiqu’il ait fallu être sourd dans le cas contraire au vu des braillements qu’il a poussé sans discontinuer et ce à chaque fois que son frère mettait les pieds sur les tatamis.

Le grand blond apparaît enfin avec son sac à dos en bandoulière, tout heureux de cette journée née sous de bons auspices et qui lui a permis d’avoir son meilleur ami près de lui ainsi que son petit « Ludo » visiblement en pleine forme, alors que lui-même réussissait à se démarquer pour accéder au niveau supérieur d’un sport qu’il pratique avec assiduité depuis son plus jeune âge.

Une fois Flavien à quelques pas à peine de ses amis, Ludovic prend la position de combat avec un sérieux qui éclate les deux amis.

- Allez grand serin !! En garde !! Tu vas avoir à faire avec « Ludo » Lee le frère à Bruce, celui qui lui a appris tout ce qu’il sait !! Housss !!

Flavien fait signe de se rendre.

- Pitié maître « Ludo » !! Je ne me sens plus la force aujourd’hui de combattre un tel champion !!

Le petit blondinet se retourne vers Marc en lui faisant un clin d’œil amusé.

- Tu veux venir t’y frotter ou tu préfères toi aussi faire profil bas comme l’autre dégonflé ??
- Heu !! Joker !!

Ludovic éclate de rire en venant sauter au cou de son grand frère et lui dire à l’oreille comme un secret.

- Je t’aurais laissé gagner tu sais !!
- Ah !! Mince alors !! Si j’avais su Hi ! Hi !

***/***

Aléxie les observe discrètement quelques mètres plus loin à l’angle de la rue, sa colère contre Arnault est toujours aussi vivace mais ses cousins et Marc lui manquent depuis qu’il s’est enfui de chez son oncle, ne voulant rien entendre d’eux qui l’avaient suivi jusque dans la rue ce jour-là pour chercher vainement à le calmer.

Il s’était ensuivi une engueulade maison entre lui et ses amis, engueulade où des mots qu’il regrette ont été prononcés et qui a eu pour résultat de le voir se retrouver seul à ruminer ses pensées depuis tout ce temps-là.

***/***

Marc l’aperçoit juste au moment où Aléxie disparaît derrière l’angle de la rue.

- Boudeur en vue !!
- (Flavien) Où ça ??
- Derrière la maison à droite !!
- (Flavien) Qu’est-ce qu’on fait ?? Ça me gave cette histoire !! Déjà Arnault qui est reparti avec une tronche de dernier de la classe et l’autre zigoto qui nous suit à la trace dès qu’on met le nez dehors !!
- Mon avis qu’il commence à trouver le temps long mais qu’il n’ose pas revenir vers nous après ce qui est arrivé l’autre jour !!
- (Flavien) Laisse le donc faire la gueule, ça lui apprendra à modérer ses paroles !!
- (Ludovic) Il me manque « Alex » tu sais ?

Flavien sourit à son petit frère.

- Mais à nous aussi !! Seulement c’est à lui de s’excuser et nous n’avons pas à lui courir après pour ça, ce serait trop facile tu comprends ?
- Non justement !! Tu m’as toujours dit qu’il fallait se montrer intelligent dans ces cas-là pour pardonner en premier et là tu fais exactement le contraire, alors faudrait savoir !!
- (Marc) Il marque un point reconnaît le !!
- (Flavien) Voilà qu’un minot de neuf ans me fait la morale maintenant !! Où va-t-on ?? Bon !! Tu as gagné !! Essayons de le coincer quelque part avant qu’il prenne le large encore une fois et cette fois il aura intérêt à m’écouter, sinon il pourra faire une croix sur mon amitié !!
- (Ludovic) Pfff !!! Tu l’aimes trop pour ça et nous aussi !!
- (Marc) Je ne sais pas ce qu’il y avait dans la seringue, mais en tout cas depuis il a drôlement mûri le petit !! En plus tu sais très bien qu’il a raison alors ne fait pas semblant d’être ce que tu n’es pas !!
- (Flavien) J’ai tout le monde contre moi à ce que je vois !! Je sais très bien que vous avez raison, mais il fait chier aussi l’autre naze avec ses états d’âme !!
- (Marc) Tu aurais préféré qu’il saute dans les bras d’Arnault après ce qu’il a appris sur lui ?

Flavien préfère ne pas répondre car ce n’est pas ce qu’il reproche à son cousin, mais bien de s’en être pris à eux qui cherchaient seulement à le raisonner et qui au lieu de les écouter, s’est mis à les traiter de tous les noms d’une voix quasi hystérique comme si c’étaient eux les coupables.

Maintenant il doit bien reconnaître que ça a assez duré comme ça et qu’il est grand temps d’avoir cette explication avant que le fossé ne se creuse davantage, ne souhaitant qu’une chose c’est de les voir tous redevenir amis comme avant.

- Rattrapons-le alors !! Qu’est-ce qu’on attend??




Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 3) (Tome 2) - laurentdu51100 - 16-09-2020

CHAPITRE 146 (Reims)


« Bureau du doyen de la faculté de médecine »

Frédéric vient juste d’entrer dans le bureau du doyen sur convocation de celui-ci, il attend maintenant les explications à cette demande sortant de l’ordinaire et n’est qu’à moitié surpris de la première phrase, une question en fait que lui pose Alain en levant les yeux du dossier qu’il relit pour la énième fois depuis qu’il l’a en sa possession.

- Avez-vous entendu à tout hasard parler d’un certain Florian De Bierne ?
- Si je vous disais que je n’entends parler que de lui depuis quelques jours, me croiriez-vous ?
- Je n’en serais pas plus étonné que ça voyez-vous, car il en va de même pour moi et c’est d’ailleurs la raison qui m’a fait vous convoquer aujourd’hui. Mais si ce n’est pas indiscret, j’aimerais bien connaître ce pourquoi le nom de ce garçon ne vous est pas inconnu ?
- En fait c’est plus en rapport avec mon épouse qu’avec moi, quoique certaines informations assez personnelles me concernent également. Je ne pense pas être habilité à vous en dire beaucoup plus si ce n’est que certaines choses pour le moins troublantes tournent autour de ce jeune homme et qu’il nous a été demandé plus ou moins officiellement de le prendre chez nous pendant le temps où il sera en étude à Reims. J’avoue qu’au premier abord j’ai trouvé cette demande plutôt déplacée au vu des antécédents de ce garçon, maintenant certaines informations que nous avons reçus sur lui m’ont fait sinon changer d’avis, du moins accepter de reconsidérer ma position.
- Votre épouse si je me souviens bien, est juge pour mineurs au tribunal de Reims ? J’ai lu dans son dossier les différents démêlés qu’a eus ce Florian avec la justice et je ne pense pas faire d’erreur en présumant qu’il y ait cause à effet avec la mise à contribution de votre famille quant au suivi de ce jeune homme, est-ce exact ?
- En partie seulement et ce n’est pas cette partie qui nous a fait changer d’avis croyez-moi !!
- Ni la mienne rassurez-vous !! Comme je comprends parfaitement que vous ne vouliez pas m’en dire plus sur vos raisons, je n’insisterais donc pas et j’ai déjà une petite idée à ce sujet qui doit être très proche de celle qui m’a fait vous demander de venir. J’ai eu moi aussi l’insigne honneur d’être mis en présence avec une personne qui je vous l’avouerais n’était pas de celle à laquelle je pensais avoir une conversation un jour et j’ai fait depuis ma petite enquête sur les motivations qui l’ont poussé à venir assister à la demande d’un ami pour que j’accepte d’intégrer son fils dans notre université.
- Votre « enquête » ne porterait-elle pas sur un changement radical de personnalité du jeune Florian par hasard ?
- Ça se pourrait bien et m’en voilà encore plus conforté par vos paroles mon cher Frédéric, aussi irai-je droit au but de ma demande !! J’aimerais que vous fassiez passer des tests d’aptitude à ce jeune homme avant de prendre ma décision à savoir ou non de l’intégrer à la prochaine rentrée parmi nos étudiants de première année. Je sais bien que ma demande n’est pas conventionnelle et que mon choix quand à ce que ce soit vous qui vous en chargiez, n’est venu qu’après avoir entendu prononcer votre nom par une des personnes auprès desquelles j’ai pris quelques renseignements.

Frédéric soupire en prenant une position plus confortable sur son siège.

- Je vous propose que nous mettions carte sur table, nous sommes assez adultes pour garder pour nous ce qui sera dit dans ce bureau !!
- J’allais vous proposer la même chose !!
- Très bien donc !! Il nous a été rapporté une histoire bien curieuse, qui à première vue pourrait sembler fantaisiste pour ne pas dire complètement démente s’il n’y avait eu…

***/***

« Plus tard dans la soirée »

Chacun des deux hommes ayant révélé ce qu’ils avaient appris soit grâce aux documents qu’ils ont reçus, soit depuis lors par leurs recherches personnelles et qui les ont suffisamment intrigués voire convaincus qu’ils devaient prendre au sérieux les informations troublantes en leurs possessions.

Leurs discussions mettant encore plus de grains à moudre dans leurs convictions d’avoir à faire à quelque chose d’assez important pour qu’ils aient envie de s’investir personnellement.

- (Frédéric) Ou nous sommes mis face à une situation où notre science n’a encore aucune explication, ou alors à une fumisterie montée avec un art des plus rares !!
- (Alain) Pourtant toutes les preuves apportées semblent bien réelles et je ne vois l’intérêt pour personne de vouloir nous monter un tel bateau !!
- (Frédéric) Tenons nous en aux faits et l’avenir nous dira ce qu’il en est, pour ma part il me reste à convaincre mes garçons et je vous avouerai que je ne sais absolument pas par quel bout commencer, je préparerai également la série de tests que vous m’avez demandée en vous assurant que je surveillerai de près le garçon pendant qu’il y répondra !!

Alain se lève, montrant par-là que l’entretien est arrivé à sa fin, il raccompagne Frédéric jusqu’à la sortie de la fac et prend ensuite le chemin pour regagner ses appartements, le visage encore songeur des révélations de Frédéric.

Frédéric pour sa part montre un visage décontracté en prenant place dans sa voiture, trémoussant son fessier sur le siège rien que pour le plaisir de ne plus ressentir cette gêne, voire cette douleur qui a mystérieusement disparu après qu’il se soit badigeonné copieusement de cette pommade miracle cadeau de ce mystérieux Florian aux dires du patron de la DST en personne.

Pommade qui à ce jour reste le seul secret qu’il n’a pas révélé au doyen, déjà à cause de l’aveu qu’il aurait dû faire sur ses poussées hémorroïdaires qui lui ont pourri la vie durant toutes ces années, mais aussi parce que l’analyse qu’il en a faite ainsi que le résultat qui s’est ensuivi l’a laissé suffisamment perplexe pour qu’il garde pour lui l’information, bien décidé à protéger pour l’instant le secret de celui qui prétend être ou tout du moins avoir été l’ami intime de sa famille.




CHAPITRE 147 (Salon de Provence) (Quelques jours plus tard) (Éric)


« Dans le bus entre Aix en Provence et Salon de Provence »

Beaucoup préfèrent cette navette par bus qui les déposent en centre-ville, plutôt que le train régional tout aussi long mais qui en plus nécessite plusieurs changements pour en arriver au même point et les garçons accompagnés de Chloé ont donc choisi ce mode de transport beaucoup plus pratique, voire même agréable pour eux.

Ils sont donc tous les cinq au fond du bus à discuter tranquillement, Chloé faisant pour sa part connaissance d’Antonin qui bien sûr fait partie intégrante de la petite bande d’amis qui s’étoffe régulièrement au plus grand plaisir de tous qui ils doivent bien en convenir se sentaient plutôt seuls avant toutes ces péripéties.

- (Antoine) Nous allons peut-être encore agrandir le groupe après cette journée !!
- C’est ce que je souhaite le plus au monde vous le savez tous !!
- (Chloé) Va falloir quand même la jouer serrer avec Éric !! Je ne sais pas ce qu’il est devenu depuis « l’accident » et son silence ne me dit rien qui vaille !!
- (Yuan) Il doit penser la même chose de toi, pas vrai ??
- (Chloé) Tu as sans doute raison, mais quelque chose me dit que nous allons tomber sur un os !!
- (Antonin amusé) Tant mieux pour « Flo », il adore ça Hi ! Hi !

Je l’observe du coin de l’œil pour m’assurer qu’il fait bien allusion à ce à quoi je pense avant de répondre.

- Ça me changera peut-être des os de poulets Hi ! Hi ! Pas vrai les copains ??
- (Yuan) Tu sais ce qu’il te dit le poulet ?
- (Antonin) Ah !! C’est de toi qu’il parlait ?? Je me demandais quoi sur le coup Hi ! Hi !
- (Antoine) Écoutez l’autre prétentieux !! Qu’est-ce qu’il ferait croire ??
- (Chloé) Mais ce n’est pas bientôt fini, oui ?? Vous ne pensez vraiment qu’à ça, ce n’est pas possible des gugusses pareils !! Sérieusement les gars, vous avez réfléchi à ce qu’on va lui dire ?? Parce que pour ma part, je suis plutôt sèche !!

Elle remarque aussitôt l’air goguenard de ses copains.

- Le premier qui balance une vanne aura affaire à moi !! Ce n’est quand même pas de ma faute si je ne suis entourée que par des suceurs de bites Hi ! Hi !
- (Antoine) Wouah !! Comment elle nous parle la miss !! Tu ne vas quand même pas nous reprocher ce que tu rêves de faire.
- (Chloé) Pouah !!! C’est dégueulasse !!! Jamais je ne ferai un truc pareil !!
- (Yuan) Je plains ton futur mec alors !! Il n’a pas fini de se sentir frustrer Hi ! Hi ! Remarque que s’il est cool et beau mec, tu pourras toujours nous le prêter de temps en temps Hi ! Hi !
- (Antoine) Histoire qu’il ait un peu de plaisir dans sa vie Hi ! Hi !
- (Chloé) Avisez-vous d’essayer un truc pareil !!
- (Antonin) Tu ne vois donc pas qu’ils le font exprès rien que pour te faire râler ?? Au lieu de balancer vos vannes à deux balles, vous pourriez aider « Flo » à trouver une idée qui tienne la route !! N’oubliez pas comment vous le voyiez encore il n’y a pas si longtemps et mettez-vous un peu à sa place !!

Quelques minutes de silence suivent les paroles d’Antonin, prouvant par là même que ses dernières paroles n’étaient pas dénuées de sens.

- (Yuan) Nous pourrions lui proposer de l’aider à retrouver Raphaël ?
- (Chloé) Comment ça le retrouver ?? Ce serait étonnant qu’il sache même qu’il existe !!
- (Antoine) C’est pas faux !!
- (Antonin) Tu en penses quoi « Flo » ??
- La meilleure solution je pense, serait de ne pas lui dire tout de suite qui je suis sinon c’est mort !!
- (Antoine) On fait quoi alors ?
- On accompagne juste Chloé qui vient lui rendre une petite visite et on avise suivant comment il réagit.
- (Chloé) Un peu gros, non ?
- Pas forcément pour lui !! Pour nous sans doute parce que nous connaissons les raisons qui nous amènent vers lui, mais n’oublions pas qu’Éric les ignore et que ça peut passer, il te suffira de lui dire que nous passions par ici et que tu avais envie de faire un petit détour pour le voir.
- (Chloé) Comment j’aurais eu son adresse ??
- Dis-lui simplement la vérité, que tu as regardé dans l’annuaire et que tu attendais l’occasion de passer près de chez lui pour renouer ou tout du moins le revoir, n’oublie pas que c’était quand même ton meilleur ami et qu’une fille est censée être plus sentimentale qu’un mec, ça devrait le faire comme explication. De toute façon je ne vois rien d’autre pour le moment, le revoir permettra au moins un premier contact et qui sait par la suite si nous y allons tranquille, peut-être aura-t-il envie de se lier d’amitié avec nous.
- (Chloé) On a fait tout ce chemin juste pour un coucou si je comprends bien ?
- Sauf si l’occasion nous donne un meilleur prétexte, je pense que ce sera déjà bien pour une première approche et encore si je dis ça, c’est à la condition qu’il ne me reconnaisse pas, sinon je ne sais pas du tout où on ira avec lui !!
- (Yuan) Et tu y tiens beaucoup, pas vrai ?

Je me tapote la tête.

- Il a toujours été là quels que soient mes souvenirs !!
- (Yuan) Je comprends que ce serait difficile pour toi s’il ne redevenait pas ami avec nous !!
- Très difficile en effet, maintenant rien n’est perdu et jusque-là tout tourne plutôt pas trop mal, d’ailleurs si ça vous dit j’ai eu une idée pour Raphaël !!
- (Antoine) Ma parole tu as enclenché la vitesse supérieure Hi ! Hi !
- Il le faut bien, l’été ne durera pas éternellement et à la rentrée je serai loin d’ici, je n’aurais plus la même opportunité d’aller à sa rencontre les quelques jours où je pourrai revenir chez mes grands-parents. L’idée est la même en fait que la première fois où je l’ai rencontré, c’est d’aller passer quelques jours dans le camping de ses parents et en plus ça nous fera des vacances, vous ne serez pas contre passer un petit moment rien qu’entre nous je pense??




CHAPITRE 148 (Salon de Provence) (Quelques jours plus tard) (Éric) (suite)


L’idée semble plaire à tout le monde puisque nous ne parlons plus que de ça jusqu’à notre arrivée à Salon de Provence, quelques minutes de marche plus tard nous nous retrouvons devant une petite maison de ville à étages qui correspond à l’adresse qu’a notée Chloé.

Nous nous arrêtons devant la porte, chacun attendant que l’autre fasse le premier pas.

- Vas-y ma puce !! Après tout c’est toi qui es censée venir prendre de ses nouvelles !!
- J’ai un peu le stress là !! Après tout, ça fait plus de sept ans que je ne l’ai pas vu !!
- On est là alors ne t’inquiète pas, ça va bien se passer !! Et puis, rien ne dit qu’il ne sera pas content de te revoir lui aussi !!
- Peut-être vaudrait-il mieux que j’y aille seule ? Il pourrait être intimidé de me voir débouler d’un seul coup avec quatre inconnus.
- C’est comme tu le sens ma puce !!

Je regarde autour de nous et je lui montre un troquet à quelques mètres au coin de la rue.

- Nous t’attendrons au café là-bas !! S’il y a un problème, nous ne serons pas loin, c’est vraiment ce que tu veux ?
- Oui je préfère comme ça, si je vois que c’est cool avec Éric je lui dirais alors que je ne suis pas venue seule et j’essayerai de l’amener avec moi pour que vous fassiez connaissance.
- J’y go les gars !!

Notre copine attend que nous soyons assez loin d’elle pour appuyer sur le bouton de sonnette et attendre visiblement intimidé par son geste, que quelqu’un lui ouvre.

***/***

« Deux étages plus haut, dans la chambre d’Éric »

Le bruit du carillon de l’entrée ne surprend pas Éric qui étant à sa fenêtre depuis déjà un bon moment, a vu arriver le petit groupe de jeunes qui tout de suite a amené sa curiosité sur leur physique plus qu’intéressant du moins pour lui qui a toujours été attiré par les garçons et cela même si son côté solitaire a fait qu’il n’ose jamais en aborder aucun.

Mais là c’est du lourd et ne serait-ce sa préférence affirmer pour les rouquins, il n’aurait pu dire lequel des quatre lui plaît le plus.

C’est donc le front collé à la fenêtre, qu’il s’emplit la vue le sourire aux lèvres du petit rouquin à la coupe en pétard qui de suite l’a attiré irrésistiblement en lui donnant chaud sur tout le corps.

Bien sûr il est très loin de penser à qui il a affaire car sinon ce n’est pas un sourire qui ornerait ses lèvres en ce moment même, seulement voilà !! Sept ans ont passé et jamais l’idée lui serait venue que ce puisse être justement le garçon envers qui il éprouve le plus de ressentiment qui passe justement sous sa fenêtre et semble même s’y arrêter pour discuter avec la jeune fille qui les accompagne, reprenant ensuite leur marche sans la fille cette fois qu’il vient juste de perdre de vue après qu’elle se soit rapprochée de sa porte d’entrée.

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« Ding ! Dong ! »

Que ce soit justement chez lui que ça sonne l’interpelle sur la raison de sa visite, il voit bien les quatre garçons s’asseoir à une table du bistrot au coin de la rue et comprend alors qu’ils doivent attendre qu’elle revienne après sa visite à ses parents, car bien sûr Éric ne se doute pas un instant que ce puisse être pour le voir lui.

***/***

Chloé entend des pas derrière la porte, quand celle-ci s’ouvre elle reconnaît immédiatement Monique la mère de son copain et lui envoie un franc sourire qui trouble visiblement la femme qui à l’évidence ne l’a pas reconnue elle non plus.

- Oui ??
- Bonjour madame Delierre !! Vous ne me reconnaissez pas ??

Monique reste un moment à chercher où elle aurait bien pu déjà rencontrer cette belle jeune fille et ce n’est qu’en apercevant la canne qu’elle tient en main, qu’elle fait enfin le rapprochement et s’exclame en lui rendant son sourire.

- Mon Dieu !! Chloé ?? C’est bien toi ??
- C’est bien moi en effet, je suis contente de vous revoir !!
- Et moi donc !! Mais entre Chloé !! Si je m’attendais à ta visite !! Tu parles d’une surprise !!
- Ça fait déjà un moment que j’attendais l’occasion de venir à Salon pour passer vous saluer et voir comment va « Riquet » !! J’ai eu votre adresse par hasard et je voulais absolument voir si tout allait bien chez vous, Éric ne m’a plus donné de nouvelles depuis l’accident vous savez ??

Monique referme la porte derrière Chloé et lui montre le chemin jusqu’à un petit salon joliment décoré, réfléchissant en même temps à ce qu’elle va bien pouvoir répondre à sa question dite d’un ton convivial mais avec une petite pointe de reproche que la brave femme comprend très bien au demeurant.

- Il faut lui pardonner tu sais !! Il a été fortement marqué par les événements de cette journée, il s’est depuis renfermé sur lui-même et il ne sort presque pas si ce n’est pour aller à ses cours de fac, c’est triste à dire de la part d’une mère mais je crois sincèrement que mon fils s’est fermé aux autres depuis l’accident.
- Mais enfin !! Pour quelles raisons ?? Il n’y était pour rien !!
- Le psychologue que nous avons consulté la première année après le drame, nous a dit qu’Éric ne voulait plus se faire d’amis de peur de les perdre encore une fois et il a bien tenté de lui faire entendre raison, rien n’y a fait et le voilà depuis toutes ces années passant le plus clair de son temps dans sa chambre avec ses bouquins et son ordinateur !! Mais toi ma chérie ?? Comment vas-tu ?? Ta jambe te fait toujours autant souffrir ? Quel malheur quand même !! Une si jolie fille comme toi en être à devoir marcher avec une canne pour le restant de ses jours !!
- Il y a bien fallu que je reprenne le dessus vous savez ? En plus j’ai eu la chance de rencontrer quelqu’un dernièrement qui s’occupe de ma rééducation et ma jambe va de mieux en mieux depuis lors, j’arrive même à marcher sans ma canne et nous avons de bons espoirs pour que je puisse m’en passer très prochainement, vous ne pouvez pas savoir quel plaisir j’éprouve depuis que j’ai eu la bonne fortune de rencontrer cette personne.
- J’en suis très heureuse pour toi !! Mais j’y pense !! Tu es venue avec tes parents ? Pourquoi ne sont-ils pas avec toi ?? Cela m’aurait fait très plaisir de les voir !!
- Je suis avec des copains, nous sommes venus aujourd’hui pour une recherche que l’un d’entre eux fait sur un sujet qui le passionne et j’en ai profité pour venir faire un petit coucou en espérant qu’Éric serait là lui aussi !!
- Comme je te l’ai dit, il ne bouge quasiment jamais de la maison !! Je te l’appelle, je suis certaine qu’il sera content de te revoir même s’il ne te le montre pas !! Je te l’ai dit, il est devenu distant en dehors de la famille.

Monique s’avance jusqu’à l’escalier, met sa main en porte-voix et appelle son fils d’une voix forte qui fait sourire Chloé.

- Éric !!! Descends !! Il y a une surprise pour toi !!
- Hi ! Hi ! J’adore votre interphone!!




Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 3) (Tome 2) - laurentdu51100 - 16-09-2020

CHAPITRE 149 (Salon de Provence) (Quelques jours plus tard) (Éric) (suite)


Monique se retourne vers Chloé amusée par sa repartie.

- C’est ce qu’on fait de mieux actuellement !!

Un bruit de pas descendant l’escalier.

- Et comme tu le vois, c’est encore la méthode la plus efficace !!

Chloé ne dit rien car son attention est tournée vers le bas des marches, un jeune homme d’une vingtaine d’années à peine apparaît alors qui la scotche quelques secondes de par sa beauté virile.

En effet Éric a bien changé depuis ses souvenirs, il ne reste rien du gamin rieur et déluré qui se présente devant elle, le grand brun ténébreux au corps ciselé lui amène comme pour ceux qui sont devenus depuis ses amis une énorme bouffée de chaleur à l’estomac.

- Tu m’as appelé m’man ?? Bonjour Mademoiselle !!

Chloé reprend le dessus sur ses émotions en se sentant interpellée.

- Bonjour « Riquet » !! Tu vas bien depuis le temps ??

La perplexité peut se lire sur le visage du grand brun, qui reporte alors son regard étonné vers sa mère qui s’aperçoit de son trouble.

- Et bien !! Tu ne reconnais pas Chloé ??
- Chloé ?? Tu veux dire « ma » Chloé ??
- (Monique) Elle serait peut-être restée « ta » Chloé si tu t’étais plus préoccupé de garder le contact avec elle que tu ne l’as fait !!

***/***

Éric entend bien le reproche dans la voix de sa mère et ça ne l’aide en rien à aborder la belle jeune fille qu’est devenue maintenant son amie d’enfance.

Il finit quand même par s’apercevoir de la moue d’amusement de celle-ci face à l’impression qu’il doit lui faire et il finit par se reprendre, souriant à son tour en s’approchant d’elle pour lui faire la bise.

La conversation d’abord difficile, prend très vite un rythme plus naturel et au bout de quelques minutes, ils retrouvent une grande partie de la complicité qui était la leur pendant leur jeunesse.

Éric tout comme Chloé se font la même réflexion que c’était une erreur de couper les ponts comme ils l’ont fait et qu’ils ont gâché l’un comme l’autre beaucoup d’occasions de passer du temps ensemble, préférant chacun une solitude qui les rendait triste plus souvent qu’à leurs tours.

Monique sourit intérieurement de les voir aussi manifestement complices malgré ces longues années de séparations, elle s’éclipse donc dans sa cuisine pour les laisser profiter de leurs retrouvailles.

***/***

C’est le carillon donnant l’heure qui fait revenir Chloé à la raison de sa venue, pensant aux garçons qui l’attendent depuis maintenant plus d’une heure.

- Je vais devoir te laisser, j’ai des amis qui m’attendent dehors !! J’espère que maintenant que nous avons repris contact, nous n’attendrons pas encore sept ans pour nous revoir !! Après tout, nous n’habitons pas si loin l’un de l’autre !!
- C’est que je n’aime pas trop sortir tu sais !! Mais j’aimerais moi aussi qu’on reste en contact, soit en certaine !! Et puis nous avons tant de choses à nous raconter, depuis tout ce temps !!
- Tu n’as qu’à venir passer la journée avec nous ?? Mes amis sont très sympathiques tu verras !!
- Tu parles des quatre gars qui étaient avec toi dehors tout à l’heure ?
- Tiens donc ?? Tu nous avais vus alors ??
- J’étais à ma fenêtre c’est pour ça et puis une belle jeune fille comme toi ne pouvait pas manquer de m’interpeller Hi ! Hi ! Même si je n’avais pas la moindre idée de qui tu étais !!
- Hum !! Garde tes méthodes de drague à deux balles mon « Riquet », il te faudra être beaucoup plus convaincant pour me mettre dans ton lit Hi ! Hi !
- Décidément tu ne changeras pas, toujours aussi délurée !! Comme la fillette de mes souvenirs Hi ! Hi ! Allez !! Dis-moi ?? Lequel des quatre est ton petit copain ?
- Tu deviens bien curieux d’un seul coup !! Lequel tu verrais bien toi ?? Histoire de voir au cas où !!

Éric se remémore le physique des quatre garçons, un sourire lui vient alors quand il répond.

- Les quatre sont plutôt au top à ce que j’en ai pu voir !!
- Je dois bien reconnaître que tu as raison Hi ! Hi ! Mais s’il devait y en avoir un, lequel tu verrais toi ??
- Si j’étais une fille tu veux dire ?
- Si tu veux, oui !! Alors lequel ??
- Pfff !!! Alors là tu me poses une colle, peut-être le petit rouquin ??
- Fl… Heu !! Floran ?? Ça aurait pu, oui !! Mais c’est impossible, hélas !! Comme pour les trois autres d’ailleurs Hi ! Hi !
- Comment ça impossible ??
- Eh bien figure toi que j’ai une certaine propension à me faire des copains là où je ne risque pas d’en faire des petits copains si tu vois ce que je veux dire ??
- Heu !! Non !! Je ne comprends pas !!
- En fait ils sont homos !!
- Les quatre ?? J’y crois pas !!
- Pourtant le fait est que les filles ne sont pas leur tasse de thé, mais je les adore !! Ils sont hypersympas et je les kiffe trop !! D’ailleurs nous devons partir tous ensemble en vacances au bord de la dune du Pilat d’ici quelques jours, j’ai hâte d’y être !!

Chloé observe attentivement Éric, il lui semble bien que ses révélations sur les garçons ne l’ont pas laissé indifférent et de là à penser qu’Éric est comme dans les souvenirs de Florian c’est-à-dire homo lui aussi, le chemin est vite parcouru.

- Tu veux que je te les présente ou pas?




CHAPITRE 150 (Salon de Provence) (Quelques jours plus tard) (Éric) (suite)


- Qui ça ?? Tes amis ??
- Qui veux-tu d’autre ?? À moins que tu sois homophobe ?? Tu ne l’es pas j’espère ?? Parce que sinon ça va être délicat de rester amis !!
- Heu !!! Non !! Je n’ai rien contre ça !! En espérant qu’ils n’essaient pas de me draguer Hi ! Hi !
- Là je ne te promets rien !! Tu as vu comment ils sont beaux mecs ?? Alors quand ils vont te voir je ne suis pas certaine que tu leur seras indifférent, mais ne t’inquiète pas pour ça !! Ils n’insisteront pas s’ils voient que tu n’es pas intéressé, et puis ils sont déjà ensemble, alors…
- En couples ou tous les quatre ensemble ??
- Aux dernières nouvelles je dirais tous les quatre Hi ! Hi !
- Eh bien ça alors !!!

Le regard brillant d’intérêt d’Éric ne passe pas inaperçu aux yeux de Chloé qui s’amuse intérieurement comme une folle, tout en se disant malgré tout qu’elle n’a vraiment pas de chance et qu’à chaque fois qu’elle rencontre un beau gars, il faut que celui-ci ne s’intéresse pas à la gent féminine.

- Allez viens !! Au pire ça te passera le temps et nous pourrons continuer à discuter, au mieux tu te feras de nouveaux amis et ça te fera apparemment le plus grand bien, parce que d’après ta mère tu en manquerais singulièrement !!
- Elle t’a dit ça ?? J’y crois pas !! De quoi elle se mêle, enfin !!
- Ne le prends pas mal, elle s’inquiète pour toi comme toutes les mères le font et c’est normal.

C’est le moment où Monique refait son apparition dans le salon, n’entendant que la fin de la phrase de Chloé.

- Pourrais-je savoir ce que font toutes les mères ?
- (Éric) S’occuper de ce qui ne les regarde pas, par exemple !! Qu’est-ce que tu es allé dire à Chloé que je n’avais pas d’amis ?
- (Monique) Parce que tu en as ? Première nouvelle !! Il faudra les inviter alors !!
- (Chloé) Je proposais à « Riquet » de lui présenter mes copains, il pourrait passer le reste de la journée avec nous comme ça et je lui disais qu’il pourrait devenir ami avec eux lui aussi, comme ça, nous pourrions nous revoir !!
- (Monique) Mais c’est une très bonne idée ça !! Qu’est-ce que tu attends pour y aller ??
- (Éric) M’man !!!
- (Monique agacée) Il n’y a pas de « m’man » qui tienne !! Chloé a raison !! Maintenant que vous vous êtes revus, ce serait bête d’en rester là !!

***/***

« A la terrasse du bar »

- (Yuan) Ça commence à être long !! Je me demande bien ce qu’elle fait ??
- (Antoine) Ça fait sept ans qu’ils ne se sont pas vus, alors ils doivent avoir pleins de trucs à se raconter !!
- Je ne m’inquiète pas pour Chloé, je suis certain qu’elle est en train de se le mettre dans la poche Hi ! Hi !
- (Antonin) Pourvu que tout se passe bien !!

Les quatre copains retournent dans leurs pensées quelques secondes, quand Yuan reprend la parole d’une voix crispée.

- Nous allons vite le savoir les gars !! Les voilà qu’ils s’amènent tous les deux !!
- (Antoine) Waouh !!! Vous avez vu le mec ?? Wouff !! T’en as encore beaucoup des comme ça à nous montrer cousin ??
- Quelques-uns, oui !! Mais ferme la bouche, tu veux bien ?? On n’est pas venu là pour faire notre marché Hi ! Hi !
- (Antonin) Je vois que tu n’es pas stressé « Flo » ?? Moi à ta place je ne saurai plus où me mettre !!
- Et ça servirait à quoi, je te le demande ?? Bon !! Surtout pas d’impair les gars !! Vous laissez parler Chloé, elle nous fera vite comprendre ce qu’il s’est dit entre eux et moins nous parlerons avant, moins nous risquerons de dire une connerie.

***/***

- (Chloé) Ce sont eux là-bas !!
- Je les ai reconnus !! Tu es sûre qu’ils ne vont pas faire la gueule de me voir débouler avec toi ?
- Bien sûr que non !! Où tu vas chercher ça toi ?? De toute façon nous allons le savoir très vite !! S’ils te serrent la main, ce n’est pas trop bon signe et s’ils te roulent direct une pelle, c’est qu’ils te mettront vite dans leur lit Hi ! Hi !
- Ah !!Ah !! Vraiment trop drôle !! Tu sais t’y faire pour rendre les gens à l’aise toi !! Pas de doutes là-dessus !!
- Pffttt !!! Si on ne peut plus plaisanter maintenant !! Bon !! Nous y voilà !! C’est moi qui vais te présenter alors reste naturel et desserre les fesses Hi ! Hi !

***/***

Chloé et Éric s’arrêtent devant la tablée où sont assis les quatre copains, elle profite qu’Éric ne peut pas la voir pour leur faire un petit clin d’œil signifiant que tout baigne et remarque aussitôt les traits de ses amis qui se détendent, visiblement soulagés d’un grand poids.

C’est Yuan qui s’adresse à elle en premier, fixant le beau brun dans les yeux.

- Je vois que tout va pour le mieux avec ton copain, mais dis donc petite cachottière !!! Tu ne nous avais pas dit qu’il était aussi craquant ton « Riquet » !!

Antonin se prend la tête dans les mains en soupirant, semblant désolé des paroles de Yuan.

- Et bien !! Ça démarre fort !! C’est sûr que vu comme ça, on n’en est plus à dire une connerie près !! Pas vrai « Flo» ??



CHAPITRE 151 (Salon de Provence) (Quelques jours plus tard) (Éric) (suite)


Le regard réprobateur qu’il reçoit de tous ses amis renvoie Antonin quelques semaines en arrière dans l’état mental misérable du temps de son errance dans la rue, le petit blondinet se décompose et devient livide à vue d’œil en se rendant compte de la gaffe qu’il vient de faire, alors qu’il reprochait justement la même chose à Yuan.

Ses yeux brillent des larmes qui s’en échappent, de sa bouche sort alors un mot qu’il répète en boucle d’une voix qui fait pitié à entendre tellement elle démontre combien est encore fragile cette façade de garçon comme tout le monde qu’il se forge depuis qu’ils ont fait sa connaissance.

- Pardon ! Pardon ! Pardon !

Je suis obligé de me lever pour l’arrêter dans sa litanie tellement elle me fait mal à entendre, me faisant remonter les souvenirs d’un autre Antonin tout aussi misérable et perdu, m’aidant grâce à cela à ne pas m’énerver contre lui, ce qui avait été le cas cette fois-là.

- Tout va bien « Tonin », tu n’as rien dit de mal !!
- Ça m’a échappé « Flo » !! Ooooh, nooonnnn !! ….Pardon !!

Je lui caresse les cheveux d’une main en le serrant contre moi de l’autre, regardant tour à tour mes amis qui ne savent pas quoi faire devant la détresse évidente d’Antonin.

Je remarque également que Chloé parle à l’oreille d’Éric qui semble ahuri d’entendre ces paroles et a ses yeux braqués sur Antonin, il ne m’est pas difficile de comprendre qu’elle lui explique l’origine de l’état émotionnel de celui-ci.

Du coup son regard sur nous et plus particulièrement je le sens bien sur moi, change de façon très nette et de curieux qu’il était jusqu’à présent, il est devenu beaucoup plus amical voire même brillant d’une émotion qu’il a de la peine à retenir.

***/***

- Non !!!
- (Chloé) Je t’assure que c’est vrai !! Il est plus fragile qu’on pourrait le croire à le regarder et le moindre reproche prend une telle ampleur dans sa tête qu’il craque pour une broutille, tu comprends ?
- (Éric) Mais personne ne lui a rien reproché il me semble ??
- (Chloé) Un regard suffit comme tu as pu le voir !!
- (Éric) Mais il n’a rien dit de mal il me semble, ou alors je n’ai pas tout suivi ?
- (Chloé) C’est bien ce que je te disais, une broutille suffit !!

***/***

Chloé se racle la gorge avant de reprendre la parole pour que tout le monde l’entende cette fois.

- Pas de soucis avec Éric les gars !! Je l’ai prévenu que vous étiez tous les quatre de grosses tantouses Hi ! Hi ! Alors ce n’est pas la peine d’en vouloir à Antonin, en plus je suis certaine qu’il cherchait juste à ne pas le choquer en minimisant les paroles de Yuan !! Pas vrai « Flo » ??

Elle n’attend pas les réactions qui ne vont pas manquer pour poursuivre.

- Comme tu l’as sans doute compris, le rouquin c’est Floran ou « Flo » pour les amis, le petit blond c’est Antonin ou « Tonin », voici Yuan ou « Yu » et le dernier c’est Antoine ou « Toinou ».
- (Antoine) Je préfère Antoine si ça ne te fait rien, il n’y a plus que le rouquemoutte qui m’appelle « Toinou » comme quand on était gosses Hi ! Hi !

Éric sourit amusé et se tourne vers Chloé.

- Je te comprends !! Moi c’est pareil avec Chloé, ça faisait des années que je ne m’étais pas entendu appeler « Riquet » et j’avoue que maintenant ça me fait bizarre également !!

Je sens son regard qui nous observe moi et « Tonin », je lui envoie mon sourire le plus charmeur qui semble avoir un certain effet sur lui et je peux lire son trouble comme à livre ouvert sur son visage, la question qu’il me pose alors ne me surprend donc pas plus que ça.

- Vous êtes ensemble tous les deux ?? Chloé ne m’avait pas charrié alors ??
- (Chloé) Hé !! Traite-moi de menteuse tant que tu y es ??
- Pour répondre à ta question, nous sommes ensemble oui !! Seulement pas vraiment que nous deux Antonin, mais plutôt tous les quatre !! Ça te pose un problème qu’on soit gay ?
- (Éric) Non, aucun !!
- (Chloé amusée) Il m’a juste dit que vous n’aviez pas intérêt à le draguer !!

J’accentue mon sourire sur lui, son trouble augmente d’autant et je lui envoie un petit clin d’œil coquin en soupirant tristement pour voir sa réaction.

- Dommage alors !! Mais rassure-toi mon « Riquet » Hi ! Hi ! Nous ne sommes pas comme ça à vouloir forcer les gens à quoi que ce soit, j’espère que tu me crois ?? Et puis il faut bien laisser quelques beaux mecs pour les filles sinon imagine la tronche de leurs futurs gosses, ce serait dommage pour la prochaine génération de gay s’il n’y avait plus que des thons à draguer !!
- (Antoine) Tiens donc ?? Je n’avais pas pensé à ça, décidément t’es une tête « Flo » !!
- (Yuan) Alors Chloé a peut-être une chance Hi ! Hi ! Si c’est le cas, j’espère pour toi que tu es bien monté !! Chloé a bavé devant celle de « Flo » quand elle l’a vue et maintenant c’est sûr qu’elle va être plus difficile dans ses choix de mecs Hi ! Hi !

Antoine n’est pas fou, il capte bien le regard du beau brun braqué sur son cousin depuis le début et les mimiques de Florian lui laissent à penser que celui-ci joue à fond de ses « dons » de séducteur, ne laissant visiblement pas indifférent celui qui petit à petit entre dans ses filets sans s’en être rendu encore vraiment compte.

Pendant que la petite joute verbale entre Chloé et Yuan amuse le reste de la galerie et aide Antonin à se reprendre, Antoine suit de très près la méthode de drague, toute en finesse venant de Florian en lui faisant étrangement penser à un serpent hypnotisant sa proie.




Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 3) (Tome 2) - laurentdu51100 - 16-09-2020

CHAPITRE 152 (Salon de Provence) (Quelques jours plus tard) (Éric)


La proie pour le coup semble des plus consentantes au vu des signes qu’il peut y lire sur le visage d’Éric, chaque sourire de Florian lui amenant des rougeurs de plus en plus marquées sur les joues en même temps qu’il accentue les siens et ses yeux surtout montrent tout l’intérêt qu’il lui porte, au point où il finit par s’en apercevoir lui-même et qu’il détourne enfin le regard en baissant la tête de gêne.

- Tu as le choix donc !! Celui de faire partie de notre petit groupe de tantouses comme le dit si bien Chloé ou d’être notre premier pote hétéro ??

La question aussi soudaine qu’inattendue que je viens de lui poser stoppe immédiatement la conversation entre Chloé et Yuan, je sens les regards ahuris de mes amis me fixer comme si j’étais soudainement devenu fou.

- Tu pourrais répondre ??
- (Chloé) « Flo » !!!
- Quoi « Flo » ?? Je ne sais pas pour vous, mais moi je préfère savoir à quoi m’en tenir une bonne fois pour toutes avec Éric !! Pas vous ??
- (Yuan) Bien sûr que oui !! Mais tu as une façon un peu directe de présenter les choses et en plus tu ne lui donnes pas toutes les options !!
- (Antoine) Quelles options ??
- (Yuan) Celles de ne vouloir être ni l’un ni l’autre vis-à-vis de nous des deux propositions de « Flo » ou encore qu’il soit comme nous mais que nous ne l’intéressions pas !!
- Peut-être serait-il bien de le laisser répondre vous ne pensez pas vous deux ? Si je ne lui ai pas parlé des autres options comme dit si bien Yuan, c’est tout simplement parce que je ne crois pas que ce sera une de celles que prendrait notre « Riquet » !! Voilà pourquoi !!
- (Chloé sidérée) Votre « Riquet » ?? Mais tu as été cherché ça où d’abord ?? N’oublie pas déjà que ça ne fait pas dix minutes que vous le connaissez et ta façon de voir les choses si j’étais à sa place, ne me donnerait pas vraiment envie de poursuivre plus loin avec vous et encore plus avec toi !!

Chloé se retient juste à temps de ne pas révéler ce qu’Éric ignore encore, elle préfère hausser les épaules en soupirant un grand coup et en terminer là ses reproches.

- Pffttt !!!

Dire qu’Éric n’est pas embarrassé par toute cette discussion à son sujet serait une gageure manifeste, seulement il n’est pas non plus aussi mal à l’aise qu’il le devrait et il s’en rend bien compte en cherchant à analyser pourquoi il ne les envoie pas tous tout simplement promener avec leurs questions sur ce qu’il voudrait ou pas être ou faire avec eux alors qu’il ne les voit que pour la première fois.

- Vous en oubliez une autre ??

Je le regarde amusé.

- Je ne crois pas, non !!
- (Éric surpris) Tu ne sais même pas à quoi je fais allusion, alors ne sois pas si catégorique là-dessus !!
- De tout ce que j’ai entendu, il ne restait qu’une considération à prendre en compte et je peux t’assurer qu’aucun de nous ne la prendrait !!
- (Éric narquois) Tiens donc ?? Tu parles au nom de vous quatre ?? Tu as l’air bien sûr de toi !!
- Je connais mes amis !!

Éric est troublé par la réponse du petit rouquin si craquant quand il fait cette bouille-là en le regardant, qu’il ne peut s’empêcher de lui sourire, son cerveau tourne à fond les gamelles pour trouver une échappatoire qui le satisfera tout en ne donnant pas une réponse catégorique.

Une chose pourtant est sûre dans sa tête, c’est qu’il n’a pas envie de les voir partir sans qu’il soit question de les revoir. Il ne saurait encore clairement dire pourquoi, même s’il s’en doute quand même un petit peu ce qui l’attire vers ce groupe de jeunes gars aussi mignons que sympas et sa réponse il la trouve en faisant en sorte qu’elle lui laisse disons des possibilités ultérieures à changer d’avis, ce qui lui fait observer attentivement les quatre copains qui attendent manifestement qu’il prenne la parole.

- Et bien dans un premier temps je ne serais pas contre être votre ami !!

Je note en souriant le « premier temps » et décide de passer à autre chose pour détendre l’atmosphère, nous passons donc une grande partie de la journée à découvrir la ville tout en cimentant notre nouvelle amitié.

C’est assez tard dans l’après-midi que nous raccompagnons Éric jusque chez lui, les au revoir et à bientôt sont sincères de part et d’autre et c’est avec regret que nous le quittons non sans avoir pris un nouveau rendez-vous et sa promesse de réfléchir à notre proposition qu’il vienne passer avec nous les quelques jours de vacances qui déjà font parties prenantes de nos proches projets.

***/***

Ce n’est qu’une fois installé dans le bus pour le retour à Aix, qu’Antoine revient curieux sur une chose qui s’est dit et qu’il n’a toujours pas comprise.

- C’était quoi cette option qui nous concerne tous les quatre et que tu étais si certain qu’elle ne serait pas prise?




CHAPITRE 153 (Salon de Provence) (Quelques jours plus tard) (Éric) (fin)


- Celle qu’il ne plaise pas à l’un ou plusieurs de nous quatre pardi !!
- Tu crois que vous parliez de la même chose ??
- Oh que oui !! Et je suis sûr que ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd !!
- Tu y as été un peu fort avec lui, avoue ??
- C’était un peu fait exprès !! Comme je vous l’ai dit l’autre jour, il faut passer à la vitesse supérieure quitte à brûler quelques étapes !!
- (Yuan) Il aurait pu nous envoyer promener, tu y as pensé ??
- Je savais ce que je faisais, t’inquiète !!
- (Antoine) Un serpent devant son futur repas !!
- (Yuan) Tu as fumé un joint ou quoi ??
- Explique !!
- (Antoine) Hein !! Ah, oui !! C’est la réflexion que je me suis faite en observant attentivement le comportement de Florian vis-à-vis d’Éric tout à l’heure et je pense que ses paroles ont découlé de ce qu’il a vu ou lu dans ses yeux, pas vrai cousin ?
- Déjà pour répondre à « Yu », il ne l’a pas fait et nous allons même très vite nous revoir !! Ensuite si j’ai été aussi direct avec lui c’est tout simplement parce que je suis certain qu’il ne demande qu’à faire partie de notre groupe et pas que comme simple ami, dommage pour toi ma puce Hi ! Hi !
- (Chloé) Je m’en étais déjà aperçue avant de vous le présenter, en fait s’il ne m’a pas reconnue quand il nous a vus dans la rue de sa fenêtre c’est parce qu’il ne voyait déjà que vous quatre et en particulier l’un d’entre vous à mon avis !!
- (Antoine) Florian je parie ??
- (Chloé) Et tu aurais gagné !! Je me rappelle que déjà à l’époque, Éric faisait tout pour devenir son ami et je m’étais déjà demandé pourquoi, maintenant j’ai la réponse Hi ! Hi !
- Reste plus qu’à savoir comment il réagira quand il saura qui je suis vraiment, ou du moins qui j’étais !!
- (Antonin) Tu comptes le lui dire quand ?
- Le plus tôt possible, tu sais bien que je n’aime pas mentir et encore moins à ceux que j’aime !!
- (Antonin) Pourtant c’est ce que tu as fait aujourd’hui ??
- Par omission peut-être, mais je ne lui ai rien dit qu’il pourrait me reprocher comme un mensonge plus tard !!
- (Yuan) C’était limite quand même, reconnais-le ?
- Tu voulais quoi ? Que je lui dise salut moi c’est Florian, tu sais le mec qui a estropié Chloé le jour où tu nous as invité chez toi il y a sept ans !!
- (Yuan) Non, quand même pas !!
- Alors ? Tu aurais fait quoi à ma place ?
- (Yuan) Le laisser venir à son rythme vers nous ?? Attendre ensuite le bon moment pour lui dire la vérité, en espérant qu’il comprendra !! Après tout nous t’en voulions tous au moins autant que lui, rappelle-toi ??
- Oui mais pour vous ce n’était pas tout à fait pareil, j’ai pu vous donner rapidement des preuves que je disais la vérité !!
- (Chloé) Pourquoi tu n’as pas fait pas pareil avec lui ??
- Qu’est-ce que j’en sais moi !! Sans doute parce qu’il est en bonne santé tout comme sa famille et que je ne me voyais vraiment pas m’entailler les veines en pleine rue, vous imaginez un peu ses réactions !! Pour vous trois il y avait le contexte familial avec des adultes qui étaient là pour rassurer et aller dans mon sens !! Pour Antonin c’était différent puisque j’étais dans ses rêves et je lui ai implanté toute ma mémoire dans un autre temps, justement au cas où il m’arriverait quelque chose.
- (Antoine) Ce n’était pas le même Antonin pourtant ?
- J’avoue que je n’ai pas bien compris ce qui est arrivé ce jour-là, j’ai été comme guidé par une intuition inconsciente et aujourd’hui encore je n’ai pas toutes les réponses, tout ce dont je suis certain c’est que ça nous aidera moi et Thomas quand nous nous retrouverons !!

Antonin comprend alors brusquement le sens caché d’un point crucial de ses rêves et s’exclame !!

- C’est Thomas la clé !!! C’est bien ça ??

Mes idées commencent petit à petit à se mettre enfin en place et la réflexion d’Antonin m’amène la lueur de compréhension qui me manquait et que je cherchais depuis ma sortie du coma.

- La clé !! Voilà donc la signification de ce mot que j’avais en tête sans en trouver le sens !! Tu disais rappelle-toi que tu avais l’impression d’avoir des informations mais que tu n’arrivais pas à t’en souvenir, comme si elles étaient enfermées dans un coffre !! Tu te souviens ??
- (Antonin) Bien sûr !! Alors ce serait « Thom » la clé ??
- (Chloé curieuse) Vous n’avez pas peur de ce que vous pourriez découvrir en ouvrant ce « coffre » ??
- Je pense qu’il y a toute la vérité sur ce que je suis, mais aussi le rapport qu’il y a avec Thomas !! Pour lui aussi c’est peut-être le moyen de se souvenir de tout ce que nous avons vécus ensemble, qui sait ??
- (Antonin) Pour le savoir le plus urgent est de le retrouver, pour le retrouver il faut que tu trouves suffisamment d’aide et pour que tu aies suffisamment d’aide, il faut que tu redeviennes celui que j’ai connu dans ma tête !!
- Si tu le dis !!
- (Antonin) J’en suis sûr Florian !! Je ne saurais te dire pourquoi, mais crois-moi c’est ce que tu as à faire et vite !! Car je sens aussi que le temps est un facteur à prendre en compte.
- Pour ça au moins tu ne m’apprends rien, nous avons à peu près une année entière pour résoudre le mystère et retrouver mon Thomas.
- (Yuan) Après ça qu’est-ce qu’il se passera si nous ne l’avons pas trouvé ?
- Je devrais très certainement revivre une nouvelle vie, encore une fois !! Et cette fois dieu seul sait ce qu’elle me réservera!!




CHAPITRE 154 (Reims) (Les trois frères)


« Vingt-deux heures dans la chambre de Guillaume »

Ce n’est pas en un an que l’on perd plus de dix-huit ans d’habitude (du moins pour les deux aînés), quand il n’y avait qu’une seule chambre pour eux trois et encore ce soir-là, la fratrie passe un peu de temps ensemble pour entretenir les forts liens qu’ils ressentent les uns envers les autres.

Leurs pensées du jour ou plutôt du soir, viennent d’une conversation qu’ils ont eue avec leurs parents au dîner et qui bizarrement va à l’encontre d’une autre pas si ancienne que ça, Aurélien étant le premier à ramener le sujet ce soir-là visiblement en colère.

- Qu’est ce qui leur prend aux parents !!! Ils sont tombés sur la tête ou quoi ??
- (Damien) Ne t’énerve pas « Aurel » !! Ce n’est pas bon pour ton image de baba cool Hi ! Hi !
- (Guillaume) Pourquoi ont-ils subitement changé d’avis, voilà la question qu’elle est bonne !! La dernière fois qu’ils ont abordé le sujet, il ne fallait surtout pas que nous fréquentions un mec aussi « relou » et voilà que maintenant il est question qu’il vienne habiter chez nous !!
- (Aurélien) Et pas qu’une journée ou deux en plus, rendez-vous compte les gars !! Quatre ans au moins qu’ils ont dits !!
- (Damien) D’après eux il aurait changé !! Peut-être devons-nous lui laisser une chance !!
- (Aurélien) Une chance de quoi ?? Estropier l’un de nous parce qu’il lui aura refusé quelque chose ?? Je l’ai vu faire vous savez et je sais de quoi je parle, ce mec est fou à lier !! Vous auriez vu son regard froid et calculateur, sondant chaque personne qui l’approchait pour savoir ce qu’il pourrait en tirer !! Brrr !! Quand j’y repense, ça me fait froid dans le dos. Heureusement qu’il a été viré après avoir envoyé le gars de sixième à l’hosto !!
- (Guillaume) Les parents ne sont pas fous quand même !! S’ils ont pris cette décision, c’est qu’il y a quelque chose ou quelqu’un qui les a convaincus de le faire !!
- (Damien) Il ressemble à quoi au fait ?? Il me semble qu’« Aurel » avait parlé d’un mec à qui on aurait donné le bon Dieu sans confession !! Tu peux nous en dire plus ??
- (Aurélien) Un petit rouquin avec une bonne bouille sympa !! Du moins c‘est la première impression avant de s’apercevoir de quoi il est capable, après ça crois-moi !! Sa gueule d’ange ne trompe plus personne et je me souviens encore de la façon que tous avaient d’éviter de croiser son chemin après seulement quelques jours.
- (Guillaume) Un ange démoniaque en quelque sorte ??
- (Aurélien) C’est tout à fait l’image qu’il faut s’en faire et croyez-moi, méfiez-vous en comme de la peste !! Les parents ont beau dire ce qu’ils veulent, moi je l’ai vu et je me suis déjà fait mon opinion sur lui.
- (Damien) Ça va être gai !! Bonjour les soirées en famille !!
- (Guillaume) De toute façon rien n’est encore fait, les parents n’ont pas encore dit oui il me semble !! Non ??
- (Aurélien) C’était tout comme !! Il faudrait qu’on en sache plus !! Le seul moyen efficace c’est d’envoyer bébé les interroger quand ils sont le plus vulnérable Hi ! Hi !
- (Guillaume) Un câlin entre eux deux ??
- (Aurélien) Tu as tout compris Hi ! Hi !
- (Damien curieux) Il a de la chance parce que moi je nage dans le potage, c’est quoi cette histoire de bébé ??
- (Guillaume) Allons mon « Daminou » !! C’est qui le petit « Dami » à sa moman ??
- (Aurélien) Le « tit » bout d’homme à son papounet ??
Damien devient rouge de confusion quand il comprend que ses frères parlent de lui.
- Et alors !! C’est normal de montrer à ses parents qu’on les aime !! Vous êtes des sans-cœur, ou vous vous trouvez peut-être trop vieux pour ça mais moi ça me fait plaisir et à eux aussi !! Vous pouvez dire ce que vous voulez, ça ne m’empêchera pas de le leur montrer quand j’en aurais envie et à la façon qui me conviendra le mieux, qu’elle vous paraisse enfantine je m’en fous royalement et c’est toujours mieux que de ne rien faire au point de paraître parfois indifférent, comme vous le faites !!

Guillaume et Aurélien se regardent un peu honteux des reproches de Damien, reproches non sans un fort accent de vérité qu’ils sont bien obligés de reconnaître.

- (Guillaume) Tu as sans doute raison, c’est peut-être justement parce que tu es le plus jeune que nous te laissons le faire à notre place. Par contre l’idée d’« Aurel » à savoir de connaître les véritables raisons qui les ont poussés à prendre cette décision est bonne et tu es sans doute le mieux placer de nous trois pour les découvrir, il te suffit d’aller les voir en t’inquiétant qu’il ne te fasse du mal par exemple.
- (Aurélien) Connaissant maman, elle fera tout pour te rassurer et t’en dira certainement plus que pendant le dîner, de toute façon ça ne coûte rien d’essayer et au pire ça leur donnera l’occasion de t’avoir près d’eux, j’admets volontiers que tu as eu raison dans tes reproches de tout à l’heure et je te promets que je ne me moquerai plus de toi, du moins pour ça Hi ! Hi !
- (Guillaume) Ne te fais pas prier, vas-y !! Sors l’artillerie lourde surtout !! Tu sais bien qu’avec eux c’est ce qui marche le mieux !!




CHAPITRE 155 (Reims) (Damien)


« Vingt-deux heures quinze, dans le salon »

Frédéric et Annie sont confortablement assis dans le canapé du salon à regarder une émission culturelle du satellite, quand des pas feutrés se dirigeant vers eux les font se retourner.

L’arrivée de Damien leur amène le sourire, trop content d’avoir encore droit au câlin duquel ils sont aussi demandeurs que leur cadet et c’est donc tout naturellement qu’ils lui font une place entre eux deux, pour ensuite une fois qu’il s’est bien installé lui entourer chacun un bras autour de ses épaules en le serrant doucement contre eux pour l’embrasser chacun sur une joue.

Damien adore ces moments de pure tendresse entre lui et ses parents, il trouve dommage que ses frères se trouvent trop vieux pour ça et il se dit qu’ils ne savent pas ce qu’ils perdent.

Ce n’est qu’un moment plus tard qu’il se rappelle le but de sa venue, cherchant l’excuse qui lui fera poser les questions aux réponses qu’il est venu chercher.

Annie voit bien le sourire jusqu’alors épanoui de son fils disparaître pour être remplacé par une moue soucieuse et c’est elle qui sans le savoir, apporte l’occasion que cherchait Damien en lui en faisant la remarque.

- Quelque chose qui ne va pas mon bébé ??
- Pourquoi tu dis ça m’man ?

Annie jette un coup d’œil entendu à son mari qui s’en mord les lèvres pour ne pas éclater de rire, le fait que Damien ne se soit pas rebellé comme pourtant à chaque fois au « mon bébé » prouverait que sa venue auprès d’eux n’était pas si désintéressée et naturelle qu’il n’y paraissait à prime abord, Annie n’étant pas si réputée dans son métier pour s’y laisser prendre.

- Parce que je te connais trop bien et que le moment du câlin est passé, ce sont tes frères qui t’envoient ou c’est plus personnel ??
- Nous ne sommes pas bien tous les cinq m’man ? Pourquoi faire venir cet inconnu chez nous ? Et encore quand je dis inconnu, ce n’est pas vraiment le cas pour tout le monde, pas vrai ??
- (Frédéric) De quoi avez-vous peur ??
- (Damien) Je n’en sais trop rien en fait, juste que jusqu’à maintenant on est heureux tous ensemble et que je ne voudrais pas que ça change en mal, ce n’est pas toi m’man qui disais qu’il ne fallait pas s’approcher de ce genre de gars ??
- (Annie) Si bien sûr !!
- (Damien) Alors pourquoi maintenant tu veux faire exactement le contraire ?? Et toi p’pa ?? Tu ne le connaissais pas il me semble et maintenant tu tiens le même discours que maman sans lui avoir demandé le minimum d’explication !!
- (Frédéric) Nous ne pouvons pas vous en dire plus, il faut pourtant que toi tout comme tes frères vous nous fassiez confiance !! C’est comme le Canada dry tu comprends ? Ça y ressemble, ça a le même goût mais ça n’en est pas !!

Annie sourit devant la tête de Damien aux explications de son père.

- Ce que veut dire ton père mon chéri, c’est que ce garçon garde pour tout le monde les apparences et le vécu de celui d’origine, mais que dans sa tête ce n’est plus le même depuis l’accident où il a failli mourir. Son traumatisme au cerveau lui a fait développer une autre personnalité qui est à l’opposé de l’ancienne, tout ceci est très bien encadré par les services appropriés et si nous avons juste accepté de le prendre chez nous, c’est pour mieux comprendre ce qu’il est devenu en l’aidant à se réaliser pleinement dans ses nouvelles ambitions.
- (Damien) Quelles ambitions ?
- (Annie) De faire oublier un passé auquel il ne rattache aucuns souvenirs et de pouvoir se faire une vie, riche et pleine de joie, dans un contexte où il ne serait pas jugé à l’avance sur ses antécédents.
- (Frédéric) Il a eu des résultats inimaginables aux examens du bac qu’il vient de passer, jamais le garçon qu’il était avant n’aurait pu les obtenir et son cerveau d’après ses dernières IRM, montre des zones inhabituelles d’activités et c’est aussi ce que nous devrons chercher à comprendre.
- (Damien) Mais pourquoi chez nous ?? Pourquoi pas dans une autre famille que la nôtre, ou encore mieux chez lui avec ses parents ??
- (Frédéric) Tout simplement parce que du fait de nos métiers ainsi qu’une autre raison encore confidentielle, il nous l’a été demandé à ta mère et à moi, nous avons été jugés les plus aptes à comprendre le bien-fondé de ce qu’il lui arrive.
- (Damien) Et s’il était devenu si intelligent qu’il ait monté ça justement pour qu’on le laisse tranquille et pouvoir ensuite retourner à ses anciennes… pulsions ? Vous y avez pensé ?




Florian 18 ans surdoué ou Le don de guérir (livre 3) (Tome 2) - laurentdu51100 - 16-09-2020

CHAPITRE 156 (Reims) (Damien) (fin)


- (Frédéric) Comme je te l’ai déjà dit, certaines choses ne peuvent être dévoilées pour l’instant et tu devras nous faire confiance, mais je peux t’assurer que le garçon qui passera cette porte sera sincère avec vous. Notre décision de l’héberger si elle doit effectivement se faire, ne sera donnée qu’à cette condition et ne sera prise que quand nous-même en serons convaincus, ce qui à ce jour n’est pas encore tout à fait le cas.

Annie embrasse son fils avec toute la tendresse d’une mère se voulant rassurante.

- Nous ne mettrions pas volontairement le ver dans le fruit, nous crois-tu aussi stupide ??
- (Damien) Je n’ai jamais dit ça !! Juste que le risque zéro n’existant pas, vous ou plutôt nous tous, pourrions le regretter un jour !!
- (Frédéric) Je t’assure que vous vous faites de la bile pour rien, va dire à tes frères que nous gérons la situation et que nous vous demandons juste que vous lui laissiez une chance de prouver sa bonne foi quand il passera cette porte.
- (Damien) Votre décision est prise alors ?

Annie embrasse son fils en le poussant doucement hors du canapé.

- Nous devons encore en discuter seul à seul avec ton père, fais comme il vient de te le demander s’il te plaît et je te promets que nous reparlerons de tout ça le moment venu !!

Le couple attend que leur cadet soit reparti pour qu’enfin leurs visages reflètent le doute qu’ils ont voulu cacher à Damien, comprenant bien eux aussi le risque minime soit-il qu’ils prennent à faire entrer un étranger dans leur famille.

- (Frédéric) Peut-être aurions-nous dû leur montrer les dessins ? Ils y auraient peut-être aperçu d’autres anomalies qui nous auraient échappé ?
- (Annie) Tu n’y penses pas sérieusement ??
- Non, bien sûr !! Ils ne connaîtront sans doute jamais dans cette réalité, ceux qui apparaissent à leurs côtés !!
- Deux magnifiques jeunes filles, il faut bien le reconnaître !!
- Oui !! Mais aussi un tout aussi magnifique garçon et je ne suis pas certain des réactions de Damien à se voir serrer comme il l’est entre ses bras, l’intimité de ses trois jeunes gens avec nos fils ne fait aucun doute sur la relation qu’ils sont censés avoir ensemble.
- (Annie) Tu peux me dire pourquoi cette vision ne m’était pas apparue au premier abord et qu’il a fallu que tu en fasses mention pour qu’elle me paraisse évidente ?
- (Frédéric) Parce que certainement quelque chose en toi avait déjà deviné la différence de notre « Dami » d’avec ses frères, son tempérament plus émotif et son besoin de câlins avec nous, alors qu’à son âge beaucoup pour ne pas dire une majorité des garçons se trouvent trop vieux pour ça.
- (Annie) Tu as sans doute raison !! Maintenant reconnais qu’il a plutôt bon goût, ce garçon est vraiment à croquer !!
- (Frédéric) Les filles sont pas mal non plus !!
- Tu penses vraiment que ça pourrait être différent et que tout comme pour le vase, cela ne prouve rien si ce n’est que le destin n’est pas forcément immuable ?
- Je pense surtout qu’ils devront faire leur propre choix et qu’il ne sert à rien de les mettre sur des pistes qui sont peut-être illusoires.
- Et pourtant tu étais prêt à leur montrer les dessins ??
- J’avais juste oublié ce détail !! Nous pourrions leur faire voir ceux qui ne prêtent pas à ce genre de confusions ? Qu’en penses-tu chérie ?
- Peut être devrions nous attendre un peu !! J’aimerais déjà en causer deux mots avec qui tu sais, histoire d’avoir déjà quelques réponses ne serait-ce que sur ces jeunes gens par exemple !! Peut-être sont-ils déjà en couples ou n’existent-ils tout simplement pas, ou pire encore !! Imagine s’ils n’existent plus pour quelques raisons qu’il soit !! Maladie, accident ou que sais-je d’autre encore !! La vie est tellement faite d’imprévus et je me rappelle surtout la question que m’a posée monsieur Désmaré sur le nombre de mes enfants et s’ils étaient toujours bien en bonne santé tous les trois !! J’avoue ne pas avoir saisi où il voulait en venir en me posant ces questions jusqu’à ce qu’il m’explique pour son fils, maintenant je commence à en percevoir réellement le sens !! Il voulait juste s’assurer que je n’aurai pas une mauvaise surprise en découvrant ce qu’il y avait dans la pochette qu’il m’a montré, je pense que s’il a pensé à une telle chose c’est que quelqu’un en plus de lui s’y est fait prendre et qu’il voulait éviter que ça se reproduise, du moins pas sans y avoir préparé la personne au préalable.
- Pffttt !!! Tout ça commence à me dépasser un peu beaucoup !! Je vais me cantonner dans ce qu’il m’a été demandé de faire et j’attendrai de voir de visu ce garçon pour reprendre d’autres conjectures à son sujet.
- (Annie) Je vais le convoquer d’ici peu pour son injonction à se présenter devant un juge, je m’arrangerai pour que Damien et Guillaume ne soit pas loin, je suis curieuse de voir ses réactions à la vue de mes fils et je m’apercevrai tout de suite si son amitié ou du moins les souvenirs qu’il en a envers eux sont sincères ou pas.
- (Frédéric) Je présume que si tu ne mets pas Aurélien dans le coup, c’est pour qu’il n’y ait pas de réactions du côté de nos garçons ?
- Exactement !! Sais-tu que tu as raté ta vocation mon chéri ??
- Hummm !!! Si tu le dis !! J’aimerais profiter qu’il soit sur Reims pour faire moi aussi sa connaissance, discrètement bien sûr !!
- Laisse-moi y réfléchir quelques jours !! De toute façon il est clair que nous ne tenterons rien sans l’aval de ceux qui sont en charge de ce dossier !! Toute erreur de notre part pourrait avoir des répercussions auxquelles nous ne sommes pas préparés !!
- Je vais essayer également d’en savoir plus de mon côté, le Doyen m’a parlé d’un éminent psychiatre qui serait lui aussi sur cette affaire et j’aimerais le contacter.
- Tu veux sans doute parler du professeur Philippe Espinach d’Aix en Provence ??
- C’est bien de lui qu’il s’agit en effet !!
- Alors j’ai trouvé ton excuse pour être présent au tribunal le jour où le jeune De Bierne sera convoqué, le professeur Espinach sera également présent pour amener ses premières conclusions suite aux séances qu’il aura déjà passées avec son patient et tu pourras sans doute obtenir de lui un rendez-vous avant qu’il ne reparte chez lui.
- Je m’en occupe dès demain !! Pffttt !! Et bien tout ça reste quand même bien mystérieux voir si on y regarde de plus près, complètement incroyable !! Il n’y aurait ces preuves que contient ton dossier, qu’elles soient d’une irréfutabilité médicale ou plus subjective !! Je serai prêt à croire que nous nageons en pleine science-fiction !!
- (Annie) C’est certain qu’en mettant les choses bout à bout, ça laisse à s’interroger sérieusement sur notre santé mentale à pouvoir y croire ne serait-ce qu’un instant et pourtant c’est bien le cas ??
- Il y a certainement des explications logiques à tout cela, le fait que les synapses de son cerveau se soient développées avec autant d’ampleur doit certainement en être une et pas des moindres !! Pour le reste rappelons-nous que le cerveau humain est loin d’avoir révélé tous ses secrets et nous n’en sommes encore qu’au tout début de nos découvertes à ce sujet. Quant à comprendre ces possibilités, peut-être que ce garçon est le premier d’une sorte d’évolution ??
- (Annie) Ou le dernier de quelque chose qui nous échappe !!





CHAPITRE 157 (Aix en Provence) (Le lendemain matin)


«Chambre des garçons »

Antoine ouvre le premier les yeux et se redresse sur les coudes pour jeter un regard panoramique sur la chambre, un sourire épanouit son visage à la vue de ses amis toujours endormis.

Cette nuit par rapport aux précédentes a été relativement calme, sans doute due à la longue journée passée à visiter Salon de Provence et qui de ce fait à limiter leurs pulsions de sexe qui n’a consisté qu’en un gros câlin, chacun profitant « sagement » de son compagnon de lit.

Antoine reporte son regard sur Yuan, admirant sans pouvoir jamais s’en lasser la frange de cheveux noir corbeau qui lui mange à moitié ses yeux en amande et les siens brillent soudainement d’émotion de cette chance qu’il a que leur amitié se soit transformée en un attachement beaucoup plus fort, faisant ressortir tous les sentiments qu’il éprouve maintenant pour ce garçon magnifique qui partage désormais sa vie.

Le fait d’être observé de la sorte réveille Yuan qui derrière le voile de protection de ses cheveux peut voir l’expression contemplative d’Antoine, mais aussi y lire toute la palette de sentiments que ressent envers lui son ami pendant qu’il le croit toujours endormi et qui le conforte s’il en avait besoin dans les siens à son égard, sentant bien lui aussi son cœur s’emballer par la présence de celui envers qui il n’y a que quelques semaines encore ne représentait pas une importance aussi forte dans ses pensées.

- Hummm !!! J’adore quand un beau garçon me dévisage de la sorte à mon réveil !!
- Juste un beau garçon ?
- Tu sais bien que non !! Ça me plairait beaucoup de t’avoir près de moi à chaque réveil tu sais ? Tu ne voudrais pas venir vivre avec moi à Paris ? Nous pourrions y continuer nos études et vivre ensemble, j’y pense de plus en plus et je cherchais justement la bonne occasion pour t’en parler !!

Le sourire d’Antoine se fait radieux et ses lèvres viennent doucement se poser sur celles de son ami pour un long baiser passionné, réveillant en eux l’ardeur d’une jeunesse qui ne demande qu’à s’épancher.

- (Yuan) Humm !! Je prends ça pour un oui !!
- Je voulais t’en parler moi aussi, ma tante m’avait proposé de m’héberger chez eux mais c’était avant nous deux tu comprends ?
- Non seulement je comprends, mais je suis sûr qu’elle verra cette décision d’un bon œil !! Nous savoir ensemble doit j’en suis certain la rassurer et ta famille aussi par la même occasion, le fait que vous soyez cousins germain avec « Flo » devait quand même les faire tiquer !! Maintenant ils ne verront plus nos relations de la même façon, surtout depuis qu’Antonin a mis les pendules à l’heure avec notre rouquemoutte national Hi ! Hi !
- (Antoine) Remarque il a été plutôt cool !! Juste qu’il lui a demandé de ne rien faire avec nous derrière son dos, c’est un peu le même genre de relation qu’il avait avec lui et Thomas dans ses souvenirs, c’est peut être aussi la raison pour que « Flo » ait accepté sans rien trouver à y redire !!
- Je t’avouerai que maintenant que je suis avec toi, cette idée me va bien et j’espère que tu seras d’accord pour que nous nous y tenions aussi ?
- L’idée contraire ne m’avait même pas effleuré l’esprit figure toi et c’est bien qu’on en parle, comme ça au moins les choses sont claires !!
- Et pour Éric ??
- Déjà une, il n’y a rien de fait et de deux ça ne change rien à notre décision si c’était le cas !! J’avoue qu’il me plaît plus que bien le gaillard !! J’adore les potes de « Flo » en fait !! S’ils sont tous comme ça, ça en promet des soirées tête dans le cul Hi ! Hi !
- (Yuan) J’y crois pas d’avoir des idées pareilles !! C’est sans doute l’autre clown qui est en train de nous faire devenir comme lui !!
- (Antoine) C’est pareil pour moi tu sais !! Jamais je n’aurais imaginé avoir des relations multiples avant cette histoire !! Le pire de tout, c’est que ça me semble normal et que je kiffe vraiment !!

Les deux amis regardent l’autre lit où les deux asticots de la bande dorment encore, une même idée leur traverse l’esprit et leurs yeux se croisent avec la même lueur lubrique à l’intérieur.

- (Yuan) Faudrait peut-être penser à les réveiller ces deux-là ??
- (Antoine) En douceur alors ??
- C’était l’idée général Hi ! Hi !
- Lequel tu prends ? Moi je t’avouerai que j’ai une « grosse » faim ce matin !!
- Ok !! Je te le laisse, moi je suis plus du soir pour les repas consistants !!




CHAPITRE 158 (Aix en Provence) (Le lendemain matin) (suite)


L’idée étant posée et accepté, il ne reste plus qu’aux deux copains à la mettre en œuvre et c’est le plus discrètement possible qu’ils arrivent au pied du lit où juste deux touffes de cheveux, rousse et blonde apparaissent de sous la couette.

Celle-ci est très vite soulevée jusqu’au nombril des deux endormis, découvrant à la vue des deux affamés les deux petites touffes de poils surmontant leurs sexes encore au repos mais déjà assez impressionnant du moins pour l’un d’eux.

C’est à petits coups de langue sur l’objet de leur attention que commence la mise en bouche des deux lascars, s’excitant à voir les hampes s’épanouir jusqu’à tenir une raideur glorieuse et voir les glands apparaître de sous la peau fine de leurs tiges maintenant tendues à s’en décoller du reste du corps.

Les langues papillonnent encore sur cette chair rosée d’où déjà s’échappe un fin filet odorant qu’elles cueillent avec gourmandise pour ensuite refermer leurs lèvres dessus et commencer à les prendre en bouche de plus en plus goulûment.

Antoine déclare forfait rapidement en se rendant compte que jamais même aussi gourmand soit-il tout entrera, alors que Yuan plisse les narines sous les chatouilles que lui occasionne la petite toison blonde d’Antonin.

Bien sûr cette gâterie matinale finit par réveiller ceux qui la subissent avec un plaisir évident, un coup d’œil vers la couette leur amène le sourire et c’est en se fixant dans les yeux qu’ils se laissent faire sans montrer qu’ils sont maintenant au fait que ce qui au début leur a semblé n’être qu’un rêve érotique, n’était en fait que la réalité d’un plaisir qui va bientôt trouver son aboutissement.

***/***

Je vois bien les yeux de « Tonin » se refermer doucement sous l’orgasme qui commence à lui clouer les reins, je ressens moi aussi la montée impérieuse du plaisir causé par cette chaleur humide qui me masturbe tout en douceur et j’en suis au point où il va m’être complètement impossible de me retenir plus longtemps quand un doigt curieux vient frotter ma rondelle et que j’envoie tout dans un râle de pur bonheur, m’amusant néanmoins du hoquet de surprise de mon suceur à recevoir cette manne épaisse en pleine gorge.

- Arrhhh !!!
- Mmmmm !!!

Un deuxième râle près de mon oreille m’annonce que pour Antonin aussi c’est la délivrance, une envie de rire me prend quand le même son nous arrive de sous la couette.

- Arrhhh !!!
- Mmmmmm !!!
- Hi ! hi ! Alors les enfants ?? Le biberon était à bonne température ??

La couette s’envole dans la pièce et les têtes d’Antoine et de Yuan apparaissent, les joues rouges de la chaleur qu’il y faisait dessous.

- (Antoine) Putain !! Je croyais que ça n’allait pas s’arrêter !!
- (Yuan) C’est qu’il a du débit aussi le blondinet !! Parole !!

Antoine se redresse la queue raide et baveuse, suivi de près par son comparse tout aussi excité.

- À vous deux de prendre le petit « déj » maintenant !! J’ai envie grave d’envoyer la sauce !!
- Pareil pour moi les deux nains !! Faites-nous ça bien Hi ! Hi !

Un petit clin d’œil avec Antonin et nous voilà à quatre pattes sur le lit en nous tournant le dos pour avoir chacun un de nos potes debout près de nous à attendre qu’on leur renvoie l’ascenseur.

Pas besoin non plus de se forcer pour s’occuper de la bête superbe qui vibre devant mon visage, nous y allons alors de bon cœur et sans nous être concertés avec Antonin, en remuant des fesses de façon plus que subjectives.

C’est sans surprise que je voie la main d’Antoine caresser la croupe d’Antonin alors que Yuan en fait autant de la mienne et j’écarte encore plus les fesses en cambrant les reins pour qu’il aille là où j’en meurs d’envie, suçant toujours aussi goulûment mon cousin qui en tremble sur ses jambes sous l’effet de l’excitation.

Pourquoi ne suis-je pas surpris de me sentir pénétrer me direz-vous ? Et bien tout simplement parce que je n’attendais que ça et mon viril Asiatique ne s’y est pas laissé compter, il me prend maintenant avec vigueur en donnant à mon corps un mouvement de balancier qui me fait un bien fou.

Bien sûr mon blondinet a droit rapidement à la même « punition » et ma libido monte encore de plusieurs crans de voir Antoine le prendre avec ses mains lui tenant fermement les hanches pour aller encore plus loin dans le fourreau accueillant qui ne demandait également qu’à le recevoir.

J’arrive malgré les coups débridés de mon pote asiatique (Hi ! Hi !) à prendre mon sexe en mains pour le soulager de l’envie de jouir qui l’a repris et je pars une nouvelle fois quand je sens le membre raide de Yuan qui se cale au plus profond de moi pour y déverser sa gourme.

Nous nous affalons les uns sur les autres, en sueur de cette joute matinale et repus pour l’instant de nos envies de sexe respectives, il était apparemment temps car une voix venant du jardin s’adresse à nous mi-amusée, mi-sérieuse.

- Ce n’est pas un peu fini là-haut ?? On n’entend que vous dans la rue !! Les voisins vont finir par se poser des questions !! Ah la jeunesse !! Le petit-déjeuner n’attend plus que vous et je signale à Antonin que nous devons aller en ville tous les deux, alors magnez-vous les fesses !!