Récits érotiques - Slygame
Je n'ai pas su (hétéro) - Terminé - Version imprimable

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Je n'ai pas su (hétéro) - Terminé - jkf - 14-02-2021

JE N'AI PAS SU (Courte nouvelle sur le thème du viol)
© 2021, Pascal BERNARD, Bourges

Reproduction de tout ou partie interdite sans l'accord de l'auteur.

PRÉAMBULE
Il y a des regrets que le temps ne pourra effacer, des jours où la fierté se fera si infime qu'elle disparaîtra dans les affres de ma conscience.

Pour la première fois, j'ai eu honte...
Pour la première fois j'ai eu honte d'être un homme...

Et le pire de tout, c'est que je n'ai pas su ...

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PROLOGUE

Il va bientôt faire jour. Il fait déjà chaud. C’est encore un belle journée qui s’annonce et pourtant…




Re : Je n'ai pas su (hétéro) - emmanolife - 14-02-2021

Alors, la suite ?
Bon, je dis juste ça pour faire remonter le récit, vu que je l'ai déjà lu sur Scribay. Est-ce mieux ici ou ailleurs ?
Au plaisir de te retrouver sur Slygame, jkf. Smile


Re : Je n'ai pas su (hétéro) - jkf - 14-02-2021

Hello Emmanolife,

Non, c'est la même chose. Je publie sur les deux sites.
Jkf
A+


Re : Je n'ai pas su (hétéro) - jkf - 14-02-2021

CHAPITRE I

Quatre heures. Le réveil trouble la nuit. Elle écarquille un œil encore endormi pour vérifier qu’il n’y a pas erreur, que c’est bien l’heure de se lever même si l’envie de rester bien au chaud dans la matinale du lit lui taquine sauvagement l’esprit. Elle prend son courage à deux mains et d’un geste ample évacue la couette qui recouvre son corps, laissant ainsi l’air frais survoler fougueusement  sa peau toute hérissée. Assise sur le rebord du sommier, elle se frotte les yeux pour se rassurer avant de s’étirer.

Sylvie est une jolie jeune femme. Mince, petite, espiègle avec ses yeux noisette expressifs, ses cheveux châtains foncés, un tout petit nez qui  donne à son visage une allure particulièrement féminine. Du haut de ses dix-neuf ans, la femme a pris le pendant de son adolescence. Elle est vive avec un caractère bien tranché, peu enclin au compromis de prime abord. Pourtant derrière cette carapace affichée, pour qui sait regarder, il y a une jeune femme d’une douceur exceptionnelle, un cœur d’or qui ne demande qu'à être conquis, une rêveuse invétérée passionnée par ses émotions et ses désirs, une femme décidée à mener sa vie dans le droiture de ses propres convictions.


J’aime Sylvie. Elle est droite, intègre. Sa répartie peut être cinglante, parfois même déstabilisante pour qui l’approche sans ménagement. Et j’ai la chance d’avoir un traitement de faveur même si parfois, lorsque je m’écarte un peu trop de ses standards, elle est capable de repositionner les cartes en sa faveur, sans méchanceté mais avec une fermeté qui ne laisse aucune place à la contestation.

Je sors avec sa sœur cadette depuis un an et demi et le clan familial, m'a adopté.  Ce clan, c’est six filles et un garçon, le tout petit dernier. Sylvie est la doyenne et comme toute première, elle a été élevée sur une base autoritaire un peu plus prononcée que les autres.

Dans sa petite chambre lilloise, louée pour la circonstance le temps d’un stage hospitalier, Sylvie se laisse bercer par l’eau chaude de la douche qui coule sur son corps. Elle regarde par la lorgnette cette journée qui commence, ses collègues à l’hôpital, tous très sympathiques, les patients qu’elle commence à connaître, ceux qu’elle affectionne soit parce qu’ils sont très jeunes soit au contraire parce qu’ils sont affaiblis par l’âge.

Mais, plus que tout, elle sourit devant le regard confiant et inquiet de la petite Anastasia lorsque tout à l’heure, comme tous les jours, elle lui retirera ses pansements pour nettoyer ses plaies. La jeune fille a été renversée la semaine dernière par un chauffard. A treize ans, elle ne pourra plus que regarder la vie du haut de son fauteuil. Une vie chamboulée à tout jamais sur un passage piéton du centre ville.

Sylvie arrête le mitigeur, sort de la douche et chasse énergiquement les gouttes qui perlent encore sur son corps magnifiquement halé, à coup de serviette de bain. Ses yeux se sont légèrement embués devant le visage enfantin dont elle n'arrive pas à se détacher. Elle refoule sa sensibilité excessive. Comme chaque matin, elle affichera son sourire confiant même si derrière parfois, des torrents de larmes ne demandent qu'à se déverser. Elle enfile ses chaussettes blanches, ajuste son soutien-gorge à ses petits seins, passe ses jambes effilées dans une culotte classique qu’elle cache sous un jean bleu nuit. Un sweat sur le dos, une biscotte trempée dans une tasse de café et la voilà fin prête pour aborder cette journée qui l'écorchera  à tout jamais.


- °° -



Re : Je n'ai pas su (hétéro) - grostimido - 14-02-2021

Bonjour jkf,

Te revoilà ici moi aussi je l'ai lu sur Scribay

pour lecture à tous

A+


Re : Je n'ai pas su (hétéro) - curieux - 14-02-2021

Bonsoir le revenant,
Et bien, moi, je ne l'ai pas lu ailleurs, donc j'attends la suite ( qui me fait un peu peur ).



Re : Re : Je n'ai pas su (hétéro) - jkf - 15-02-2021

(14-02-2021, 07:19 PM)grostimido link a écrit :Bonjour jkf,

Te revoilà ici moi aussi je l'ai lu sur Scribay

pour lecture à tous

A+
Hello Grostimido,

Toujours ici, toi aussi. Smile


Re : Re : Je n'ai pas su (hétéro) - jkf - 15-02-2021

(14-02-2021, 10:13 PM)curieux link a écrit :Bonsoir le revenant,
Et bien, moi, je ne l'ai pas lu ailleurs, donc j'attends la suite ( qui me fait un peu peur ).
Hello Curieux,
Ça fait du bien de retrouver les amis et puis j'avais dit que je reviendrai, alors je tiens promesse.
Et puis si ça te fais juste un peu peur, ça devrai aller  Wink
A+
Jkf


Re : Je n'ai pas su (hétéro) - jkf - 15-02-2021

CHAPITRE II

Douvrin, sept heures du matin.

La piste de la Française de Mécanique est ouverte. Ici, on est loin de toute habitation, ce qui fait que le bruit des moteurs n'est pas un problème. La grande ville la plus proche, au cœur du bassin minier, c'est Lens dans le Pas-de-Calais, avec ses terrils et ses quelques chevalets qui se dressent encore fièrement dans le ciel du Nord, mémoire déchue d'une ère industrielle sacrifiée à l'hégémonie de la rentabilité. Pour faire bonne figure et surtout donner l'illusion  de compenser l'immensité sidérale du vide laissé par les Charbonnages de France, une usine française de construction de moteurs a vu le jour, implantée à coups de subventions en tout genre. Néanmoins, l'usine, la Française de Mécanique,  marche bien. Elle a même financé largement la création d'une piste de karting internationale flambant neuve, la plus longue de toutes à l'époque.

Cinq heures. Il faut se lever, il y a encore beaucoup à faire ce dimanche. La soirée qui s'est terminée ce matin vers deux heures en boîte de nuit marque le pas sur mon visage fatigué. Il faut dire que l'alcool aidant, même si toute proportion gardée, je n'ai pas beaucoup exagéré, il n'en demeure pas moins que mon corps peine à retrouver son dynamisme habituel. Pour autant, l'excitation naissante remplace petit à petit ma léthargie mentale. Retrouver les copains, partager l'ambiance un peu folle de la compétition, rire et discuter de tout et de rien, tout ce qu'on ne peut plus faire aujourd'hui. La remorque est attelée à ma camionnette avec à l'intérieur mon karting flambant neuf, cajolé, préparé la veille avec amour et passion pour s'adapter au mieux aux caractéristiques de la piste. Me voilà paré pour espérer une nouvelle fois  décrocher la victoire. Il faut y croire même si l'objectif est ambitieux. Il l'est d'autant plus que les chances ne sont égales que sur le papier. Dans la réalité, il en est tout autre, le portefeuille faisant souvent la différence, à dextérité égale. Le monde est ainsi fait.

Lorsque j'arrive sur place, tous les paddocks sont déjà occupés. Je m'installe un peu à l'écart des stands mais pas trop loin de la piste pour le cas où je dois opérer une rentrée précipitée, un ravitaillement ou simplement une pause technique.

Je dépose mon matériel, vérifie les derniers réglages de mon kart et je vais saluer amis et connaissances, un café à la main en attendant l'ouverture des essais libres. Ici, pratiquement tout le monde se connaît. Le karting, c'est un milieu plutôt fermé, masculin on s'en douterait à peine ; la femme est souvent reléguée en sa qualité d'accompagnatrice ou de spectatrice avisée.


- °° -



Re : Je n'ai pas su (hétéro) - jkf - 15-02-2021

CHAPITRE III

Dehors il fait nuit noire. Sylvie claque la porte de son appartement derrière elle en maugréant comme d'habitude. Elle est toujours récalcitrante et elle est souvent obligée de s'y reprendre à plusieurs fois avant de pouvoir tourner la clé dans la serrure. Cette situation l'énerve mais une fois tourné les talons, elle n'y pense plus. Elle descend maintenant allègrement les deux étages par l'escalier en bois ciré avant de pousser le battant de l'immeuble, celui qui donne sur la rue déserte, faiblement éclairée à cette heure matinale.

Le plus court pour rejoindre l'hôpital, c'est de marcher jusqu'à un petit square arboré, le traverser en empruntant un sentier gravillonné qui serpente entre les bosquets touffus sur trois cents mètres environ pour rejoindre un petit portail qui donne directement sur l'arrière du centre hospitalier. A pieds, c'est à peine à dix minutes. En voiture, c'est la galère, il faut compter une bonne demi-heure quand ça roule bien.

En marchant rapidement sur le trottoir, Sylvie pense à la journée qui se profile. Elle voit déjà le sourire d'Anastasia lorsqu'elle pénétrera dans sa chambre. Une énorme complicité s'est instaurée entre-elles ; quelque chose d'impensable, d'inimaginable. Dès qu'elle a compris qu'elle ne pourrait plus jamais faire les choses comme les autres, la gamine s'est réfugiée dans un mutisme absolu, refusant de parler, de s'alimenter ou même de s'hydrater. Les yeux fermés, placée sous perfusion, elle végétait dans la profondeur de son silence jusqu'au jour où endormie, elle s'est réveillée en sursaut, Sylvie à ses côtés. Les premiers sourires n'ont pas trouvé écho et c'est le contact d'une main tout contre sa main qui a vaincu les réticences. Le baiser sur son front puéril a sans doute contribué lui aussi à faire sombrer les résistances.

- T'es qui toi ? Pourquoi tu m'embrasses ?

Et le dialogue s'est instauré, timide pour commencer puis de plus en plus libéré.

- Tu reviendras demain ?

Sylvie malgré elle a failli laisser échapper quelques larmes. Elle s'est très vite reprise, enfermant ses émotions dans le carcan de son futur métier. Sortie de la chambre, dans le couloir central, elle s'est adossée au mur quelques instants, laissant à ses yeux le soin de déposer  un filet de tristesse discrète et humide, tout en silence sur son joli visage.

L'entrée du square n'est plus qu'à quelques enjambées. La jeune femme presse le pas. Elle n'aime pas cet endroit qu'elle juge un peu trop sauvage, très faiblement éclairé et surtout très peu fréquenté.


- °° -



Re : Je n'ai pas su (hétéro) - jkf - 16-02-2021

CHAPITRE IV

Casque sur la tête, gants et combinaison ignifugée sur le corps, me voila fin prêt pour la séance d'essais libres. Dans ma catégorie, les kartings sont démunis de démarreur et pour lancer le moteur, on utilise la technique de la poussette. Pour cela, il suffit de s'élancer à côté de la machine, une main sur le volant, l'autre soulevant le train arrière et lorsque l'élan est suffisant, il n'y a plus qu'à se jeter dans le baquet en plaquant les roues arrières sur le sol. Normalement, ça démarre.

Pour un cent centimètres cube, la poussée du moteur est énorme. A seize mille tours, en fin de ligne droite, la vitesse dépasse les cent-cinquante kilomètres par heure. Mais pour l'instant, il faut juste mettre en température le moteur, chauffer les pneus pour monter en adhérence. Généralement, deux tours à faible allure suffisent.

Une fois que tout est en ordre, les choses sérieuses peuvent commencer. Quelques passages à grande vitesse permettent de se remémorer la trajectoire la plus efficace et de s'assurer que la pression des pneumatiques est adaptée à la température ambiante. Connaissant la piste, normalement il n'y a plus beaucoup de surprises. Je regagne mon stand pour y attendre la séance de qualification.

Le jour s'est enfin levé. Il fait beau. Il fait chaud. C'est une belle journée qui s'annonce et pourtant ...


- °° -



Re : Re : Re : Je n'ai pas su (hétéro) - grostimido - 16-02-2021

(15-02-2021, 02:57 AM)jkf link a écrit :[quote author=grostimido link=topic=273.msg7550#msg7550 date=1613323188]
Bonjour jkf,

Te revoilà ici moi aussi je l'ai lu sur Scribay

pour lecture à tous

A+
Hello Grostimido,

Toujours ici, toi aussi. Smile
[/quote]

Et oui quand on aime on compte pas  ;D ;D ;D


Re : Re : Re : Re : Je n'ai pas su (hétéro) - jkf - 16-02-2021

(16-02-2021, 11:23 AM)grostimido link a écrit :Et oui quand on aime on compte pas  ;D ;D ;D
Gourmand  Smile


Re : Je n'ai pas su (hétéro) - jkf - 16-02-2021

CHAPITRE V

Un peu à l'écart du sentier gravillonné, prostrée dans l'obscurité, une jeune femme sanglote avachie sur l'herbe humide, derrière un bosquet végétal, là où l'homme l'a emmenée de force. Elle est perdue, choquée par l'agression qu'elle vient de subir. Elle tente de reprendre ses esprits mais pour l'heure elle a besoin de réaliser ce qui vient de lui arriver. Elle tremble encore. Les larmes sont aux bords de ses paupières mais elles n'arrivent pas réellement à s'échapper. Elle sent toujours la terrible froideur de la lame qui était posée tout contre sa gorge et qui a failli lui retirer la vie et elle a maintenant conscience que dans son malheur, elle a eu de la chance, beaucoup de chance. Là, derrière cette végétation luxuriante, il aurait pu l'égorger. Il s'est contenté de lui voler son intimité.

- °° -

Sylvie marchait rapidement. Ses pas légers crissaient sur le gravier. A mi-parcours, entre deux lampadaires, là où la clarté artificielle se fait la plus ténue, elle a entendu derrière elle un bruit de pas précipités. Son cœur s'est emballé d'un coup. Elle a crié et une main est venue se plaquer brutalement sur sa bouche. Elle a essayé de se débattre, de mordre et la lame d'un couteau est venue se poser sur sa gorge.

- Si tu cries, tu es morte.

- Si tu bouges, tu es morte

- Si tu ne te laisses pas faire, tu es morte aussi.

- Tu comprends ?

Sylvie est tétanisée. Cette voix grave et en même temps mal assurée, cette haleine nauséabonde, ce corps qui plaqué derrière elle, la retient prisonnière de tout mouvement.

- Tu comprends ? répète l'inconnu.

Et pour témoigner de sa détermination, le tranchant de la lame argentée glisse légèrement sur la gorge de la jeune femme et la douleur la saisit instantanément. Sylvie  acquiesce d'un mouvement de tête. Elle n'a pas le choix et de toute façon, elle est incapable de prononcer le moindre mot. Son cœur bat à tout rompre. Elle sent contre son jean le désir pesant de son agresseur. Elle mémorise sans même s'en rendre compte son odeur, sa voix, ses gestes. Elle a compris. Elle sait maintenant qu'il va lui voler sa virginité. Elle sais aussi qu'avec le couteau sous la gorge, elle ne sera pas en mesure de s'y opposer.

Il l'entraîne hors du sentier, pas très loin, derrière des buissons hauts et touffus. Dans un coin, sur l'herbe tondue, un pantalon kaki, un slip blanc et une sacoche marron claire.

La main qui l'empêchait de crier se fait moins pressante. Elle libère prudemment les lèvres de la jeune femme et en même temps la lame appuie un peu plus sur la gorge déjà sanguinolente. La main passe sous le sweat, agrippe le soutien-gorge et l'arrache d'un geste brutal. Sylvie hurle de douleur.

- Si tu continues, je te tue. Compris ?

Le silence reprend loi et les doigts pervers et impatients viennent prendre possession de sa poitrine sans ménagement. Dans son dos, le souffle s'accélère et l'odeur fétide de cette haleine l'écœure de plus en plus. Elle a un haut le cœur et la lame s'enfonce un peu plus sur sa gorge. Elle a mal. Elle a peur mais surprenamment elle ne panique pas. Tous ses sens sont en éveil, cherchant la moindre faille dans cette agression sournoise. Pour autant, sans solution, résignée, elle se soumet à la violence cruelle de cet inconnu qui s'excite sur sa poitrine dénudée. La main ne s'attarde pas. Elle descend à la ceinture du Jean et force le passage pour aller cueillir l'objet de sa convoitise. Le bouton saute et la fermeture éclair ne résiste guère mieux. Le jean tombe sur les baskets. La main inquisitrice investit le terrain dégagé et court fébrilement sur le pubis, sur les fesses, cherchant à assouvir les pulsions les plus primaires. Elle se saisit du bord de la culotte et la déchire avec la même brutalité que le soutien-gorge, arrachant un nouveau cri de douleur.

- Ta gueule, sinon ...

La main de l'homme se pose sur son intimité. Sylvie sent maintenant le sexe tendu et humide s'agiter contre ses fesses. Stoïque, elle attend le moment fatidique ou l'inconnu prendra possession de son corps. Et ça ne tarde pas. Une douleur fulgurante envahit son bas ventre pendant que les chairs violentées, tétanisées, contractées au possible freinent au maximum la pénétration. Trop excité, le souffle de plus en plus court, l'homme pousse rapidement un grognement d'extase en libérant sa jouissance.

Sylvie comprend que c'est fini et une peur panique envahit maintenant son esprit. Sa vie ne tient qu'à la lame de ce couteau qui est toujours appuyée sur sa gorge. Elle comprend que rien n'est encore joué, qu'un simple mouvement  pourrait mettre fin à son existence dans des conditions d'une extrême atrocité. Elle arrive à bafouiller quelques mots.

- Laissez-moi. Vous me faites mal !

L'homme pris de court relâche la pression de son couteau.

- Si tu cries, je te plante. Tu as compris ?

Sylvie acquiesce et la lame se fait moins pressante. Le violeur lâche sa victime et Sylvie se retourne. Pour la première fois depuis le début de l'agression elle se trouve confrontée à cet inconnu, face à face, les yeux sur ses yeux gris peu fiers, honteux peut-être, rouges d'agressivité.

Européen, le teint basané, les cheveux noirs, un nez légèrement écrasé, une joue marquée, pas très grand mais costaud avec un peu d'embonpoint, l'homme la regarde avec un dédain méprisant. Il s'éloigne pour retrouver les vêtements qu'il a retirés avant de les enfiler calmement.

Même si pour elle, l'agression a duré toute une éternité, il s'est à peine écoulé plus de dix minutes. Sylvie le regarde faire en silence en relevant son jean. Elle n'arrive pas à détacher son regard de cet individu si commun, si banal, même pas moche, un bon père de famille qu'elle aurait pu croiser dans la rue sans même imaginer une seule seconde que derrière, se cache un violeur en série.

Avant de s'éloigner tranquillement, la sacoche en bandoulière, l'homme lui lance sur un ton menaçant :

- Si tu parles, je te retrouverai. Je sais que tu passes ici tous les jours, deux fois par jour même. A bon entendeur...

Sylvie s'effondre, effarée, atterrée, terrorisée mais soulagée d'être encore en vie. Elle hésite maintenant sur la posture à prendre ; rentrer chez elle et nettoyer au plus vite ce corps meurtri, douloureux et insupportablement souillé ou prendre la direction de l'hôpital où elle sait qu'elle ne pourra pas échapper aux questionnements du personnel. Indécise, elle porte sa main à sa gorge qui la picote de plus en plus et le sang s'étale sur ses doigts. Elle regarde sa main toute rouge. Elle se relève et récupère ses sous-vêtements déchirés pour prendre la meilleure décision qui soit.

Sylvie  ne le sait pas encore mais pour elle, plus rien ne sera jamais comme avant.


- °° -



Re : Je n'ai pas su (hétéro) - jkf - 17-02-2021

CHAPITRE VI

La première série de qualification démarre dans cinq minutes. je pars en deuxième ligne, ce qui est plutôt pas mal. J'avance mon kart sur la piste pour le positionner à l'emplacement qui m'est donné.

- Tu as vu Dominique ? Elle te cherchait.

- Non, qu'est ce qu'elle me voulait ? Elle ne devait arriver qu'en début d'après-midi !

- Je ne sais pas. Mais elle avait l'air pressé, bouleversé et elle m'a demandé de te dire si je te voyais de rentrer au plus vite.

Je comprends qu'il s'est passé quelque chose d'anormal mais je ne saisis pas quoi.  Ce n'est pas dans les habitudes de ma petite amie de se lever tôt d'une part et de passer en coup de vent d'autre part. Les qualifications démarrent dans quelques instants. J'hésite. Impossible de sortir mon karting de son emplacement sans chambouler toute la grille de départ. Je décide malgré tout de participer à la compétition ; quinze tours, il y en a pour un quart d'heure environ. Je rentrerai vite fait à la maison juste après, ce qui me laissera le temps de pouvoir revenir, participer à la deuxième série et terminer par la finale.

En karting dans ma catégorie, c'est un départ lancé. On démarre chacun notre machine à la poussette en enchaînant sur deux tours à petite vitesse pour monter les pneus en température. A la fin du deuxième tour de chauffe, le drapeau se baisse et la compétition prend le pas.

Je suis difficilement concentré. je m'interroge. En fin de ligne droite, je frise la sortie de piste et me retrouve au milieu du peloton. Je me reprends en faisant le vide dans ma tête, les yeux rivés sur la piste sinueuse et les concurrents qui m'ont dépassé. Au fil des tours, je remonte tant bien que mal mon handicap et lorsque le drapeau à damier se baisse, je suis à la huitième place, déçu et en même temps contrarié.

J'amène mon kart à son stand. je laisse le matériel sur place, direction la maison. Il faut préciser qu'à l'époque, le téléphone portable prenait la forme d'une valise de trois kilos, réservée à l'élite de l'élite.


- °° -